Réapparitions


 Cinq mois ! Je viens de regarder mon calendrier. Je ne m’étais pas rendu compte que ça faisait si longtemps que l’Entité Noire était apparue pour la dernière fois. Quelle apparition ! J’en ai eu des cauchemars pendant deux semaines, alors que c’est mon boulot de m’occuper de ce genre de phénomènes. Rien que le fait de penser à cette lettre me donne encore des sueurs froides. Le pire est que je me rappelle le moindre mot de cette lettre alors que je ne l’ai écrite nulle part. C’est comme si elle s’était gravée en moi en profondeur. Reprends-toi Damien ! C’est pas le moment de lâcher prise. A PC on compte sur toi. Au début, j’y retournais tous les jours. Mais comme l’Entité Noire ne s’est plus manifestée, j’ai fini par espacer mes visites. Maintenant, j’y vais une à deux fois par semaine. De toute façon, il y a Christophe, Ivan et Delphine. Ils ont gardé les amulettes. Si jamais l’Entité réapparaît alors que je ne suis pas là, ils pourront protéger les gens. Delphine s’est d’ailleurs complètement remise. Au contraire, j’ai l’impression que l’Entité Noire ne lui inspire plus aucune peur, mais de la haine. Elle veut se venger. Christophe, dans son délire inventif, nous a donné un nom, à nous porteurs d’amulettes. Il a décidé de nous baptiser l’OPEN, Organisation de Protection contre l’Entité Noire. Tu parles d’une organisation : quatre personnes qui ne savent même pas sur quoi elles sont tombées, et qui ne connaissent même pas l’étendue des pouvoirs de leur amulette. Ca me rappelle ce que je suis venu faire ici. Je roule actuellement dans une voiture de location sur une petite route de campagne. Le plus proche village est à 20 kilomètres d’ici, et c’est un hameau de cinq maisons. Ca y est ! Je commence à apercevoir le but de mon voyage. Une petite ferme se rapproche doucement dans mon champ de vision. Y vit une jeune femme dont les connaissances l’ont obligée à mener une vie de recluse. Je suis un de ses rares amis et pourtant je ne connais pratiquement rien d’elle que ce qu’elle a bien voulu me dire. C’est pourtant grâce à elle que l’Entité Noire a été repoussée et j’ai besoin de ses connaissances. Trois mois de recherches ne m’ont mené à rien. Elle est mon dernier recours.


 J’arrête ma voiture devant l’entrée de la ferme. Elle est dehors et semble se demander qui est là. Quand je sors de la voiture, elle me reconnaît aussitôt et me saute dans les bras.

- Damien ! Comme c’est gentil de venir me voir.

Je lui rends son embrassade.

- Il n’y a vraiment pas de quoi, Maya. Il y a longtemps que je voulais venir te voir et...

- Ne parle pas. Entre, je t’offre le thé.

Je la suis chez elle. C’est toujours aussi bien décoré. Sobre et de bon goût. Aucun objet ésotérique n’est posé sur la table. Aucun thème astral ou dessin d’une main avec ses lignes n’est accroché aux murs. C’est une ferme normale. Du moins ça le serait s’il n’y avait pas ce silence pesant. Cet endroit est encore plein de rémanence des événements qui y ont eu lieu. Elle me fait asseoir dans un fauteuil confortable et va dans sa cuisine faire chauffer de l’eau. Elle revient quelques secondes après et s’assied en face de moi.

- Alors, quoi de neuf dans le monde ? me demande-t-elle.

Elle n’a ni la télé ni la radio et la poste ne va que très rarement jusque chez elle. Sa ferme lui pourvoit à tous ses besoins. C’est une vie qu’elle a été obligée de choisir. Sa condition de sensitive l’oblige à se couper du monde pour que ses sens spéciaux ne soient pas constamment saturés. Mais comme tout être humain, elle a besoin de savoir ce qui se passe autour d’elle. Je lui fais donc un résumé des dernières nouvelles qui comme d’habitude ne sont pas très roses. Elle m’écoute en secouant la tête.

- Les humains sont fous, finit-elle par dire. Ils s’entre-tuent sans aucune raison. Finalement, ma retraite forcée a du bon. Je ne suis pas obligée de côtoyer tous ces assassins.

- Tu exagères, comme d’habitude. Il y a du bon dans la nature humaine. Sinon, tu n’existerais pas.

Elle rougit fortement. Elle ne sait pas cacher ses émotions comme les gens qui vivent en société.

- Dis-moi : comment va ta mère ? lui demandé-je pour changer de sujet de conversation.

- Bien, répond-elle. Depuis ton intervention, elle a enfin trouvé la paix. Mais il semble que là où elle est, on lui a donné le droit de retourner de temps en temps dans notre monde, ou du moins dans un plan proche de lui. Elle vient me voir de temps en temps. Elle ne peut pas me parler mais je sens sa présence et elle me fait du bien. Tout cela, je te le dois, et je t’en serai éternellement reconnaissante.

- Tu me flattes beaucoup trop, dis-je, gêné, je ne le mérite pas. Maintenant, je ne sais plus quoi te dire. Tu sais, je ne suis pas venu simplement pour une visite de courtoisie et ça me gêne un peu.

- Je le sais pertinemment, tu crois que je ne l’ai pas senti ? Je te rappelle que pour mon bonheur, mais aussi pour mon malheur, je lis dans les émotions des gens comme à livre ouvert.

- Je suis désolé. J’avais peur que tu sois vexée...

- Ta ta ta ! m’arrête-t-elle. Je sens bien que tu as besoin de mes services. Alors si je peux t’aider, j’en serai ravie.

- Merci Maya. Voilà, il faut d’abord que je t’explique la situation...

 Je lui raconte alors tout ce qui est arrivé à PC, de la première apparition de l’Entité Noire jusqu’à la lettre que cette dernière m’a écrite. J’insiste surtout sur la réaction du médaillon qu’elle m’avait offert. Quand j’ai fini mon histoire, Maya reste silencieuse pendant un moment, comme plongée dans ses pensées, puis se met à me regarder fixement, de ce regard extraordinaire qui est le propre des sensitifs, de ce regard qui semble voir bien au delà du monde physique. Elle finit néanmoins par m’adresser la parole :

- C’est vraiment étrange, dit-elle. Comment l’Entité Noire a-t-elle désigné les amulettes, déjà ?

- Elle les a appelées Talismans de Chaleur Solaire. Ca te dit quelque chose ?

- Rien du tout. C’est ma mère qui m’avait appris à les fabriquer, elle-même l’avait appris de sa mère, etc... Ces techniques viennent de très loin dans le temps, et n’ont été transmises qu’oralement. Leur origine, ainsi que le nom de l’objet, ont dû être perdus il y a longtemps.

- Cela voudrait alors dire que cette Entité Noire existe elle aussi depuis très longtemps ?

- Pas nécessairement, répond Maya. Les êtres de ce genre ont accès à des connaissances très anciennes, de manière inconnue jusqu’à maintenant. Mais c’est une possibilité. Quant à connaître la nature exacte de cette chose, j’avoue que je ne peux pas t’aider. C’est la première fois qu’on me raconte une histoire comme celle-ci... Qu’a-t-elle écrit en guise de signature exactement ?

- Rien que d’y penser, ça me fait froid dans le dos, et je ne comprends pas pourquoi. Ces mots sont gravés en moi, et je ne comprends pas non plus pourquoi.

- Ce doit être le pouvoir de cette Entité qui permet cela. Ca expliquerait la répugnance que tu as à y penser, et le fait que tu ne puisses pas faire autrement. Mais qu’a-t-elle écrit exactement ?

- Ce sont des mots difficilement prononçables, et pourtant j’ai l’impression de connaître leur prononciation depuis toujours. Elle a écrit : Seklu Nimojy Lekinya...

Je suis coupé par ce qui ressemble à un hurlement de terreur ! Ce cri semblait venir de partout et de nulle part à la fois, et il en fait trembler les murs ! Maya paraît aussi surprise que moi, mais ce qu’elle dit me décontenance encore plus :

- On dirait... la voix de ma mère !

Je continue à entendre l’écho de ce cri quand d’autres phénomènes commencent : une tasse éclate en morceaux, puis un tableau se détache du mur et vole jusqu’au milieu de la pièce, où il tombe entre Maya et moi. Puis la porte du salon se ferme en claquant, ainsi que les volets aux fenêtres ! Je cours vers la porte. Peine perdue, une force m’empêche de l’ouvrir.

- Regarde, Damien.

Je me tourne vers Maya, qui s’est levée mais qui n’a pas bougé du centre de la pièce. Devant elle, au dessus de la table de salon, je vois dans la pénombre une silhouette lumineuse se former. Cette silhouette se précise et je commence à en reconnaître les traits, pour avoir vu des photos que m’avait montrées Maya.

- Mère ? finit par dire Maya.

La silhouette la regarde tendrement, puis une voix se fait entendre. Elle semble venir de partout à la fois tout en appartenant à l’apparition lumineuse.

- Ma chérie, ne sois pas aussi étonnée. Tu sentais ma présence, tu savais que je n’étais pas loin.

- Mère... pourquoi es-tu apparue comme ça ?

- Quand j’ai entendu ces mots impies, j’ai été si bouleversée que j’ai rassemblé toute ma force pour pouvoir vous parler.

Elle se tourne alors vers moi. Son regard est devenu dur, mais cette dureté ne semble pas m’être destinée.

- Damien, vous m’avez aidé à sortir du Labyrinthe des Ames. Vous êtes bon et vous possédez des connaissances qui vous donnent une force que vous ne soupçonnez même pas. Mais ce que vous appelez l'Entité Noire est quelque chose qui vous dépasse. Ne la défiez pas, ou le sort qui vous attend sera pire que la mort.

- Vous connaissez cette chose ?

- Il est des choses qu’il m’est interdit de mentionner, pour des raisons qui seraient trop longues à expliquer. Le monde dans lequel je vis maintenant a lui aussi ses tabous, et les transgresser m’est interdit. Je ne devrais même pas vous apparaître.

- Mais vous avez crié quand j’ai prononcé les mots ! Que représentent-ils ?

- Mieux vaudrait pour vous que vous ne le sachiez jamais. Il est des choses que l’esprit humain ne peut et ne doit comprendre.

- Attendez ! L’Entité Noire s’est attaquée à des gens ! Il faut les protéger. Et l’amulette, pourquoi a-t-elle réagi ainsi ?

- La fabrication du Talisman de Chaleur Solaire a été donnée aux hommes dès qu’ils ont commencé à travailler les métaux...

- Donnée ? mais par qui ? demandé-je.

- En ces temps-là, les mondes s’interpénétraient souvent, continue-t-elle sans me répondre, et l’homme avait besoin de se protéger contre des prédateurs bien plus dangereux que les animaux sauvages qu’il pouvait rencontrer. Et comme le feu repoussait les prédateurs physiques, la Chaleur Solaire repoussait les prédateurs qui rôdaient près des limites entre les mondes, prêts à s’attaquer aux faibles hommes quand les portes s’ouvraient. Puis les portes ont disparues unes à unes, les mondes ont commencé à suivre des chemins presque parallèles, ne se rencontrant que très rarement, et les hommes ont progressivement oublié l’existence d’autres choses. Le nom des Talismans a lui aussi été oublié, et les hommes n’ont plus vu en eux que des amulettes protectrices comme les autres. Puis ils ont tant oublié qu’ils ont commencé à croire qu’il n’existait que ce qu’ils voyaient, et à se moquer des gens qui pensaient autrement. La connaissance n’était alors plus qu’incomplète, et réservée à quelques initiés qui n’étaient pas toujours bien choisis. Les hommes sont alors entrés dans une période obscure dans laquelle ils sont toujours, tellement convaincus que la raison peut apporter toutes les réponses, et surtout qu’elle peut les protéger de tout. Ils ne savent plus se protéger, et si jamais une porte venait à se rouvrir...

- C’est ce qui s’est passé, n’est-ce pas ? ! m’écrie-je. Une porte s’est rouverte !

- Il est temps que je m’en aille, j’en ai déjà trop dit...

- Attendez ! Dites-nous au moins si l’Entité Noire va revenir !

Elle avait commencé à se retourner mais revient vers moi.

- Priez pour que ça ne soit pas le cas. Mais si une porte a pu être ouverte une fois, elle le sera de nouveau.

La silhouette se tourne alors vers Maya.

- Fais attention à toi, dit-elle. Je ne pourrai plus te voir avant un moment.

- Mère...

- Ne t’inquiète pas. Tu sentiras de nouveau ma présence dans quelques temps.

La silhouette disparaît alors, comme une lampe qui s’éteint, puis les volets et la porte s’ouvrent soudain, faisant entrer une lumière aveuglante après ces quelques minutes passées dans la pénombre. Nous restons quelques instants sans bouger, comme paralysés. Puis Maya se met à parler :

- Damien...

- Oui ? parviens-je à dire.

- Il vaudrait mieux que tu retournes à Paris. Tes amis ont besoin de toi.

- Mais...

- Ne discute pas. Tu as entendu ma mère. La porte peut se rouvrir à tout moment.

- Mais je ne sais même pas ce que c’est que cette porte, et ta mère ne nous a pas dit ce qu’était cette chose.

- Je ne peux pas te venir en aide, j’en sais aussi peu que toi. Mais tu as entendu la réaction de ma mère quand tu as commencé à prononcer les mots. Elle les a appelés aussi " mots impies ". Je crois que ça veut tout dire. L’Entité Noire, quoi qu’elle soit, est dangereuse, au point que même les êtres vivant dans l’éther la craignent. L’amulette semble avoir été crée justement pour contrer ce genre de choses. Il faut que tu l’utilises pour protéger les gens de cette école.

- Les protéger ? Mais j’étais aussi terrorisé qu’eux quand l’Entité Noire est apparue devant moi !

- Mais tu as le Talisman de Chaleur Solaire. A toi de faire en sorte qu’il remplisse son rôle.

- Comment ? Si seulement je connaissais son origine...

- J’essaierai de t’aider du mieux que je peux, m’assure Maya. Je vais mettre à contribution mes " contacts ". Mais je ne peux rien te promettre. Il semble que nous touchions là à certains tabous du monde invisible.

Je reste muet. Que dire de plus ? Elle a raison, comme d’habitude.

- D’accord Maya, dis-je. J’y vais. Ca va aller ?

- Bien sûr, dit-elle, j’en ai vu d’autres...

Son ton se veut rassurant, mais je la sens assez lasse.

- Tu n’as besoin de rien, c’est sûr ?

- Bien sûr, dit-elle en s’asseyant. Sacré Damien, toujours à vouloir aider les autres au lieu de s’aider lui-même. Allez, vas-y, il faut de toute façon que je reste seule un moment.

Je m’approche d’elle. Puis je me mets à genoux et je lui prends les mains dans les miennes.

- Très bien, dis-je. Je te remercie pour tout.

- Ce n’est pas moi qu’il faut remercier, c’est ma mère. Je n’ai rien fait.

- Ne dis pas ça, tu sais aussi bien que moi qu’il n’y a pas que ça. Merci pour tout. Au revoir Maya.

- Au revoir Damien. Fais attention à toi.

- Toi aussi.

Je me lève et sort après lui avoir fait un signe de la main. Une fois dans la voiture, je repense à Maya. Comme elle avait l’air fatiguée ! Sa mère a été obligée d’utiliser l’énergie de sa fille pour apparaître. Une autre personne que Maya serait tombée dans le coma sous le choc. Et c’est à cause de moi qu’elle a dû subir ça... Bon, il faut que j’y retourne. Je démarre la voiture, et reprends la route pour Paris.


 Il ne fait pas beau. Le temps correspond bien à mon humeur. Cet été est aussi sombre que mon caractère actuel. Impossible de joindre qui que ce soit. Christophe est parti en vacances avec ses parents. Je suppose qu'il en est de même pour Ivan et Delphine. Pour ce mois d'août, je suis le seul membre de l'OPEN à revenir à PC pour guetter le retour de l'Entité Noire, car je suis maintenant convaincu qu'elle reviendra. J'ai reçu une carte postale de Christophe. Il rentrera à Paris dès début septembre. J'avais considéré qu'il était bon pour eux de partir en vacances pour s'aérer la tête et penser à autre chose. Je finis par me demander si je n'ai pas fait une erreur. Si l'Entité Noire réapparaissait maintenant, que pourrais-je faire contre elle ? C'est dans cet état d'esprit que je parcours l'école. Je ne peux pas y aller tous les jours, mais dès que je peux, je vais y faire un tour. Je ne veux pas que d'autres gens soient attaqués. Heureusement, l'école est quasiment vide actuellement. Si ce sont bien les gens qui attirent l'Entité Noire, elle ne devrait donc pas se manifester avant la rentrée. Ca me fait penser à la nouvelle promotion qui arrivera à ce moment-là. Que faut-il que je fasse ? Dois-je les faire prévenir du danger, avec le risque de l'incrédulité et tous les dangers de cet état d'esprit, ou dois-je les laisser dans l'ignorance, en espérant que l'un de nous quatre sera là quand l'Entité Noire apparaîtra de nouveau ?

 J'en suis là de mes idées noires quand je ressens une sorte de chaleur au niveau de mon torse. Le Talisman ! Il s'est mis à briller ! Qu'est-ce qui se passe ? ! J'entends un cri d'horreur ! Vite ! Je cours dans la direction du hurlement. Je vois quelqu'un sortir en courant d'un bâtiment. J'y cours et je l'arrête.

- Qu'est-ce qui se passe ? demandé-je en le tenant pour qu'il ne s'enfuie pas.

Il est affolé et ne me regarde même pas. Il parvient à se défaire de ma prise et s'enfuit sans me regarder. Je rentre dans le bâtiment. Où est-ce que je vais maintenant ? Par l'escalier ou par la porte en face ? Je me rends soudain compte que le Talisman brille quand je fais face à la porte, et pas quand je me tourne vers l'escalier ! Qu'ai-je à perdre ? Je passe la porte et suis les indications que le Talisman continue à me donner. J’arrive bientôt en face d’une pièce dans un désordre absolu. Le sol est jonché de feuilles de papier et un écran d’ordinateur est aussi tombé par terre. Et je reconnais une marque que j’aurais voulu ne jamais revoir : une silhouette noire comme imprimée dans un mur, et une autre silhouette dans le mur d’en face. Et sur un autre mur, le mur en face de moi quand je suis entré, quelques mots, écrits par une main impossible, d’une écriture que je ne reconnais que trop bien, et qui disent :


la lettre du fantôme




 L’Entité noire est de retour, et elle semble très sûre d’elle. Comment vont donc réagir nos personnages préférés ? Quelles horreurs vont donc encore vivre les PCéens ? Vous le saurez en lisant le prochain chapitre.


Tsela Jemufan Atlinan C.G.


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Copyright © 2000-2004 Christophe Grandsire / Dernière mise à jour le 5 juin 2000.