Quelques liens relatifs aux conlangs
Voici quelques liens qui me semblent dignes d'intérêt. Je les ai moi-même parcourus et le petit
commentaire que je donne pour chaque en dit tout le bien que j'en pense. Si vous avez une page sur les conlangs qui n'apparaît
pas dans cette page, n'hésitez pas à m'écrire pour m'en donner
l'adresse. Je serai très heureux de la rajouter sur la liste.
En premier lieu, il faut que je vous parle de la mailing-list "Conlang". Cette liste de diffusion réunit tous les passionnés
de langue construites (dont moi-même). De plus, le ton y est très amical et les nouveaux venus sont très bien accueillis.
Pour s'y inscrire, envoyez un mail sans titre à l'adresse suivante : LISTSERV@LISTSERV.BROWN.EDU avec dans le corps du texte la mention "subscribe CONLANG" (sans les guillemets évidemment).
Une fois inscrit(e), vous goûterez au plaisir de discuter avec des gens qui ont ce centre d'intérêts en commun avec vous.
Si vous voulez voir de quoi on parle dans cette liste de diffusion, il existe aussi une archive. Si vous désirez vous inscrire,
il faut cependant que je vous informe que les conlangers sont des gens assez bavards. Il n'est pas rare de recevoir quelques 60 messages par jour. Il vaut donc mieux pouvoir lire ses mails tous
les jours afin d'éviter l'engorgement.
Voici des sites consacrés à des conlangs. J'espère que cette liste augmentera rapidement (ce qui dépendra du temps que je pourrai passer à les parcourir).
- Le Teonaht : (en anglais)
C'est le travail de toute une vie de Sally Caves (elle a commencé quand elle avait neuf ans !). Son magnifique site, bien qu'encore en construction, vaut largement le détour.
Outre les superbes illustrations faites par l'auteur elle-même, ce site contient une grammaire du Teonaht, un "Teach Yourself Teonaht" qui, bien qu'étant encore à ses balbutiements, est une excellente idée,
des recettes de cuisine en Teonaht et divers textes traduits ou originaux, mais surtout des exemples de textes parlés et même chantés par Sally Caves accessibles en Real Audio !
On ne peut mieux faire pour se faire une idée de la sonorité et de l'esthétique d'une langue. Le Teonaht lui-même est un vrai chef-d'oeuvre : c'est la langue d'un peuple d'humanoïdes (les Teonim) apparaissant de temps à autres sur notre planète, et maîtres dans l'art de passer inaperçus.
Elle combine des caractéristiques indo-européennes à d'autres beaucoup plus étranges (comme la "Law of Detachability" ou l'ordre OSV - Objet, Sujet, Verbe -, le plus rare parmi les langues connues) qui en font une oeuvre originale et incontournable.
Bref, tout ceci fait de ce site un must, absolument incontournable pour qui est intéressé par les langues construites, et bien que sa modestie lui fasse refuser ce titre, beaucoup d'entre nous conlangers considérons Sally Caves comme l'un des maîtres de cet art qu'est le conlanging.
- Legenda : (en anglais et néerlandais)
Par Irina et Boudewijn Rempt. Pffouh ! il m'a fallu plus de deux semaines pour arriver à bout de ce monstre. Irina et Boudewijn sont un couple marié avec trois enfants, qui partagent un intérêt commun pour les langues construites (et bien d'autres choses). En fait, ils étaient conlangers avant même de se rencontrer !
Leur site commun est une gigantesque pieuvre présentant de nombreuses informations sur les sujets qui les intéressent : jeu de rôle, programmation, littérature, linguistique, mais bien entendu ausi langues construites et cultures construites !
Ce site présente donc principalement le monde d'Andal, crée par Boudewijn, et principalement l'empire Charya, avec un peuple aux moeurs et éthiques extrêmement originales et un territoire tellement morcelé linguistiquement que la plupart de ses habitants parlent au moins quatre langues différentes au quotidien, et utilisent surtout la lingua franca Denden (une langue comparable à aucune autre, un chef-d'oeuvre que je conseille à tout le monde de consulter) pour parler aux gens d'autres dialectes !
Le site présente aussi le royaume de Valdyas d'Irina, un monde plus classique dans sa conception médiévo-fantastique (sans magie, mais avec des gens dotés de pouvoirs psychiques), mais toujours très intéressant, et théâtre principalement du combat entre deux guildes représentant deux dieux jumeaux, l'un considéré comme "bon", et l'autre comme "mauvais" (mais comme dans le monde réel, rien n'est tout blanc ou tout noir en Valdyas).
La langue principalement parlée dans ce royaume, nommée dans la langue elle-même Ilaini (qui signifie "les langues", indiquant bien qu'il s'agit plus d'un ensemble de dialectes qu'une langue monolithique), est somme toute assez classique et comparable aux langues indo-européennes (mais pas forcément strictement européennes), mais comporte plusieurs points assez originaux et intéressants et est surtout esthétiquement très agréable.
Le site est de toute beauté, comportant des illustrations superbes dessinées par Boudewijn et Irina eux-mêmes, et des examples parlés et chantés de leurs langues en Real Audio ! Mais surtout, le site héberge le premier Conlang Relay, un jeu de traduction comparable au jeu du téléphone, extrêmement intéressant, et auquel j'ai moi-même participé ! Bref, un site incontournable, et pas uniquement pour les amateurs de conlangs !
- Le Metaverse : (en anglais, et quelques pages en français)
Par Mark Rosenfelder. Pffiou ! ! ! J'ai finalement fini de le lire ! Si vous pensiez que le site précédent était gros, ne vous aventurez pas dans celui-ci : il m'a fallu presque un mois pour le lire de bout en bout ! Ce site est une mine d'informations : articles sur la linguistique, la politique, la science-fiction, les bandes dessinées, tous plus intéressants les uns que les autres, critiques de bandes dessinées et de livres, coups de gueule
fréquents sur l'actualité (toujours analysée avec profondeur et exactitude et en remettant les choses dans leur contexte, ce qui permet de découvrir de nombreuses choses dont on ne se doute pas en regardant simplement des reportages à la télé). Mais si ce site est dans cette liste, c'est qu'il a un contenu ayant à voir avec les conlangs. D'abord, pour les fans de Tintin, vous pouvez découvrir dans ce site une reconstruction de la grammaire du Syldave, la langue
de ce pays imaginaire d'Europe de l'Est où Tintin passe beaucoup de temps. Mais Il y a surtout Virtual Verduria. La Verdurie est un royaume du continent d'Ereláe, sur la planète Almea. Mais ce site ne se concentre pas seulement sur ce royaume et sa langue officielle, mais sur la planète entière, ses habitants, et surtout le continent d'Ereláe et son histoire, les différents peuples le composant, leurs interactions, leurs guerres, conquêtes, alliances,
leurs découvertes technologiques et leurs religions, et j'en passe et des meilleures ! Et évidemment, plusieurs de leurs langues sont décrites en détail, dans un style simple et accessible, rempli d'humour et en même temps précis, montrant des chefs-d'oeuvre de création linguistique, extrêmement complets, possédant même une histoire et les reconstructions de protolangues qui vont avec ! Et pour les conlangers en herbes, il y a évidemment le
Language Construction Kit, qu'il faut absolument parcourir si vous ne voulez pas tomber dans les erreurs habituelles des débutants en création de langues. Mais toutes les descriptions que je pourrais en donner ne rendraient pas justice à un tel site, aussi plutôt que de vous retenir ici je vous empresse d'aller sur ce site et de le parcourir en long, en large et en travers. Rien ne vous décevra ! (mais revenez ici après bien sûr. D'accord ?)
- Ardalambion : (en anglais, des liens vers plusieurs traductions, dont une en français, sont disponibles)
Par Helge K. Fauskanger. Avec toute la publicité faite en ce moment, vous avez forcément vu le premier film de la trilogie du Seigneur des Anneaux (ou au moins des extraits). Et vous vous êtes peut-être demandés ce que se racontaient les personnages dans des langues inconnues. Et si vous avez vu un reportage sur le making-up de ce film, vous vous êtes peut-être demandés pourquoi les acteurs auraient eu besoin de l'aide de linguistes pour prononcer ces quelques phrases bizarres.
Pourquoi ? tout simplement parce que ces phrases étaient en Sindarin, et quelques rares mots en Quenya, deux des langues inventées par J.R.R. Tolkien, l'auteur du Seigneur des Anneaux. Et si ces langues sont tellement importantes que l'équipe de tournage comportaient des linguistes et des experts en ces langues Elfiques, c'est que de l'aveu même de Tolkien, les Terres du Milieu ont été inventées pour fournir un monde et des peuples parlant ces
langues, plutôt que le contraire ! Eh oui, ces milliers de pages décrivant un passé mythique peuplé de créatures fantastiques, de peuples anciens possédant une mythologie complexe, ont été crées pour fournir un monde où des êtres se salueraient par les mots Elen síla lúmenn' omentielvo ! Pourquoi est-ce que je vous parle de tout ça en vous présentant ce site ? Tout simplement parce que comme son nom l'indique
(Ardalambion signifie: "des langues d'Arda" en Quenya, Arda étant le nom de notre planète dans cette langue), ce site consacré aux langues inventées par Tolkien est le plus complet disponible sur le Web ! D'une taille presque encyclopédique, ce site contient des articles résumant tout ce que l'on sait du Quenya (avec un superbe ensemble de leçons pour apprendre cette langue) et du Sindarin, mais aussi de toutes les autres langues inventées par Tolkien dont on a la moindre information
dans les textes publiés par celui-ci ou par son fils. Ajoutez à cela des analyses linguistiques précises, des mises à jour régulières et un grand sens de l'humour de l'auteur, qui font de ce site la référence en ce qui concerne l'étude des langues inventées par Tolkien. Preuve de sa qualité, des traductions (faites par des admirateurs du site) plus ou moins complètes en neuf langues de ce site sont disponibles, dont une
traduction en français (encore incomplète). En conclusion, si vous voulez tout savoir sur les langues des fiers elfes immortels, mais aussi des autres races qui peuplent les Terres du Milieu, si vous voulez comprendre pourquoi Sauron interdisait à ses sujets d'employer ce nom que les elfes lui avaient donné, et si vous voulez savoir ce que signifie cette formule de salutation ainsi que bien d'autres choses encore, précipitez-vous sur ce site !
Si vous n'y trouvez pas l'information que vous cherchez, c'est que personne d'autre dans le monde ne la connaît !
- Les Rikchiks : (en anglais)
Par Denis Moskowitz. Les rikchiks sont une race d'extra-terrestres intelligents ayant la forme de sphères vertes avec 49 tentacules. Ils n'ont pas le sens de l'ouïe et utilisent 7 de leurs tentacules, plus courts,
pour parler. Leur langage est donc une sorte de langage des signes et leur écriture est logographique (chaque "mot" formé de traits reprenant les positions et formes des tentacules). Les phrases ont une structure de type
"arborescente", très différente de la structure des langages humains. Ce projet est bien avancé (avec un vocabulaire et même quelques "haikus" dans cette langue). L'idée me plaît et elle est bien traitée.
Pour un premier projet de conlang et de conculture associée, je le trouve très réussi. Chapeau ! Cette page contient beaucoup d'images (évidemment, vu que le langage est logographique). Veillez donc à ce que
votre navigateur n'ait pas de problèmes avec elles (c'est devenu très rare, mais ça peut arriver).
- Le Zoinx : (en anglais)
Par Roger Espel Llima. C'est un ancien élève de l'Ecole Normale Supérieure de Paris, école que je connais bien puisque mon école n'en est qu'à deux rues ! Il aurait quand même pu faire son site en français,
mais bon, on ne va pas chipoter pour ça. Ce langage est un étrange mélange de sérieux (la langue est complète avec un vocabulaire assez développé et des exemples de textes) et de plaisanterie (il suffit pour voir cela de lire la page
sur la génèse de cette langue dont même le nom provient d'une plaisanterie). A part ça, cette langue a une structure qui ressemble de loin à celle des langues indo-européennes, mais parsemée d'"étrangetés" qui donnent un
résultat assez sympa. Il est à noter aussi que sa prononciation est loin d'être le summum de la simplicité, mais il existe une aide sous forme d'échantillons de Zoinx parlé dans chaque page, une très bonne idée.
- Language Creation : (en anglais)
Par Pablo Flores. J'ai découvert ce site il y a peu de temps (Pablo Flores est un nouveau de la liste CONLANG), mais je dois dire que j'ai été impressionné par son contenu. On y trouve pas moins de 7 conlangs à divers stades de construction
(plus des concultures associées), mais aussi un "comment faire une langue" très complet (même si celui-ci a été fait à partir d'un autre "how to" déjà présent sur le Web, il contient des conseils supplémentaires bien pensés).
Enfin, le tout est présenté de façon presque "pédagogique" pour ceux qui veulent se mettre à faire leur propre langue. Si ma propre page perso arrive à ressembler à ça, alors je pourrai considérer que j'ai bien fait mon boulot.
- La Home Page de Teresh : (en anglais)
Par Terrence Donnelly. Plus que des conlangs, ce site est consacré à deux "conplanètes" ! La principale partie de ce site est consacrée à la planète Zyem, qui n'est autre qu'une Terre parallèle dont la principale différence avec la nôtre est la survie jusqu'à aujourd'hui d'une autre espèce humaine :
les hommes de Néanderthal. L'histoire de cette planète a divergé de la nôtre depuis des centaines de milliers d'années, ce qui fait que l'on ne retrouve rien dans ce monde qui se trouve dans le nôtre. Cependant, ce n'est pas un monde magique et tout ce qu'on y trouve pourrait se retrouver dans le nôtre. Zyem est aussi évoluée
que la Terre du point de vue technologique et social, mais elle possède des particularités qui font qu'une comparaison simple avec la Terre n'a pas de sens. Du point de vue des conlangs, le site contient la description de deux langues principales : le Vogu(kadane), langue de l'ethnie Kadanë, une langue entre l'inflection et l'agglutination, et le Dunnek,
langue des Duns, une langue de type sémitique (les racines ne sont formées que de consonnes, les voyelles n'ayant qu'un rôle grammatical). Le Vogu est la langue la plus développée, avec quelques textes et un bon lexique. Le Dunnek l'est un peu moins. Pour chacune des autres ethnies de Zyem, il y a au moins un paragraphe sur la structure de leurs langues.
La seconde planète décrite dans ce site est la planète Amaterasu, seconde planète du système gravitant autour de l'étoile Epsilon Indi, à 11,4 années-lumière de la Terre. La faune et la flore de cette planète sont très particulières, caractérisées entre autres par l'absence complète
de mammifères. Les êtres intelligents de cette planète sont des insectes de type mantoïdes (ressemblant à des mantes religieuses) appelés machi. Leur constitution particulière fait que leurs langues sont particulières. Leurs langages sont chantés, et leur base phonétique est la note musicale. Deux langues sont décrites
dans ce site : le Machi, langue des premiers machi ayant rencontré des humains, assez complexe mais très intéressante, et le Bogomol, dont le surnom de langue quantique est tous un programme ! Ces deux mondes sont bien développés, ce qui fait de cette page un site original qui mérite le détour. Dernière
minute : alors que j'avais terminé ce commentaire, Terrence Donnelly nous a annoncé l'apparition d'une nouvelle langue dans son site : le Borg, langue des Borg de Star Trek, pour ceux qui connaissent (personnellement, je ne connais pas). Si cette langue n'a aucun rapport avec la Paramount (qui n'a rien demandé), elle
n'est pas inintéressante pour autant. Au contraire ! Cette langue est bien avancée elle aussi.
- Le Watakassí : (en anglais)
Par Nik Taylor. C'est le dernier de ses projets, et malheureusement le seul accessible par Internet. Nik, quand vas-tu remettre tes autres projets dans ta page web ? Cette langue est remarquable sur plusieurs points. Tout d'abord, elle possède une phonologie très simple, mais dans laquelle des sons comme [p] et [f] sont des allophones, c'est-à-dire un seul et même phonème prononcé
différemment suivant l'environnement phonétique. En clair, un locuteur natif de Watakassí ne fait pas la différence entre [p] et [f] ! Ensuite, chaque substantif est caractérisé par deux genres, l'un dit "ancien" et l'autre "nouveau", le premier en préfixe et le second en suffixe. Comme les deux affixes de genre changent au pluriel, on se retrouve avec un étrange
système de double genre et double pluriel. Enfin, son système verbal est assez particulier, avec une voix dite anti-passive et des applicatifs indiquant la présence de compléments différents du sujet et du complément direct. A part ça, c'est une langue agglutinante et ergative, ce qui fait que même l'existence de 27 cas n'est pas une complexité en soit, vu que ces
cas se forment tous régulièrement à l'aide de suffixes. C'est un bon projet. Vivement qu'il avance dans sa formation. D'après ce que je sais, Nik Taylor veut faire de cette langue une proto-langue pour simuler l'évolution des langues en créant de nombreuses langues-filles. Ca risque d'être intéressant. Nouveauté de dernière minute: Nik a ajouté sur le web sa toute première langue :
le Tarníf. Cette langue possède une phonologie et une morphologie assez complexes, mais pas très "exotiques". Pas mal pour un premier projet (je me rappelle que mon premier projet était une vraie catastrophe !).
- Le langage des Gladifers : (en anglais)
Par Dennis Paul Himes. Les Gladifers sont l'espèce la plus répandue dans la galaxie. Ils ressemblent à des centaures possédant une corne sur le sommet du crâne. Ce site possède une description de leur physiologie ainsi que de leur cycle de vie. Mais cette page web est surtout consacrée à leur langue, du moins au dialecte standard parlé en général par les Gladifers et
que les humains nomment Gladilatien. C'est un langage très particulier, qui ne possède pas de verbe, mais dans lequel chaque phrase possède un verbe "être" sous-entendu. Ainsi, pour dire "Je construis cela", on dit "Je (suis) le constructeur de cela", ou pour dire "Je te vois", on dit "Je (suis) l'utilisateur de la vue en direction de toi" ! Cette langue est très bien faite, et surtout elle donne l'impression
d'étrangeté qu'une langue extraterrestre se doit de donner.
- Le langage des Anta : (en anglais)
Par John Fisher. Il est difficile de dire si les Anta sont une nation, une religion, une société secrète ou un mélange des trois. On pense qu'ils vivent dans les Iles Brittaniques depuis au moins mille ans et qu'ils sont entre dix et vingt mille disséminés dans la population. Ce qui fait qu'ils restent unis malgré tout est inconnu. Le peu de choses que l'on sait d'eux est rassemblé sur ce site.
Comme c'est leur langage qui est le plus connu, cette page web est principalement dédiée à ce dernier. Les Anta le nomment Elet Anta ou Antelet, ce qui signifie simplement "le langage des Anta". C'est une langue isolée de toutes les familles de langues connues, qui n'a aucun rapport avec la famille indo-européenne dont l'anglais est issu. Il semble de plus qu'un effort volontaire des Anta préserve leur langue de la
contamination par l'anglais qui apparaît inévitablement en 1000 ans de voisinage et de bilinguisme. Ce site contient un historique qui reprend ce que l'on connaît sur le passé de cette langue et sur les textes importants qui existent en cette langue. La langue elle-même ne possède ni adjectifs, ni adverbes, ni prépositions et conjonctions, ni pronoms. Des formes spéciales du verbe et du nom servent d'adjectifs et d'adverbes, des
verbes suffixés servent de prépositions et de conjonctions. Quant aux pronoms et à d'autres formes de mots, ils sont rendus principalement par des formes raccourcies de noms. Les verbes eux-mêmes ne sont pas conjugués mais reçoivent des modificateurs, mots invariables très employés dans cette langue. Enfin, un lexique assez développé est disponible, aussi bien en ligne que téléchargeable sous forme
d'un fichier compressé ZIP ou TAR. On peut même télécharger un programme de recherche de vocabulaire. Ce site est beau, bien présenté, son contenu est original et le lexique est particulièrement bien fait. De plus, un bon nombre de textes traduits est disponible. Bref, allez faire un tour sur ce site, vous ne serez pas déçus.
- Le Danovën : (en anglais)
Par Joshua Shinavier. Ce langage se veut à la fois esthétiquement beau et logique, c'est-à-dire totalement sans amibiguïtés (sauf si elles sont voulues). Le résultat est particulier, au moins autant que la démarche. De plus, la page web est très bien faite, présentant entre autres l'histoire de la création de cette langue (c'est toujours intéressant de voir la démarche des autres conlangers). Ensuite, il faut noter que
la langue est en période de refonte complète, et Joshua nous l'indique souvent, présentant soit les nouveaux faits de langue en faisant une remarque sur les anciens, soit les anciens faits de langue en nous parlant de ce qui va changer, et la raison de ce changement (qui tient toujours à l'esthétisme ou à la logique). La langue elle-même n'est pas simple à décrire. Histoire de donner simplement envie au gens d'aller voir cette
page web, j'indiquerai simplement que la sonorité d'un mot est toujours liée à son sens. Ainsi, chaque phonème est lié à certains sens : le "a" donne une idée de volume, de profondeur, le "d" en début de mot une idée de solidité, de constance, de bonté... Enfin, Il faut indiquer que le Danovën, sous le nom d'Aruvën, est une langue parlée sur une Terre parallèle où se déroule
une histoire que Joshua est en train d'écrire (il a même l'intention de l'écrire en Danovën. Bonne chance !). Toutes les idées conductrices du Danovën sont souvent présentes dans d'autres projets de conlangs. L'originalité du Danovën est de rassembler toutes ces idées dans une seule langue.
- La Thryomanes' Home Page : (en anglais)
Par Herman Miller. Ouf ! Il m'a fallu un sacré bout de temps pour venir à bout de cette homepage, mais j'y suis finalement arrivé. C'est que ce Herman Miller est particulièrement prolifique. En fait, le lien pointe sur la page d'introduction à l'ensemble de sa homepage (et non pas seulement aux pages consacrées aux conlangs) car je trouve que tout dans cette homepage est intéressant, et spécialement tout ce qui concerne la liberté d'expression. Mais comme on dépasse ici le rôle
de cette page de liens, je laisserai chacun découvrir par lui-même le contenu de ces pages (avec lequel, il faut l'avouer, je suis complètement en accord). Mais retournons à la création linguistique. Miller semble en fait un participant de ce qu'il appelle le "furry art" (art à fourrure ?) qui concerne toutes les créations d'êtres possédant à la fois des caractéristiques humaines et animales (comme dans les fables de la Fontaine, les contes de fée, mais aussi Robin des bois
version Disney ou le Roman de Renart !). Son domaine se rapporte à la création d'espèces extraterrestres vivant sur de nombreuses planètes à travers la galaxie et reliées par des "routes hyperspatiales". Quasiment toutes ces espèces méritent l'adjectif "furry" tel que le définit Miller (même si elles n'ont pas de fourrure), et on trouve des centaures comme des dragons, des petits humanoïdes poilus et joviaux appelés Zireens comme des hybrides, et même des souris-fées
et autres espèces étranges. Sa création linguistique consiste alors à créer les langues que parlent ces êtres. Et là, il semble que bien que le matériel présenté concerne seulement 6 ou 7 langues, il en ait crée au moins une quinzaine ! Pour les langues plus ou moins apparentées, citons le Cispa, le Zireenka (qui est un langage à tons, fait suffisamment rare pour être appuyé), le Zharranh, le Jarrda et le Kirezagi (qui s'écrit
avec la même écriture que le japonais), mais aussi l'Eklektu, qui est un langage à part, dont les racines sont empruntées à un nombre de langues naturelles particulièrement important et qui malgré ces origines un peu bâtardes garde une certaine esthétique (ce qui est tout à l'honneur de son auteur). Il doit être une bête de travail, car il a été jusqu'à faire des polices de caractères pour les systèmes d'écriture et des fichiers son pour la
prononciation de ces langues. Un travail de titan quoi ! Le seul défaut de toutes ces pages est que si vous voulez pouvoir les lire correctement, il faut pouvoir installer ces polices de caractères (elles sont toutes accessibles gratuitement, mais quand comme moi on utilise un ordinateur qui ne nous appartient pas, on ne peut pas faire ces installations). Ca n'est pas un gros défaut, mais ça peut être rebutant car sans ces polices particulières, ces pages sont particulièrement inesthétiques et parfois difficilement
lisibles. Mais bon, ça n'est qu'un défaut mineur qui ne doit pas vous empêcher d'aller y faire au moins un saut. Et si en plus vous possédez une carte son (ce qui n'est malheureusement pas le cas de l'ordinateur que j'utilise), vous pourrez même entendre des morceaux de musique originaux !
- L'Almaqerin et le Sitarwelas : (en anglais)
Par Didier Willis. Le seul autre conlanger que j'aie rencontré. Oui, lui aussi est français ! Il a été très influencé par Tolkien et il le reconnaît. Ses langues sont d'ailleurs situées dans un monde inventé du même type que les Terres du Milieu. Comme Tolkien, il considère qu'on ne peut inventer une langue sans inventer les gens qui la parlent et leur culture. Et je dois dire que ce qu'il a fait est déjà pas mal. La première langue qu'il a crée, le Gible ou langue
des Gobelins (qui n'ont rien à voir soit dit en passant avec les Gobelins de l'imaginaire collectif) n'est pas réellement présente sur le web, si ce n'est par des emprunts des autres langues. C'est d'ailleurs un trait impressionnant de son travail que l'histoire interne de ses langues (c'est à dire l'histoire de leur évolution dans le monde qu'il a crée) à laquelle il a consacré une page entière. Ses langues les mieux représentées (celles sur lesquelles il travaille actuellement) sont le
Sitarwelas, mais surtout l'Almaqerin. Ce sont deux langues soeurs (comme le français et l'espagnol) toutes deux issues d'une même langue appelée Proto-Velshian. Une page est même consacrée aux racines proto-velshianes et aux changements phonétiques qui ont conduit aux deux langues soeurs. Le Proto-Velshian est une langue reconstruite (c'est-à-dire qu'en fait la langue elle-même n'est pas connue, elle n'est que retrouvée à partir de la comparaison entre les deux langues) qui paraît
être de type sémitique (des racines bi- ou triconsonnantales dans lesquelles les voyelles n'ont qu'un rôle grammatical), et si le Sitarwelas semble avoir gardé ce caractère sémitique, l'Almaqerin l'a presque complètement perdu. Ce ne sont d'ailleurs pas les seuls différences. Les nombreux cas du Proto-Velshian ont évolué en cas et postpositions en Sitarwelas, et en prépositions en Almaqerin, faire des noms composés est possible et très répandu en Sitarwelas mais impossible en Almaqerin
qui utilise à la place des compléments de nom. Les cultures des cités de Sitar et d'Almaq sont elles aussi très différentes, et ces différences se retrouvent dans les langues. Ainsi, Almaq est une cité très matriarchale. Par respect, le féminin est donc noté dans la langue, tandis que le masculin/neutre restent sans marque distinctive (sauf dans quelques cas). D'ailleurs, les mots en Almaqerin n'ont pas de genre, sauf ce qui est respecté ou craint et qui est considéré alors comme féminin.
Un autre trait particulier des Almaciens est leur empathie très forte qui confine presque à la télépathie et qui les fait ne pas aimer les étrangers qui n'ont pas l'habitude de contrôler leur pensées. Les Almaciens sont donc assez xénophobes, contrairement aux Sitariens qui sont très ouverts. La cité de Sitar est elle caractérisée par une hiérarchisation assez forte, qui se ressent dans la langue par l'existence de deux registres principaux (et une nuée de jargons) : le registre
populaire et le registre élevé, pour lesquels la même idée se rend souvent par des mots différents, mais aussi pour lesquels le même mot a des sens différents selon le registre ! En bref, allez donc voir cette page, elle en vaut la peine (et je n'ai parlé que d'une petite partie de ce qu'on y trouve !).
- L'Akbiekdi : (en anglais)
Par Renato Piereck. Nous revoilà dans des choses plus simples. Pas de conculture et une conlang assez occidentale (pas dans le vocabulaire qui est complètement inventé mais dans les différentes natures de mots existentes : noms, adjectifs, adverbes, verbes, conjonctions, bref que des choses très européennes). La phonologie est plutôt simple, les noms se terminent tous en -o, tous les verbes en -es, les adjectifs en -oi (et on peut en faire des adverbes avec -pa), etc... Il y a cependant quelques idées originales dans
cette langue, comme l'absence de conjugaison des verbes (les personnes sont données par des pronoms et les temps par des adverbes), mais surtout l'ordre des termes dans la phrase. L'adjectif suit toujours le nom, ce que Renato appelle des prépositions sont en fait des postpositions, et enfin l'ordre normal dans la phrase est OVS, c'est-à-dire Objet-Verbe-Sujet (et l'objet peut très bien être direct ou suivi d'une postposition). Bref, voici une page web assez rafraîchissante quand comme moi on a passé des semaines à lire des sites
éléphantesques pleins à ras-bord !
- Le Rokbeigalmki : (en anglais)
Par Stephen "Steg" Belsky. Le seul grave défaut de cette page web est d'être bien trop courte ! Alors, Steg, c'est quand que tu rajoutes d'autres choses ? La langue présentée ici est le Rokbeigalmki, langue des Rokbeigalm. Je sais cela uniquement parce qu'il en a parlé dans la liste CONLANG. Cette page présente la phonologie et une courte grammaire de cette langue, ainsi que le texte de la légende de Babel comme exemple de texte en Rokbeigalmki. Il y est présenté aussi l'alphabet
(assez esthétique je trouve) dans lequel la langue est écrite. La langue elle-même a une phonologie assez complexe (pas moins de 28 consonnes et 16 voyelles !) mais une syntaxe assez simple, quoiqu'assez différente de ce que j'ai pu voir jusqu'alors. Par exemple, cette langue utilise des prépositions pour toutes les fonctions (sauf le sujet d'une verbe), y compris le complément d'objet et les subordonnées relatives ! Les quelques défauts de ce site sont de ne pas expliquer la formation de phrases complexes
(c'est-à-dire avec des subordonnées), et surtout de ne pas donner une traduction juxta-linéaire (c'est-à-dire une traduction expliquant chaque mot et son emploi) du texte traduit. Néanmoins, cela signifie certainement que ce site est encore en construction, donc je vous conseille d'aller y faire un petit tour de temps en temps, car ça en vaut quand même le coup.
- La DiLingo : (en anglais)
Par sUmUs cAcOOnUs, D. E. Comment décrire l'indescriptible ? Peut-être en laissant parler son auteur. Pour lui : "DiLingo is the gutteral utteral, the paradigm of rhyme, the pox of vox." C'est complètement intraduisible et donc inutile me direz-vous. Pas vraiment, car ce qui est intéressant dans cette phrase, c'est le rythme et la rime. Et DiLingo, c'est cela, une langue rimante et rythmante, qui devrait se prononcer avec un métronome. Du point de vue de la morphologie et de la phonologie, c'est uniquement un relex de l'anglais,
c'est-à-dire qu'on retrouve les mêmes catégories, noms, verbes, adjectifs, adverbes, prépositions, mêmes temps, modes et voix (au point que comme en anglais, le futur n'est pas marqué comme un temps mais avec un mot particulier). Mais l'originalité de cette langue ne réside pas dans sa syntaxe mais dans le fait que les constructions grammaticales sont faites pour rimer et rythmer. Ainsi, de nombreux mots sont dits malléables, c'est-à-dire que leur voyelle change pour rimer avec la voyelle principale du verbe, celle qui change avec le
temps. Ainsi, "je fais" se dit "ing ding", mais "j'ai fait" se dit "ang dang". Beaucoup de constructions sont malléables comme cela, ou sont faites par la répétition d'éléments rythmiques (comme le comparatif et le superlatif. Ainsi, partant de "bing" : "bon", on fait "bingabing" : "meilleur" et "bingabingabing" : "le mieux"). Même le nom de la langue est malléable et on peut dire DiLingo, DaLango, DuLungo, etc... suivant ce qui rime le mieux. Enfin, ce site est rempli de jeux de mots, d'humour (parfois un peu lourd mais c'est sympa quand même),
ce qui le rend parfois difficile à suivre pour ceux qui ne sont pas américains, mais c'est bien son seul défaut. Cet humour se retrouve d'ailleurs parfois dans la syntaxe de la langue, par exemple dans la formation du génitif (possesseur), qui se forme en ajoutant ~g~mm~ng (~ est la voyelle malléable) au mot possesseur, ce qui donne "mon" : "ingigimming". Cette terminaison vient évidemment de l'anglais "Gimme" qui veut dire "Donne-moi". Tout est comme ça dans ce site. Donc, allez donc y faire un tour, histoire de vous amuser un peu.
- La galaxie Lehola : (en anglais)
Par James E. F. Landau. La galaxie Lehola contient diverses étoiles, entourées pour certaines de planètes, et certaines de ces planètes contiennent même la vie (et aussi la vie intelligente). Il semble d'ailleurs (puisque le système solaire semble s'y trouver), que cette galaxie soit tout simplement la Voie Lactée ! Et cette page web contient la description de quelques-unes de ces planètes (en fait quatre sur la centaine qui sont déjà listées). La planète la mieux documentée est Kankonia, dans le système
solaire de Venska. Les êtres intelligents qui y habitent sont des humains plus évolués que nous (car apparus avant nous). Sur toute la planète ne reste plus qu'une langue issue de cette planète, le Kankonien. Cette langue a une phonologie assez simple (malgré la présence de deux sons assez compliqués que j'arrive pas à prononcer, donc encore moins à décrire !) et une morphologie très occidentale, avec juste quelques petits points originaux. En fait, l'idée qui se cache derrière cette langue est
une sorte d'atavisme, c'est-à-dire que certains sons évoqueraient partout le même sens, ce qui expliquerait pourquoi cette langue ressemble beaucoup aux langues de la Terre. James en donne quelques exemples (comme le fait que le m évoquerait presque partout l'idée de mère), mais malheureusement je peux trouver moi aussi quantité d'exemples montrant le contraire, ce qui fait que je ne peux être d'accord avec lui. Il n'empêche que cette partie est intéressante, ne serait-ce que pour l'histoire de Kankonia. Vient ensuite la planète
Cétonia, dans le système de Kelhetoma. Le Cétonien est la langue des habitants de cette planète, des cétacés intelligents entre l'orque et la baleine. Ils parlent avec le trou qui leur permet d'éjecter l'eau et qui ne leur permet de prononcer que huit syllabes en tout et pour tout. Tout les mots de cette langue sont donc basés sur ces huit syllabes. La syntaxe de cette langue est très intéressante. Le sujet (même déjà exprimé) doit toujours apparaître devant le verbe comme un pronom. Le
complément ne peut jamais être direct, il doit toujours être précédé d'une préposition. Enfin, les adjectifs sont rendus par des verbes et les degrés de comparaison par des prépositions (comme huihaha qui signifie : "plus que"). Bref, une langue intéressante. Enfin, dans le système de Refea, on trouve les planètes Hapoish et Shaleya. La langue Hapoish est parlée par des humanoïdes tétradactyles (à quatre doigts) à peau rouge. Elle possède une phonologie originale mais
surtout une grammaire intéressante. Dans cette langue, il n'y a pas de noms. Il n'y a que des pronoms, des "adverbes" et "prépositions", ainsi que des verbes. Mais ces verbes ont des sens très variés, comme par exemple kuruyu : "être comme un crayon". L'idée de "crayon" se rend alors par l'expression gi e kuruyu, littéralement "cette chose qui est comme un crayon". Toute la syntaxe de cette langue est basée sur ce système, ce qui en fait quelque chose de très original. Le Shaleyen, lui, est parlé par les habitants de
Shaleya, des humains bons vivants et très ouverts d'esprit. La langue est assez vocalique, contenant peu de consonnes (elle n'a pas de t, par exemple) et possédant une structure syllabique proche du japonais. La phrase simple n'a pas une structure très originale, mais la phrase complexe est elle très intéressante, avec une structure en "notes en bas de page" (footnotes est le terme employé par l'auteur). Pour former une subordonnée relative, on fait donc suivre l'antécédent d'un petit mot (comme un chiffre dans un texte) qu'on répète
à la fin de la phrase, suivi de ce qu'on veut dire sur l'antécédent. Si l'on veut ajouter plusieurs subordonnées relatives, il y a plusieurs petits mots (jusqu'à huit) qui peuvent être utilisés ainsi, la différence avec des relatifs étant qu'ils doivent être répétés devant chaque relative qui est placée en fin de phrase, réellement comme des notes en bas de page ! En espérant que James Landau va ajouter des choses dans cette page web, je vous conseille au moins d'y faire un petit tour.
- Le Cid-ark-e (ou Arkien) : (en anglais)
Par Jan Havlis. L'Arkien est une langue construite pour être une langue lttéraire et permettre le développement culturel d'un pays nommé Ark. Cette langue a été construite à partir des langues xifigor, un groupe de dialectes hiberniens très influencés grammaticalement par le Vitgan. Voyez la page consacrée à l'histoire de ce pays pour en savoir plus sur cela. En tant que langue construite, l'Arkien se veut sans irrégularités, mais étant basé sur des langues très différentes des langues
occidentales, on aboutit à quelque chose de très original. La phonologie de base reste assez simple, mais est compliquée par les mots empruntés à d'autres langues qui conservent souvent leur prononciation de départ. L'écriture, quant à elle, mêle lettres simples (correspondant à un seul son) et graphèmes correspondant à des syllabes complètes, et même lettres particulières utilisées dans les mots composés pour indiquer la liaison entre deux mots, ce qui rend cette écriture assez compliquée. La transcription en
alphabet romain n'est d'ailleurs pas beaucoup plus simple. La syntaxe de cette langue est dite agglutinante synthétique. Agglutinante, ce qui signifie qu'on peut diviser le vocabulaire en racines au sens lexical et morphèmes (préfixes et suffixes) utilisés pour relier les mots entre eux, et synthétique, ce qui signifie que les mots, même complétés par des morphèmes, ont tendance à s'agglutiner pour former des unités plus complexes. Ainsi, le nom et l'adjectif forment une entité insécable (ce phénomène est appelé adhésion),
comme dans rax-ront-u : trois chiens, ou ront-u-kin : un chien blanc, ainsi que le verbe et son complément d'objet, comme dans Ima-a rojin-ef-mu-ripin : Maman prépare la soupe. Cette page présente bien d'autres traits originaux de cette langue, ce qui la rend très intéressante. Le seul défaut de cette page est d'être souvent assez confuse, ce qui oblige à faire un certain effort pour la lire. C'est dommage, car la langue elle-même est très intéressante.
- La page du Neon Wave : (en anglais)
Par Josh Brandt-Young. Cette page est encore en construction, mais ce qu'on y trouve est déjà un bon début. En ce qui concerne les conlangs, on y trouve déjà pas mal de choses. On y trouve ainsi l'histoire et la langue des Terrans, peuple vivant dans une oasis du désert saharien. L'histoire elle-même est déjà bien développée et bien expliquée (et particulièrement plausible de plus). Quant à la langue, la page qui la présente est encore bien courte (avec uniquement la phonologie et quelques points sur la conjugaison des verbes),
mais il faut espérer que Josh y ajoutera bientôt du nouveau. Il y a aussi une page (elle aussi à compléter) sur le Pwpwpw, une langue qui semble caractérisée par une phonologie très complexe (pour moi en tout cas) avec près de 48 voyelles (pour seulement 8 consonnes !) et une grammaire encore en développement mais qui semble prometteuse. Enfin, on y trouve une conlang à base romane (comme mon Réman), une grammaire que Josh appelle "Just Add Water", car il n'y a que quelques règles de grammaire
(chacun peut y mettre la phonologie qu'il veut, par exemple), une grammaire du Volapük en Espéranto (eh oui !), une page sur un essai de révision de l'orthographe de l'anglais (qui me paraît pas mal), ainsi qu'une page sur le Katari de Jeff Vedvik, un ami de Josh, et qu'on peut qualifier de bizarre, bien qu'intéressant. En espérant que Josh ajoutera rapidement du matériel dans cette page encore un peu mince, vous pouvez quand même y passer afin de découvrir par vous-même, il y a des choses intéressantes.
- La page de conlangs de Dean : (en anglais)
Par Dean Easton. Cette page se caractérise d'abord par la présence d'une FAQ consacrée aux conlangs (et bien documentée je trouve), et d'une liste de conlangs assez faramineuse. Waouh ! J'y ai même retrouvé mes conlangs ! Dean a lui-même inventé une conlang, le Thosk, qui est une langue d'origine indo-européenne (mais d'aucune famille déjà connue), parlée par un petit groupe de personnes vivant aux Etats-Unis. Un petit résumé de l'histoire de ce peuple est présenté dans cette page,
donc je vous encourage à y aller pour de plus amples informations. Quant à la langue elle-même, elle me plaît assez. Elle présente des innovations (comme la préposition tha pour indiquer le complément d'objet "direct", ou la formation des subordonnées relatives avec la particule je qui n'est cependant pas un pronom relatif, mais seulement une particule subordonnante) qui paraissent tout de même compatibles avec une origine proto-indo-européenne. De plus, sa sonorité me plaît assez (enfin une langue que j'arrive à prononcer sans problèmes
majeurs !). Bref, si je mets cette page dans ma liste, c'est que vous pouvez y aller sans crainte.
- Aluria : (en anglais)
Par Anthony Harris. Aluria est une planète de la galaxie d'Andromède, gravitant autour d'une étoile bleue et peuplée par une race humanoïde qui ne ressemble que superficiellement aux humains de la Terre. Bien qu'encore en construction, cette page est bien avancée et très bien organisée. Les Alurs sont un peuple très ancien (ils existent depuis plus de 3 millions d'années et ont une espérance de vie d'environ 400 ans !), fier mais jovial, et ils sont unifiés à l'échelle de la planète depuis longtemps. Cette unification est aussi linguistique
et ils ne parlent qu'une langue (bien que des variétés dialectales existent) : l'Alurique, caractérisée par une phonologie assez touffue (surtout en ce qui concerne les voyelles, qui peuvent être longues, courtes, ultra-courtes et nasales !) et une morphologie verbale assez complexe. Ce site présente aussi la culture, l'histoire, la biologie des Alurs, enfin tout ce qui peut être intéressant à savoir sur la vie sur Aluria. Le tout est écrit dans le style des dépliants touristiques, ce qui donne à cette page un caché assez particulier.
- L'Alevain : (en anglais)
Par Sydney Mathew Willoughby. L'Alevain est la langue internationale parlée sur Areeanna, une planète Terre dans un univers parallèle au nôtre. La civilisation vivant sur cette planète est très différente de la nôtre, et cette différence apparaît jusque dans la grammaire de la langue. Les Vayeum (c'est le nom qu'ils se donnent) sont presque tous télépathes (mais ne l'ont pas toujours été, ce qui explique le développement d'une langue parlée) et de plus se rappellent instinctivement de leurs vies antérieures, ce
qui fait que les notions d'âge et de sexe ne sont que pures contingence et sans importance (seul l'âge de l'âme compte) et que leur gouvernement est une démocratie directe pure (chaque année, tous les esprits vivant sur cette planète se réunissent en un "conseil télépathique" qui décide de la marche à suivre pour l'année qui vient). Quant à la langue, elle est caractérisée par une phonologie très riche en voyelles et pauvre en consonnes, et par une syntaxe très fortement influencée par la connaissance des vies antérieures.
Ainsi, les pronoms de première et deuxième personnes ont évolués en devenant des préfixes nominatifs (car connaissant leurs vies antérieures et parlant souvent d'elles, ils sont toujours obligés de préciser de quel "moi" ils parlent en se désignant) tandis que les temps (passé, présent et futur) sont doublés suivant que la personne parle de son incarnation présente ou d'une autre, ou de plusieurs incarnations en même temps. Quant à l'aspect (parfait, continu), le mode (indicatif, subjonctif, impératif, etc...) et la voix (actif, passif et moyen),
ils sont indiqués par des changements d'accent sur certains termes de la phrase (l'auxiliaire temporel, le verbe lui-même ou le sujet et le complément), ce qui est très original.
Ca y est, maintenant vous êtes accrocs et vous voulez créer votre propre conlang. Mais vous êtes débutant et vous ne savez pas comment vous y prendre, ou vous ne voulez ou ne pouvez pas y passer trop de temps. Un peu d'aide vous ferait le plus grand bien. Je
comprends tout à fait : j'ai commencé mes propres conlangs à l'âge de 12 ans à peu près, et les premiers résultats étaient plutôt navrants. Il m'a fallu trois ans pour commencer à faire des choses un peu plus valables. Mais j'ai tout
appris par moi-même. Les deux sites que je vous propose ici sont consacrés à l'aide à la fabrication de conlangs :
- Le Language Construction Kit : (en anglais)
Par Mark Rosenfelder. Bien que je ne partage pas certaines de ses opinions, entre autres en ce qui concerne l'Espéranto, je dois reconnaître que son Language Construction Kit est très bien fait. Il reprend dans l'ordre les étapes nécessaires à la construction d'une
langue en donnant des exemples sur chaque point. J'ai d'ailleurs été étonné en parcourant ce site de voir que sa méthode et la mienne se ressemblent beaucoup (l'ordre des étapes est quasiment identique) alors que j'ai crée ma propre méthode par ma propre expérience !
Cela semble montrer qu'il n'y a pas trente-six manières de fabriquer une conlang, aussi étrange soit-elle. Pour toutes ces raisons (et aussi parce que cette page renvoie à la mienne !), je ne saurais que trop vous conseiller de parcourir ce site, au moins pour voir un peu le travail à faire pour fabriquer une conlang.
- Les Conversational Maxims and Principles of Language Planning : (en anglais)
Par Hartmut Traunmüller. Contrairement au premier site, il s'agit ici plutôt d'un article universitaire sur les principes qui doivent gouverner la création d'un langage. De plus, les langues concernées ici sont plutôt les interlangues (langues comme l'Espéranto, dont
le but est d'abord la communication internationale). Il est cependant intéressant car il met l'accent sur le rôle d'une langue : permettre la conversation entre deux personnes. Ca paraît peut-être évident, mais on l'oublie souvent dans l'euphorie de la création. J'ai eu cette mauvaise expérience avec une de mes
premières conlangs à peu près complète : elle ne possédait que 4 consonnes et 4 voyelles. Pour pouvoir créer des mots différents, j'étais obligé de recourir à des mots d'au moins quatre syllabes généralement, et de plus quasiment identiques. Le résultat était horrible, comme vous pouvez
vous en douter. L'autre intérêt de cet article est de montrer que la formation de nouvelles langues n'est pas simplement un hobby : elle peut être étudiée "sérieusement" dans un cursus universitaire. Si ça vous intéresse comme moi ça m'intéresse...
Ma liste de liens vers des conlangs augmentera rapidement (j'espère). En attendant, vous pouvez joindre d'autres index de conlangs en suivant ces différents liens.
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