Episodes 16 à 20

 Salut tout le monde ! Eh oui, Rainbow Fighters continue ! Avec comme toujours de l'humour (enfin j'espère), du suspense (si possible), du romantisme (peut-être) ainsi que de la magie comme s'il en pleuvait. Pour ceux qui se demanderaient où en est le cross-over avec Sailor Moon, la version québécquoise (j'imagine que ça doit vous empêcher de dormir de ne pas savoir ce qui se passe), sachez qu'on prépare le scénario petit à petit, afin de faire quelque chose "qui ait d'la gueule" comme on dit. D'ailleurs, si vous lisez l'épisode 145, vous verrez une nouvelle allusion à mon fanfic. C'est marrant. Enfin, trêve de bavardages, vous devez être impatients de lire la suite de Rainbow Fighters : les Combattants de l'Arc-en-Ciel. Alors allez-y !


Episode 16 : Voulez-vous danser, mademoiselle ?

 

 Quelques jours se sont écoulés et les cours ont recommencé, pour le plus grand malheur d'Angel qui semble vraiment déprimé.

- Alors, Angel, qu'est-ce qu'il y a ? demande Lydia qui a l'air toute guillerette.

- Les cours ça me déprime, dit Angel en soupirant.

- Mais faut pas ! On est au mois de mai, il fait beau et les arbres sont en fleur !

- Oui... aaaatchoum ! Résultat, je me tape un rhume des foins, continue-t-il. Heureusement que je suis pas allergique.

Il se mouche sous l'oeil amusé de Lydia.

- Eh, je sais quelque chose qui va te remettre d'aplomb, dit-elle.

- Qu'est-ce que c'est ? demande Angel en relevant la tête de son mouchoir.

- Cet après-midi on a pas cours d'histoire. A la place, on a une réunion sur la prévention routière.

- Hein ? je croyais que ça s'arrêtait au collège ces trucs-là ?

- C'est pas pareil. Là il va y avoir une personne qui a déjà été victime d'un accident de la route qui va venir nous parler de son expérience.

- Et comment ça se fait que j'étais pas au courant ?

- J'en sais rien, normalement tout le monde devrait le savoir. T'es peut-être un peu tête en l'air, dit Lydia en rigolant.

Angel ne relève pas et dit :

- Bon, en tout cas on a pas histoire aujourd'hui, c'est toujours ça de gagné. Et puis qui sait, ça va peut-être être intéressant. Merci Lydia, tu m'as remis de bonne humeur... aaa... aaa... AAATCHOUM ! ! !

Angel éternue si fort qu'il en tombe par terre, ce qui fait éclater de rire Lydia. Angel se relève en grommelant :

- C'est toujours à moi que ça arrive ces trucs... pfff...

 

 Nous nous retrouvons dans ce lieu d'ombres et d'obscurité au milieu duquel flottent les douze Sages Noirs. Au centre de leur cercle, deux yeux rouges apparaissent, puis le corps de Lotarh apparaît.

- Sages Noirs, vous m'avez convoqué, dit-il.

- En effet ! dit un Sage Noir à la gauche de Lotarh, ce qui l'oblige à se tourner vers lui (NdlA : vous connaissez le petit jeu des Sages Noirs maintenant, non ? Pas la peine que je réexplique tout alors).

- Tes deux premiers soldats se sont déjà fait battre. Tu sais pourtant que le maître n'aime pas ça.

- Je le sais. Ne vous inquiétez pas, cela ne se reproduira pas.

- Il y a intérêt, car le maître veut plus d'énergie ! crie un autre Sage Noir. Dépêche-toi d'en ramener ! Il n'y a que quand le maître sera de retour que nous pourrons avoir une victoire totale !

- Je le sais, dit Lotarh. Mais il y a eu de l'imprévu. Les Combattants de l'Arc-en-Ciel sont apparus de nulle part quand je m'étais attaqué à ma deuxième victime. Cette planète ne possède pourtant pas la technologie de la transposition. Et ces enfants ne semblaient pas avoir de pouvoirs de ce genre. Sages Noirs, savez-vous qui sont ces Combattants réellement ? D'où tiennent-ils leurs pouvoirs ?

Soudain, deux gigantesques yeux rouges apparaissent loin au-dessus des Sages Noirs et de Lotarh, et une voix grondante comme le tonnerre se fait entendre :

- Ne te pose pas de questions ! ! ! Tu n'es pas là pour ça ! Ton destin est de m'obéir et tu le sais ! Alors va, et ramène-moi des énergies humaines ! J'en ai besoin pour ressuciter complètement !

- Oui, maître Esmeros, dit Lotarh d'une voix tremblante, il en sera fait comme vous l'avez ordonné.

Les grands yeux disparaissent, puis c'est Lotarh qui disparaît aussi. Dans l'obscurité, l'entité que Lotarh a appelé : "maître Esmeros" pense alors pour elle-même :

- La technologie de la transposition... cette planète minable n'est pas assez évoluée pour la posséder. Alors, serait-il possible que la Confrérie de l'Arc-en-Ciel existe encore ? Je l'avais pourtant complètement détruite ! Non, cette fois, elle ne viendra pas interférer dans mes projets !

 

 Il est maintenant 1 heure moins le quart. Lydia et Angel ont terminé de manger et avancent vers la salle où doit se faire la réunion sur la prévention routière. Quand ils arrivent à la porte, il n'y a encore quasiment personne à part deux personnes qu'ils connaissent bien.

- Eh, salut Martin, salut Clémence, vous venez assister à la réunion aussi ?

- J'ai pas le choix, dit Martin, elle est obligatoire pour tous les secondes. Ca m'énerve quand même de rater un entraînement pour ça.

- Il est très important d'avoir de bonnes connaissances du code de la route aussi tôt que possible, surtout maintenant qu'on peut conduire à 16 ans, dit Clémence. Non seulement ça évite les accidents, mais en plus ça fait partie de la loi, et nul n'est censé ignorer la loi.

- Clémence..., soupire Martin. De toute façon, mes parents ne veulent pas que je commence mes leçons de conduite accompagnée avant les grandes vacances. J'ai du temps devant moi.

- C'est quand même ton devoir civique.

- Tu y vas aussi alors, Clémence ? demande Angel pour désamorcer la situation.

- J'aimerais bien, mais la réunion est seulement pour les secondes, alors je peux pas y aller, j'ai cours. Enfin, tant pis, vous me raconterez. J'y vais, salut !

- Salut Clémence, disent les autres.

Clémence s'en va rejoindre sa salle de cours. Les trois autres se demandent :

- Alors, on entre maintenant ou on attend ? demande Angel.

- On n'a qu'à entrer, on moins on aura une bonne place, dit Lydia.

- En espérant que la porte soit ouverte, dit Martin en s'approchant de celle-ci.

La porte s'ouvre. Nos trois compères rentrent donc dans la salle encore vide.

- On se met plutôt devant ? propose Lydia. Comme ça on entendra mieux.

- Avec le monde qu'il va y avoir, c'est une bonne idée, acquiesce Martin.

- Toutes les secondes vont rentrer dans la salle vous croyez ? s'interroge Angel.

- Ils ont dû prévoir que y'en aura qui viendront pas malgré l'obligation, dit Lydia.

- Mouais, d'ailleurs je me demande si je ne vais pas m'éclipser avant que ça commence, dit Martin.

Malheureusement pour lui, entre justement dans la salle un professeur.

- Oh, vous êtes déjà arrivés. Installez-vous, ça commencera dans dix minutes comme prévu.

- Désolé Martin, chuchote Angel à son attention. Il semble que tu sois bloqué ici avec nous.

- Je sais, dit Martin en baissant la tête de dépit.

 Les minutes passent, et les élèves entrent au fur et à mesure dans la salle de réunion. A 13:05, les deux professeurs qui ont organisé cette réunion et qui sont arrivés tous deux considèrent que les absents ne viendront plus, et que de toute façon la salle est presque pleine. Ils prennent la parole :

- Bon, un peu de silence s'il vous plaît, dit le prof d'histoire d'Angel. Comme vous le savez peut-être, cette réunion fait partie d'un programme de sensibilisation à la sécurité routière auquel notre lycée participe. Une personne va venir vous parler des dangers de la route et des moyens d'éviter les accidents. Cette personne a été elle-même victime d'un accident de la route, alors je vous demanderai d'être gentils avec elle et de ne pas faire de remarques désobligeantes. Ayez un peu de décence. La réunion durera au moins une heure ou plus, tout dépendra de votre participation. Vous avez tous bien compris ?

"Oui" collectif mais cependant mal synchronisé.

- Très bien. Vous pouvez entrer mademoiselle.

Une autre porte d'entrée de la salle s'ouvre, et une jeune femme entre par cette ouverture. Elle semble marcher avec difficulté et s'aide d'une canne. Elle arrive entre les deux professeurs et se tourne vers les élèves. Tout le monde a alors un choc. Son profil caché jusqu'alors est complètement brûlé. Ca n'empêche cependant pas la jeune femme de sourire et de dire :

- Bonjour, merci d'être venus aussi nombreux à cette réunion. Je m'appelle Valérie Colbert et je suis chargée de vous parler de sécurité routière. Je vais commencer par ma propre histoire. Comme vous le voyez, je porte sur mon corps les traces d'un accident qui a coûté la vie d'une autre personne, mon ami de l'époque...

Angel sent sa gorge se serrer.

- Nous partions en vacances dans le Sud. C'était les premières vacances que nous prenions ensemble et nous ne connaissions pas bien la route. Aussi mon ami roulait prudemment mais peut-être pas de façon très sûre. Il faisait très beau et nous avions les fenêtres grandes ouvertes. Nous roulions à flanc de colline quand mon ami m'a demandé un peu d'eau pour se rafraîchir. J'ai défait ma ceinture de sécurité pour aller chercher une bouteille d'eau dans la glacière que nous avions disposée à l'arrière de la voiture. La route était vide et nous étions insouciants. Soudain, au moment où j'attrapais la bouteille d'eau, j'ai entendu un crissement de pneu. Je n'ai pas le temps de me retourner, j'entends mon ami crier, puis je sens un choc énorme qui me soulève, et je ne me souviens de rien de la suite... Je me suis réveillée dans un hôpital, les deux jambes dans le plâtre, un bras fracturé et la moitié du visage cachée sous des bandelettes. Ma mère était près de moi et pleurait, mais je ne comprenais pas encore bien ce qui se passait. Là le médecin est venu me voir et m'a appris que j'étais restée dans le coma pendant près de deux semaines. Il m'a raconté comment une personne en voiture a découvert l'accident, comment elle a appelé les secours. Une homme roulant à contre-sens avait percuté notre voiture. Mes premières pensées ont été vers mon ami. C'est là qu'il m'a appris l'horrible nouvelle. En fait, avoir défait ma ceinture de sécurité m'a presque sauvé la vie : au moment du choc, j'avais été éjectée de la voiture. Mon visage s'est cogné contre le moteur fumant de l'autre voiture, se retrouvant brûlé du même coup, puis je suis tombée à terre. Mon ami n'a pas eu cette chance : la voiture est tombée dans le ravin. Il ne s'en est pas sorti.

Les yeux d'Angel se mouillent. Cette histoire ressemble à celle de ses parents. Lydia s'en rend compte et lui demande :

- Ca va Angel ? Ca va aller ?

- T'inquiète pas, dit-il en s'essuyant les yeux et en sortant son mouchoir. Je tiendrai le coup.

Il se mouche bruyamment, ce qui fait arrêter la jeune femme. Quand il s'en rend compte, il se met à rougir comme une tomate et essaie de se faire tout petit sur son siège.

- La voiture qui nous a percutés s'est encastrée contre la colline, continue la jeune femme. Le chauffeur a eu de la chance : il s'est simplement évanoui, plus par la quantité d'alcool qu'il avait dans le sang que par le choc d'ailleurs. Quant à moi, le docteur m'a dit que je pourrais remarcher si je suivais une longue rééducation, mais que je n'aurais plus jamais l'aisance que j'avais autrefois. Au bout de deux ans, je suis toujours obligée de me servir d'une canne. Quant à mon visage, il sera ainsi pour toujours.

La jeune femme reste un instant silencieuse. L'assistance est complètement silencieuse, ce qui est rare pour des élèves de seconde. Elle reprend alors la parole :

- Voilà, c'est mon histoire, et je voulais vous la raconter, afin que vous vous rendiez compte que ces choses n'arrivent pas qu'aux autres. Si cet homme n'avait pas pris le volant alors qu'il était ivre, si mon ami n'avait pas été distrait par moi cherchant une bouteille d'eau, ce drame ne serait pas arrivé, et deux vies n'auraient pas été brisées. Mon ami venait de finir ses études de médecine, et moi je devais devenir première danseuse dans une troupe de ballet. Inutile de dire que la danse sera à jamais interdite pour moi dorénavant.

Angel se sent proche de cette femme. L'accident de ses parents a eu le même effet sur lui, même s'il n'était pas présent physiquement et que ses blessures n'ont été que psychiques.

- Mais maintenant j'ai assez parlé de moi. Je vais maintenant vous parler de sécurité routière en général. Essayez de retenir le plus important : peut-être qu'ainsi vous éviterez un jour qu'une histoire comme la mienne se reproduise.

La jeune femme commence à parler maintenant de choses plus générales, et en parle même avec le sourire. Inutile de dire que l'attention de tous est tourné vers elle. Seul Angel a l'esprit vagabond. Il repense à ses parents, à cette histoire qui a failli détruire sa vie.

 

 Dans son antre moyennâgeux, Lotarh est assis sur son trône et réfléchit :

- Qu'est-ce que veut cacher le maître ? Sa véritable nature ? pourquoi ne pas me révéler notre passé ? J'y trouverais peut-être le moyen de détruire ces gamins irritants. Mais cette peur qui m'étreint à chaque fois que le maître se manifeste, je ne peux rien contre elle, je sens que je n'ai d'autre choix que de lui obéir. Oublions cela pour l'instant, dit-il soudain en se levant. Il me faut trouver ma prochaine victime.

Lotarh marche dans son antre, contourne sa Fontaine de Haine et s'arrête dans un coin, devant son Miroir de la Haine. Celui-ci ne fait pour l'instant que refléter l'image de Lotarh.

- Alors, Miroir de la Haine, trouve-moi ma prochaine victime. Quelle est la personne qui possède en elle la puissance de la Haine, couplée à l'énergie de l'Amour ?

Le miroir s'embrume, puis devient complètement noir pendant quelques instants. Alors la brume se dissipe et le miroir montre une scène différente, le plan américain (NdlA : pour ceux qui ne connaissent pas ce terme de cinéma, le plan américain désigne un type de prise de vue où l'on ne voit que le buste et la tête de la personne filmée) d'une jeune femme appuyée sur une canne, qui parle dans ce qui semble être une grande salle. Elle se tourne légèrement, et on entrevoit son profil brûlé.

- Parfait, dit Lotarh avec un grand sourire, celle-ci est une victime idéale ! Allons-y !

Et nous quittons Lotarh par un fondu au noir.

 

 La réunion est terminée, et a eu un très grand succès. De nombreux élèves ont posé des questions et les profs ont été obligés d'interrompre la réunion qui commençait à déborder sur le temps prévu. Les élèves commencent alors à sortir.

- Tu viens Angel ? demande Martin.

- Pars devant avec Lydia, je vous rejoins tout à l'heure. Je voudrais parler un peu avec cette personne.

- Ah bon ? OK, mais ne sois pas trop long ou on t'attend pas.

- Ca ne prendra que cinq minutes.

Martin et Lydia quittent alors Angel. Martin demande :

- Dis-moi Lydia, tu sais ce qu'il a Angel ?

- Ses parents sont morts dans un accident de voiture similaire à celui qu'à vécu cette femme, explique Lydia.

- Ah bon ? je savais que ses parents étaient morts mais je ne savais pas exactement dans quelles circonstances. Maintenant je comprends pourquoi il était comme ça. Le pauvre, il a dû souffrir.

Angel descend et rejoint les profs et la jeune femme. Il attend un peu car plusieurs élèves ont eu la même idée que lui. Enfin ceux-ci finissent par partir et il se retrouve près de la jeune femme.

- Euh... bonjour, tente-t-il timidement.

- Bonjour jeune homme, dit la jeune femme jovialement. A qui ai-je l'honneur ?

- Je m'appelle Angel.

- Angel ? ça c'est un prénom sympa. Je peux t'appeler Angel, en contrepartie tu m'appelles Valérie et tu me tutoies, d'accord ?

- Euh... OK, made... Valérie.

- Parfait ! alors Angel, qu'as-tu à me dire ?

- Euh... c'était juste pour vous dire... euh pour te dire que ton histoire m'a beaucoup touché. Elle résonne en moi parce que j'ai vécu une histoire similaire. J'ai perdu mes parents dans un accident de voiture, dans les mêmes conditions que celles où vous avez perdu ton ami.

Valérie prend un air désolé.

- Oh, je vois. Je suis désolé si mon histoire a ravivé de mauvais souvenirs.

- Non, ça va. J'ai appris à vivre avec. C'est arrivé il y a déjà longtemps. C'est simplement que je me suis senti longtemps coupable.

- Je sais ce que c'est, dit Valérie. Je me suis longtemps sentie coupable d'être en vie. Pourquoi avais-je survécu et pas Henri ? Henri c'est... c'était le nom de mon ami.

- Moi c'est différent. Je n'étais pas dans la voiture. Je n'avais seulement pas vu mes parents depuis longtemps et ils voulaient me faire la surprise de venir me voir. Ils ont eu l'accident pendant le voyage qui devait les conduire vers moi.

- Mais ils sont avec toi maintenant, dit Valérie.

- Comment ça ?

- Ne le sens-tu pas parfois ? Tes parents ne t'ont jamais quitté. Leur amour est resté dans ton coeur, et cela fait qu'ils ne te quitteront jamais.

- C'est vrai, dit Angel avec un grand sourire. Je ne m'étais pas vraiment rendu compte mais tu as raison.

- Pour moi c'est pareil, je sais qu'Henri veille sur moi là où il est... Mais parlons d'autre chose, j'aime bien parler avec toi. Tu n'as pas de cours cet après-midi ?

- Non, ils ont tous été suspendus à cause de la réunion.

- Très bien, alors voilà ce que je te propose : ça te dirait de passer chez moi un moment ? J'habite près d'ici. On pourrait discuter un peu plus longtemps. Et puis j'aurais besoin d'un peu d'aide à la maison, il y a des choses qu'il faut faire mais que je ne peux pas faire toute seule. Je ne sais pas pourquoi mais j'ai l'impression que je peux te faire confiance. Alors, ça te dit ?

- Oui, bien sûr, il faut juste que je prévienne mes amis qu'ils ne m'attendent pas.

- Alors vas-y, je t'attends ici, j'ai quelques trucs à régler avec vos profs.

- OK.

Angel sort rapidement de la salle et retrouve Lydia et Martin.

- Alors, sympa ? demande Martin.

- Très, elle m'a invité à passer un moment chez elle.

- Et tu vas y aller ? demande Martin, étonné.

- Oui, pourquoi pas ? Je suis juste passé vous dire de ne pas m'attendre.

- Attends, t'es dingue là ! s'écrie Martin, tu vas aller avec une parfaite inconnue ?

- Martin a raison, dit Lydia, c'est pas prudent.

- Ca va, je sais me défendre. Et puis elle ne paraît pas vraiment dangereuse, pas vrai ?

- C'est pas une raison, t'es mineur et elle est majeure !

- Ca va Martin, y'a pas de danger, dit Angel. Allez, salut !

Angel les laisse et rejoint Valérie. Lydia et Martin se regardent sans comprendre.

- Incroyable ! dit Martin.

- Il a vraiment pas froid aux yeux, dit Lydia. C'est cette histoire qui a dû le toucher. Il doit se sentir proche de cette Valérie parce qu'ils ont vécu une expérience similaire.

- Tu crois ? demande Martin.

- C'est possible. Il a peut-être besoin de parler à quelqu'un qui comprend vraiment ce qu'il a vécu.

- Et toi ? je croyais que tu étais sa meilleure amie ?

- Je n'ai jamais perdu quelqu'un dans un accident de voiture. Peut-être que je ne peux pas comprendre tous ses sentiments.

Pendant qu'elle dit cela, elle pense : "Angel, qu'est-ce qui t'arrive ? Tu es bien mystérieux depuis quelques mois..."

 

 Une dizaine de minutes plus tard, Angel et Valérie arrivent chez cette dernière, un appartement situé au dernier étage d'un viel immeuble parisien.

- Entre, dit-elle en ouvrant la porte, tu es le bienvenu.

Il entre, et s'aperçoit tout de suite que l'appartement est gigantesque ! Le hall d'entrée est déjà grand comme sa chambre.

- Waah ! c'est gigantesque chez toi !

- C'était l'appartement que je partageais avec mon ami. Je n'ai pas eu le coeur de m'en séparer, et j'ai une petite fortune personnelle qui me permet de payer le loyer. Je suis aidée aussi par ma pension d'invalidité. Enfin, j'aurais aimé qu'il en soit autrement... Mais bon, on va pas rester dans le couloir, viens avec moi.

Il la suit dans le couloir et ils arrivent dans une grande salle de séjour. Celle-ci est orientée plein sud et la grande baie vitrée laisse passer la lumière de cet après-midi bien entamé.

- Assieds-toi, dit Valérie. Tu veux quelque chose à boire ? un jus de fruit ?

- Avec plaisir, dit Angel, mais ce n'est pas la peine si tu dois faire trois kilomètres dans ton appartement pour le trouver. Tu dois être fatiguée d'avoir tant marché.

- Ca se voit tant que ça ? demande la jeune femme en s'asseyant. Je suis toujours en rééducation. C'est très long et très difficile, mais je n'aurai de cesse que quand j'aurai retrouvé tous mes moyens. Tiens, viens voir.

Elle se relève et conduit Angel vers une autre porte. Elle l'ouvre et y fait entrer ce dernier.

- Waaah !

Cette salle est une grande salle de danse, avec un parquet de bois et un grand miroir.

- Je m'y entraînais tous les jours, autrefois, dit Valérie avec une pointe de regret dans la voix. C'était mon rêve de devenir danseuse étoile. Mon rêve est maintenant réduit à néant, mais j'espère bien un jour reprendre la danse, en amateure en tout cas. Et puis en attendant, cette salle me permet de faire mes exercices quotidiens de rééducation.

- J'aurais bien aimé connaître quelqu'un comme toi auparavant, dit Angel sur un ton énigmatique.

- Qu'est-ce que tu veux dire ?

- Quand mes parents sont morts, j'ai perdu tout courage de vivre, je me suis éloigné de tout. Seule ma meilleure amie est restée à mes côtés. Peut-être que si je t'avais rencontrée auparavant, tu aurais pu m'insuffler ton courage et j'aurais pu me reprendre.

- Mais tu as des amis maintenant.

- Maintenant oui, dit Angel en pensant aux événements qui lui ont fait rencontrer de nouveaux amis.

Il y a un silence pendant quelques instants, qu'Angel finit par briser de façon un peu bête :

- Euh... tu pourrais m'indiquer les toilettes s'il te plaît ?

- Bien sûr ! dit Valérie en riant, c'est au fond du couloir à gauche.

- Merci, je reviens tout de suite.

Il la laisse pour aller soulager un besoin pressant. Seule, Valérie s'approche du miroir et pose sa main sur la barre d'entraînement. Elle pose sa canne contre le miroir et essaie de monter sa jambe sur la barre. On la vois grimacer de douleur et finalement elle abandonne à la moitié du parcours.

- Quant on pense que vous auriez pu être danseuse étoile, dit soudain une voix derrière elle.

Elle se retourne si brutalement qu'elle manque de perdre l'équilibre. Devant elle se tient un homme assez grand, vêtu de ce qui ressemble à un uniforme étrange, barré d'une écharpe bleu clair. Ses yeux sont cachés par des lunettes noires au-dessus desquelles tombe une longue mèche blanche qui détonne avec ses longs cheveux bruns.

Qui êtes-vous ? ! Comment êtes-vous entré ici ? ! s'écrie Valérie en essayant d'attraper sa canne, mais la manquant et la faisant tomber à terre.

Lotarh semble ne pas en avoir cure et continue de parler :

- Et vous auriez pu épouser celui que vous aimiez plus que tout au monde. Tous ces rêves détruits par un seul ivrogne. Vous devez tellement le haïr.

- Comment savez-vous tout ça ? Et qui vous permet de parler ainsi de mes sentiments ? ! Sachez que je ne hais personne, pas même celui qui a causé l'accident ! La haine est un sentiment inutile et même nuisible, il ne fait qu'affaiblir les gens !

- Au contraire, dit Lotarh en enlevant ses lunettes, je sais mieux que quiconque le pouvoir que représente la haine, et le pouvoir que représente la haine que tu essaies de refouler vainement. Laisse-donc éclater ta colère, et viens à moi, viens t'offrir à mon maître !

Lotarh tend le Miroir de l'Ombre vers une Valérie paralysée. Son regard croise son reflet et un cercle lumineux se dessine sur le parquet autour des pieds de la jeune femme, tandis que l'énergie quitte son corps. Elle n'a le temps d'émettre qu'un faible cri avant de perdre conscience.

 Pendant ce temps, Angel sort des toilettes et se rend dans la salle de bains juste à côté pour se laver les mains.

- Ouf, ça va mieux comme ça, dit-il.

Soudain il entend Valérie crier. Il lâche la serviette qu'il tenait pour s'essuyer ses mains et court dans le couloir. Il repasse par la salle de séjour et arrive à la porte de la salle de danse. Par l'embrasure, il voit Lotarh voler l'énergie de Valérie et sent la colère l'envahir. Il s'éloigne un peu pour ne pas attirer l'attention puis crie :

- Amulette Arc-en-Ciel, métamorphose !

Une fois transformé, il court dans la salle de danse et interpelle Lotarh :

- Toi ! arrête ça tout de suite !

- Qui... ? s'écrie Lotarh en se retournant.

- Cette jeune femme a déjà vécu l'horreur. Elle a perdu l'être qui lui était le plus cher ainsi que ses rêves, et tu oses t'attaquer à elle ? ! Mais quel monstre es-tu ? Prends garde ! car je suis le messager de l'espoir, Rain Bow !

- Tiens, un Combattant de l'Arc-en-Ciel... dit Lotarh d'un ton négligent. Tu te trompes sur mes intentions. Je souhaite lui faire découvrir les pouvoirs de la Haine qui sont enfouis en elle.

- Pour en faire ton esclave ! Jamais je ne permettrai cela ! Rubans Arc-en-Ciel !

Rain Bow lance les rubans contre Lotarh, mais les yeux de ce dernier se mettent à briller et les Rubans Arc-en-Ciel disparaissent en brûlant à un mètre du spécialiste.

- Je n'ai pas le temps de m'occuper de toi, dit Lotarh, mais je vais te laisser un petit cadeau, un Soldat de la Haine !

A ces mots, le cercle de lumière se transforme en une colonne lumineuse qui cache complètement la silhouette de Valérie. Puis une ombre démoniaque se forme et se solidifie tandis que la colonne disparaît. A la place de Valérie se tient maintenant un monstre de forme féminine, vêtue d'un tutu rose. Mais sa peau est bleu métallique et ses yeux rouges sang. Ses cheveux jaunes sont tirés en arrière en une natte-chignon. Le monstre sourit, laissant voir des crocs aiguisés.

- Voici Ballerinak, explique Lotarh. Je te laisse avec elle, elle va te donner une leçon de danse très spéciale.

A ces mots, ses yeux s'illuminent et il disparaît. Ballerinak se tourne vers Rain Bow et lui dit d'une voix de vieille femme :

- Alors, tu veux apprendre quelques pas de danse ? Ca te dirait de pouvoir faire ça ?

Le monstre se met sur une pointe, les bras au-dessus de sa tête, et se met à tourner sur elle-même.

- Waaah... dit Rain Bow, impressionné.

Soudain, le démon se met à accélérer, puis se dirige vers Rain Bow à toute vitesse, en laissant un nuage de poussière derrière elle. Rain Bow saute sur le côté pour l'éviter. Il se relève puis lui lance son attaque :

- Rubans Arc-en-Ciel !

Les rubans malheureusement rebondissent sur le corps tournoyant de Ballerinak. Celle-ci repart à toute vitesse sur lui et il l'évite de peu, mais se retrouve bloqué dans un coin de la salle.

- Non ! ! s'écrie Rain Bow. Je ne peux rien faire ! Sans les autres je suis impuissant !

Là, Ballerinak cesse de tourner et lui dit :

- On va ajouter un petit quelque chose, ça sera plus amusant.

Elle défait son chignon qui se déroule en une natte terminée par une lame aiguisée ! Elle recommence à tourner sur elle-même, et par la force centrifuge la natte s'écarte et la lame forme une sorte de scie circulaire. Elle part à toute vitesse vers Rain Bow qui ne peut que tenter de se protéger du mieux qu'il peut.

- Barrière de Vent !

Un mur de vent se dresse entre Rain Bow et Ballerinak et repousse cette dernière qui tombe à terre. Rain Bow se tourne et voit tous ses amis Combattants dans la salle.

- Ca va Rain Bow ? demande Yellow Bow.

- Ca va, répond ce dernier. Comment vous avez fait ?

- Niko était dans le Q.G., explique Blue Bow. Il a détecté la présence d'une énergie maléfique, puis la tienne au même endroit. Il nous a alors prévenus et transposés ici.

- Tu aurais pu nous appeler avant de t'attaquer à ce monstre, dit Red Bow. Tu aurais pu te faire tuer !

- Eh les gamins, vous oubliez pas quelqu'un ici ? ! dit une voix de vieille femme.

Les Combattants se retournent vers Ballerinak qui est en train de se relever.

- Ah non ! tu vas pas recommencer ton tourniquet ! s'écrie Red Bow. Boule de Feu !

- Je suis avec toi, dit Yellow Bow. Action Lumineuse !

La boule lumineuse se fond dans la boule de feu et la fait gonfler en une sorte de boule d'énergie qui explose en atteignant Ballerinak. Celle-ci est projetée à terre et visiblement sonnée.

- A toi Rain Bow ! dit Red Bow.

- Toile Arc-en-Ciel, action !

La monstresse se retrouve au centre de la Toile Arc-en-Ciel et disparaît en libérant Valérie qui crie :

- Je suis liiiiiiiiiibre !

avant de tomber à terre, épuisée.

- Ouf ! on a encore repoussé une des attaques de Lotarh, dit Green Bow, soulagée.

- Ouaips, dit Red Bow. Finalement t'avais raison de vouloir aller chez elle. Mais tu aurais quand même dû nous appeler avant de faire quoi que ce soit.

A ces mots, Rain Bow prend une mine sombre.

- Euh... mais... c'est bon, c'est pas grave, essaie de se rattraper Red Bow qui se rend compte qu'il a peut-être vexé Angel.

- Bon, il faudrait peut-être repartir avant qu'elle ne se réveille, dit Blue Bow. Angel, tu restes avec elle et tu inventes une histoire plausible, OK ?

- Bien sûr, dit ce dernier en perdant sa mine sombre.

Il se tourne vers Valérie puis crie soudain :

- Regardez !

Il montre son visage du doigt. Personne ne semble comprendre puis soudain Martin se rend compte :

- Son visage... Il a été guéri !

- Guéri ? demande Green Bow.

- Elle avait le visage brûlé, dit Red Bow, et maintenant plus rien.

Valérie commence à bouger.

- Vite, allez-vous-en ! dit Rain Bow.

- Oui. Niko, transpose-nous !

Une bulle de lumière entoure les Combattants qui finissent par disparaître, tandis que Rain Bow redevient Angel.

 

 Dans le Q.G., les Combattants de l'Arc-en-Ciel, sans Angel, discutent de se dernier :

- Son pouvoir, il aurait guéri les blessures de cette femme ? se demande Clémence.

- Ca voudrait dire que son pouvoir est surpuissant, dit Martin.

- C'est bien ce que je vous avais déjà dit, dit Niko, perché sur l'épaule de Clémence. Angel possède le pouvoir sacré de l'Arc-en-Ciel, l'un des plus grands pouvoirs qui soient. Mais c'est le plus immature d'entre vous, et celui qui se rend le moins compte de son pouvoir. C'est pour ça que votre rôle est de le protéger, afin qu'il puisse révéler toute sa puissance.

- On le protégera, dit Alexandra, même au péril de nos vies.

Les autres sont étonnés par des paroles si graves dans la bouche d'Alex.

- De quoi vous parlez ? demande une voix au fond du Q.G.

Ils sursautent tous. C'est Angel qui vient d'arriver.

- Rien de spécial, dit Martin, qui tente de cacher sa gêne. Alors, comment ça s'est passé avec cette femme ?

- Je lui ai juste raconté que les Combattants de l'Arc-en-Ciel étaient apparus pour l'aider et que j'avais assisté à un spectacle incroyable. Elle a pas trop posé de questions. Elle était obnubilée par son visage intact. Elle a toujours autant de problèmes pour marcher par contre... Bon, je ne faisais que passer. Je rentre chez moi. Tu viens Niko ?

- D'accord, répond l'oiseau multicolore. Vous refermerez quand vous partirez ?

- Bien sûr, dit Clémence avec un grand sourire. Salut.

- Salut les copains ! dit Angel en repassant l'hologramme.

Les autres Combattants le regardent partir avec le visage grave.


Episode 17 : Quand la police s'en mêle

 

(NdlA : ce chapitre et le suivant m'ont été inspirés par Francis Rondeau, alias Sailor Vulcain. Ne vous étonnez donc pas si le ton de ces deux épisodes est différent des autres. Je le remercie beaucoup pour m'avoir donné ces idées)

 

 - Allez, debout marmotte ! il est temps de se préparer pour aller à l'école, dit Patricia, la tante d'Angel, en ouvrant les rideaux de sa chambre.

- Tata... soupire Angel qui cligne des yeux à cause de la lumière.

Il relève les couvertures sur lui.

- Bon, je te prépare ton petit déjeuner. Je t'attends dans cinq minutes au plus tard.

Elle sort de la chambre. Niko qui jusque là dormait sur son perchoir ouvre les yeux et se lève.

- Allez, lève-toi Angel, une nouvelle journée nous attend, dit-il.

- Mmmm... grogne Angel. J'veux pas aller à l'école.

- Allez, debout, dit Niko en s'envolant vers le lit.

Il se pose sur le lit et commence à tirer la couverture.

- Non ! s'écrie Angel en se relevant pour rattraper la couverture.

- Bon, au moins tu es réveillé maintenant. Allez, debout.

- Pff... soupire Angel qui se rend compte qu'il s'est fait avoir.

Vaincu, il se lève et passe dans la salle de bains. Quelques minutes plus tard, il est habillé et se rend dans la cuisine avec Niko sur l'épaule. En baillant, il demande :

- Aaaaah... ça va tata ?

- Très bien, dit sa tante qui commence à peine à s'habituer à la présence de cet étrange oiseau.

Au début elle était contre, mais il s'est avéré que cet oiseau ne causait aucun problème, et finalement elle lui a même acheté un perchoir pour le mettre dans la chambre d'Angel. Elle ne parvient cependant toujours pas à s'expliquer la fidélité presque canine de cet oiseau à l'égard d'Angel.

- Allez, prends ton petit-déjeuner ou tu vas être en retard.

- D'accord tata.

Pendant qu'il mange, sa tante lit le journal. Niko est soudain attiré par un article qui mentionne les Combattants de l'Arc-en-Ciel ! Pour ne pas créer de soupçons de la part de Patricia, il ne laisse rien paraître, mais il se promet d'étudier ça plus tard. Angel, lui, est complètement dans le coltar et ne voit rien.

 

 Dans son antre, Lotarh est assis sur son trône et rumine :

- Trois Soldats de la Haine crées, et trois Soldats de la Haine détruits... mais comment font-ils ? D'où vient leur puissance ? Je suis sûr que les Sages Noirs me cachent quelque chose...

Ses yeux s'illuminent, et devant lui apparaît l'image d'un journal ouvert sur un article intitulé : "Qui sont les Combattants de l'Arc-en-Ciel ?"

- Le humains se posent la même question que moi. Mais si je n'arrive à rien, ce n'est pas eux avec leurs ridicules moyens qui vont aboutir à quelque chose. Quoique... si je les aidais un peu...

Il se met à lire plus attentivement l'article.

 

 Dans le Q.G., Niko lit le même article de journal que Lotarh, mais sur un écran d'ordinateur cette fois.

- Que fais-tu ? demande Aniva dont l'image apparaît au-dessus de la table centrale.

- J'ai pénétré le réseau informatique de ce journal, dit Niko. Ils ont écrit un article sur les Combattants de l'Arc-en-Ciel. Il semble qu'ils fassent l'objet d'une enquête de police.

- On ne pouvais pas s'attendre que leurs actions restent inaperçues, dit Aniva. Surtout après les agissements d'Atarh.

- Je m'inquiète quand même. Ont-ils vraiment pris toutes les précautions possibles ? Et si quelqu'un avait surpris un Combattant pendant qu'il se transformait ? Et l'attaque de Nitarh avec ses quatre "Anges" a quand même eu des témoins, même si Nitarh a crée une bulle d'ombre pour isoler le lieu de combat. C'est dangereux. Si nos ennemis apprenaient la véritable identité des Combattants de l'Arc-en-Ciel, ils pourraient s'attaquer à leurs amis et leurs familles. Cela risquerait de les déstabiliser ou même de les inhiber.

- tu penses à un chantage, dit la prêtresse.

- Oui, ou pire... Il faut absolument parvenir à découvrir ou ils se cachent ! L'article fait référence à un inspecteur de police, un certain Damien Toubeau. Il travaillerait en collaboration avec le journaliste qui a écrit l'article, Xavier David. Il faudrait qu'on surveille ces deux-là... se dit Niko.

- Tu devrais charger Clémence de ce travail, dit Aniva. Son intelligence et son domaine en font la candidate idéale pour un tel travail.

- Je vais aller la voir alors, dit Niko. J'en profiterai pour lui remettre quelque chose qui pourra lui servir.

 Pendant ce temps, une personne inconnue travaille dans ce qui ressemble à un bureau, devant un ordinateur. Il tape quelque chose, et on voit sur l'écran le titre :"Combattants de l'Arc-en-Ciel : qui sont-ils ?" Soudain l'ordinateur émet un bip et la mention : "You have new mail" apparaît au milieu de l'écran. L'homme change de programme pour regarder ce qu'il vient de recevoir, quand ses yeux s'agrandissent de surprise. Il attrape le téléphone et appuie sur une touche. Après quelques secondes, il dit :

- Allo Damien ? laisse tomber tout ce que tu es en train de faire et viens me voir tout de suite ! Tu ne devineras jamais ce que je viens de recevoir par e-mail !

 

 Dans cet antre qui paraît de plus en plus sombre, Lotarh apparaît dans le cercle des Sages Noirs.

- Lotarh, le maître est mécontent de toi, dit un Sage Noir (évidemment, ce n'est jamais celui qui est en face de Lotarh).

- Comment ça ? demande Lotarh. Je ramène pourtant plus d'énergie qu'Atarh et Nitarh réunis !

- L'énergie n'est pas la question ! crie un autre Sage Noir. Tes soldats se font tous lamentablement éliminer par les Combattants de l'Arc-en-Ciel ! Ca ne peut pas durer ainsi ! Le maître veut une armée puissante pour l'accompagner lors de sa résurrection !

- Ces Combattants ont beau être des enfants, ils sont pleins de ressources, et leurs pouvoirs sont étonnants, dit Lotarh pour s'expliquer. Si je connaissais exactement leur origine, je pourrais cerner leurs pouvoirs et les vaincre facilement.

- N'essaie pas de justifier ton incompétence ! C'est à toi de trouver les réponses à tes propres questions !

- Je le sais, dit Lotarh. Pour cela, j'ai envoyé un message anonyme à un journaliste qui enquête sur les Combattants. Celui-ci devrait pouvoir le guider suffisamment pour qu'il puisse découvrir ce que je n'ai pas découvert. Lui et son collège policier sont humains et les Combattants seront moins méfiants envers eux qu'envers n'importe quel envoyé de la Confrérie de l'Arc-en-Ciel Noir, aussi bien déguisé soit-il. J'ai de plus découvert une haine cachée chez ces deux personnes. Je pourrai donc faire d'une pierre deux coups : une fois qu'ils auront découvert les Combattants de l'Arc-en-Ciel, je pourrai toujours voler leur énergie et en faire des soldats de notre grande armée.

- Alors va ! crie un Sage Noir.

Lotarh s'incline, puis ses yeux s'illuminent et il disparaît.

 

 Le soir, nous retrouvons Clémence dans sa chambre. Celle-ci travaille sur son bureau. Elle lit un livre de droit épais comme un dictionnaire et note quelques petites choses dans un cahier à côté d'elle.

- Salut Clémence, je ne te dérange pas ?

- Quoi ? demande Clémence en tournant la tête vers la fenêtre ouverte. Oh, c'est toi Niko ! Non tu ne me déranges pas. Entre donc.

Niko vole et se pose sur un coin du bureau.

- Tu laisses la fenêtre ouverte ? demande-t-il.

- Oui, pour rafraîchir un peu cette chambre. Il a fait tellement chaud aujourd'hui et je suis orientée plein sud. Mais je suppose que tu n'es pas venu me parler du temps qu'il fait.

- En effet. Je suis venu te voir car j'aimerais que tu enquêtes sur une histoire qui m'inquiète.

- Tu veux parler de l'article sur les Combattants de l'Arc-en-Ciel ?

- Tu l'as lu ? demande Niko, légèrement surpris.

- Evidemment, quand j'ai vu notre nom dans le journal j'ai presque arraché son journal à grand-père. Il m'a regardé avec des yeux ronds de surprise.

- Bon, dans ce cas je voudrais que tu surveilles ces deux lascars, Xavier David le journaliste et Damien Toubeau l'inspecteur de police.

- Tu as peur qu'il s'agisse d'envoyés de la Confrérie de l'Arc-en-Ciel Noir ?

- C'est une possibilité. L'autre est qu'il s'agisse de simples humains, mais dans ce cas ils pourraient se faire manipuler par Lotarh ou par les "Sages Noirs" dont Nitarh a déjà parlé. Qui sait s'ils ne savent pas plus de choses que ce qui a été dit dans cet article...

- Okay, je vais faire mon possible, dit Clémence.

- Pour t'aider, je vais te donner un petit objet qui te sera bien utile.

Niko s'envole en laissant une trainée arc-en-ciel derrière lui. Cette trainée se ramasse sur elle-même et se condense en un objet qui tombe sur le bureau. C'est un objet plat bleu clair, avec un arc bleu sur le dessus, et qui ressemble à un agenda électronique. Clémence le prend en main et il s'ouvre, laissant apparaître un écran et un clavier.

- Qu'est-ce que c'est ? demande-t-elle.

- C'est un ordinateur de poche, explique Niko. Il te permettra d'utiliser au mieux ton intelligence supérieure.

- Mais qu'est-ce que je peux faire avec un ordinateur si petit ?

- Sa technologie est celle de la Confrérie de l'Arc-en-Ciel. De plus, il est constamment relié aux ordinateurs du Q.G., comme un terminal. Tu peux utiliser les ordinateurs du Q.G. et leurs capacités extraordinaires à partir de ce petit objet. De plus, une fois transformée, il te suffira de le vouloir pour pouvoir le faire apparaître dans ta main.

- Eh bien, merci beaucoup, dit Clémence, impressionnée. Cet ordinateur va beaucoup m'aider. Merci.

- Il n'y a pas de quoi. Maintenant je te laisse, je vais rentrer chez Angel. On se voit dans deux jours au Q.G. ? Je vais prévenir les autres que je voudrais faire une réunion.

- Très bien Angel. Dans deux jours alors. Rentre bien.

- C'est bon, à vol d'oiseau c'est tout près d'ici.

Niko s'envole et disparaît par la fenêtre ouverte. Clémence le regarde partir puis se retourne vers le cadeau qu'il vient de le lui faire. Elle tapote sur le clavier, puis rapidement se met à sourire et le place plus en face d'elle pour continuer à travailler dessus.

 

 Le lendemain midi, nous retrouvons Angel, Lydia et Martin en train de manger dans la cantine du lycée. Comme d'habitude, c'est un vrai brouhaha dans ce lieu.

- Tu as vu Clémence aujourd'hui ? demande Angel à l'intention de Martin.

- Non, mais on la voit rarement le matin, répond ce dernier. Comme elle est en terminale, elle a la plupart de ses cours dans une autre aile du lycée. Et puis d'après ce que je sais, elle arrive généralement en classe avec trois-quarts d'heure d'avance.

- Trois-quarts d'heure ! s'écrie Angel. Moi qui ai déjà du mal à arriver à l'heure... Mais comment elle fait ? !

- Tu devrais peut-être prendre exemple sur elle, dit Lydia en souriant, tu améliorerais peut-être ta moyenne...

- Tu t'y mets toi aussi ? ! Si tout le monde est contre moi...

- Mais non ! dit Lydia en lui ébouriffant les cheveux, c'était juste pour rigoler !

- Pour en revenir à Clémence, vous ne l'avez vraiment pas vue ? D'habitude elle vient manger avec nous.

- En tout cas elle n'a pas l'air d'être venue manger à la cantine, dit Martin. Mais c'est bizarre que tu t'inquiètes pour elle.

- C'est pas ça, mais je voulais lui demander de me donner des cours particuliers, explique Angel. J'en ai marre de devoir trimer comme un malade pour obtenir des notes tout juste moyennes.

- Tu sais, c'est pas en cotoyant une surdouée que tu vas le devenir, dit Lydia. C'est pas une maladie contagieuse.

- Alors Angel, une fille te suffit pas ? demande Martin avec un sourire en coin. Tu as déjà Lydia et maintenant il te faut Clémence ?

- Pff... fait Angel qui a l'air tout penaud. Je parlais sérieusement moi...

- Ca va, dit Lydia, on ne fait que te taquiner ! Et puis c'est une bonne idée que tu prennes des cours particuliers.

- Mouais... mais si j'arrive pas à voir Clémence ça va être difficile. Bon, complètement autre chose, tu viens manger chez moi ce soir, comme prévu ?

- Sans problème, dit Lydia. J'arriverai vers 7H, comme on en avait décidé.

Et les revoilà partis à discuter de choses et d'autres.

 

 Le soir venu, Angel et sa tante attendent Lydia. Elle a déjà une demi-heure de retard. Patricia a décidé de mettre la table pour que cete dernière soit prête quand elle arriverait et se demande bien ce qui peut mettre en retard une fille généralement si ponctuelle.

- J'ai téléphoné, dit Angel, et il n'y a personne chez elle. Elle devrait pas tarder à arriver.

Comme pour le conforter dans son hypothèse, la sonnerie de l'entrée retentit. Angel va ouvrir et se retrouve devant Lydia et ses parents.

- Bonjour Angel, dit la mère de Lydia. On a amené Lydia pour éviter qu'elle ne soit trop en retard.

- C'est gentil, dit la tante d'Angel, arrivée à l'entrée. Vous voulez entrer un moment ?

- Non, on n'a pas le temps. Mais c'est gentil de nous l'avoir proposé. On reviendra chercher Lydia vers dix heures et demie.

- C'est parfait, dit Patricia.

- Au revoir, dit Angel.

- A tout-à-l'heure.

Patricia referme la porte.

- Désolée pour le retard, dit Lydia, mais il y a un drôle de type qui est venu me voir chez moi.

- Un drôle de type ?

- Un journaliste il a dit. Il voulait me poser des questions sur les Combattants de l'Arc-en-Ciel.

"Quoi ? !" pensent en même temps Angel et Niko, ce dernier entendant tout depuis la cuisine.

- Comment ça ? demande Angel qui essaie de ne pas paraître trop ébranlé.

- Il avait l'air de connaître pas mal de choses déjà. Il a parlé de l'attaque dans le planétarium ainsi que de ce qui s'est passé à l'église. Il a aussi parlé de ce qui s'est passé dans la salle de sport, tu te rappelles ? Il avait l'air vraiment bien renseigné.

- Et... tu lui as dit quoi ?

- Pas grand chose. J'avais rien de plus à lui dire, j'étais inconsciente à chaque fois. Je lui ai juste dit qu'heureusement que les Combattants de l'Arc-en-Ciel étaient là pour nous protéger, sinon ces monstres n'auraient fait qu'une bouchée de Paris.

- Et alors ? demande la tante d'Angel qui a suivi la conversation.

- Il a essayé de s'incruster. On aurait dit qu'il croyait que je cachais quelque chose. Mes parents ont été patients, mais ils n'ont pas apprécié son insistance, et ils lui ont demandé de partir. C'est ce qu'il a fait d'ailleurs, dans un premier temps. Comme il m'avait déjà mise en retard, papa et maman ont décidé de m'emmener chez vous en voiture. Mais quand on est arrivé en bas de l'immeuble, le journaliste m'attendait. Il a essayé de me retenir. Heureusement que mes parents étaient avec moi !

- C'est incroyable comment des gens peuvent se croire tout permis, dit la tante d'Angel.

- Comment ça s'est terminé ? demande Angel.

- Il est parti pour de bon quand mes parents ont menacé d'appeler la police.

- Ils auraient dû le faire, et non pas simplement le menacer. On ne se comporte pas ainsi avec une jeune fille mineure, songe Patricia. Allez, n'y pense plus et viens à table.

- Tout de suite madame.

La tante d'Angel part dans la cuisine tandis qu'Angel et Lydia s'installent à table.

- Tu sais ce que cet homme voulait te faire dire ? demande Angel.

- J'en sais trop rien, dit Lydia. Les identités secrètes des Combattants peut-être ? C'est marrant, ça fait vraiment dessin animé ça !

Lydia se met à rire mais Angel a des pensées assez sombres, que partage Niko d'ailleurs.

 - J'arrive ! J'arrive ! crie Martin à la porte d'entrée d'où la sonnerie retentit depuis un bon moment déjà. Je me demande qui peut bien vouloir venir à cette heure...

Il arrive enfin à la porte et ouvre.

- M... Mlle Galian ?

- Bonjour Martin, je ne vous dérange pas ?

- Euh... mais pas du tout, mes parents sont partis chercher mon frère et ma soeur chez des amis. Je suis tout seul.

- Tant mieux, ce que j'ai à vous dire est assez confidentiel.

- Ah ? euh... mais entrez donc !

Il la fait entrer puis s'installer dans le salon.

- Bon, alors... commence Mlle Galian. Je ne sais pas très bien par où commencer... Bon, alors voilà : il y a deux heures, un inspecteur de police est venu me voir au refuge. Il m'a posé des questions au sujet des Combattants de l'Arc-en-Ciel.

Martin se raidit, mais a suffisamment de présence d'esprit pour ne rien laisser transparaître.

- Il m'a posé des questions sur leur présence dans mon refuge, à quoi ils ressemblaient, etc... Il avait l'air déjà bien informé.

- Et... qu'est-ce que vous lui avez dit ?

- La vérité : que je ne les ai pas vus, que j'étais inconsciente pendant toute la durée de leur présence au refuge. Il n'y a qu'une chose que je n'ai pas mentionnée.

- C'est quoi ? se hasarde à demander Martin.

- Votre présence, à vous et à vos amis, réplique Mlle Galian. Cet homme était particulièrement désagréable et insistant. Heureusement j'ai réussi à le faire partir. J'ai recherché ensuite votre adresse dans le botin et je suis venue vous voir, quand j'ai été sûre qu'il ne me suivrait pas.

- Mais pourquoi ? pourquoi êtes-vous venue me voir ?

- Je sais que vous êtes un Combattant de l'Arc-en-Ciel ! lâche Mlle Galian.

Martin est ébranlé et c'est visible.

- Vos explications étaient un peu trop confuses, continue-t-elle d'une voix douce. De plus, je connais bien l'architecture du refuge, et vos explications ne s'accordaient pas du tout avec la disposition des lieux. Mais j'ai compris que votre amie Lydia ne devait pas être au courant, et j'ai décidé de respecter votre secret. Vous m'avez sauvé la vie, je peux bien garder votre secret.

- Merci... parvient à dire Martin.

- Je vous en prie. Ce que vous faites est bien pour toute l'humanité, ce serait plutôt à moi de vous remercier.

Elle se relève.

- Voilà, j'étais juste venue vous prévenir. Maintenant, je vais repartir avant que vos parents ne me surprennent ici. Je veux éviter d'éveiller les soupçons de qui que ce soit.

- Euh... merci, répète Martin qui ne trouve rien à dire d'autre.

- je vous l'ai déjà dit, dit Mlle Galian devant la porte d'entrée, c'est vous qu'il faut remercier. Continuez votre combat, il est pur et juste. Au revoir Martin.

- Au revoir...

Mlle Galian laisse Martin seul à l'entrée. Il referme la porte et retourne dans le salon, le visage défait. Il va en avoir des choses à raconter demain lors de la réunion.

 

 Le lendemain en fin d'après-midi, nous retrouvons Clémence, Martin et Niko dans le Q.G. au fond du magasin de jouets. Ils attendent l'arrivée des trois autres Combattants.

- C'est pas vrai ! s'écrie Martin en croisant les bras. Ils arriveront jamais à l'heure ces trois-là !

- Ca va, dit Niko. Quand j'ai quitté Angel, il partait les chercher. Ils ne devraient plus tarder maintenant. Tiens tu vois, les voilà.

Les trois retardataires passent en effet l'hologramme.

- Désolés pour le retard, dit Angel, on a été arrêtés en chemin par des gens qui voulaient savoir quand le magasin réouvrirait ses portes. On a eu du mal à justifier que trois enfants possèdent les clefs du magasin.

- J'ai dit qu'on était des neveux du propriétaire, et que le magasin rouvrirait dès qu'on trouverait quelqu'un pour remplacer grand-père comme gérant, dit Alexandra, toute fière. D'ailleurs, ça n'est qu'à moitié faux : grand-père a effectivement fait passer une annonce pour trouver son remplaçant.

- Eh, mais si le magasin réouvre, comment on va faire pour accéder au Q.G. ? demande Martin.

- Ne t'inquiète pas, dit Niko, j'ai déjà prévu cela. Mais pour l'instant, on a des choses plus urgentes à faire.

- En effet, dit Martin sur un ton très sérieux, on risque d'avoir quelques problèmes.

Il résume la discussion qu'il a eue avec Mlle Galian la veille.

- Il n'y a aucun risque du côté de Mlle Galian, elle gardera notre secret. Par contre, ça ne me plaît pas du tout d'être l'objet d'une enquête de police.

- Il n'y a pas que la police qui enquête sur nous, intervient Angel.

Il répète ce que Lydia lui a raconté.

- Un journaliste et un inspecteur de police, songe Clémence. Ce doivent être les mêmes que ceux de l'article.

- Quel article ? demande Aurélien.

C'est au tour de Niko de raconter ce qu'il sait à propos de l'article de journal consacré aux Combattants de l'Arc-en-Ciel.

- Tu crains qu'il ne s'agisse d'envoyés de la Confrérie de l'Arc-en-Ciel Noir ? demande Alex.

- Ca n'est pas ça, dit Clémence en sortant son ordinateur de poche et en tapotant sur le clavier. J'ai fait une recherche informatique sur le passé de ces deux personnes, il n'y a rien qui cloche : actes de naissance, cartes de presse et de police, ces gens-là sont bien des humains.

- C'est quoi ça ? demande Aurélien au sujet de l'ordinateur de poche de Clémence. Tu me montres ?

Il fait signe de prendre l'objet de la main de Clémence, mais cette dernière le met hors de portée.

- Pas question ! s'écrie-t-elle. Je te connais, tu es capable de casser un objet rien qu'en faisant mine de t'approcher de lui !

- Mais, pourquoi t'es si dure ? ! réplique Aurélien avec les yeux brillants de larmes.

- C'est un ordinateur de poche qui relie constamment Clémence aux ordinateurs du Q.G., explique Niko. C'est moi qui le lui ai confié.

- Et moi alors ? ! s'insurge Angel en sautant sur Niko, pourquoi j'en ai pas un moi ?

BLONG ! (bruit de quatre personnes tombant à terre de surprise)

- Angel, la seule chose que tu saches faire avec un ordinateur c'est jouer aux jeux vidéo, dit paternellement Niko. Je n'avais qu'un seul exemplaire de cet ordinateur de poche, alors je l'ai donné à la personne la plus à même d'utiliser ses capacités.

- C'est pas juste ! boude Angel en croisant les bras.

- Angel... en tout cas, si ces gens sont bien des humains, ils se peut tout de même qu'ils attirent l'attention de la Confrérie de l'Arc-en-Ciel Noir.

- C'est dangereux, dit Martin. C'est dangereux pour nous comme pour eux.

- Qu'est-ce qu'on peut faire alors ? demande Aurélien.

- Clémence, tu es la plus apte à remplir cette mission, dit Niko. Il va falloir les surveiller de près.

- C'est pas dangereux d'envoyer Clémence pour ça ? Nitarh a eu connaissance de sa réelle identité, dit Martin.

- Mais il n'a pas pu la révéler à qui que ce soit, réplique Clémence, sans quoi ils ne m'auraient pas laissée tranquille. Je vais faire attention. Je vais me faire passer pour une étudiante en droit qui veut en savoir plus sur les méthodes d'enquête. Ca tombe bien, demain après-midi je n'ai pas cours.

- Fais attention à toi, dit Aurélien.

- Ca ira, répond Clémence d'un ton égal. Et puis au moindre problème je vous contacte, continue-t-elle en montrant son communicateur du doigt.

- Bon, alors c'est décidé, dit Niko, on fait ça, et tous les autres restez en alerte.

- OK ! s'écrient en coeur les Combattants.

 

 Le lendemain après-midi, nous nous retrouvons dans le bureau du journaliste Xavier David. Debout et faisant les cent pas, Damien Toubeau l'inspecteur marmonne :

- Ca ne mènera à rien... Même si ils savent quelque chose, ils ne le révèleront jamais.

- Qu'est-ce que tu veux faire d'autre ? demande Xavier en continuant de taper sur le clavier de son ordinateur. Cette piste est la seule que nous possédons. Au moins, on sait que c'est du sérieux : aucune des personnes qu'on a vues n'a nié avoir eu affaire aux Combattants de l'Arc-en-Ciel.

- Mais ils doivent se protéger ! Ils ne doivent pas vouloir qu'on révèle leur identité.

- Tout se trouve, il suffit de pousser l'enquête suffisamment loin. Si ceux qui se sont occupés de l'enquête sur Hélène avaient eu la même obstination que nous...

- Je sais ! Mais ne compare pas cette situation à la nôtre ! Ils n'ont commis aucun meurtre !

Soudain on entend quelqu'un frapper à la porte.

- Entrez ! dit Xavier.

Une jeune fille à lunettes et aux cheveux courts entre (vous l'avez reconnue je suppose).

- Bonjour, vous êtes messieurs Xavier David et Damien Toubeau ? demande la jeune fille.

- En effet, et vous êtes... ?

- Clémence Delamer, répond-elle. Je suis étudiante en première année de droit. J'ai lu votre article sur les Combattants de l'Arc-en-Ciel.

- Ah ? dit Xavier.

- J'ai trouvé ça intéressant. Je me suis demandée comment vous pouviez faire une enquête de ce genre, surtout un inspecteur et un journaliste ensemble. Ca paraît si inhabituel.

- On se connaît depuis longtemps, et Xavier possède un statut particulier de conseiller pour la police, dit David qui s'appuie sur une table, les bras croisés.

- J'ai demandé l'autorisation à votre journal de passer vous voir, et ils ont accepté. C'est pour ça que je suis là.

- Mon journal ne prend pas cette enquête très au sérieux. Mon article a servi de bouche-trou, explique Xavier. S'ils me prenaient un peu plus au sérieux, ils m'auraient prévenu avant !

- Je dérange peut-être ?

- Non, venez.

- Xavier !

- Ca va David, fais-moi confiance un peu. Mais vous me paraissez bien jeune pour être en première année de fac.

- J'ai trois années d'avance, ment Clémence.

- Ffiou ! ! siffle Xavier. Impressionnant. Bon, que voulez-vous savoir jeune fille ?

- Xavier ! tu ne vas quand même pas tout lui raconter ?

- Pourquoi pas ? il n'y a rien de secret dans cette enquête, tu le sais aussi bien que moi. Et puis nous en savons à peine plus que l'article qui est paru dans le journal.

- Bon... si tu insistes, dit David.

Mais il reste les bras croisés tandis que Clémence s'approche du journaliste.

- En tout cas, si tu voulais nous voir pour apprendre des choses nouvelles sur les Combattats de l'Arc-en-Ciel, tu risques d'être déçue, dit Xavier.

- Ce n'est pas tellement ce que vous faites mais comment vous le faites qui m'intéresse, explique Clémence. Ca ne doit pas être simple de faire une enquête sur un phénomène comme celui-là.

- C'est bien pour ça que l'enquête n'avance pas ! s'écrie soudain le policier. Il y a des témoins, cette vague gigantesque sur Paris, et d'autres phénomènes plus ou moins étranges, et on n'arrive tout de même à rien ! Même ce mail est une perte de temps !

- Quel mail ?

- Un mail anonyme que j'ai reçu il y a quelques jours, dit le journaliste. Il contenait une liste de lieux où les Combattants de l'Arc-en-Ciel avaient été vus, ainsi qu'une liste de témoins très proches.

Il fait apparaître un texte sur l'écran de son ordinateur, et Clémence reconnaît dans cette liste tous les lieux où ils sont apparus ainsi que toutes les personnes qu'ils ont aidées.

- Mouais, fait Damien. Même s'ils savent quelque chose, ils ne veulent rien dire, et on a aucun moyen de les faire parler. Et pourquoi d'ailleurs ? Ils n'ont rien fait de mal !

- Alors pourquoi faites-vous une enquête ? demande Clémence.

- La police n'aime pas que des gens jouent aux héros tout seuls. C'est à la police de remplir ce rôle, pas à des gens en costumes bariolés. Et puis on aimerait bien savoir ce que sont ces phénomènes bizarres. Au début, c'était enthousiasmant, mais à force de piétiner ça devient énervant.

- On n'a pas exploré toutes les pistes, dit Xavier. Je suis sûr qu'il y a moyen de découvrir quelque chose d'intéressant.

"Ils ne sont pas dangereux," pense Clémence, "en tout cas pas pour l'instant. Mais ce journaliste est suffisamment entêté pour finir par nous mettre dans l'embarras. Et puis ce mail anonyme, d'où vient-il ?"

 Assis sur son trône, Lotarh, les yeux brillants, regarde le journaliste et l'inspecteur discuter avec Clémence.

- Idiots ! s'écrie-t-il en frappant un bras de son trône du poing.

Ses yeux perdent leur brillance et l'image disparaît.

- Imbéciles... malgré le message que je vous ai envoyé, vous ne trouvez absolument rien sur ces Combattants de l'Arc-en-Ciel, mais en plus vous vous empressez de tout révéler à la première venue ! Stupides humains, vous n'êtes bons que comme réserves d'énergie, que vous ne savez même pas utiliser... Tant pis pour vous, vous serez mes prochains Soldats. Peut-être que vous pourrez vous rendre utiles de cette façon.

 

 En début de soirée, Clémence se prépare à quitter l'immeuble du journal. Xavier la reconduit jusqu'à l'ascenseur.

- Bon, je vais vous laisser là, dit-il. Vous saurez retrouver la sortie ?

- Bien sûr, dit Clémence en appuyant sur le bouton d'appel.

- Veuillez excuser Damien pour son comportement, il ne voulait pas être inamical. Il est juste sur les nerfs.

- Je comprends.

- Je n'en suis pas sûr. Nous avons un lien dont il n'a pas voulu parler, dit le journaliste. Nous êtions beaux-frères en quelque sorte. Sa fiancée était ma soeur.

- Etait ? s'interroge Clémence.

- Oui, elle a été assassinée.

- Je suis désolée.

- Cela fait déjà quelques années. Le problème est que l'enquête n'a jamais pu trouver l'auteur du crime. Evidemment, son lien avec la victime interdisait Damien de la mener, et il s'en veut terriblement. Moi, j'en veux à la police d'avoir classé l'affaire trop tôt. Ils n'auraient jamais dû baisser les bras.

"C'est pour ça qu'il est si entêté dans cette enquête," se dit Clémence.

 Pendant ce temps, Damien est resté dans le bureau, plongé dans ses pensées. Soudain il sursaute : une silhouette est apparue dans le bureau.

- Qui êtes-vous ? Comment êtes-vous entrés ici ? ! demande-t-il à l'homme aux cheveux longs qui se tient en face de lui.

C'est à ce moment-là qu'il remarque les yeux rouges de cette personne. La surprise le rend muet.

- Pauvre humain ! dit Lotarh. Incapable de mener une enquête correctement malgré l'aide que je t'ai fournie. Ils ont bien fait de refuser de te donner l'enquête sur le meurtre de ta fiancée, tu n'aurais rien trouvé de toute façon.

- Comment osez-vous... ? ! Comment savez-vous ça ? !

- Ta haine rentrée me permet de lire dans ton coeur comme dans un livre ouvert ! Maintenant tu vas enfin pouvoir me servir.

Lotarh tend le Miroir de l'Ombre vers Damien. A ses pieds se forme un cercle lumineux et son énergie est aspirée, tandis que son hurlement meurt rapidement.

 La porte de l'ascenseur est en train de se refermer quand soudain on entend un hurlement dans l'étage. Clémence a juste le temps de voir Xavier courir vers son bureau car son ascenseur commence à descendre. Elle n'a pas le temps de le bloquer et est donc obligée d'attendre que l'ascenseur arrive au rez-de-chaussée pour pouvor remonter. Elle finit par revenir à l'étage, mais au moins une minute s'est déjà écoulée. Elle court dans les couloirs (personne nulle part, tout le monde à l'air d'être parti en week-end) et arrive enfin devant le bureau du journaliste. La lumière qui en sort ne lui laisse aucun doute.

- Niko, les amis ! dit-elle dans son communicateur. Lotarh est ici !

- Je suis au Q.G., dit Niko, j'ai localisé le lieu. Je transpose les autres Combattants dès qu'ils sont prêts ! Retiens-le en attendant !

- D'accord. Amulette Bleue, métamorphose !

Une fois transformée, Blue Bow se rend dans le bureau, pour y trouver Xavier et Damien, tous deux entourés d'un cercle lumineux, et Lotarh exultant, le Miroir de l'Ombre à la main.

- Ah ah ah ! parfait ! Je n'ai plus qu'une chose à faire...

- Tu ne feras rien de plus !

- Qui est là ? !

- Tu es coupable d'avoir voulu briser le cours du fleuve de la vie. Ta punition doit donc être exemplaire. Je suis Blue Bow, l'arbitre de l'espoir, alors prépare-toi à subir ton châtiment !

- Aaah ! content de te voir, dit Lotarh sur un ton jovial. Je me demandais quand les Combattants de l'Arc-en-Ciel allaient intervenir. Je suis tellement habitué à vous avoir dans les pattes !

- Tant que tu continueras tes sombres actes, tu nous trouveras toujours sur ton chemin ! Ruisseau Scintillant !

Les yeux de Lotarh s'illuminent et une espèce de bouclier de cristal noir se forme sur son avant-bras, et le protège contre le jet d'eau surpuissant.

- Pas mal, dit-il. Mais il en faut plus pour me battre. Mais toi, que vas-tu faire contre mes nouveaux Soldats de la Haine ?

Xavier et Damien disparaissent dans deux colonnes de lumière, et après l'habituelle séquence, deux nouveaux monstres apparaissent à la place. Le monstre issu de l'inspecteur ressemble à Dick Tracy : imperméable et chapeau genre années trente, mais sa peau bleue, ses yeux injectés de sang, ses bras épais et les cornes qui ornent son dos le rendent beaucoup moins séduisant. Quant à celui issu du journaliste, il ressemble à une sorte de momie dont les bandelettes seraient formées de coupures de journaux. Seul son visage de démon bleu est visible mais il paraît très fort.

- Voici Détectivak et Reporterak, dit Lotarh. Alors, qu'est-ce que tu vas faire contre ces deux-là ?

Reporterak se tourne vers Blue Bow, et lui envoie des centaines de coupures de journaux à la figure. Elle parvient à les éviter de justesse, l'une d'elle parvenant tout de même à effleurer son mollet.

- Aïe ! s'écrie-t-elle, tandis que quelques gouttes de sang perlent de la coupure.

Détectivak sort alors un énorme pistolet de sous son imper, et il tire une fois en direction de Blue Bow, mais la balle semble se démultiplier. Blue Bow parvient tout de même à éviter l'attaque, tandis que le mur derrière elle se retrouve criblé de balles.

- Ruisseau Scintillant ! tente de riposter Blue Bow.

Le jet d'eau repousse Reporterak, mais Détectivak tire sur elle avant qu'elle ait pu se mettre à l'abri.

- Boule de Feu !

- Barrière de Vent !

L'attaque combinée forme une tornade de feu qui détruit les projectiles. A l'entrée se tiennent les autres Combattants de l'Arc-en-Ciel.

- Un combat à deux contre un, vous appelez ça juste ? Monstres, prenez garde ! car je suis le messager de l'espoir, Rain Bow !

- Je suis le guerrier de l'espoir, Red Bow !

- Et moi le défenseur de l'espoir, Green Bow !

- Et la lumière de l'espoir, Yellow Bow !

- Les amis ! vous en avez mis un temps !

- Ca va Blue Bow ? demande Yellow Bow.

- Vous arrivez un peu en retard mais sinon ça va.

- Ah ! vous voilà enfin ! dit Lotarh. Puisqu'il paraît qu'on dit chez vous : "plus on est de fous, plus on rit," je suis sûr qu'on va bien s'amuser ensemble !

Détectivak et Reporterak se mettent en joue, mais Yellow Bow ne l'entend pas ainsi :

- Action Lumineuse !

La boule de lumière les atteint et ils se retrouvent éblouis.

- Vlan ! ça vous apprendra à vouloir faire du mal à Blue Bow ! leur crie Yellow Bow.

- Rain Bow ! tiens-toi prêt !

- Mais il y en a deux ! fait ce dernier. Mon pouvoir est déjà à peine suffisant pour un seul...

- On s'occupe de ça ! coupe Red Bow. Boule de Feu !

La boule de feu atteint Reporterak dont le costume en papier journal s'enflamme.

- Green Bow ! aide-moi pour l'autre ! Ruisseau Scintillant !

- D'accord ! Barrière de Vent !

Leurs attaques se combinent pour former un véritable raz-de-marée qui s'abat sur Détectivak qui ne peut rien faire malgré son imperméable. Pendant ce temps, les flammes se sont éteintes et Reporterak est tombé à genoux, complètement noir.

- A toi Rain Bow !

- Toile Arc-en-Ciel, action !

- Aaaaah ! je suis liiiiiiibre ! ! !

Xavier est libéré du monstre et tombe, évanoui. Détectivak se relève de l'attaque combinée de Green Bow et Blue Bow, mais il chancelle et Rain Bow en profite :

- Toile Arc-en-Ciel, action !

C'est au tour de ce monstre de se retrouver au centre de la toile, et il finit par disparaître, après le cri habituel, libérant l'inspecteur de police évanoui.

- Merde ! crie Lotarh. Vous ne perdez rien pour attendre ! Je vous aurai un jour !

Ses yeux rouges s'illuminent et il disparaît. Dans le Q.G., Niko regarde l'écran de contrôle puis s'écrie :

- Merde ! j'ai perdu sa trace ! Quel type de transposition peut-il bien utiliser pour que je ne puisse pas le suivre ? !

Dans le bureau, les Combattants de l'Arc-en-Ciel se félicitent d'avoir vaincu les deux monstres quand Rain Bow se sent soudain mal et tombe à terre, rattrapé de justesse par Red Bow.

- Rain Bow ! qu'est-ce qui se passe ? !

Tous accourent autour de lui, mais il rouvre les yeux et reprend appui sur ses jambes.

- Ca va, dit-il. J'ai juste eu un vertige.

- Tu es sûr ? demande Yellow Bow.

- Oui, c'est sûr, dit Rain Bow en se relevant, aidé par Red Bow.

- Rentrez, dit Blue Bow, ils vont pas tarder à se réveiller. Je m'en charge. Et toi Angel va te reposer.

- D'accord, on y va, acquiesce Yellow Bow.

Ils quittent la salle en ordre plutôt dispersé tandis que Blue Bow redevient Clémence.


Episode 18 : L'amour triomphe toujours

 

 (NdlA : ceci est le deuxième épisode que m'a inspiré Sailor Vulcain. Comment vous avez trouvé le précédent ? Maintenant que je le relis, je me demande sous quel acide je pouvais bien être pour avoir écrit un truc aussi bizarre. Ca vous donne pas la même impression ? Il faudrait peut-être que j'arrête de lire les fanfics des autres pendant que j'écris le mien, ça me cause des troubles mentaux... Enfin, espérons que c'est passager. Allez, je vous laisse tranquille maintenant. Continuez votre lecture)

 

 Le week-end est passé. Nous sommes maintenant le lundi 17 mai, en fin d'après-midi. Martin, Alexandra et Aurélien sont dans le Q.G. avec Niko.

- C'est vraiment méchant ce que tu nous as fait ! se plaint Alex.

- Je crois au contraire que c'était bien vu Niko, réplique Martin. En vous donnant rendez-vous une demi-heure en avance par rapport aux autres, on était sûrs que vous arriveriez à peu près à l'heure.

- Résultat, vous êtes même en avance, dit Niko. Pour une fois...

Aurélien soupire en croisant les bras comme un gamin buté.

- Bonjour tout le monde ! fait Clémence en passant l'hologramme. Eh ! comment vous avez fait pour arriver en avance ?

- Niko nous a joué un sale tour ! grogne Aurélien.

- Rien, dit Martin, il leur a juste donné rendez-vous une demi-heure à l'avance. Ils sont ici depuis cinq minutes seulement. C'est quoi que tu as dans la main ?

- Le journal, explique Clémence. J'ai de très bonnes nouvelles.

Elle ouvre le journal et dit :

- Xavier David a écrit un superbe article sur les Combattants de l'Arc-en-Ciel, expliquant qu'ils étaient une bénédiction pour la population de Paris. L'enquête policière va être abandonnée faute de résultats. Affaire classée.

- Super ! s'écrie Aurélien qui a oublié sa mauvaise humeur.

Niko baisse la tête de dépit :

- Irrécupérable...

- Tu disais ? demande Aurélien à Niko avec un grand sourire.

- Non non, rien, dit Niko sur un ton malaisé. C'est bien, c'est un souci de moins.

- A propos de soucis, comment va Angel ? demande Martin.

- A vrai dire, je ne l'ai pas beaucoup vu ce week-end, explique l'oiseau. J'étais surtout dans le Q.G. à essayer de comprendre pourquoi je ne peux pas localiser la Confrérie de l'Arc-en-Ciel Noir. Mais d'après ce que j'ai vu, il a bien récupéré. Il a fait la grasse matinée dimanche, ça lui a fait du bien.

- Il devrait faire un peu de sport au lieu de faire la grasse matinée, soupire Martin. Il faut être en forme pour combattre ! D'ailleurs, vous devriez tous faire du sport, ça vous ferait du bien ! Dimanche prochain, vous venez avec moi faire un footing ?

- Euh... (hésitation collective venant de trois personnes qui ne sont pas vraiment sportives)

- Ca va ! J'ai compris bande de feignasses !

- Coucou ! dit Angel en passant l'hologramme.

Avant que quiconque ait pu réagir, Alex saute sur Angel et le serre dans ses bras.

- Ca va Angel ? Tu sais qu'on s'est inquiété après ton malaise de la dernière fois !

- Ca... va... essaie de dire Angel qui étouffe, mais ça va pas... durer... si tu m'é... trangles... comme ça !

Alex le lache enfin, avec un petit rire et en mettant sa main devant sa bouche comme pour s'excuser. Angel finit par reprendre son souffle et dit :

- Alors, quoi de neuf ?

- Plus d'enquête sur notre compte, dit Clémence.

- Y'avait une enquête ? Pourquoi ? on a rien fait de mal ?

Tout le monde lève les yeux au plafond en soupirant.

- Il a toujours un train de retard celui-là, grommelle Martin, pendant qu'Angel les regarde sans comprendre.

- En tout cas, on a toujours le problème Lotarh, dit Niko. J'ai beau essayer, je perds toujours sa trace quand il se transpose. Il faudra trouver un autre moyen pour découvrir où il se cache, et ainsi découvrir la cachette de la Confrérie de l'Arc-en-Ciel Noir.

- Ca ne peut pas être très loin de Paris, dit Clémence. On n'a enregistré leurs activités nulle part ailleurs.

- Peut-être parce qu'ils se focalisent sur nous, dit Martin. Ils espèrent peut-être à chaque fois nous vaincre définitivement.

- Brr... fait Angel.

- T'inquiète pas Angel, on les aura, dit Aurélien. Ca ne peut que marcher vu que j'suis là.

- Mouais, tu parles beaucoup mais tu fais pas grand chose, réplique Clémence.

- Eh ! centrons-nous sur le problème Lotarh ! s'écrie Martin. Il faudrait parvenir à le retenir suffisamment pour le faire parler : il a l'air d'une grande gueule comme ses prédécesseurs.

- Mais comment retenir quelqu'un qui peut se téléporter par une simple pensée ? se demande Clémence.

- En attendant, continuez d'être sur vos gardes, dit Niko.

- OK ! dit Alex en souriant de toutes ses dents. Bon, il faut que j'y aille, j'ai promis à mon papa de venir dîner chez lui et c'est en banlieue. Salut tout le monde !

Et elle s'en va en sautillant sans attendre que les autres lui disent au revoir. Ils la regardent partir avec de grands yeux étonnés. "Des cinglés" pense Martin en secouant la tête, "je suis tombé sur une bande de cinglés."

 

 Presque une heure plus tard, nous retrouvons Alexandra qui sautille sur la route d'un quartier résidentiel. Elle arrive devant une petite maison, passe la barrière, traverse le jardin et entre dans la maison sans frapper. Elle se retrouve dans un couloir où un grand garçon d'à peu près 18 ans marche, trois verres à la main. Il se tourne vers la nouvelle arrivante.

- Eh ! salut Alexandra ! T'es à l'heure.

- Et alors ? c'est si rare que ça ?

- Ben... la dernière fois c'était parce que tu t'étais cassé la jambe et c'était maman qui t'avait amenée...

- Méchant Thomas ! dit-elle en souriant et en lui faisant la bise. Je sais pas ce que j'ai fait pour avoir un frère comme toi.

- C'est moi l'aîné, réplique le dénommé Thomas en souriant. C'est plutôt moi qui devrait me plaindre d'avoir une petite soeur comme toi !

Ils rient en même temps.

- Allez, viens dans la salle soeurette, je prépare la table.

- Il est où papa ? demande Alex en suivant son frère.

- Il est parti faire une course de dernière minute. Il avait oublié d'acheter la moitié de ce qu'on a besoin. Il perd la boule en ce moment.

- Comment ça se fait ?

- T'auras qu'à lui demander, avec moi il se contente de hausser les épaules et de soupirer.

Alex aide son frère à mettre le couvert et ils viennent de finir quand le père arrive. C'est un quadragénaire bien conservé dont le fils lui ressemble beaucoup.

- Eh ! salut p'tite puce ! tu viens faire un bisou à ton vieux papa ?

Elle lui saute dans les bras et lui fait un gros calin.

- Meuh non t'es pas si vieux ! Toutes les filles doivent te courir après non ?

A ces mots, le visage du père s'assombrit légèrement et il soupire, mais se reprend rapidement et rend son calin à Alex.

- Allez, va à table avec ton frère, je vous rejoins dans cinq minutes, le temps de préparer le plat et d'amener la salade.

Le dîner commence, mais Alexandra et son frère se rendent rapidement compte que quelque chose cloche avec leur père. Il est dans la lune, il a failli rater le plat principal ("ce qui n'arrive jamais !" pense Thomas) et Alex l'a plusieurs fois surpris à soupirer. Finalement, avec sa délicatesse coutumière, elle finit par mettre les pieds dans le plat :

- Dis papa, tu serais pas amoureux, des fois ?

Le père qui était en train de boire manque de s'étouffer et recrache tout dans son assiette.

- Euh... euh... mais non ! pourquoi tu dis ça ? balbutie le père qui se met à rougir au point de ressembler à une tomate bien mûre.

- Je me disais bien qu'il devait y avoir quelque chose comme ça, dit alors Thomas. Alors, qui est-ce ?

- Mais... mais... mais... personne ! répond le père sur un ton peu convaincant.

- Allez papa, dis-moi qui c'est ! dit Alex avec un grand sourire. Tu sais bien que tu peux rien me cacher.

Le fils et la fille se penchent tous deux vers leur père et le regardent de façon tellement insistante que le père se met à crier en battant l'air avec les bras :

- C'est bon ! C'est bon ! Vous avez gagné ! Arrêtez, je vais tout vous dire !

Ils se rasseyent correctement et attendent que leur père parle.

- Décidément, quand vous êtes tous les deux, on peut vraiment rien vous cacher, commence-t-il.

- On la connaît ? demande Thomas.

- Toi je pense pas, mais Alex sûrement. C'est grâce à elle que je l'ai rencontrée. Enfin, en quelque sorte...

- Comment ça ? demande Alex qui ne comprend rien.

- La première fois que je l'ai rencontrée, c'était avec ta mère et toi, tu te rappelles ? C'était en septembre dernier.

Alexandra fronce les sourcils. Elle ne se rappelle de rien de ce genre quand soudain un souvenir réapparaît.

- Non ! me dis pas qu'c'est elle !

- Si, dit le père en soupirant.

- tu es tombé amoureux de la nouvelle assistante sociale ? ! Oh papa, continue-t-elle en souriant, tu les prends au berceau, elle a même pas 30 ans.

- Parce que moi je suis un vieux croûton peut-être !

Alex et Thomas se mettent à rire.

- Alors, raconte, tu l'as revue, comment ça s'est passé ? demande le frère.

- Oh la la ! vous êtes bien comme votre mère, quand il s'agit de s'occuper des affaires des autres. Ok, j'vais tout vous raconter où vous allez me rendre la vie impossible.

Il soupire et bon coup, puis commence son histoire. Nous entrons dans un flash-back (NdlA : Waouh ! il a fallu attendre le 18ème épisode pour voir le premier flash-back, sortez le champagne !).

 Nous retrouvons le père d'Alexandra devant la porte du lycée Henri IV. Il porte un bouquet à la main et attend nerveusement sur le côté. Il remonte son col. Visiblement il ne fait pas très chaud. Soudain son visage s'éclaire : une jeune femme aux cheveux courts et bruns, proche de la trentaine, assez petite, vient de sortir du lycée.

- Mademoiselle ! crie-t-il à son attention.

La demoiselle se retourne, surprise.

- Monsieur... monsieur Duciel ? demande-t-elle d'une voix mélodieuse.

- Bonjour mademoiselle Claire, répond ce dernier, d'une voix peu assurée.

- Vous attendez votre fille ?

- Euh... non, la personne que j'attendais est devant moi.

Il lui tend le bouquet. Elle le prend tandis que le rouge lui monte aux joues.

- C'est... pour moi ? demande-t-elle, surprise.

- Oui, répond l'homme. Je me demandais... est-ce que je pourrais vous inviter à boire quelque chose ? Un café ?

- Euh... je ne sais pas... c'est-à-dire que...

Elle a l'air visiblement mal à l'aise.

- Dans ce cas, si vous n'êtes pas disponible aujourd'hui, peut-être pourrait-on se voir un autre jour ?

Soudain elle a l'air de se décider :

- Non ! aujourd'hui c'est parfait, je n'ai rien de prévu.

C'est au tour du père d'Alex d'être déstabilisé :

- Vraiment ? alors... euh... venez, je vous emmène.

Ils partent alors côte à côte. C'est la fin du flash-back.

 - C'est comme ça qu'on a commencé à se voir régulièrement, dit le père d'Alex. Je sentais bien qu'elle appréciait ma présence, et moi j'étais heureux comme tout. Mais il y a un mois...

- Qu'est-ce qui s'est passé ? demande Alexandra.

- Je sentais que ce qu'il y avait entre nous était plus qu'un simple amitié. On se voyait depuis le mois d'octobre, et je me disais qu'il était temps de rendre notre relation plus intime. Un soir, je lui ai dit que je l'aimais, et j'ai essayé de l'embrasser...

- Et alors ?

Ils sont suspendus aux lèvres de leur père.

- Elle m'a giflé, m'a hurlé qu'elle ne voulait plus jamais me revoir, et elle est partie en courant. Depuis, je n'arrive pas à la joindre. Elle ne répond à aucun message et refuse de me voir. J'ai pourtant essayé de la voir chez elle ou à son bureau.

Silence gêné. Soudain Thomas brise ce silence :

- Tu as attendu six mois avant de l'embrasser pour la première fois ? Eh bah ! t'es lent dans ton genre !

BLOING ! (bruit d'un père et d'une soeur qui tombent de leur chaise de surprise)

- Tu sais pourquoi elle veut plus te voir ! demande Alex en se relevant.

- Non, fait le père avec les larmes aux yeux, elle ne veut pas me parler, même pas pour me dire ce que j'ai fait de mal.

- T'inquiète pas papa, on va pas te laisser tomber, hein soeurette ?

- T'as raison grand frère ! Je vais aller la voir !

- Tu crois qu'elle te parlera ? demande le père d'une voix peu assurée.

- Entre filles on s'dit tout, c'est bien connu ! réplique Alex en levant le pouce. Laisse-moi faire.

Le père acquiesce doucement, même s'il n'est pas très rassuré.

 

 Nous nous retrouvons dans ce lieu d'ombres solides mais impalpables au centre duquel flottent les douze Sages Noirs. Deux petits yeux rouges apparaissent au milieu de leur cercle, puis le corps de Lotarh se forme.

- Lotarh ! hurle un Sage Noir. Il semble que ta dernière attaque se soit encore terminée par un échec ! Notre patience a des limites !

- L'échec n'est pas total, se justifie Lotarh en se tournant vers le Sage Noir qui a parlé. Voici deux énergies humaines de grande qualité.

Il sort le Miroir de l'Ombre et le place à l'horizontale. Soudain, deux boules d'énergie comme des étoiles filantes en sortent et filent dans le noir environnant. Elles finissent par être absorbées par les ténèbres qui se modifient cette fois énormément, en faisant un bruit de bois qui travaille. Cette fois, les fumées et obscurités ont pris une forme qui, bien qu'extrêmement floue, fait penser à une silhouette. Mais quel genre de silhouette, l'oeil est incapable de le déterminer. Même Lotarh est surpris. Soudain, deux gigantesques yeux rouges apparaissent au-dessus du cercle des Sages Noirs, et une voix grondante comme le tonnerre, mais plus présente encore que les fois précédentes, se fait entendre.

- Encore ! encore ! ! ! apporte-moi plus d'énergie, mon retour est proche, je le sens !

- J'ai... j'ai déjà trouvé ma prochaine victime, balbutie Lotarh qui est terrorisé. Elle fera une très bonne récolte.

- Alors va ! ! ! hurle le maître d'un cri qui ressemble à un tremblement de terre.

- Bien maître, dit Lotarh en s'inclinant.

Il disparaît rapidement, effrayé par le maître, suivi par les yeux rouges qui disparaissent aussi.

 

 Quelques jours ont passé, et nous retrouvons Alex entre deux cours dans son lycée. Elle discute avec deux de ses amies, assises sur des tables dans la salle de classe.

- Attends, tu vas quand même pas faire ça ? ! demande l'une, effarée parce que vient de lui dire Alex.

- Oh si, elle va le faire, réplique l'autre. Quand il s'agit de s'occuper de ce qui ne la regarde pas, Alex est championne du monde.

- Eh ! ça me regarde aussi, se défend Alexandra. C'est mon papa après tout. Et puis j'ai déjà pris rendez-vous avec l'assistante sociale juste après les cours. C'est trop tard pour reculer.

- Fille-poule ! s'écrie la première amie.

- Je crois pas qu'ça existe comme mot, dit la seconde.

- P'têt pas, mais en tout cas c'est exactement ce qu'elle est.

- Remarque, c'est vrai que pour définir Alex il faut inventer de nouveaux mots, dit la seconde copine en riant.

- Pourquoi ? demande Alex. Je suis si bizarre ?

Les deux copines éclatent de rire, suivies de près par Alex qui n'hésite pas à rire d'elle-même.

- Qu'y a-t-il de si drôle mesdemoiselles ? demande la professeur à l'attention des trois filles.

Elles arrêtent de rire immédiatement et se rendent compte que tout le monde est retourné dans la salle et qu'ils n'attendent qu'elles pour reprendre le cours.

 A la fin des cours de la journée, Alex salue ses deux amies qui la regardent en se demandant quelle catastrophe elle va encore causer à s'entêter comme ça. Alex se rend dans l'aile administrative du lycée et finit par arriver devant le bureau de l'assistante sociale. Elle regarde l'heure sur son communicateur. Elle est à l'heure. Elle prend une profonde inspiration et frappe à la porte.

- Entrez, fait la voix douce de l'assistante sociale.

Alex entre dans le bureau et fait face à mademoiselle Claire, assise derrière son bureau.

- Assieds-toi, Alexandra. Je savais que tu viendrais finalement, dit-elle tandis qu'Alex s'assied.

- Quoi ? ! s'interroge Alexandra qui se croit démasquée.

- Oui, continue-t-elle avec un soupir. Je ne crois pas que tu sois au courant, mais j'ai cotoyé ton père pendant un moment.

- Justement...

- Attends, je n'ai pas fini. J'ai finalement découvert quel genre d'homme il était réellement.

A ces mots, elle émet un long soupir et ses yeux se mouillent. Alex ne comprend rien à ce qui se passe. Finalement, l'assistante sociale se reprend et dit :

- Alors, dis-moi, depuis combien de temps ton père te touche ?

- Mon père me quoi ? !

- Allons, n'aie pas peur de me dire la vérité. il a essayé de faire la même chose avec moi. Les hommes sont bien tous pareils !

- Mais... mais... vous êtes complètement folle ! Mon père n'a jamais rien fait de mal avec moi ! Qu'est-ce qui vous prend de dire ça ?

- Allons... j'ai vu comment il s'est comporté avec moi : il était gentil, attentionné, et puis soudain... il est redevenu comme les autres... soupire-t-elle. et puis, pourquoi tes parents auraient-ils divorcé sinon ?

- Parce qu'ils ne s'aimaient plus, et qu'ils voulaient refaire leur vie chacun de leur côté, d'un commun accord ! Ils ne nous ont jamais rien caché à mon frère et moi ! Ils ne se sont jamais battus, ni même disputés ! Et ils ne nous ont jamais fait de mauvaises choses ! Je suis pas venue parler de ça d'ailleurs !

- Mais... de quoi voulais-tu parler alors ? demande mademoiselle Claire, déstabilisée par les paroles d'Alex.

- De papa, de comment il se sentait mal sans vous ! Vous auriez dû le voir lundi dernier ! Il est distrait et mélancolique, il se demande ce qu'il a fait de mal pour que vous refusiez de le revoir. Il est amoureux de vous ! Et je connais bien mon papa, il est sincère et votre comportement le blesse vraiment durement. Et d'après la façon dont vous parlez, je dirais que votre propre comportement vous fait du mal ! Est-ce que j'ai tort ?

A ces mots, l'assistante sociale reste silencieuse quelques instants, puis fond en larmes. Les yeux d'Alexandra s'ouvrent en grand de surprise, et elle met sa main sur sa bouche en se demandant si elle n'en a pas trop dit.

- Je... je... hésite-t-elle. Je suis désolée, je n'aurais pas dû vous parler sur ce ton. Je... je... arrêtez de pleurer, s'il vous plaît.

Mais elle ne s'arrête pas de pleurer.

- Je... je... je vais vous chercher un verre d'eau !

A ces mots, Alexandra quitte le bureau en trombe, et part chercher un verre d'eau, en se demandant comment elle va réparer ce qu'elle a fait. Pendant ce temps, les larmes de mademoiselle Claire commencent à se tarir, quand soudain elle sent une présence dans un coin de son bureau. Elle relève la tête, et à travers les larmes, elle voit la silhouette floue d'un homme aux cheveux longs. La silhouette s'avance lentement vers elle.

- Qui... qui êtes-vous ? demande-t-elle entre deux sanglots.

- Je suis ton sauveur, dit Lotarh. Tu as toujours été faible et les hommes en ont profité. D'abord ton père, qui t'a régulièrement violée de 7 à 14 ans, jusqu'au moment où il est mort dans un accident de voiture. Pourtant tu as pleuré à son enterrement, mais au fond de toi tu étais heureuse de te débarasser de lui. Puis il y a eu ton premier petit ami, qui après deux mois en parfait gentleman s'est mis à te battre et te violer car tu avais refusé d'aller plus loin. Et tu t'es laissée faire, jusqu'à ce qu'il rencontre quelqu'un d'autre et qu'il t'abandonne. Depuis, tu as décidé de rester seule. Tu hais tous les hommes pour ça, tu penses qu'ils sont tous pareils, et tu les hais pour cela. Pourquoi es-tu aussi faible ? Ne sais-tu pas que la puissance de ta haine aurait pu te permettre de te venger, si tu t'étais rendu compte de sa puissance ?

- Allez-vous-en ! Arrêtez de raconter toutes ses monstruosités !

- C'est ta vie qui est monstrueuse, réplique calmement Lotarh. C'est toi qui est monstrueuse. Regarde-toi donc !

Il tend le Miroir de l'Ombre vers mademoiselle Claire qui plonge son regard dedans. Elle tressaute et se retrouve debout, un cercle lumineux à ses pieds, tandis que son énergie est absorbée et qu'elle en perd connaissance.

 Pendant ce temps, Alexandra revient avec un verre d'eau à la main. Sa mine sombre contraste beaucoup avec son humeur habituelle. Elle arrive enfin près de la porte ouverte du bureau, mais une lueur suspecte en émanant la fait reculer. Elle s'approche précautionneusement et tourne la tête vers l'intérieur. Ce qu'elle voit la surprend tellement qu'elle en fait tomber le verre. Heureusement, c'est un gobelet en plastique et il ne fait pas de bruit en tombant, Lotarh tout occupé qu'il est n'a rien entendu. Alex recule un peu puis ouvre son communicateur :

- Les amis ! vite ! Lotarh ! dans mon lycée !

- Lotarh ? ! dit Martin. On arrive ! Retiens-le en attendant !

Elle referme son communicateur puis lance sa formule :

- Amulette Verte, métamorphose !

Dans le bureau, Lotarh exulte tandis que le flux dénergie disparaît :

- Et voilà ! C'est une récolte particulièrement bonne, le douze Sages Noirs seront contents cette fois !

- Tu es sûr ? ! parce que moi je crois que ça ne va pas se passer comme ça !

- Encore vous ? ! crie Lotarh en se retournant vers Green Bow.

- Eh oui ! encore moi ! car en tant que défenseur de l'espoir, je dois protéger cette personne que tu as souillé. Tu ne mérites même pas l'air que tu es en train de respirer. Aussi moi, Green Bow, je vais te punir !

- Oh ! tu es toute seule ? C'est dommage, je pensais que ça allait être plus intéressant que ça... soupire Lotarh.

- Quoi ? !

- Enfin, les autres doivent être en route pour te rejoindre, aussi je vais quand même utiliser mon Soldat de la Haine !

A ces mots, le cercle de lumière se transforme en une colonne de lumière dans laquelle la silhouette de mademoiselle Claire disparaît rapidement. Puis une ombre démoniaque se forme et prend de la consistance, et enfin la colonne disparaît. A la place de mademoiselle Claire se tient un monstre femelle. Elle a la silhouette élancée d'une femme, est habillée en tailleur chic, porte une grosse paire de lunettes et a les cheveux tirés en arrière en chignon, ce qui lui donne un air sévère. Mais sa peau est verte, son tailleur rouge sang, ses cheveux noir d'encre et des épines hérissent son chignon. Elle sourit de tous ses crocs de chien.

- Beuh... Elle est vraiment moche ! dit Green Bow en faisant une mine dégoûtée.

Le monstre cesse de sourire et regarde Green Bow.

- Qu'est-ce que c'est que ces manières ? ! s'écrie-t-elle de sa voix éraillée. Je suis Assistantak, et mon rôle est de remettre dans le droit chemin les jeunes égarés. Ta tenue et ton langage montrent que tu as été trop longtemps laissée libre de faire ce que tu veux. Il est temps de corriger ces erreurs !

A ces mots, le monstre se penche vers l'avant et secoue la tête d'avant en arrière, quand soudain sa chevelure s'allonge et son chignon se rue vers Green Bow comme une masse d'arme. La Combattante a juste le temps de sauter hors de portée. Le chignon frappe le mur et y laisse un trou gros comme le poing. Les cheveux racourcissent et le chignon revient sur la tête d'Assistantak, puis celle-ci reprend son manège. Elle tente de frapper plusieurs fois Green Bow qui est coincée contre un mur, mais cette derrnière évite le chignon en prenant des poses plus acrobatiques (et ridicules) les unes que les autres. Derière elle, le mur reçoit tous les coups. Soudain, elle perd l'équilibre et tombe tête la première. Elle se retrouve à genoux tandis que Lotarh éclate de rire :

- Ha ha ha ha ha ! vas-y Assistantak ! Donne-lui une bonne leçon.

Assistantak lance son chignon de toutes ses forces vers Green Bow qui se protège la tête avec les mains.

- Rubans Arc-en-Ciel !

Au dernier moment, les rubans parviennent à dévier le chignon qui se plante dans le mur et y reste coincé. Le monstre semble faire des efforts pour le récupérer mais n'y parvient pas. Lotarh et Green Bow tournent la tête vers l'entrée où se tiennent Rain Bow, Red Bow, Blue Bow et Yellow Bow.

- S'attaquer à des personnes innocentes est une lâcheté que je ne pourrai jamais pardonner ! Je suis Red Bow, le guerrier de l'espoir, et mon feu intérieur te le fera payer !

- Eh ! mais c'est à moi normalement de faire mon discours quand on est tous ensemble ! se plaint Rain Bow. C'est moi le chef après tout !

Blue Bow lève les yeux au ciel de dépit, tandis que Yellow Bow pouffe de rire et que Red Bow sourit.

- Eh ! m'oubliez pas ! s'écrie Green Bow.

- Oh oui ! fait Rain Bow en se tournant vers elle. Ca va ?

- Ca va, réplique-t-elle en se relevant et en se joignant aux autres Combattants de l'Arc-en-Ciel. J'espère que j'ai pas trop froissé ma jupe, c'est tout.

- Vous n'oublieriez pas quelqu'un par hasard ? demande Lotarh, les bras croisés. Assistantak ! laisse tomber ce chignon !

Assistantak tire un grand coup et ses cheveux se déchirent, laissant le chignon coincé dans le mur. Ses cheveux racourcissent et c'est à ce moment que Green Bow remarque à quel point le monstre ressemble à mademoiselle Claire, si ce n'est ses couleurs et son expression.

- Je vois... commence Assistantak à l'attention de Green Bow. Tu fais même partie d'une bande de délinquants. Merci de les avoir tous fait venir, nous allons pouvoir commencer leur réinsertion !

Elle écarte les bras et les boutons de sa veste de tailleur se détachent en restant accrochés par un fil qui s'allonge de plus en plus. Avant d'avoir pu réagir, les Combattants se retrouvent encerclés puis ficelés et tombent à terre.

- J'a... j'arrive pas à me défaire ! s'écrie Red Bow qui est attaché avec Green Bow.

- Tu peux te pousser un peu ? demande Blue Bow à Yellow Bow qui est attaché avec elle. Tu m'empêches de respirer !

- Détachez-moi ! ! ! pleure Rain Bow qui est le seul à être attaché tout seul.

- Ha ha ha ha ha ha ha ha ha ! rit Lotarh. Vous êtes beaux comme ça ! Ficelés comme des saucissons ! Vous n'êtes vraiment pas malins ! Allez Assistantak, le coup de grâce !

- Avec plaisir ! dit la monstresse de sa voix éraillée.

Elle lève un bras et une feuille de papier enflammée marquée "punition" apparaît avec une petite explosion dans sa main. Elle s'apprête à la jeter sur les Combattants quand soudain :

- Elise ! qu'est-ce que tu fais ? !

Tout le monde se tourne vers l'entrée du bureau. Le père d'Alexandra s'y tient, les yeux exorbités par la surprise. Le monstre bafouille puis crie soudain avec la voix de mademoiselle Claire :

- Eric ? c'est toi ? !

Soudain le monstre se cabre avec un cri strident et se met les mains à la tête. Elle tombe à terre et la feuille enflammée coupe les fils, ce qui libère les Combattants.

- Toi, tu vas me le payer ! s'écrie Lotarh, furieux.

Ses yeux s'illuminent et le père d'Alex est balayé par une sorte d'énergie noire et tombe à terre, inconscient.

- Pa... ! commence Green Bow, qui est arrêtée par la main de Red Bow sur sa bouche.

- Monstre ! ! ! s'écrie Rain Bow que le geste de Lotarh a mis en colère. Quel lâche es-tu pour t'attaquer ainsi à une personne sans défense ? ! Ce n'était qu'un homme innocent qui aimait la personne que tu as transformée en monstre !

- L'amour... c'est le sentiment des faibles ! dit Lotarh avec dégoût. Seule la Haine peut vaincre !

- Tu te trompes ! Ce qui vient de se passer en est la preuve ! La puissance de l'Amour de cette femme a vaincu l'emprise de la Haine ! Tu l'as vu par toi-même ! Quoi qu'il arrive, l'amour triomphe toujours ! Toile Arc-en-Ciel, action !

- Aaaaaaaaaah ! ! ! je suis liiiiiiibre !

Mademoiselle Claire est libérée et tombe à terre, inconsciente.

- Non... non, c'est impossible... dit Lotarh en secouant la tête. Vous me le paierez ! Vous me le paierez tous !

Ses yeux s'illuminent et il disparaît.

- Papa ! crie Green Bow qui est libérée de l'emprise de Red Bow et court vers son père. Papa ! ça va ? !

Blue Bow s'approche de lui et lui prend le pouls.

- Son coeur bat normalement, il est seulement évanoui. Bon, allons-nous-en d'ici avant que quelqu'un remarque notre présence. Alex, tu restes ici jusqu'à ce qu'ils se réveillent ?

Green Bow acquiesce silencieusement.

- Bon, après il faudra que tu nous expliques ce qui s'est passé, parce que là j'ai rien compris ! A moins qu'Angel...

- Euh... j'sais pas trop, commence-t-il. La situation m'a fait pensé à une BD que j'ai lue, alors...

BLOINK !

- Incroyable... dit Red Bow en se relevant. Allez, on s'en va.

Ils saluent Green Bow qui redevient Alex et la laissent avec son père et Elise.

 

 Quelques minutes plus tard, le père d'Alex se réveille. Celle-ci est agenouillée à côté de lui et soupire de soulagement.

- Ouille ! fait-il en se massant la nuque. Qu'est-ce qui s'est passé ? Oh mon dieu ! Elise !

Il regarde autour de lui et la voit à terre. Il se relève précipitamment et court vers elle. Il s'agenouille et la prend dans ses bras.

- Ca va papa, elle va se réveiller dans quelques minutes, dit Alexandra en se relevant.

- Alex ? qu'est-ce que tu fais là ? demande son père, surpris.

- Euh... j'étais venue...

- Je vois... Tu as voulu m'aider à ta façon...

- C'est ça, dit Alex avec un grand sourire d'excuse.

- C'est gentil, mais maintenant ça va aller, je vais m'en occuper. j'aime Elise, et j'ai l'intention de savoir pourquoi elle ne veut pas me voir.

- Euh... papa.

- Oui ma petite fille ?

- Tu devrais lui laisser du temps pour s'expliquer, ne la force pas. D'après ce que j'ai compris, elle a besoin de ton aide et de ton amour plus que de quoi que ce soit d'autre.

Le père reste muet devant le discours mature de sa fille. C'est alors que mademoiselle Claire commence à bouger (NdlA : pour ceux qui n'auraient pas encore compris, Claire c'est son nom de famille et Elise son prénom).

- Elise ! ça va aller, reste tranquille.

Elle finit par ouvrir les yeux.

- E... Eric ?

Elle le prend dans ses bras.

- Eric ! c'est bien toi ! s'écrie-t-elle en pleurant. Pardon, pardon pour mon comportement ! je t'aime, je t'aime et je n'aurais jamais dû faire ça !

- Ca va, dit le père d'Alex en lui caressant les cheveux, lui aussi pleurant. Ca va. Je t'aime aussi.

Alex sent sa curiosité la tenailler, mais elle se dit que cette fois, elle est vraiment de trop, et elle décide de s'éclipser discrètement.

 Dans son antre de pierre, Lotarh rumine sa défaite.

- Qu'est-ce qui a bien pu se passer ? Comment a-t-elle pu se libérer de l'emprise de mon sortilège de Haine ? ! Non ! ce n'est pas possible ! Le pouvoir de la Haine est le plus grand de tous les pouvoirs ! Je le tiens de maître Esmeros lui-même ! Je ne peux pas être vaincu ! Je me vengerai, stupides Combattants de l'Arc-en-Ciel !


Episode 19 : L'amitié est puissante aussi

 

 (NdlA : voilà, comment avez-vous trouvé l'épisode précédent ? Hé, Vulcain ! est-ce que tu es parvenu à retrouver ton influence dans ce truc ? C'est vrai que j'ai beaucoup modifié ton idée de départ, mais bon... Bon, c'est la dernière fois que j'interviens en début d'épisode. Allez, je vous laisse lire)

 

 - Merci de m'avoir raméné ! dit Aurélien en saluant les occupants de la voiture qu'il vient de quitter.

- Pas de quoi Roméo, dit le conducteur avec un sourire moqueur.

- Arrêtez de m'appeler comme ça, s'il vous plaît... se plaint l'intéressé.

- A lundi Aurélien. Apprends bien ton texte pour la prochaine répète.

- A lundi Anne. T'inquiète pas, je connais déjà mon texte par coeur.

Aurélien salue encore et la voiture qui l'a amené devant l'hôtel particulier de ses parents s'en va. Aurélien s'apprête à rentrer chez lui quand il voit une silhouette familière pas très loin de l'autre côté de la route.

- Ohé ! ! ! Clémence ! Ohé ! appelle-t-il en faisant de grands mouvements de bras.

La suscitée s'arrête de marcher et se retourne pour voir qui l'appelle, et dès qu'elle voit cette personne, son visage prend l'expression de quelqu'un qui se dit qu'il aurait mieux fait de ne pas se retourner. Mais Aurélien traverse la route et vient à sa rencontre.

- Salut Clémence ! c'est marrant qu'on se rencontre comme ça par hasard.

- Quel hasard ? dit Clémence en haussant les épaules. On est presque voisins.

- C'est vrai ça. Tiens, tu veux passer chez moi un peu ?

- Désolée, répond-elle sèchement, mais j'ai travaillé au tribunal aujourd'hui. Je voudrais juste rentrer, me reposer et faire mes devoirs.

- Ah bon ? okay... dans ce cas, je t'inviterai chez moi un autre jour, d'accord ?

- Oui, c'est ça, soupire Clémence qui s'impatiente.

- Super ! allez, bon week-end Clémence !

Il traverse de nouveau la route sans faire la moindre attention au trafic (heureusement qu'il n'y avait pas beaucoup de voitures à ce moment-là) tandis que Clémence le regarde s'en aller en pensant : "Qu'est-ce que j'ai fait au ciel pour mériter ça ?" Puis elle se retourne et reprend sa route vers chez elle.

 

 Dans ce lieu d'ombres et de noirceur où se tiennent les Sages Noirs, Lotarh est en train de se faire sérieusement remonter les bretelles :

- Il est inadmissible que tu te sois fait encore battre par ces misérables petits Combattants de rien du tout ! s'écrie le Sage Noir qui se trouve au dos de Lotarh, obligeant se dernier à faire une pirouette sur lui-même.

"Il vaut mieux que je ne leur parle pas de la réaction de mon Soldat de la Haine," pense Lotarh. Aussi ce dernier dit :

- Veuillez m'excuser, ils m'ont pris par surprise. Mais j'ai tout de même apporté une grande quantité d'énergie humaine.

Il tend son Miroir de l'Ombre à l'horizontale et une étoile filante d'énergie en sort, puis se perd dans les ténèbres environnantes. Ces ténèbres bougent un peu et s'épaississent, en émettant un bruit de bois qui travaille à faire froid dans le dos d'Hannibal Lecter (NdlA : le psychiatre cannibale du Silence des agneaux, pour les ceuses qui connaissent pas). Soudain, bien au-dessus du cercle des douze Sages Noirs, deux yeux rouges gigantesques apparaissent, et une voix profonde, grondante comme un tremblement de terre, terrifiante comme la mort se fait entendre. Lotarh est pétrifié par cette voix faite de Haine absolue.

- Lotarh... je perds patience. Tu m'avais promis une armée pour mon retour, mais rien n'apparaît !

- Je... je peux... bégaie Lotarh.

- Cela suffit ! ! !

Ce cri paralyse Lotarh dont le visage se tend de douleur.

- Ces énergies humaines ne me nourissent pas assez, continue le maître Esmeros. Ma faim ne peut s'apaiser ainsi. Il est temps de changer de tactique. Je veux que tu m'apportes les énergies des Combattants de l'Arc-en-Ciel ! Ainsi que leurs têtes, par la même occasion !

- Mais...

- J'ai dit ! ! ! Oserais-tu discuter mes ordres ? !

- Non, mon maître, balbutie Lotarh en s'inclinant très bas.

- Alors va !

Lotarh s'incline une deuxième fois, puis ses yeux s'illuminent et il disparaît.

 Il réapparaît dans son antre de pierre. A son apparition, il souffle bruyamment, son visage est en sueur. Il reprend son souffle, puis s'installe sur son trône. Il se prend la tête entre les mains.

- Maître Esmeros devient de plus en plus noir, se dit-il. Est-ce vraiment une si bonne idée de le faire revenir ? Il ne ferait qu'une bouchée de la Terre, mais aussi de la Confrérie de l'Arc-en-Ciel Noir. Quelle Confrérie de l'Arc-en-Ciel Noir d'ailleurs ? Moi et mes pouvoirs, douze Sages Noirs venus d'on ne sait où, et une poignée de monstres oubliés...

Il se redresse et reprend de l'aplomb.

- Je n'ai pas le choix de toute façon. Mais comment voler leurs énergies aux Combattants de l'Arc-en-Ciel ? ...

Soudain l'inspiration lui vient et un sourire mauvais se dessine sur son visage.

- Oui... ça devrait marcher... Je vais utiliser le fait qu'ils se retrouvent toujours sur ma route pour leur tendre un piège... Mais avant, il faut purifier de nouveau le Miroir de l'Ombre. Il ne serait pas suffisant pour l'instant pour absorber leurs énergies.

Il sort le miroir et le fait léviter jusqu'à la Fontaine de Haine, où ce dernier plonge. L'antre de Lotarh se met alors à résonner de son rire.

 

 Nous retrouvons les Combattants de l'Arc-en-Ciel en réunion dans le Q.G. Enfin... en fait il n'y a que Martin, Clémence et Alexandra. Les autres et même Niko sont absents. Clémence grogne à cause de la réponse d'Alex.

- Franchement je vois pas c'que tu lui reproches, dit-elle. Aurélien est sympa et il a l'air de t'apprécier beaucoup. Pourquoi tu acceptes pas son invitation ?

- Il est trop collant ! On voit que tu l'as jamais eu sur le dos. Dès qu'il me voit, on dirait un papillon à côté d'une lampe ! Il me tourne autour, c'est désagréable !

- Tu devrais peut-être te montrer plus diplomate avec lui, propose Martin. Accepte son invitation au moins une fois, et essaie de le calmer un peu.

- Tu es diplomate maintenant ? cingle Clémence. Première nouvelle.

Martin voit rouge et se prépare à répondre, mais il est interrompu par l'arrivée d'Angel et Niko.

- Désolé pour le retard, dit Niko. J'ai eu un mal fou à sortir Angel de cette salle de jeux.

- Ben quoi ? geint Angel. J'avais juste envie de voir leurs nouveaux jeux vidéo.

- Oui, et tu as gaspillé 30 francs et tu nous as mis en retard. Encore que je vois qu'il manque encore quelqu'un.

C'est à ce moment-là qu'Aurélien apparaît, marchant tranquillement avec un grand sourire.

- Salut ! tiens, vous êtes tous déjà là ?

- Il ne t'ai jamais venu à l'idée de regarder les chiffres indiqués par ton communicateur ? demande Clémence sur un ton brusque. Ils indiquent l'heure exacte ! Tu as 10 minutes de retard !

- Tiens, c'est vrai, dit Aurélien qui a l'air de ne pas trop s'en formaliser. Bon, j'ai manqué quelque chose ?

Clémence devient rouge et bande tellement ses muscles qu'elle en tremble.

- Retenez-moi ou j'fais un malheur, dit-elle.

- Tu m'inquiètes Clémence, dit Martin en essayant de sourire et de la calmer.

Soudain, l'image de la prêtresse Aniva apparaît au-dessus de la table centrale du Q.G.

- Bonjour, Combattants de l'Arc-en-Ciel, et bonjour à toi, Niko.

- Bonjour prêtresse Aniva, réplique Niko.

- Avez-vous appris de nouvelles choses sur la Confrérie de l'Arc-en-Ciel Noir ?

- Pas grand chose, dit Niko.

- J'ai entendu Lotarh parler de douze Sages Noirs, explique Alexandra.

- Tiens, Je crois que Nitarh et Atarh ont parlé de Sages Noirs aussi, non ? dit Martin.

- C'est possible, j'me souviens pas bien, dit Angel.

- Douze Sages Noirs... réfléchit à haute voix Aniva. Ca ne m'étonne pas : la Confrérie de l'Arc-en-Ciel était dirigée par six prêtres et six prêtresses.

- Douze prêtres et prêtresses, dit Clémence. Mais vous... ? !

- Oui, j'étais moi-même une de ces prêtresses, répond Aniva qui prend un air soucieux.

- Qu'est-ce qu'il y a Aniva ? demande Angel, vaguement inquiet.

- Je ne sais pas, Angel. Quand j'ai dit que les douze prêtres et prêtresses dirigeaient la Confrérie de l'Arc-en-Ciel, ça ne m'a paru que partiellement vrai. Mais je n'arrive pas à comprendre ce qui me fait penser ça...

- Et le maître ? vous vous rappelez quelque chose à propos de lui ?

A ce moment, Aniva semble hésiter.

- Je... je ne sais pas vraiment... Juste des impressions... Combattants ! continuez votre combat ! C'est toute la planète qui est en jeu !

- Bien Aniva ! répondent tous les Combattants de l'Arc-en-Ciel, d'une voix ferme et assurée.

- Merci beaucoup, dit Aniva, avant de disparaître.

Dans une salle ressemblant assez au Q.G., mais possédant une fenêtre qui montre un paysage gris tourmenté et un ciel noir étoilé, la prêtresse Aniva réfléchit à voix haute :

- Ai-je vraiment bien fait ? La mention de Lotarh a ramené de trop douloureux souvenirs à la surface de mon esprit... Combattants, je prie pour que vous n'ayez pas à vivre ce que j'ai vécu...

 Dans le Q.G., Martin s'interroge : "Elle a éludé ma question. Qu'est-ce qu'elle veut cacher ?" Mais il n'a pas le temps de faire part de ses soupçons aux autres car Aurélien prend la parole :

- C'est déjà fini ? Bon, Clémence, on rentre ensemble ? Je t'invite à dîner chez moi.

Tout le monde regarde Clémence, en attendant sa réponse, ce qui la met mal à l'aise. Finalement, elle décide de se faire un peu plus diplomate :

- Ca ne va pas déranger tes parents ?

- Bof... soupire Aurélien. A compter qu'ils soient à la maison, ça ne leur posera pas de problème.

Un je ne sais quoi de triste dans la voix d'Aurélien fait réfléchir Clémence, et elle décide de faire ce qu'elle croyait impensable :

- Okay, on rentre ensemble et j'accepte ton invitation. Mais il va d'abord falloir que je prévienne mes grands-parents.

- Pas de problème, on passera chez toi d'abord. Salut tout le monde !

- Salut ! dit Clémence.

Ils laissent les autres et traversent l'hologramme solide. Martin secoue la tête.

- Quand je pense qu'elle lui aurait arraché les yeux il y a pas cinq minutes...

 

 Une heure plus tard, nous retrouvons Aurélien et Clémence devant l'entrée de l'hôtel particulier où il habite. Du point de vue de Clémence, il est devenu encore plus insupportable et collant que d'habitude et elle commence à se demander si elle a vraiment eu une bonne idée d'accepter cette invitation, et si ça n'allait pas ouvrir la boite de Pandore au lieu de la refermer. Aurélien lui est aux anges et affiche un sourire d'une oreille à l'autre au moment où il ouvre la porte d'entrée. Il laisse d'abord entrer Clémence puis il referme la porte. Clémence est impressionnée par le luxe du hall dans lequel elle se retrouve. Le sol est tout en marbre, et un gigantesque lustre de cristal pend au plafond. Devant elle se trouve un escalier menant aux deux étages de cet hôtel particulier. Sous l'escalier se trouve un couloir. De ce couloir apparaît un homme en costume et gants blancs. Il paraît assez âgé.

- Ah ! bonsoir monsieur Aurélien, dit l'homme d'une voix pleine de distinction. Oh, je vois que vous avez amené une amie avec vous. Cette personne va-t-elle dîner ici ?

- Oui Alphonse, dit Aurélien en défaisant sa veste. Ca ne pose pas de problèmes ?

- Aucun monsieur Aurélien, répond Alphonse. Ah ! vos parents m'ont dit de vous prévenir qu'ils ne mangeraient pas avec vous ce soir.

- Ah... fait Aurélien d'un air triste. Enfin, ça ne changera pas de d'habitude.

Clémence est resté silencieuse jusqu'à maintenant. Elle s'attendait à tout, mais pas à un majordome. Celui-ci la regarde d'ailleurs.

- Euh... qu'est-ce que vous voulez ?

- Si mademoiselle n'y voit pas d'inconvénient, je vais lui prendre sa veste ainsi que celle de monsieur Aurélien et les ranger.

- Euh... Okay, dit-elle en tendant sa veste au majordome.

Il salue les deux jeunes et repart dans le couloir.

- Viens, dit Aurélien, je vais te montrer ma chambre.

Clémence le suit dans l'escalier, n'en revenant pas de trouver ici un majordome qui lui parle à la troisième personne. Ils arrivent finalement dans la chambre d'Aurélien. Deuxième choc pour Clémence : elle avait souvent traité Aurélien d'enfant gâté (et son comportement le justifiait souvent), mais elle ne pensait pas que c'était à ce point : télé à écran géant, magnétoscope, ordinateur dernière génération, la toute nouvelle console de jeu vidéo la plus puissante du moment, une chaîne Hifi à faire palir d'envie tous les D.J. de la planète, ainsi qu'une collection de cassettes vidéo, CD, CD-ROM impressionnante. Mais Aurélien ne se dirige vers aucun de ces objets. Il prend une chaise et l'apporte à Clémence.

- Tiens, assieds-toi, lui dit-il avec un grand sourire.

Lui même s'assied sur le bord de son lit.

- Qu'est-ce qu'y a ? demande-t-il avec un grand sourire innocent.

- Je suis impressionnée, répond-elle. Je savais que tes parents étaient riches, mais à ce point...

- Mouais, fait Aurélien, sans enthousiasme. Ils sont si occupés par leur travail que j'les vois jamais. Ils ont même raté mon dernier anniversaire. Résultat : une télé grand écran.

Clémence ne trouve rien à répondre. Elle ne s'attendait pas à ça et commence à comprendre le comportement d'Aurélien.

- Bon, qu'est-ce qu'on fait ? demande-t-il avec un grand sourire. Tu veux jouer avec moi à ma console ?

BLOINK !

"Ca y est, il se comporte de nouveau comme le gamin attardé qui m'irrite tellement !" pense Clémence. Mais elle se contente de répondre calmement :

- Euh... c'est pas trop mon truc, t'aurais plutôt dû inviter Angel pour ça, il aurait adoré.

- Tiens, c'est vrai ça. Et puis, de toute façon, c'est pas trop mon truc les jeux vidéo. Moi ce que je préfère c'est ça.

Il va prendre la première cassette vidéo venue dans une pile et l'introduit dans le magnétoscope. Il allume la télé qui fait apparaître un cartoon américain. Immédiatement, il se met à rire aux éclats des pitreries des personnages. Clémence en reste bouche bée.

 Au bout d'une demi-heure, on frappe à la porte de la chambre.

- Entrez.

- Je vous prie de m'excuser de venir vous déranger, dit le majordome en entrant, mais je venais signaler à mademoiselle et monsieur que le dîner était prêt.

- Très bien, nous descendons, Alphonse, dit Aurélien en se levant et en allant éteindre la télévision.

Le majordome fait un signe de tête et repart en fermant la porte.

- Dis, Aurélien, ça ne te dérange pas que quelqu'un te fasse des courbettes comme ça ? demande Clémence en se levant.

- Tu sais, comme je t'ai dit mes parents n'ont jamais été là pour s'occuper de moi. C'est Alphonse qui m'a élevé en fait. Il a toujours été là. En fait, il est au service de mes parents depuis qu'ils ont acheté l'hôtel. Tu sais, je ne suis pas dupe : Alphonse m'a dit que mes parents l'avaient prévenu qu'ils ne pourraient pas rentrer, mais je sais très bien que ce n'est pas vrai. Il ne me dit ça que pour que je garde mon affection pour mes parents... Bon, allez viens, je suis impatient de savoir ce qu'il y a à dîner !

Il rouvre la porte et part à grandes enjambées, suivi de Clémence qui ne sait plus quoi penser. Ils arrivent finalement dans une grande salle à manger où une grande table est dressée avec deux couverts.

- Installez-vous, dit Alphonse.

Aurélien et Clémence s'asseyent.

- Alors ? Qu'est-ce qu'il y a de prévu ? demande Aurélien qui trépigne d'impatience.

- Comme je ne connaissais pas les goûts de mademoiselle, j'ai fait simple : salade en entrée, truite saumonée avec jardinière de légumes et salade de fruits en dessert.

- Ca a l'air appétissant, dit Clémence. Et léger, j'aime ça.

- C'est très léger en effet, acquiesce le majordome. Maintenant si mademoiselle et monsieur veulent bien m'excuser, je vais chercher l'entrée.

- Eh bien ! je pourrais presque m'y habituer à être servie comme ça ! Aurélien, ça va pas ?

- Non, c'est juste que j'aurais préféré un hamburger...

- Quoi ? ! il te fait des plats superbes et toi tu voudrais un vulgaire MacDo ? !

- J'adore les hamburgers ! s'écrie Aurélien avec un grand sourire. C'est mon plat préféré !

- Il est vraiment impossible... se dit Clémence en secouant la tête.

Le majordome apporte deux assiettes contenant une salade composée à l'air appétissant, et après l'avoir remercié, nos deux compères commencent à manger.

 Nous retrouvons le majordome quelques minutes plus tard dans la cuisine, une grande cuisine où il surveille la cuisson des truites et de la jardinière de légumes. Il sort du grand réfrigérateur de style américain (aussi grand qu'un placard quoi) un grand plat contenant une salade de fruits.

- Voilà, se dit-il, comme ça elle ne sera pas trop froide au moment où je la servirai.

Il sort ensuite deux assiettes, arrête le feu et sert la jardinière de légumes dans les assiettes, en y ajoutant une touche de persil. Il retire ensuite les truites du feu et les dispose dans les assiettes. Il regarde l'horloge.

- Parfait. Cela fait un quart d'heure que je les ai servis, ils devraient avoir fini l'entrée. Allons leur apporter le plat principal. Quoi ? !

Un homme est apparu sous l'horloge, à la grande surprise du majordome qui en reste muet. Cet homme vêtu d'un uniforme étrange et aux yeux complètement rouges s'avance vers lui.

- Pff... cela fait cinq minutes que je te regarde. Tu es vraiment idiot de te comporter ainsi. Tu hais tes patrons, tu les trouves égoïstes et égocentriques, au point de négliger leur enfant que tu as dû élever toi-même. Ils ont rendus ta vie misérable, alors pourquoi rester à leur service ?

Alphonse voudrait répondre mais la peur le paralyse.

- Pas la peine d'essayer de me répondre, dit Lotarh, ta haine refoulée est une porte ouverte sur ton esprit. Tu restes pour t'occuper de ce gamin, cet enfant gâté ! Tu as un grand coeur, n'est-ce pas ? Quel sentiment pitoyable ! Cette énergie issue de ton grand coeur, je vais l'utiliser à meilleur escient, tiens !

Il tend son Miroir de l'Ombre qui commence à absorber l'énergie du majordome qui se cabre et perd conscience, tandis qu'un cercle lumineux se forme à ses pieds.

 Dans la salle à manger, Clémence et Aurélien discutent de choses futiles selon Clémence (qui ont pour la plupart ont trait au rôle que joue Aurélien dans la pièce de théâtre montée par son club), quand Aurélien se met à regarder sa montre puis la direction de la cuisine.

- Qu'est-ce qu'il y a ? demande Clémence.

- Ca fait presque dix minutes qu'on a fini l'entrée. Normalement Alphonse aurait déjà dû apporter le plat principal.

- Tu n'es toi-même pas capable d'être à l'heure à un seul rendez-vous, lui reproche-t-elle. Je crois que tu es mal placé pour reprocher quoi que ce soit à ton majordome.

- Mais j'ai faim moi, réplique-t-il sur un ton enfantin.

- Tu exagères ! C'est ton majordome, pas ton esclave !

Aurélien regarde Clémence sans comprendre, puis son visage change d'expression et il dit :

- J'crois qu'tu as raison. J'me comporte comme mes parents avec lui alors que c'est lui qui m'a élevé. Je vais aller le voir. Donne-moi ton assiette, je vais les lui rapporter. Pour les couverts, je vais lui dire que c'est pas la peine d'en changer.

Clémence lui donne son assiette en se demandant s'il a bien compris ce qu'elle voulait lui dire. Aurélien part vers les cuisines en suivant le couloir. Quand il s'approche de la porte d'entrée (laissée entrouverte), il remarque une lueur suspecte, blanchâtre qui vient de la cuisine. Intrigué, il s'approche prudemment et regarde ce qui se passe à l'intérieur. Soudain il voit Lotarh voler l'énergie d'Alphonse. La surprise manque de lui faire faire tomber les assiettes. Mais il se reprend et court vers la salle. Il arrive en larmes devant Clémence, ses assiettes toujours à la main.

- Clémence ! ... Alphonse ! ... Lotarh ! !

Malgré ses sanglots, Clémence comprend tout de suite ce qui se passe (NdlA : c'est pas une surdouée pour rien !). Elle ouvre son communicateur :

- Niko ! avertis les autres : Lotarh est ici ! Il s'attaque au majordome d'Aurélien !

- D'accord ! je vais au Q.G., je préviens les autres et je les transpose vers vous le plus vite possible. Allez-y !

- Ca va aller ? demande Clémence à Aurélien qui a posé ses assiettes et se mouche.

- Oui ! Il n'aurait pas dû s'attaquer à Alphonse, dit-il en décrochant son amulette. Amulette Jaune, métamorphose !

- Amulette Bleue, métamorphose !

Les deux Combattants arrivent bientôt dans la cuisine. Lotarh a fini de voler l'énergie du majordome et se tourne vers eux au moment de leur arrivée.

- Déjà ? ! s'interroge-t-il, surpris.

- Oui, déjà ! quand il s'agit de faire régner la justice, rien ne peut nous arrêter ! Je suis Blue Bow, l'arbitre de l'espoir, alors prépare-toi à subir ton châtiment !

- Quant à moi je suis Yellow Bow, la lumière de l'espoir, et je ne peux supporter que tu apportes ici tes effroyables ténèbres. Alors va-t-en, ou prépare-toi à affronter mon courroux !

- Quel bla bla ! mais quel bla bla ! ! ! Vous êtes énervant à la fin ! Puisque c'est ainsi, vous allez devoir goûter à mon nouveau Soldat de la Haine !

Le cercle de lumière se transforme en colonne de lumière où le majordome disparaît, une ombre maléfique y apparaît comme d'habitude, et finalement la colonne disparaît, laissant voir le monstre qui a remplacé Alphonse. Ce monstre est habillé d'un costume queue-de-pie orné d'épines aux coudes et aux genoux. Ses gants sont noirs au lieu d'être blanc et il a le petit doigt levé. Sa tête est celle d'une homme chauve et âgé, avec une expression de distinction sévère, mais une peau bleu métallique.

- Allez Majordomak ! montre-leur les bonnes manières ! ordonne Lotarh.

- Bien maître, dit Majordomak d'une voix distinguée.

Il met sa main en l'air à plat, et un plateau comportant deux verres et une bouteille de champagne apparaît sur sa main, ainsi qu'une serviette blanche sur son bras. Il prend son élan et jette le plateau qui vole vers les Combattants comme un frisbee. Ces derniers ont le temps de sauter hors de portée du plateau qui se plante dans le mur (les verres et la bouteille sont restés dessus !). D'un geste, Majordomak rappelle le plateau qui revient en volant sur sa main. Il le relance sur Blue qui l'évite, mais le plateau dévie alors sur Yellow Bow qui n'a pas le temps de se mettre à l'abri.

- Non ! ! ! s'écrie-t-il.

- Barrière de Vent !

Le plateau rebondit sur le mur de vent crée par Green Bow et tombe par terre. Cette fois la bouteille tombe et se brise, répandant son liquide sur le sol.

- Ca n'est pas très poli de faire des choses pareilles, dit le monstre, ça va encore être au majordome de tout nettoyer.

- Ca t'apprendra à lancer des objets coupants sur des innocents ! Je suis Red Bow, le guerrier de l'espoir, et mon feu intérieur te le fera payer !

- Et moi je suis Green Bow, le défenseur de l'espoir !

- Et le messager de l'espoir, Rain Bow, à la rescousse !

- Ca va Yellow Bow ? demande Green Bow en aidant Yellow Bow à se relever.

- Ca va, merci, répond ce dernier.

- Dites, vous n'oubliez pas quelqu'un là ? C'est très impoli ! s'écrit Majordomak.

- T'inquiète pas, on t'oublie pas ! Boule de Feu !

Majordomak n'a pas le temps de réagir et est gravement brûlé par le feu de Red Bow.

- Et le coup final ! Toile Arc-en-Ciel, action !

- Je suis liiiiiiiiiibre ! ! !

Le majordome est libéré et tombe à terre, inconscient.

- Et voilà le travail ! s'écrie Rain Bow en levant le pouce.

- Oh non ! ce n'est pas fini ! crie Lotarh tandis que ses yeux s'illuminent.

Il fait un geste ample du bras et une vague d'énergie noire se rue sur les Combattants. Seul Yellow Bow, repoussé par Green Bow, et Blue Bow qui n'était pas sur la trajectoire de la vague en réchappent, et Red Bow, green Bow et Rain Bow se retrouvent contre le mur, un peu sonnés et ligotés par des sortes de cordes noires. Blue Bow voit ses amis ligotés, Yellow Bow qui essaie de se relever, et décide de ne pas laisser faire ça. Elle s'avance délibérément devant Lotarh.

- Alors, jeune fille, on veut se mesurer à moi ? ricane-t-il.

- Arrête de ricaner ! Viens te battre plutôt ! Ruisseau... ah !

Blue Bow a été arrêtée au beau milieu de son geste par Lotarh qui a tendu son bras avec le Miroir de l'Ombre vers elle. Elle se cabre et hurle tandis que son énergie est absorbée par le miroir sous la forme d'une fumée bleue.

- Hein ? noooooon ! ! ! s'écrie Rain Bow, bloqué par ses liens.

- Tiens, il ne se forme pas de cercle autour d'elle, remarque Lotarh. Tant pis, je ne pourrai pas en faire un monstre. C'est dommage.

Le flux d'énergie s'arrête et Blue Bow tombe à terre. Elle bouge encore un peu.

- Elle n'a même pas perdu connaissance... Tant pis pour elle, elle souffrira plus quand je lui trancherai la tête.

Ses yeux s'illuminent et une épée de cristal noir apparaît dans sa main. Il s'approche de Blue Bow quand il sent quelqu'un toucher son épaule.

- Hein ? dit-il en se tournant.

C'est Yellow Bow, qui semble très en colère.

- Tu vas payer pour ce que tu as fait ! hurle ce dernier.

Malgré sa petite taille, il parvient à lui décocher un direct dans la machoire.

- Tu as osé me toucher ! crie Lotarh en portant sa main à sa bouche, un léger filet de sang vert en sort. Tu vas mourir toi aussi !

Il s'apprête à frapper Yellow Bow de son épée quand soudain :

- Ruisseau Scintillant !

Un jet d'eau frappe Lotarh et le repousse dans le fond de la cuisine en lui faisant lacher l'épée.

Yellow Bow se retourne et voit Blue Bow qui se relève difficilement avec ses mains. Il court vers elle et s'agenouille en la prenant dans ses bras.

- Pourquoi ? pourquoi t'as fait ça ? ! lui demande-t-il en pleurant. Il t'avait volé presque toute ton énergie et tu as utilisé le reste pour me sauver.

- C'est... normal, dit difficilement Blue Bow, tu es... quand même... mon meilleur... ami...

Elle ferme les yeux et son corps se détend. Yellow Bow se met à pleurer de plus belle en la serrant dans ses bras.

- Non ! Noooon ! ! !

Ses cheveux se mettent à briller d'une lumière jaune quasiment insoutenable, la même couleur que son aura qui apparaît à ce moment. Il se relève et se tourne vers Lotarh qui vient de se remettre debout.

- Toi... tu vas payer pour ce que tu as fait... à ma meilleure amie... Action Lumineuse !

- Protégez-vous ! crie Red Bow.

- Ton pouvoir ne peut rien contre moi ! dit Lotarh tandis que ses yeux s'illuminent et qu'un masque de cristal noir apparaît et cache son visage.

La boule d'énergie se dirige vers Lotarh quand soudain elle enfante une dizaine d'autres boules d'énergie reliées à elle par une sorte de cordon lumineux, sous le regard ébahi de Rain Bow et Green Bow qui comprennent soudain la raison de l'avertissement de Red Bow et ferment les yeux et se détournent comme ils peuvent. Quand les boules arrivent devant Lotarh, elles éclatent toutes en même temps, en un flash d'énergie si puissant qu'il en brise son masque protecteur. Lotarh met ses mains au visage en hurlant comme un damné. Bien qu'ayant fermé les yeux et s'étant détournés, quand les autres Combattants rouvrent les yeux, ils commencent par ne quasiment rien voir. Seul Yellow Bow est resté debout, les yeux ouverts et une expression de colère sur le visage. Lotarh est tombé à genoux et il tient ses mains devant ses yeux.

- Aveugle ! tu m'as rendu aveugle ! Je reviendrai, Yellow Bow, et tu me paieras cet affront !

Ses yeux s'illuminent derrière ses mains, et il disparaît rapidement. Avec lui, l'épée de cristal noir et les liens disparaissent. Yellow Bow perd soudain son expression de colère pour prendre celle d'un gamin apeuré et il court vers Blue Bow, s'agenouille et se met à la secouer.

- Ca y est Blue Bow ! Je l'ai fait partir ! Allez, réveille-toi Clémence ! Réveille-toi !

Red Bow est arrivé près de lui et l'arrête. on voit alors la poitrine de Clémence se lever et se baisser doucement.

- Elle est vivante, dit Red Bow. Elle est juste épuisée. Elle a utilisé ses dernières ressources pour te sauver.

- Alors il faut lui donner de l'énergie ! réplique Yellow Bow. Angel ! donne-lui de l'énergie ! Toi seul en est capable ici !

- Mais... elle n'est pas transformée en monstre, je risque de la tuer !

- Avec tes mains, comme t'as fait une fois ! Vite, avant qu'elle ne s'épuise complètement !

- Bon, je vais essayer, dit Rain Bow, pas très sûr de lui.

Il s'agenouille et prend les mains de Blue Bow. Il se concentre, mais rien ne se passe. Il tente de faire tout ce qu'il peut, mais le seul résultat c'est la sueur qui perle de son front.

- Je... j'y arrive pas, soupire-t-il. Ca bloque, je sais pas pourquoi. Clémence, accepte cette énergie, il faut que je te sauve ! Tu dois pas nous laisser tomber !

Rain Bow se met à pleurer, tout comme Yellow Bow. Red Bow veut les réconforter en leur mettant à chacun une main sur l'épaule, quand soudain il voit une lumière rouge apparaître à l'endroit où il touche Rain Bow. De même, une légère lumière blanche commence à émaner des mains de Rain Bow.

- Regardez ! s'exclame-t-il. Venez m'aider, touchez Angel !

Green Bow et Yellow Bow s'exécutent immédiatement. Leur contact avec Rain Bow crée pour chacun une lumière de sa couleur sacrée et la lumière blanche issue des mains de Rain Bow s'intensifie puis devient bleue. L'amulette de Blue Bow se met à briller pendant quelques instants, puis toutes les lumières disparaissent et les yeux de Blue Bow commencent à bouger. C'est un soupir de soulagement général quand elle ouvre les yeux.

- Que... vous allez bien ? demande-t-elle péniblement.

Yellow Bow ne peut se retenir et la prend dans ses bras en pleurant.

- Tu vas bien ! sanglote-t-il. J'avais tellement peur que tu ne te réveilles pas ! C'est de ma faute ! Tu as voulu me protéger parce que je ne suis qu'un gamin irresponsable !

- Arrête de dire ça, dit Blue Bow, calmement. Ce n'est pas vrai. Quelle que soit la façon dont je te traite, en fait tu es mon meilleur ami. On est pareil : mes parents non plus ne s'occupent pas vraiment de moi, ils ne sont même pas en France. Même s'ils le regrettent, ils ne s'occupent pas de moi finalement. C'est pour ça que je te comprends et que nous sommes amis. Et même si parfois tu es insupportable, en fait tu es comme le petit frère que je n'ai jamais eu.

Ils s'étreignent fortement.

- Bon, c'est pas tout ça, mais nous il faut qu'on s'en aille, avant que le vieux bonhomme se réveille, non ? dit Green Bow.

- Heu... oui, dit Red Bow. Tu viens Angel. Angel ?

- Hein ? oui, j'arrive.

Yellow Bow aide Blue Bow à se lever, puis ils se concentrent et redeviennent Aurélien et Clémence.

- On s'occupe d'Alphonse, dit Aurélien. Il faut qu'il se réveille, j'ai faim.

- Non mais ! tu ne penses qu'à ton ventre ma parole ? ! explose Clémence.

Les autres Combattants lèvent les yeux au ciel en voyant ce spectacle quand Niko les transpose.

 

 Quelques heures plus tard, nous retrouvons Angel dans son lit. Il n'arrive pas à dormir et repense au moment où il a failli ne pas pouvoir sauver Clémence. Si Martin n'avait pas fait ce geste par hasard, ils l'auraient certainement perdue...

 Dans son antre de pierre, Lotarh rumine sa défaite.

- Petit connard ! j'ai failli perdre la vue à cause de lui !

Mais il se calme soudain.

- J'ai quand même récupéré l'énergie de vie d'une Combattante de l'Arc-en-Ciel, dit-il en sortant son Miroir de l'Ombre qui luit d'une lueur bleue. A défaut de sa tête, cela devrait tout de même convenir au maître.


Episode 20 : Un combat de titans s'annonce

 

 - Où suis-je ? se demande Angel. Qu'est-ce que j'fais là ?

Angel se trouve dans un endroit qu'il ne connaît pas. Il fait sombre autour de lui. Les murs sont en béton sale, et craquelés de partout. Des blocs de béton jonchent le sol, comme si ce bâtiment venait de subir un tremblement de terre ou quelque chose comme ça. Angel se fraie un chemin parmi les débris, essayant de voir quelque chose, mais il fait trop sombre, et il n'y a pas de fenêtres.

- Y'a quelqu'un ? ! !

Seul l'écho lui répond. Angel sent soudain une sorte d'angoisse l'envahir. Il commence à marcher un peu plus vite. Il ne sait pas où il va, mais il sent qu'il y a quelque chose là-bas. Il sent aussi qu'il ne devrait pas y aller, son angoisse ne fait qu'augmenter, mais il ne peut s'empêcher d'avancer. Soudain, il sent son pied toucher quelque chose de liquide. Il marche dans une flaque d'eau. D'eau ? le liquide paraît bien sombre. Angel se baisse et touche la flaque du bout des doigts et les rapproche de son visage. La couleur, l'odeur... c'est du sang ! Angel se met à courir dans cette mare, cette mare de sang qui s'étend dans tout le bâtiment, jusqu'à ce qu'un spectacle dévoilé par les ténèbres ne le glace d'horreur.

- Non... non... c'est pas possible... peine à articuler Angel.

Devant lui sont étendus les corps sans vie des Combattants de l'Arc-en-Ciel, baignant dans cette mare de sang, cette mare dont ils sont l'origine ! Etendus sur le dos, chacun à un gros trou dans le ventre, et ils ont tous les yeux ouverts mais vitreux, et le visage immobile sur une expression de frayeur.

- Ma... Martin ! s'écrie Angel en s'élançant vers ses amis. Alex ! Clémence ! Aurélien ! c'est pas possible ? ! ! C'est pas vrai ? ! ! Aaaaaaaaaah ! ! !

Angel se redresse soudain dans son lit, complètement en sueur et essouflé. Il met quelques secondes à réaliser où il est. Son lit, sa chambre ? un cauchemar !

- Ouf... soupire-t-il en se passant la main dans les cheveux.

- Ca va Angel ? demande Niko qui vient de se réveiller. Tu as crié dans ton sommeil.

- Ca va Niko, c'était qu'un cauchemar, rien de grave.

- C'est sûr ? demande l'oiseau, vaguement inquiet.

- Oui, dit Angel en souriant, c'est sûr... 6H00, ajoute-t-il en regardant son réveil matin. Oh non, il est trop tard pour me rendormir, surtout que je vais être obligé de prendre une douche et de changer les draps, ils sont trempés de sueur. Bon, bah tant pis, debout !

Il se lève, passe d'abord aux toilettes puis se rend vers la salle de bains. Au moment où il veut y entrer, sa tante en sort, habillée en robe de chambre, et manque de tomber à la renverse en le voyant.

- Angel ? ! qu'est-ce que tu fais debout à cette heure ? Tu es tombé du lit ?

- Euh... c'est à peu près ça tata, j'ai eu un cauchemar et ça m'a réveillé.

- Ah, et ça va ?

- Oui tata, t'inquiète pas, dit Angel en souriant. Je vais juste prendre une douche et me préparer.

- Dans ce cas, je te fais ton petit-déjeuner en avance.

- Merci tata.

Il rentre dans la salle de bains, et aussitôt son sourire tombe. Il repense à ce cauchemar horrible, et il sent une angoisse diffuse l'envahir.

 

 Dans ce lieu sombre peuplé d'ombres de plus en plus présentes, les douze Sages Noirs sont les seules sources de lumière, mais d'une lumière froide et angoissante, qui glace le coeur plutôt que le réchauffer. Au milieu de ce cercle de lumière, deux petits yeux rouges se mettent à briller, puis un corps apparaît autour. Lotarh salue les Sages Noirs.

- Alors, qu'as-tu à apporter ? demande un Sage Noir à sa gauche.

Lotarh se tourne vers lui (NdlA : vous connaissez le manège, non ?) et répond :

- J'ai été repoussé par les Combattants, mais j'ai réussi à prendre l'énergie de Blue Blow, ainsi qu'une énergie humaine.

- Donne-les au maître alors ! s'exclame un autre Sage Noir.

- J'entends et j'obéis, dit Lotarh après s'être retourné vers ce dernier.

Il sort son Miroir de l'Ombre et le met à l'horizontale. Une étoile filante d'énergie blanche part et se perd dans les ténèbres. Puis du miroir sort une boule d'énergie d'une force incomparable, une boule d'une lumière bleue éclatante, qui lévite de plus en plus haut, très lentement, puis qui devient une étoile filante bleue qui fonce dans les ténèbres. Une fois l'énergie absorbée, les ténèbres se modifient comme elles ne l'avaient jamais fait ! Elles prennent une consistance presque solide, faisant un bruit à faire dresser les cheveux sur la tête d'un chauve (et croyez-moi qu'il faut vraiment le faire !), tandis que la forme humanoïde se précise. Mais cette forme paraît étrange, presque distordue, d'une façon que Lotarh n'arrive pas à comprendre. Finalement, à l'endroit qui ressemble à une tête, loin au-dessus du cercle des Sages Noirs, deux gigantesques yeux rouges apparaissent, flamboyants de haine. Puis la voix tonne, comme un millier d'orages frappant au même instant, cette voix si fortement chargée de haine qu'elle inspire la terreur immédiate. Même Lotarh, spécialiste de la Haine, est désemparé face à cette puissance.

- Quelle puissance ! quelle énergie ! ! ! est-ce donc là la puissance des Combattants de l'Arc-en-Ciel ? Les énergies humaines sont ridicules en contrepartie. Lotarh ! je veux plus de puissance, il me faut les énergies des autres Combattants ! Non ! je veux la puissance du plus fort d'entre eux, je veux le pouvoir de l'Arc-en-Ciel ! Apporte-moi la puissance de Rain Bow lui-même ! C'est un ordre !

- Bien... maître, balbutie Lotarh en essayant de ne pas trop claquer des dents.

Il s'incline, en proie à une terreur sans nom, puis disparaît rapidement. Il réapparaît en sueur, dans son antre de pierre, et s'assied rapidement sur son trône, comme s'il n'arrivait plus à se soutenir. Il se prend la tête entre les mains et souffle bruyamment.

- Le processus est lancé, rien ne peut plus l'arrêter. Maître Esmeros va revenir, quoi qu'il arrive. Je ne sais pas vraiment si c'est bien pour moi, mais je n'ai pas le choix. S'opposer à lui, c'est signer son arrêt de mort. Même les Combattants de l'Arc-en-Ciel ne pourront rien contre lui quand il reviendra pour de bon à la vie.

Il s'assied de nouveau normalement et réfléchit à voix haute :

- Est-ce bien mon destin de réveiller une telle puissance ?

Il se met à rire.

- Quel idiot je suis ! Depuis mon retour à la vie, mon destin était tracé. La Confrérie de l'Arc-en-Ciel Noir n'est qu'une bande de pantins manipulés par cette entité, moi y compris. Et je n'ai aucun choix possible, je me dois d'obéir.

Il se relève, et se dirige vers le Miroir de la Haine.

- Obéir, d'accord. Mais comment je vais bien pouvoir attirer les Combattants de l'Arc-en-Ciel dans un piège ? J'en ai assez de ce train-train. Je voudrais trouver quelque chose de plus original.

Le miroir s'embrume, mais l'angle de vue change pour montrer seulement la réaction de Lotarh.

- Mais oui, fait celui-ci avec un sourire. Excellente idée...

 

 - Aaaaaaaaaaah ! ! !

Patricia entre en vitesse dans la chambre d'Angel.

- Angel ! qu'est-ce qu'il y a ? ! !

Angel est assis sur son lit, en sueur et essouflé. Niko s'est réveillé aussi et s'est redressé sur son perchoir.

- Angel ! ça va ? demande sa tante.

- Oui tata, ça va aller. C'est rien, répond Angel avec un sourire.

- Je t'ai entendu crier, qu'est-ce que c'était ?

- ... Je sais pas trop, un cauchemar je crois, je me souviens plus très bien... Il est quelle heure ?

- L'heure de te lever pour aller à l'école, réplique-t-elle. J'allais justement pour te réveiller quand je t'ai entendu hurler. Tu es sûr que ça va ?

- Sûr tata ! dit-il en se levant. Je vais prendre une douche !

Il sort de sa chambre pour se rendre dans la salle de bains, laissant sa tante dans la chambre, avec ses doutes et ses inquiétudes.

- Angel, qu'est-ce qui se passe ? dit-elle toute seule. Tu as changé, et je ne sais pas comment ni pourquoi... J'espère que tu ne risques rien.

Niko qui a tout entendu se pose les mêmes questions.

 Angel arrive devant la porte de l'école. Il pensait y retrouver Lydia, mais il ne la voit pas. Par contre, il croise Martin sur le chemin.

- Tiens, salut Martin, dit-il en souriant. Ca va ?

- Ca pourrait aller mieux, répond ce dernier en grognant. J'ai trois heures de maths ce matin. Y'a rien de pire pour gâcher une journée. Enfin... et toi ça va ?

- Très bien, réplique Angel qui essaie de sourire le plus naturellement possible, malgré les images de son cauchemar qui lui reviennent à l'esprit. Tu as vu Lydia ?

- Non, pourquoi ?

- Pour rien. Elle devrait pas tarder à arriver. On mange ensemble ce midi ?

- Non, je dois partir tôt pour mon entraînement, je mangerai là-bas. Tu mangeras avec Clémence et Lydia.

- OK. Bon, il est l'heure, je vais en classe. Salut !

- Salut Angel, dit Martin.

Ils partent chacun de leur côté dans le lycée. Angel arrive enfin dans la salle de classe et s'installe, attendant Lydia. Cependant, quand le prof arrive, Lydia n'est toujours pas arrivé, et une fois l'appel effectué, elle est notée absente. Angel s'interroge. Ca ne lui ressemble pas, elle n'a quasiment jamais raté un cours depuis qu'il la connaît. Et la veille elle paraissait en pleine forme. Angel ne comprend pas pourquoi mais une sorte d'angoisse sourde l'envahit. Non, il doit s'agir simplement du cauchemar qui lui fait ça. Ca fait déjà deux fois qu'il fait le même cauchemar, et ça le travaille un peu. Il n'y a rien. Il l'appellera ce soir et elle lui confirmera qu'elle a juste attrapé un mauvais microbe. Il décide de ne plus y penser et se concentre sur le cours de français.

 

 Le soir venu, Angel est rentré chez lui. Avant de passer à dîner, il décide d'appeler chez les parents de Lydia pour prendre de ses nouvelles.

- Allo ? dit une voix de femme, celle de la mère de Lydia.

- Allo madame ? c'est Angel à l'appareil. Je voulais des nouvelles de Lydia. Elle va bien ? Elle n'est pas venu à l'école aujourd'hui.

- Quoi ? ! elle... elle n'est pas ici ! Elle est partie au lycée ce matin comme tous les jours, mais elle n'est pas revenue ! On pensait qu'elle était chez toi !

Angel sent une boule d'angoisse dans la gorge.

- Non, je ne l'ai pas vue de la journée, dit-il.

- Mon dieu ! il est arrivé quelque chose ! s'exclame la mère qui semble paniquer.

On entend quelques bruits au bout du fil et après quelques secondes c'est le père de Lydia qui parle à Angel.

- Angel, tu es sûr de ce que tu dis ? Elle n'est pas venue à l'école ?

- Non... répond ce dernier difficilement. Je pensais qu'elle était malade et qu'elle était restée à la maison.

- ma petite fille ! ! ! entend-on au loin par le téléphone.

- Calme-toi ! s'écrie le père. Bon, Angel, reste calme, je vais raccrocher, il faut appeler la police. Au revoir.

Et il raccroche avant qu'Angel ait pu répondre.

- Qu'est-ce qui se passe ? demande Patricia en voyant le visage décomposé d'Angel.

- Ly... Lydia a disparu, répond-il difficilement. Elle n'est pas chez elle non plus.

- Oh mon Dieu ! fait sa tante. Ses parents ont appelé la police au moins ?

- Ils sont en train de le faire.

- Oh mon Dieu, répète Patricia. J'espère que ce n'est rien de grave.

- Moi aussi, dit doucement Angel en sentant son angoisse revenir au galop.

 

 - Nooooooooon ! Aaaaaaaaaaah !

- Angel ! s'exclame Niko.

Angel est assis sur son lit, en nage une fois de plus. Le même cauchemar, trois fois de suite. "Qu'est-ce que ça peut bien vouloir dire ?" se demande Angel. "Non, pas ça, je ne peux pas le croire..."

- Angel, tu as encore fait un cauchemar ? demande Niko.

- Je crois que oui, finit-il par répondre, en essayant de sourire. Ca doit être la disparition de Lydia qui me tracasse. J'espère qu'elle va bien.

- Angel, on va aller au Q.G. cet après-midi, OK ?

- Pourquoi ? tu crois que ça aurait un rapport avec la Confrérie de l'Arc-en-Ciel Noir ?

- Je ne sais pas, peut-être, peut-être pas. En tout cas, je vais appeler les autres Combattants. Et toi, rendors-toi, il n'est qu'une heure du matin.

- Une heure ? OK, j'vais essayer, mais d'abord, une bonne douche !

Il saute de son lit, laissant Niko qui secoue la tête de dépit. Après une bonne douche, et après avoir changé (encore !) les draps, Angel se recouche, pensant qu'il est trop réveillé pour pouvoir dormir de nouveau, mais il se rendort presque immédiatement, d'un sommeil cette fois heureusement sans rêve.

 

 Angel arrive au lycée. Il trouve à l'entrée Martin et Clémence et grande conversation. Leur visage inquiet le surprend.

- Salut ! dit-il en souriant. Qu'est-ce qui se passe ?

- On a un gros problème, dit Clémence. Mes collègues du tribunal ont disparu.

- Et Mlle Galian aussi, son collègue est venu me voir pour me demander si je n'avais pas des nouvelles d'elle, continue Martin.

- Quoi ? ! Lydia a aussi disparu !

Les visages de Martin et Clémence s'assombrissent encore.

- Ca se confirme, dit la jeune fille.

- Quoi ? à quoi vous pensez ? demande Angel qui ne comprend pas bien.

- Voyons Angel, fais le rapprochement ! reproche Martin. Ils ont tous été victimes du Miroir de l'Ombre.

- Vous croyez que... c'est Lotarh qui a fait le coup ? C'est donc ça que Niko soupçonnait...

- Comment ça ? demande Clémence.

- Niko veut qu'on fasse une réunion cet après-midi, après les cours. Il semblait vraiment inquiet quand je lui ai dit que Lydia avait disparu. Il va appeler Alex et Aurélien aujourd'hui... J'ai peur.

- T'inquiète pas, dit Martin, si Lotarh leur voulait vraiment du mal, il ne se serait pas donné la peine de les enlever.

- Tu es sûr ? demande Angel d'une voix d'enfant apeuré.

- Certain. Il doit avoir quelque chose d'autre en tête.

- Oui, je pense à un appât, ou une rançon, dit Clémence.

Les Combattants restent silencieux un instant, mais leurs visages en disent long sur leurs sombres pensées.

- Allez, haut les coeurs, dit Martin en essayant de sourire, on va les retrouver, j'en suis sûr. En attendant, il faut aller en classe et essayer de ne rien laisser paraître.

- Bien, dit Clémence qui retrouve un visage impénétrable.

- Si vous croyez que c'est facile, soupire Angel.

Ils se séparent, tandis qu'Angel se dit que ça va être une dure journée aujourd'hui.

 Après quelques heures qui lui ont semblé des jours, Angel arrive enfin dans le Q.G. en compagnie de Clémence. Là, Martin et Niko sont déjà en train de discuter.

- Comment ça va ? demande Angel.

- Mal, dit Niko. En prévenant Alexandra, j'ai appris que la petite amie de son père avait aussi disparu.

- Oh non ! s'écrie Clémence.

Aurélien arrive soudain, essouflé.

- Vous êtes... déjà là... fait-il entre deux respirations bruyantes.

- Calme-toi et dis-nous ce qui se passe, lui dit Clémence.

- Clémence, les amis... c'est horrible, Alphonse a disparu !

- Plus de doutes possibles, dit Niko, c'est bien Lotarh qui est responsable de ces disparitions.

- Mais comment ? et pourquoi ? ! s'exclame Angel au bord des larmes.

Alexandra arrive à ce moment-là. Son visage inquiet contraste avec son humeur habituelle. Elle a même les larmes aux yeux.

- Qu'est-ce qui se passe ? demande Martin.

- ... Grand-père... il a disparu aussi ! répond-elle en fondant en larmes dans les bras de Martin qui devient rouge comme une pivoine.

Angel tombe sur une chaise, atterré. Pourquoi faire ça ? Quel est l'intérêt ?

- Combattants ! reprenez-vous ! crie soudain la voix d'Aniva, dont l'image apparaît au-dessus de la table centrale.

Tous les Combattants se relèvent et la regardent.

- Il est évident que Lotarh utilise ses armes habituelles : la haine et le chantage. Il va utiliser ces personnes comme appâts. Il doit se douter que ces personnes-là sont particulièrement importantes pour vous. S'il avait su votre identité, il se serait certainement attaqué à vos familles. Ne tombez pas dans son piège et gardez votre sang-froid. C'est ainsi que vous vaincrez ses manoeuvres.

Soudain l'image d'Aniva se distort, comme si des parasites l'envahissait. Niko saute sur une console près de lui et tente d'améliorer l'image.

- Je perds le contact, dit-il en s'affairant sur le clavier. Qu'est-ce qui se passe ?

L'image d'Aniva disparaît complètement, et à la place apparaît l'image d'un visage que les Combattants ne connaissent que trop bien.

- Lotarh ! s'écrie Martin.

- Combattants de l'Arc-en-Ciel. Je sais que ce message vous atteindra d'une manière ou d'une autre. L'internet peut faire des choses que ces misérables humains ne soupçonnent même pas ! Vous devez certainement déjà le savoir, mais si ce n'est pas le cas, sachez que j'ai enlevé toutes les victimes de Nitarh et de moi-même. Ne vous inquiétez pas, mon but n'est pas de les tuer pour l'instant, et le Miroir de l'Ombre n'agit qu'une fois sur une personne. Mais si elles sont pour l'instant en bonne santé, ça risque de ne pas durer ! Je vous attend ici avant 20H00 ce soir où ils disparaîtront tous, et pour toujours cette fois.

- Monstre ! s'écrie Alex tandis que l'image disparaît et que celle d'Aniva revient.

- J'ai les coordonnées du lieu où il se trouve, dit Niko en regardant l'écran devant son clavier.

- Il faut y aller ! s'exclame Angel. Il n'y a pas de temps à perdre !

- Attends Angel ! C'est sûrement un piège !

- Je le sais bien, réplique-t-il les larmes aux yeux en tombant de nouveau sur sa chaise, mais qu'est-ce que tu veux qu'on fasse d'autre ?

- Pour une fois je suis d'accord avec Angel, dit Martin. On n'a pas le choix.

- Allez-y, concède la prêtresse Aniva. Mais faites attention à vous. Restez groupés.

- Alors on y va ! dit Angel en se relevant. D'accord ?

- Tous acquiescent. Ils lèvent ensemble leurs amulettes et crient :

- Amulette Rouge...

- Amulette Verte...

- Amulette Bleue...

- Amulette Jaune...

- Amulette Arc-en-Ciel...

- ... métamorphose !

Ils se transforment, et une fois dans leurs costumes de Combattants de l'Arc-en-Ciel, Niko leur dit :

- Vous êtes prêts ? Alors je vous transpose.

Il appuie sur une touche et ils disparaissent dans une bulle de lumière.

- Bonne chance, leur dit Aniva.

- Oh non !

- Qu'est-ce qui se passe Niko ?

- Quelque chose a pris le contrôle du faisceau pendant leur transposition, ils vont réapparaître séparés les uns des autres !


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