Episodes 6 à 10

 Ca y est ! Après avoir bataillé ferme avec mon cerveau pour avoir l'inspiration adéquate, j'ai finalement réussi à écrire cinq épisodes, et j'entame maintenant les cinq suivants. Quant à vous, j'espère que ça vous plaît. N'hésitez pas à m'écrire pour me dire ce que vous en pensez ! Toutes les propositions sont bonnes à recevoir ! Allez, je vous laisse avec les Combattants de l'Arc-en-Ciel !


Episode 6 : La fin d'Atarh

 

 Nous retrouvons comme d'habitude les méchants d'abord, dans la personne d'Atarh, qui n'est ni chez les Sages Noirs, ni dans son antre sombre. Non, nous retrouvons Atarh dans une ruelle vide de Paris. Il est appuyé sur un mur et a déchiré un bout de son uniforme pour panser sa blessure au bras. Il est à remarquer que son sang est d'un vert sombre. Une fois pansé, il regarde le ciel avec une expression de colère sur le visage.

- Maudits Combattants de l'Arc-en-Ciel ! s'écrie-t-il à l'attention de ce ciel bleu. A cause de vous, je suis banni de la Confrérie de l'Arc-en-Ciel Noir. Vous allez me le payer de votre vie ! J'apporterai vos têtes aux Sages Noirs et ils seront obligés de me réintégrer dans leur rangs ! Heureusement que je peux toujours compter sur mes soldats. Créatures du Vide, apparaissez !

Autour d'Atarh, l'air se distord et forme cinq bulles qui implosent en faisant apparaître cinq monstres qui ne sont visibles qu'en silhouettes car cachés dans l'ombre du mur d'un immeuble.

- Aaah ! mes meilleurs soldats, le Quintette du Vide !

- Nous sommes à vos ordres, dit l'un des monstres, de sa voix grinçante.

- Nous devons détruire les responsables de notre disgrâce, dit Atarh, les Combattants de l'Arc-en-Ciel ! Ces gamins nous ont assez ridiculisés ! Puisque la finesse ne fonctionne pas, nous attaquerons en force !

- Bien, maître, dit un autre monstre. Que voulez-vous que nous fassions ?

- Nous allons unir nos pouvoirs et provoquer une catastrophe sur Paris !

Et nous quittons ce lieu au moment où Atarh allait présenter son plan (NdlA : ne vous inquiétez pas, vous allez bientôt savoir de quoi il retourne).

 

 Nous retrouvons Angel et Martin le samedi après-midi, le lendemain de l'attaque au centre Pompidou. Ils se sont retrouvés dans le "jardin secret" d'Angel qui est devenu leur quartier général. Niko est posé sur l'épaule de Martin.

- Ma tante ne se souvient de rien, dit Angel. Elle est redevenue comme avant. Lydia m'a dit que ses parents s'étaient réconciliés

- Mes parents n'ont aucune séquelle, dit Martin. Mais ça me fait froid dans le dos qu'ils soient capables comme ça d'agir sur toute une ville, surtout une ville comme Paris !

- Je suis d'accord avec toi, dit Niko. Ces ennemis ont une puissance phénoménale. Qui sait ce qu'ils peuvent encore mijoter ?

- En tout cas, ils ne sont pas invincibles, dit Angel d'un air satisfait. On a réussi à blesser Atarh.

- L'effet de surprise a beaucoup joué en votre faveur, dit Niko. Atarh ne se doutait pas que vous pouviez unir vos pouvoirs comme vous l'avez fait. Maintenant il sera sur ses gardes.

- Je crois que la prochaine bataille contre lui sera décisive, dit Martin. J'ai hâte d'en finir avec lui !

Soudain on entend un hurlement derrière les buissons, suivi rapidement par beaucoup d'autres. Angel et Martin courent pour sortir de ce coin où l'on ne voit rien à l'extérieur et découvrent les gens qui se promenaient dans le parc en train de s'enfuir tous dans la même direction. Certains regardent derrière eux avec un air horrifié. Martin regarde dans la direction que les gens regardent et est pétrifié par ce qu'il voit !

- An... Angel, regarde !

- Quoi ?... Oh mon dieu !

Une vague, un véritable raz-de-marée s'élève doucement sur toute la longueur de la Seine. L'eau du fleuve semble être devenue folle et forme une vague gigantesque qui recouvre progressivement Paris. Elle finit même par cacher le soleil, et tout le monde se retrouve dans l'ombre, une ombre plus forte que pour un ciel nuageux, mais moins forte que la nuit.

- Qu'est-ce que c'est que ça ?

- Les ennemis ! a compris Niko.

Soudain la vague semble s'immobiliser. Après quelques secondes, les gens s'arrêtent de fuir mais regardent tout de même cette montagne d'eau (qui est plutôt devenue une coupole) avec frayeur. Un visage apparaît alors sur la coupole, un visage familier aux Combattants de l'Arc-en-Ciel qui reconnaissent tout de suite les yeux blancs d'Atarh. La bouche se met à bouger, et la voix d'Atarh se met à résonner dans tout Paris :

- Combattants de l'Arc-en-Ciel ! Je sais que vous devez me voir en ce moment. Je contrôle l'eau de ce fleuve en ce moment, et je n'hésiterai pas à noyer tout Paris si vous n'obéissez pas ! Je veux vous voir au sommet de la tour Montparnasse à 18 heures au plus tard, ou je laisserai tomber cette vague qui détruira Paris sous vos yeux ! Venez sans faute, ou vous serez responsables d'un massacre !

Atarh se met à rire et ce rire a un écho sinistre tandis que son visage disparaît. Les gens s'interrogent et se regardent, essayant de comprendre ce qui leur arrive.

- 6 heures ! ça nous laisse trois heures pour nous préparer, dit Martin.

- Vous allez vous jeter dans la gueule du loup ? ! s'exclame Niko. Vous devez bien vous douter que c'est un piège !

- Evidemment, acquiesce Angel, mais que veux-tu que nous fassions ? C'est toute la population de Paris qu'il faut protéger. On n'a pas le choix.

- Qu'est-ce que tu veux faire Angel ?

- Eh bien, on y va le plus vite possible, et après on verra sur place.

- Ca va pas ! crie Niko. Il faut que nous ayons un plan ! Atarh ne peut certainement pas déplacer cette quantité par son seul pouvoir, il doit certainement utiliser une arme pour cela. Et il doit certainement la garder près de lui pour pouvoir provoquer l'effondrement de toute cette eau le plus vite possible. Il faut parvenir à subtiliser cette arme et inverser le processus.

- Mais comment ? Il a certainement prévu une protection.

- J'ai peut-être une idée, dit alors Martin.

 

 Nous retrouvons Atarh au sommet de la tour Montparnasse (et quand je dis au sommet, c'est vraiment sur le toit !). Il regarde plus bas. La base de la tour est noire de monde. La tour elle-même a été évacuée et un cordon de police empêche quiconque d'y entrer.

- Pauvres imbéciles d'humains ! se dit-il. Ils ne comprennent rien à ce qui leur arrive.

Il se tourne ensuite vers une sorte de piédestal portant une énorme pierre polie, haute comme un homme. Cette pierre semble luire d'une étrange lumière.

- Le pouvoir du vide est fantastique ! En créant un vide au-dessus de ce fleuve, l'eau s'y est engouffrée et y reste ! Mais si j'arrête la machine, plus rien ne retiendra cette quantité d'eau qui déferlera sur la ville !

Un hélicoptère passe non loin d'Atarh. Il fait le tour de la tour Montparnasse puis reste en vol stationnaire.

- Pauvres humains, avec leurs petites inventions minables !

Il fait un geste vers l'hélicoptère et crée le vide autour de ses pales. N'ayant plus aucun pouvoir de sustentation, l'hélicoptère se met à tomber, mais Atarh relâche son emprise et l'hélicoptère vole de nouveau. Sonné, le pilote décide cependant de ne pas rester là et quitte la tour.

- Vous ne m'intéressez pas ! Seuls les Combattants de l'Arc-en-Ciel m'intéressent !

Atarh semble s'impatienter.

- Mais où sont-ils ? ! Il sera 18 heures dans quelques minutes ! Auraient-ils peur de moi ?

- Tu peux toujours rêver !

Atarh se retourne. De l'autre côté de la plate-forme se tiennent Rain Bow et Red Bow qui visiblement ne sont pas contents. Rain Bow commence à parler :

- Quand la pluie du désespoir semble ne jamais devoir cesser, le soleil réapparaît soudain, et avec lui l'arc-en-ciel, dissipateur des ténèbres. Prends garde ! car je suis le messager de l'espoir, Rain Bow !

Red Bow décide de ne pas être en reste :

- S'attaquer à plus faible que soi est une lâcheté que je ne pourrai jamais pardonner. Je suis Red Bow, le guerrier de l'espoir, et mon feu intérieur te le fera payer !

- Pfff... vous savez parler, mais savez-vous faire autre chose ?

- Enlève cette chose ! lui crie Rain Bow. Et d'abord, pourquoi tu nous as fait venir ici ? !

- Je veux un duel à mort ! crie Atarh. Vous m'avez ridiculisé trop longtemps. Maintenant vous devez payer !

- Si tu veux un duel à mort, tu l'auras ! s'écrie alors Red Bow. Mais si tu arrêtes de menacer Paris ! Je te donne ma parole d'honneur que nous ne fuirons pas !

Atarh paraît réfléchir un moment. Puis il s'approche de la machine et pose une main sur l'énorme pierre. Celle-ci se met à briller un peu plus fort, et quelques secondes plus tard, la vague se met à refluer. En une minute, l'eau rejoint le lit de la Seine.

- Tu as raison, Red Bow, dit Atarh. Ces idiots ne me servaient que d'appâts. Il vaut mieux qu'ils restent en vie, leur énergie peut toujours nous servir.

- Maintenant, si tu veux combattre, combattons ! crie Red Bow.

- Vous croyez que je vais m'abaisser à me battre contre vous ? ! Vous rêvez ! Quintette du Vide !

Cinq monstres surgissent de nul part et encerclent les Combattants de l'Arc-en-Ciel. Ils sont plus laids les uns que les autres, tout en muscles, griffes, écailles et cornes.

- Tu avais parlé d'un duel ! s'écrie Rain Bow.

- J'ai changé d'avis, dit simplement Atarh. Tuez-les !

Les monstres s'apprêtent à sauter sur leurs adversaires quand une petite boule de lumière vole rapidement et rejoint les Combattants. Ces derniers se baissent en fermant les yeux et les protégeant de leurs mains et la boule se met à briller excessivement fort, aveuglant les monstres. Cette boule, on le voit quand la lumière redevient normale, c'était tout simplement Niko qui a utilisé le pouvoir sacré de la couleur jaune. Rain Bow et Red Bow se relèvent et voient qu'Atarh a été aveuglé lui aussi.

- Merde ! Qu'avez-vous fait ! hurle-t-il.

- A toi ! dit Red Bow à Rain Bow.

- Okay ! Rubans Arc-en-Ciel !

Les rubans frappent la machine à Vide qui explose.

- Voilà, le danger est écarté.

- Au tour des monstres maintenant. Cinq contre deux ! Tu parles d'un duel ! dit Red Bow d'un air dégoûté. Boule de Feu !

Sa boule de feu part en spirale, et la colère de Red Bow est suffisante pour lui donner l'énergie de les frapper tous les cinq. Ils sont projetés à terre mais seulement légèrement brûlés. Atarh retrouve alors la vue :

- Qu'est-ce que vous avez fait ? Ma machine à Vide ! !

Il se tourne vers les Combattants. Sa colère est telle qu'il en paraît bestial.

- Vous vouliez vous battre contre moi, eh bien vous allez vous battre contre moi ! Quintette du Vide, viens à moi !

Atarh lève les bras et son corps se met à briller, obligeant les Combattants à se protéger les yeux avec les mains. Les cinq monstres sont alors soulevés comme des fétus de paille par un vent venu de nulle part et se collent à la silhouette lumineuse. Encore un flash de lumière et quand Rain Bow et Red Bow regardent de nouveau, à la place d'Atarh, ils voient un monstre faisant au moins 3 mètres de haut. Il ressemble un peu aux monstres du quintette du Vide, mais il est beaucoup plus anthropomorphe. Sa tête ressemble à une version monstrueuse du visage d'Atarh, et quand le monstre se met à parler, malgré sa voix très grave, on reconnaît immédiatement qu'il s'agit bien d'Atarh.

- Le quintette du Vide est formé de mes meilleurs soldats, explique le monstre qu'est devenu Atarh. Ils sont ma garde rapprochée, et si je le désire, ils peuvent fusionner en une carapace qui me protège et augmente mes pouvoirs. Vous allez pouvoir goûter aux nouveaux pouvoirs d'Atarh ! Onde de Choc du Vide, balaie-tout sur ton passage !

Une onde de choc si puissante qu'elle en laboure le sol fait de béton part à la rencontre des Combattants qui, surpris, sont frappés de plein fouet et tombent à terre en criant de douleur.

- Son... son pouvoir est plus rapide, balbutie Rain Bow en serrant les dents de douleur.

- Et plus puissant, ajoute Red Bow qui y a déjà goûté.

- Ha ha ha ! ! ! Ca fait mal hein ? !

Atarh continue à rire.

- Combattants de l'Arc-en-Ciel ! s'écrie Niko qui a pu s'éloigner à temps de l'onde de choc. Relevez-vous ou la prochaine attaque risque de vous tuer. Défendez-vous !

- Mais comment ? ! s'écrie Rain Bow. Il est trop fort !

- Pas si vous unissez vos pouvoirs comme vous l'avez fait hier ! Relevez-vous et concentrez-vous !

- Prends ma main, dit Red Bow qui s'est déjà relevé.

Il aide Rain Bow à se relever, puis, toujours main dans la main, les Combattants ferment les yeux et se concentrent. Atarh remarque ça et sa colère augmente encore :

- Quoi ? ! vous osez m'ignorer ! Onde de Choc du Vide, balaie tout sur ton passage !

Un onde de choc repart à l'attaque. Mais du côté des Combattants, quelque chose se passe. Une aura multicolore est apparue autour de Rain Bow, et une aura rouge autour de Red Bow. L'onde de choc est presque sur eux quand ils rouvrent les yeux et, toujours main dans la main, mettent leur main libre devant eux, comme pour arrêter l'onde.

- Imbéciles ! Rien ne peut arrêter mon attaque, rien ! ... Quoi ? !

Atarh a raison d'être surpris. L'onde de choc s'est séparée en deux en rencontrant les Combattants de l'Arc-en-Ciel et les a laissés indemnes.

- A nous de te montrer de quoi nous sommes capables ! s'écrie Red Bow. Boule de Feu !

Atarh se prépare à se protéger mais la surprise est trop forte. La boule de feu que Red Bow envoie grossit au fur et à mesure qu'elle s'approche d'Atarh et parvient à l'englober complètement malgré ses trois mètres de haut. Sa carapace s'embrase tandis qu'il hurle de douleur.

- A moi de jouer ! dit Rain Bow. Rubans Arc-en-Ciel !

Les rubans partent vers Atarh, mais se multiplient en s'approchant, et Atarh se retrouve transpercé par une vingtaine de Rubans Arc-en-Ciel à de multiples endroits du corps. C'en est trop pour sa carapace qui se brise dans un flash de lumière et part en poussière. Quand la poussière retombe, Atarh a rtrouvé sa forme normale. Il est à genoux, la tête baissée. Son costume est déchiré en de nombreux endroits et il est décoiffé. Il saigne aussi en plusieurs endroits. Soudain, une ombre apparaît sur le sol à quelques mètres de lui, puis se lève et forme une silhouette qui devient Nitarh. Atarh tourne sa tête vers le nouveau venu.

- Tu as échoué, dit Nitarh. Les douze Sages Noirs m'ont chargé d'exécuter la sentence, et je vais l'accomplir avec un plaisir certain ! Ombre Maléfique, engloutis ton créateur !

L'ombre sous Atarh se met à bouger, puis commence à recouvrir Atarh par le bas.

- Noon ! ! hurle-t-il. tu n'as pas le droit ! ! Nooooooooooooooooooon ! ! !

Atarh se débat, mais l'ombre gagne du terrain et son corps semble s'enfoncer dedans. Il s'enfonce dedans comme dans des sables mouvants, et finit par disparaître totalement avec cette ombre. Nitarh se retourne alors vers les Combattants de l'Arc-en-Ciel qui sont restés bouche bée devant ce spectacle.

- Je vous félicite, dit-il, vous êtes parvenu à vaincre l'un des spécialistes, c'est impressionnant. Mais Atarh n'était qu'un faible et un sot ! Vous n'avez gagné qu'une bataille, et désormais la guerre se fera contre moi ! Je suis Nitarh, spécialiste de l'Ombre de la Confrérie de l'Arc-en-Ciel Noir, et je remplacerai désormais cet imbécile. Prenez garde à vos vies, car elles ne pèseront pas lourd dans ma main !

Nitarh redevient une ombre qui disparaît rapidement. Rain Bow et Red Bow se regardent.

- Tu... tu as vu ? demande Rain Bow. Il portait le même uniforme qu'Atarh. Et ces yeux noirs...

- Il l'a tué parce qu'il avait échoué, c'est monstrueux, se dit Red Bow.

Niko redescend et se pose sur l'épaule de Red Bow.

- Niko, tu as entendu comme nous ? demande Rain Bow.

- Oui, dit ce dernier. Ce Nitarh dit faire partie de la Confrérie de l'Arc-en-Ciel Noir. Ca expliquerait ce symbole sur leur uniforme.

- Tu connais cette confrérie ? demande Red Bow.

- Le nom me dit quelque chose, mais je n'arrive pas à me rappeler, comme si une barrière m'empêchait d'atteindre ce souvenir. Il faut que j'en parle à Aniva.

- C'est bizarre, dit Angel, Aniva et toi faites partie de la Confrérie de l'Arc-en-Ciel, non ? Ca n'aurait pas un rapport ?

- Je crois, dit Niko, mais je n'arrive toujours pas à me souvenir. C'est énervant !

- Bon, on s'en va avant que les journalistes et les flics ne rappliquent ? demande Martin qui voit arriver un hélicoptère.

- Il vaut mieux en effet, dit Rain Bow.

 

 Dans ce lieu sombre où se trouvent les douze Sages Noirs, Nitarh réapparaît.

- J'ai accompli ma tâche, dit-il.

- Bien, dit un Sage Noir. Atarh s'est conduit comme un imbécile. Notre action devait rester discrète jusqu'à ce que notre maître ait retrouvé suffisamment de force.

- Nitarh, tu prendras désormais la place d'Atarh et tu t'empareras des énergies humaines pour le compte de notre maître, continue un autre Sage Noir. Sois beaucoup plus discret qu'Atarh cependant. Nous ne devons pas attirer l'attention avant la résurrection totale de notre maître.

- Vous pouvez compter sur moi, dit Nitarh qui disparaît en s'inclinant.

Tandis qu'il disparaît, dans l'ombre qui entoure les Sages Noirs, une entité informe pense pour elle-même :

- Atarh a donc échoué dans sa mission. Ces jeunes garçons m'intriguent. Auraient-ils un rapport avec cette organisation que j'ai détruite il y a si longtemps et qui a tout de même réussi à m'enfermer pendant une éternité ?


Episode 7 : Attaque à l'église

 

 Nous sommes le lundi après-midi après la mort d'Atarh. Les cours ont repris (ce qui ne plaît que moyennement à Angel) mais ce n'est pas ce qui intéresse le plus les lycéens en ce moment. En effet, l'attaque d'Atarh est loin d'être passée inaperçue (NdlA : une vague d'eau douce recouvrant Paris, ça m'aurait étonné aussi !), et le dimanche toutes les radios et chaines de télé ont consacrées leurs programmes d'information là-dessus. Evidemment, ils n'avaient que peu de choses à dire, mais ils n'ont pas hésité à y passer des heures (ils en ont l'habitude malheureusement). La rumeur de l'existence des Combattants de l'Arc-en-Ciel (qui commençait à circuler dans Paris mais qui restait peu étendue) est maintenant reprise par la télévision. Mais comme très peu de gens les ont réellement vus, les sceptiques sont légions. En fait, ce sont surtout des points d'interrogation qui circulent partout, sauf pour certaines personnes comme Lydia qui a déjà aperçu Rain Bow. Cette dernière est d'ailleurs toute excitée alors qu'elle discute de cette affaire avec Angel en sortant des cours, rendant ce dernier très mal à l'aise.

- Tu te rends compte Angel ? Cette vague qui a failli engloutir Paris ! Je suis sûre que les Combattants de l'Arc-en-Ciel sont intervenus ! Après tout, c'est eux que l'image sur la vague a appelés.

- Ca pourrait pas être la police simplement ? demande Angel qui essaie de jouer le rôle du sceptique néanmoins ouvert.

- Ecoute, t'as vu la vague comme moi ! Qu'est-ce qu'aurait pu faire la police contre un être capable de faire ça !

- Mais la tour Montparnasse était gardée à tous les étages. S'ils sont allé au sommet comme il leur a demandé, comment ça se fait que personne ne les ai vus ?

- Ils se sont peut-être rendus invisbles, je sais pas. Ecoute, l'un lance des rayons d'énergie en forme d'arc-en-ciel et l'autre, d'après ce que j'ai compris, contrôle le feu. Avec tous ces pouvoirs, ils doivent bien pouvoir se rendre invisibles ou un truc comme ça.

- Mouais... dit Angel en essayant de paraître peu convaincu et en se rappelant comment il leur avait été difficile de déjouer la sécurité au pied de la tour et comment ils s'étaient épuisés à monter par l'escalier de service.

Angel et Lydia marchaient tout en parlant et sont enfin sortis du lycée.

- Bon, il faut que j'y aille, dit Lydia.

- Tu y vas encore ?

- C'est normal, je suis volontaire aux restos du coeur quand même.

- Mais de là à y aller tous les jours...

- Ils ont besoin de monde et je suis quand même plus disponible que quelqu'un qui travaille. Tu pourrais venir toi aussi.

- Moi ? euh... tu sais, j'ai pas beaucoup de temps en ce moment...

- Je sais, c'est ce que tu me dis depuis presque un mois, dit Lydia avec un léger ton de reproche.

- J'essaierai quand même de venir cette semaine ! affirme soudain Angel pour ne pas avoir à supporter le reproche.

- Vraiment ?

- Je te le jure.

- D'accord. Viens quand tu veux tu seras le bienvenu. On a besoin de bras pour servir tous ces repas.

- C'est quelle église déjà ?

- L'église Sainte-Cécile dans le neuvième. Tu trouveras ?

- T'inquiète pas, j'ai un plan de Paris.

- Okay. J'y vais ! Viens quand tu veux !

Et elle part tandis que Niko vient se poser sur l'épaule d'Angel.

- Tu vas vraiment y aller ? lui demande-t-il.

- J'ai promis, je peux vraiment pas faire autrement, explique Angel. Et puis ça sera sympa ça se trouve.

- Bon, on va au parc ? On a rendez-vous avec Martin je te rappelle.

- J'ai pas oublié, dit Angel. On y va !

Angel se retourne et ne voit pas Lydia s'appuyer sur le mur. "Encore un vertige !" pense-t-elle. "Si ça continue, il va falloir que j'aille voir un médecin."

 Nous retrouvons Martin dans le "jardin secret" d'Angel dans le parc. Il attend impatiemment en tapant du pied. Angel arrive enfin avec Niko sur l'épaule.

- Enfin Angel ! s'écrie-t-il. Tu as 20 minutes de retard !

- Désolé Martin, mais on est passé devant une librairie et Angel n'a pas pu résister à l'envie d'aller voir à l'intérieur, explique Niko avec un ton de reproche envers Angel.

- Eh ! c'est pas un drame ! dit Angel en voyant qu'il est seul contre deux. J'étais jamais passé par là, alors quand j'ai vu la librairie, j'y ai fait un p'tit tour, c'est tout. Et comme y'avait rien d'intéressant, j'suis pas resté longtemps.

- Une demi-heure ! crie Niko. T'appelle ça "pas longtemps" ?

- J'aime pas qu'on me fasse poireauter ! dit Martin. En plus j'ai terminé mon entraînement en retard et j'ai quand même réussi à être à l'heure au rendez-vous !

- Bon... désolé, s'excuse Angel. Je ferai plus gaffe à l'heure la prochaine fois.

- C'est ça, continue Martin, visiblement peu convaincu. Bon, Niko, tu peux nous dire pourquoi tu nous as demandé de venir ?

- Aniva veut vous parler, dit Niko. Je lui ai tout raconté samedi soir après que vous soyez rentrés chez vous.

Niko fait son arc de cercle en laissant une trainée arc-en-ciel, comme d'habitude, et sous l'arche apparaît l'image de la prêtresse Aniva. Elle a l'air particulièrement soucieuse.

- Bonjour mes amis, dit-elle.

- Bonjour Aniva, dit Angel. Il y a quelque chose qui ne va pas ?

- En effet. L'ennemi que vous combattez est certainement bien plus puissant que vous ne le pensez.

- Comment ça ? vous avez trouvé de qui il s'agit ? demande Martin.

- Malheureusement non. Je n'ai rien retrouvé dans mes archives. Le plus étrange est que le nom de la Confrérie de l'Arc-en-Ciel Noir y apparaît bien, mais il n'est associé à aucun fichier, comme si les fichiers avaient été détruits.

- Détruits ? mais par qui ? demande Niko.

- Je n'en sais rien, dit Aniva. Et puis le nom de cette confrérie, et ce symbole d'un arc-en-ciel inversé et noir, c'est trop de coïncidences pour être accidentel. Cette confrérie a un rapport avec la Confrérie de l'Arc-en-Ciel.

- Comment ça ? vous sentez quelque chose ? demande Angel.

- Je ne sais pas comment dire ça... Quand Niko m'a dit le nom de cette confrérie, j'ai été comme clouée sur place par une terreur inouïe, quelque chose que je n'avais jamais ressenti et qui venait du plus profond de moi.

- Vous pensez à un souvenir de votre vie précédente ? avant votre hibernation ?

- C'est possible, Martin. Si seulement je n'avais pas cette amnésie ! On dirait une barrière érigée pour m'empêcher de me souvenir...

- Ca ne va pas Aniva ? ! demande Martin inquiet par la tête que fait la prêtresse.

- Ne t'inquiète pas. Je n'ai pas l'habitude de faiblir quand il faut être fort.

- Prêtresse Aniva, commence Angel, nous devons combattre cette Confrérie de l'Arc-en-Ciel Noir ! Quelle que soit leur puissance, nous ne pouvons pas laisser la Terre entre leurs mains !

Aniva, Niko et Martin regardent Angel, tous étonnés par son assurance.

- Tu as raison, dit Aniva. Mais prenez garde ! Cette terreur qui me vient du fond des âges doit signifier quelque chose ! Soyez prudents et trouvez au plus vite vos compagnons ! Sans eux, vous serez trop faibles !

- Bien Aniva, dit Martin. Nous ferons de notre mieux.

- Une dernière chose, continue-t-elle. Voici un objet qui vous sera très utile.

Elle fait un geste et deux bracelets-montres apparaissent devant elle. Ils flottent jusqu'à Angel et Martin qui les recueillent dans leurs mains. Ces montres sont identiques, sauf que celle d'Angel est multicolore tandis que celle de Martin est rouge.

- Ce sont des montres qui paraissent parfaitement normales et qui donnent même l'heure exacte, dit Aniva. Mais ce sont aussi des transmetteurs qui vous permettront de communiquer l'un avec l'autre où que vous soyez sur cette planète. Vous pourrez aussi communiquer avec Niko par ce biais. Enfin, il est possible avec chaque montre de retrouver la position du possesseur de l'autre montre. J'ai mis plus de temps à les fabriquer que je ne le pensais, mais elles sont maintenant en parfait état de marche et je pourrai en fabriquer d'autres quand vous trouverez vos compagnons.

- Merci Aniva ! dit un Angel enthousiaste qui met immédiatement sa montre au poignet.

- Oui, merci Aniva, dit Martin qui reste beaucoup plus stoïque. Ces transmetteurs nous serons certainement très utiles.

- Mais surtout, je réitère mon conseil : soyez prudent ! Je m'en voudrais énormément qu'il vous arrive malheur.

- On prendra soin de nous, dit Martin.

- Bien, dit Aniva qui esquisse un sourire. Au revoir.

Son image disparaît et l'arc-en-ciel avec. Angel appuie sur un bouton et la montre s'ouvre pour montrer un petit écran.

- Waouh ! c'est génial ce truc !

Martin et Niko lève les yeux au ciel de dépit et soupirent en même temps.

 

 Dans ce lieu indéterminé et sombre, peuplé d'ombres mouvantes, nous voyons le cercle des douze Sages Noirs flotter au milieu de nulle part, seule source lumineuse dans cet océan de néant. Au milieu de ce cercle, une silhouette se forme et sort de l'ombre. C'est Nitarh qui s'incline devant les Sages Noirs (du moins ceux qui sont devant lui). Un des Sages Noirs commence à parler, et Nitarh se tourne vers lui pour l'écouter :

- Nitarh ! le maître est impatient ! Il a faim d'énergies humaines et tu dois le nourrir !

- J'entends et j'obéis, dit Nitarh. J'ai d'ailleurs mis au point une stratégie qui sera bien meilleure que celle de ce ridicule Atarh.

- Quelle est cette stratégie ? demande un autre Sage Noir, obligeant Nitarh à changer de vis-à-vis.

- Atarh a failli faire capoter toute l'opération par son indiscrétion. Ma stratégie vise à réparer cette erreur en misant sur la discrétion. Pour cela, je ne peux m'attaquer à des foules entières comme le faisait Atarh. Je ne peux m'attaquer qu'à des individus isolés.

- Mais comment comptes-tu apporter suffisamment d'énergie au maître dans ce cas ? demande un troisième Sage Noir.

- En étudiant cette race humaine, j'ai découvert des individus singuliers, concentrant en eux beaucoup plus d'énergie que la moyenne. Ils concentrent souvent plus de dix fois l'énergie d'un humain normal.

- Et qui sont ces phénomènes ? demande un quatrième Sage Noir, toujours avec la même voix que les autres.

- Les humains les appellent des gens de bien, ou des personnes dont l'âme est grande. Ce sont des gens qui se consacrent à aider les autres, dont le coeur et l'âme sont purs. Ce sont des gens généreux, et parmi eux les jeunes sont les plus enthousiastes et ceux qui possèdent le plus d'énergie.

- Et comment comptes-tu les détecter ? demande un cinquième... vous m'avez compris ou il faut que j'explique ?

- Grâce à cet objet !

Nitarh tend la main et une ombre se forme sur sa paume. Cette ombre se soulève, prend une forme et une consistance et devient un petit miroir, tenant dans la paume de la main.

- C'est le Miroir de l'Ombre, explique Nitarh. Il permet de détecter les gens de grande énergie, ainsi que de voler leur énergie s'ils se regardent dedans.

- Et qu'as-tu prévu pour le cas où les Combattants de l'Arc-en-Ciel voudraient intervenir ? demande un Sage Noir.

- J'ai aussi prévu cette possibilité. Les gens qui irradient tant de bonté d'âme sont ceux qui ont l'ombre la plus accueillante. J'ensemencerai leur ombre et si ces gamins interviennent, j'utiliserai le monstre qui naîtra, couvé par cette ombre. Il s'occupera des Combattants tandis que je prendrai l'énergie de ma victime.

- As-tu trouvé une victime ?

- En effet, dit Nitarh en se tournant vers le Sage Noir qui a parlé, j'en ai trouvé une. J'ai même déjà ensemencé son ombre. Son âme jeune et pure est gorgée d'énergie. Elle sera parfaite ! Ha ha ha ! ! !

Nitarh met son Miroir de l'Ombre à l'horizontale, face réfléchissante vers le haut, et au-dessus de lui se forme l'image d'une jeune fille souriante, qui distribue des repas à des gens dans le besoin devant une église.

 

 Le lendemain midi, Martin, Angel et Lydia discutent ensemble. Et bien entendu, la discussion tourne autour de l'engagement de Lydia.

- Tu m'impressionnes, dit Martin. Tu fais beaucoup de choses pour les grandes causes.

- T'en fais même trop ! dit Angel. Les Restos du Coeur, j'sais pas combien d'autres associations... Et en plus tu fais le ménage chez toi tous les jours pour que tes parents aient moins de travail quand ils rentrent chez eux ! Tu vas t'épuiser à travailler comme ça. J'ai bien vu ce matin que t'étais pas dans ton assiette.

- C'est vrai que je suis un peu fatiguée, admet-elle, mais c'est juste dû au temps qu'il fait. Avec ce ciel gris, je suis jamais en forme.

- Non, je t'ai bien vue, tu as failli t'endormir deux fois ce matin. Tu dors pas assez ou quoi ?

- Merci de t'occuper de ta santé Angel, mais ça va merci, dit Lydia d'un ton sec.

Elle se lève et laisse les deux garçons seuls.

- Mais... qu'est-ce qui lui arrive ? se demande Angel.

- Elle est agressive, dit Martin. C'est signe de fatigue. Je crois que tu a raison Angel, elle fait trop de choses. Elle va se surmener à force. J'ai déjà vécu ça et je sais ce que c'est.

- Toi ?

- A une époque, je faisais beaucoup trop de sport. Je voulais être le meilleur et résultat : mes résultats sont tombés en flèche ! On m'a mis au repos forcé pendant deux mois avant que je puisse reprendre l'entraînement.

- Eh bah ! Bon, je vais aller la voir.

- Tu vas faire quoi ?

- Je vais lui dire que je vais aller l'aider ce soir. Je sais que j'arriverai pas à la convaincre de ne pas aller aux Restos du Coeur, mais si je suis là, au moins elle aura moins de boulot.

- Bonne idée. Bon, je te dis au revoir, j'ai mon entraînement.

Ils se saluent et Angel court rejoindre Lydia qui n'est qu'en haut de l'escalier.

- Lydia ! Attends-moi !

Elle se retourne tandis qu'Angel arrive en soufflant (monter les marches en courant c'est pas facile).

- Je vais... venir t'aider ce soir, dit-il.

- C'est vrai ?

- Si j'te l'dis ! Il faudra juste que je passe chez moi prévenir ma tante et je te rejoindrai à l'église. D'accord ?

- Okay... dis, pourquoi tu fais ça ?

- J'ai envie de t'aider, c'est ma façon d'aider les autres, c'est tout !

- Bon... je compte sur toi alors ?

- Promis.

Et ils continuent à monter ensemble les escaliers.

 

 Quelques heures plus tard, nous retrouvons Lydia devant l'églice Sainte-Cécile. Elle y est déjà depuis un moment et a déjà servi une sacrée quantité de repas. Au loin derrière elle, dans l'ombre faite par le clocher, une silhouette l'observe.

- Elle se tue au travail, la pauvre ! dit Nitarh. Ma créature de l'Ombre sera parfaite et la quantité d'énergie humaine que je vais récolter va être impressionnante.

Il tourne son miroir vers elle et ce dernier se met à briller intensément.

- La récolte approche. Il me suffit de trouver un moment à passer seul avec elle et le tour sera joué.

Soudain on voit Lydia défaillir. Elle ne tient plus debout et est rattrapée par d'autres volontaires. Le responsable arrive tout de suite alors que Lydia se réveille.

- Lydia ! ça va ?

- Que... qu'est-ce qui m'est arrivé ?

- Il faut te reposer Lydia, tu travailles trop ! Ecoute, tu vas aller te reposer un peu dans l'église, retrouver des forces en mangeant un bout, et tu rentreras chez toi après.

- Mais...

- Y'a pas de mais ! Tu n'es plus en état de nous aider de toute façon. Je t'ordonne d'aller te reposer pendant une semaine. Après seulement tu pourras revenir.

Voyant que le responsable est inflexible, Lydia accepte en hochant la tête. On l'aide à entrer dans l'église et à s'asseoir, on lui amène à manger et on la laisse ensuite seule.

- L'occasion est parfaite ! se dit Nitarh. Cette église est vide pour le moment. Allons-y !

 Lydia a retrouvé un peu d'énergie et mange doucement. Soudain elle sent une présence non loin d'elle. En levant la tête, elle voit un homme au costume étrange et portant des lunettes de soleil. Evidemment, il s'agit de Nitarh, mais Lydia ne peut pas le savoir.

- Vous voulez savoir quelque chose monsieur ? demande-t-elle après avoir avalé une bouchée de son sandwich.

- Je suis juste venu vous parler, jeune demoiselle, dit Nitarh. Ca fait plusieurs jours que je vous vois travailler ici. C'est impressionnant pour une fille de votre âge de travailler ainsi. Mais vous avez l'air malade. Vous ne vous surmenez pas quand même ?

- Je finis par penser que si, dit Lydia. Angel avait raison.

- Vous avez les traits tirés, dit Nitarh, vous devez être bien fatiguée. Regardez donc.

Nitarh sort son Miroir de l'Ombre et le présente à Lydia. Au moment où son regard voit son reflet dans le miroir, elle se sent mal et son énergie quitte son corps sous forme d'une sorte de fumée lumineuse qui est absorbée par le Miroir.

- Mais... qu'est-ce que... vous faites ? parvient à dire Lydia qui est paralysée et n'a même plus la force de crier.

- Mais je te prends ton énergie ! rie Nitarh en jetant ses lunettes. Et au lieu de la gaspiller comme tu le fais, je vais l'utiliser à bon escient ! Ha ha ha ha ha ! !

 Pendant ce temps, Angel arrive devant l'église avec Niko sur l'épaule. Ne voyant pas Lydia, il n'ose pas s'approcher, mais Niko le convainc de ne pas être timide et d'aller demander ce qui arrive à Lydia.

- Heu... excusez-moi, dit-il à un volontaire. Je cherche Lydia. Vous savez où elle est ?

- Elle a eu un petit malaise, répond le volontaire. Elle est dans l'église en train de manger un morceau avant de rentrer chez elle.

- Un malaise ? !

- T'inquiète pas, elle va bien maintenant. T'as qu'à aller voir par toi-même.

- Okay, merci !

Angel entre rapidement dans l'église. Il ne voit personne, mais en avançant, il voit soudain Lydia et l'être qui est avec elle, qui étaient cachés par une colonne. Il reconnaît Nitarh tout de suite et se cache derrière une colonne.

- C'est Nitarh ! murmure-t-il à Niko. Qu'est-ce qu'il fait à Lydia ? !

- Viens par là ! lui murmure Niko en volant vers une porte en bois entrouverte. Une fois cachés dans ce débarras, Niko parle plus librement :

- Appelle Martin ! Il doit avoir fini son entraînement.

- Okay, acquiesce Angel en ouvrant son transmetteur. Martin ?

Le visage de Martin apparaît sur l'écran.

- Angel ? qu'est-ce qui se passe ?

- Je sais pas trop. Nitarh est en train de faire du mal à Lydia ! Rejoins-nous vite à l'église Sainte-Cécile !

- J'arrive ! Je fais aussi vite que je peux !

Angel ferme son transmetteur.

- Bon, en attendant, il faut l'empêcher de nuire ! Amulette Arc-en-Ciel, métamorphose !

Pendant ce temps, Nitarh continue de pomper l'énergie de Lydia qui est de plus en plus faible.

- Quelle quantité d'énergie dans un corps aussi petit ! Le maître sera fier de moi !

- Arrête ça tout de suite !

- Qui est là ? !

Nitarh se retourne, rompant le flux d'énergie et libérant Lydia qui tombe à terre. Il voit Rain Bow debout sur un des bancs de l'église. Rain Bow a l'air très en colère.

- Lydia est une jeune fille innocente qui consacre son temps et son énergie à aider les autres, et tu oses t'en prendre à elle ! Prends garde ! car je suis le messager de l'espoir, Rain Bow !

- Rain Bow... je me demandais si tu allais venir ou pas cette fois-ci. Mais puisque tu es là, j'ai une surprise pour toi. Créature de l'Ombre, apparais !

L'ombre de Lydia s'allonge soudain, et à l'intérieur quelque chose semble bouger. Puis cette chose semble sortir de l'ombre en se dépliant, comme un papillon qui sortirait de son cocon. La chose qui sort est couverte d'une sorte d'huile visqueuse qui cache ses traits. Une fois complètement sorti, le monstre s'ébroue et semble se déployer tandis que l'huile disparaît. C'est un monstre femelle à la peau verte, habillée comme une carmélite, mais son costume est rouge au lieu d'être noir, et sa calotte est ornée de cornes. Quant à son crucifix, il est hérissé de pointes acérées.

- Carmélitaya, tu es superbe ! s'écrie Nitarh. Allez, occupe-toi de ce jeune sot pendant que je prends l'énergie de cette gamine !

- Tout de suite, maître !

Carmélitaya court vers Rain Bow, fait apparaître des crucifix pointus autour d'elle et les lance vers Rain Bow qui est obligé de sauter pour éviter de se faire transpercer. Pendant ce temps-là, Nitarh se retourne vers le corps inanimé de Lydia et tend son Miroir vers elle.

- Allez jeune fille, tu as encore beaucoup d'énergie à me donner !

Le flux d'énergie reprend, mais soudain il s'inverse au grand étonnement de Nitarh.

- Mais... qu'est-ce qui se passe ? Comment cette fille peut réabsorber son énergie ? C'est impossible !

Il écarte soudain son Miroir pour faire cesser le flux, puis dit à Lydia (qui ne risque pas de l'entendre) :

- Petite peste ! je ne sais pas comment tu as fait pour récupérer ton énergie, mais c'est très fort. Tu as de la chance que mon Miroir ne fonctionne qu'une fois sur une même personne. Allons-y, je n'ai plus qu'à rapporter le peu d'énergie que j'ai récupéré aux Sages Noirs.

Nitarh devient complètement noir, puis sa silhouette se fond avec son ombre qui elle-même finit par disparaître. Pendant ce temps, Rain Bow est en mauvaise posture. Bloqué dans un coin et entouré de crucifix plantés dans les murs par Carmélitaya, il s'est recroquevillé alors que cette dernière s'apprête à lui lancer un crucifix en plein coeur.

- Tu n'es pas si puissant finalement, dit-elle avec sa voix cassée désagréable.

Elle lance son crucifix quand soudain :

- Boule de Feu !

La boule de feu frappe le crucifix et le fait disparaître. Rain Bow et le monstre se tournent vers la porte d'entrée d'où Red Bow a lancé son attaque.

- Red Bow ! j'suis content de te voir ! s'écrie Rain Bow.

- Désolé d'avoir été si long. J'espère que je n'ai rien manqué. Toi le monstre, tu vas regretter de t'être attaqué à mon ami ! Je suis Red Bow, le guerrier de l'espoir, et mon feu intérieur te le fera payer !

Carmélitaya se tourne vers Red Bow et saute sur lui, son crucifix à la main comme un poignard.

- Ah non ! s'écrie Rain Bow qui s'est relevé. Rubans Arc-en-Ciel !

Les rubans s'enroulent autour de la main du monstre qui en lache son crucifix et est arrêté en plein vol. Il retombe lourdement cul par-dessus tête.

- Et maintenant le coup de grâce ! Red Bow, avec moi ! Rubans Arc-en-Ciel !

- Boule de Feu !

La boule de feu se fond dans les Rubans Arc-en-Ciel qui grâce à leur énergie décuplée transpercent Carmélitaya. Dans un flash de lumière, cette dernière se transforme en une statue de sable dont sort une fumée noire qui disparaît rapidement. Alors la statue s'effondre en un tas de sable. Quelques instants plus tard, Lydia commence à gémir.

- Lydia ! s'écrie Rain Bow. Vite, transformons-nous et allons l'aider !

Angel et Martin touchent leurs Amulettes respectives et sont entourés d'une aura correspondant à leur couleur. Leur costume est alors comme absorbé par l'Amulette et ils se retrouvent habillés comme avant leur transformation. Angel court soulever la tête de Lydia tandis que Niko vient se poser sur son épaule.

- Lydia ! Lydia ! ça va ?

- Qu'est-ce... que... ? Angel ? ! s'écrie-t-elle en ouvrant les yeux. Où est passé l'homme bizarre, avec ses yeux noirs ?

- Il est parti, dit Martin, les Combattants de l'Arc-en-Ciel l'ont fait fuir.

- Martin ? tu es là aussi ? Qu'est-ce que vous faites là tous les deux ?

- Tu sais bien que je t'avais dit que je viendrais pour t'aider aujourd'hui, dit Angel. Et Martin... euh... il est venu m'aider aussi !

Martin le regarde, surpris, mais Angel insiste en montrant Lydia des yeux :

- N'est-ce pas, Martin ?

- Euh... bien sûr !

- Mais c'est très gentil ça, dit Lydia qui semble retrouver peu à peu des couleurs. Alors allez-y ! On a besoin de bras et je peux rien faire pour l'instant.

- Et toi ?

- Je me sens déjà bien mieux. Je vais me reposer encore un peu et je vous rejoindrai après.

- D'accord.

Angel l'aide à s'asseoir, lui fait un sourire et part vers la porte en emmenant Martin. Ce dernier lui murmure :

- Merci du cadeau, je voulais rentrer chez moi et me reposer ce soir.

- Ca va hein ? Tu aurais préféré que je lui dise la vérité ?

- C'est très bien d'aller aider les gens, murmure Niko. Allez-y, je suis fier de vous.

- Si toi aussi tu t'y mets... dit Martin d'un air dégoûté.

Angel en éclate de rire, suivi de près par Martin.


Episode 8 : Le magasin de jouets

 

 Nous sommes à la fin d'un match de basket-ball, et évidemment l'équipe de Martin a encore gagné. Les joueurs sont d'ailleurs encore sur le terrain à recevoir des félicitations tandis que l'équipe adverse, toute penaude, est déjà aux vestiaires. Soudain les joueurs se font interpeler :

- Hé les mecs ! Ca vous dérange si j'vous prends en photo ?

Ils se retournent. C'est une jeune fille qui leur a parlé. Elle est habillée d'un pantalon moulant et d'un tee-shirt encore plus moulant, avec un imperméable qui met en valeur ses formes plutôt que les cacher. Mais le plus impressionnant, ce sont ses cheveux châtains très longs, qui lui arrivent au bas des fesses. Elle est équipée d'un appareil photo qui a l'air d'une complexité effrayante. Ce n'est pas un petit appareil de dillettante ou de touriste, ça se voit tout de suite.

- Mais pas du tout, dit un des joueurs après l'avoir regardée de bas en haut. On ferait n'importe quoi pour une jolie fille comme toi ! Allez les mecs !

Ils se joignent tous pour former une vraie mêlée qui a l'air de plaire à la photographe car elle les mitraille de flashs. Ils prennent des poses plus acrobatiques les unes que les autres, ce qui fait éclater de rire cette jeune fille. Finalement elle dit :

- Ca y est, je n'ai plus de pellicule, désolé mais on doit s'arrêter là.

- Oh non ! (réaction collective)

- Qui veut que j'aille le voir pour lui montrer les photos quand elles seront développées ?

- Moi ! moi ! moi ! (réaction collective, mais beaucoup plus désordonnée)

- Bon, puisque c'est comme ça, je verrai le plus grand d'entre vous.

Tous les joueurs regardent Martin d'un air déçu.

- Bon... bah c'est moi, dit ce dernier un peu gêné. Allez au vestiaire les gars, je vous rejoins tout de suite.

Les autres joueurs s'en vont, grommelant qu'il n'y en a toujours que pour lui et que c'est pas juste. La fille en paraît très amusée.

- Vous êtes rigolos vous.

- Je sais pas si je dois te remercier de dire ça ou si je dois considérer que c'est une insulte...

- C'est un compliment ! s'écrie-t-elle en riant.

Son rire est si communicatif qu'elle arrive à faire sourire Martin.

- Bon, dit ce dernier. Tu auras développé tes photos quand ?

- Je vais les développer ce weekend. Je pourrai te les amener mardi. Ca te va ?

- Ca me va. On se retrouve devant mon lycée après les cours, c'est le lycée...

- Je sais où se trouve ton lycée, Martin Defeux. Je te connais, dit la fille, qui sourit à l'expression surprise de Martin. Tu es une petite célébrité parmi les sports-études de tous les lycées de Paris.

- Puisque tu connais mon nom, tu vas bien me dire le tien, dit alors Martin.

- Moi c'est Alexandra Duciel, en seconde au lycée Henri IV. On se voit donc mardi à la sortie de ton lycée. Salut !

- Salut.

Elle lui fait un clin d'oeil et part en sautillant à moitié et en sifflotant.

- Eh bah ! elle est pas ordinaire cette fille, se dit Martin en la regardant partir.

 

 Pendant ce temps, les Sages Noirs ne sont pas contents de la prestation de Nitarh et le lui font savoir :

- Nitarh ! tu devais nous apporter une grande quantité d'énergie humaine ! Le maître est plutôt déçu de ta performance !

- Veuillez m'excuser, dit Nitarh en s'inclinant. J'avais récupéré beaucoup d'énergie, mais cette fille est parvenu à la réabsorber. J'ai été surpris. Cette espèce humaine nours réserve décidément bien des surprises.

- Et que comptes-tu faire alors ? ! demande un autre Sage Noir.

- Je pense que ma victime était trop jeune. Les jeunes regorgent d'énergie, mais ce sont aussi ceux qui la retiennent le mieux. Ils ont des capacités surprenantes. Un humain plus âgé possèdera une résistance moindre et je pourrai récupérer alors plus d'énergie.

- Vas-y alors ! dit un autre Sage Noir. Mais ne te trompe pas cette fois !

- J'entends et j'obéis, Sages Noirs, dit Nitarh en s'inclinant.

Il recule dans l'ombre et disparaît.

 

 Mardi soir. Nous retrouvons Angel, Martin et Lydia à la porte de l'école.

- Elle t'a bien dit qu'elle connaissait ce lycée, dit Lydia.

- Oui, oui, dit Martin. Ca va encore, il est que cinq heures et quart. Peut-être qu'il y a un problème dans le métro.

- T'es sûr que ça va Martin ? lui demande Angel. Depuis hier tu ne parles que de cette fille. Tu serais pas amoureux par hasard ?

- Amoureux moi ? ! s'écrie Martin en forçant un peu trop son rire. Je la connais à peine, et puis... ah ! la voilà.

Tous trois regardent. En effet, Alexandra arrive en sautillant. Tout de suite, Lydia la catalogue dans la catégorie : poupée de luxe sans cervelle. Angel la regarde, est impressionné par sa chevelure, mais c'est tout. Quant à Martin, il la dévore des yeux. Elle arrive enfin devant nos trois personnages.

- Salut Martin, dit-elle avec un grand sourire. Désolée pour le retard mais j'avais oublié l'heure.

"Tête en l'air !" pense Lydia dont le visage se renfrogne encore plus.

- C'est pas grave, dit Martin. Tu as les photos ?

Angel le frappe dans le dos pour lui rappeler leur existence.

- Oh ! Excuse-moi ! Voici mes amis : Angel et Lydia.

- Salut Angel, salut Lydia, dit Alexandra avec un grand sourire. Vous êtes mignons tous les deux ! Ca vous dérange pas que je vous prenne en photo un jour ?

- Euh, pour moi pas du tout, Alexandra, dit Angel.

Lydia ne répond pas et croise les bras.

- Appelle-moi Alex, c'est plus court, dit Alex avec un sourire d'une oreille à l'autre. Oui, j'ai les photos sinon. On va se promener et je vous les montrerai en route ?

- On va vous laisser, dit sèchement Lydia qui agrippe Angel par la manche. On a des devoirs à faire.

- Mais... !

Angel n'a pas le temps de continuer que Lydia l'a déjà emmené loin. Martin les regarde partir un peu gêné, mais Alexandra semble ne pas en avoir cure. Elle lui prend le bras et lui dit :

- Allez, on y va ?

Elle le tire et finalement il se laisse faire.

 Alex et Martin marche ensemble depuis déjà quelques minutes. Elle lui montre ses photos au fur et à mesure et ils rient de voir les poses délirantes des joueurs de l'équipe de Martin, même si Martin rie un peu moins quand il est sur la photo. Mais la bonne humeur d'Alex est communicative et il finit par rire de lui-même sans gêne. Soudain Alex regarde autour d'elle et se met à sautiller en essayant d'entraîner Martin avec elle. Martin qui ne comprend pas tente de résister.

- Mais... qu'est-ce que tu fais ? !

- Allez, viens ! Je vais voir un ami qui n'est pas loin !

Martin suit donc Alex qui semble surexcitée. Ils arrivent finalement devant un magasin de jouets anciens dans lequel Alexandra entre sans hésiter. Martin regarde la vitrine de ce magasin, remplie d'objets plus ou moins hétéroclites, mobiles, poupées, ours en peluche, marionnettes, etc... "Eh bah ! les prix sont vraiment dérisoires pour des jouets faits main !" se dit-il. Il finit par entrer et essaie de retrouver Alex dans le capharnaüm qu'est l'intérieur du magasin. Les étagères y sont couvertes de poupées, pantins de bois et autres nounours. Il finit par trouver Alex.

- Alors ? Tu aurais pu m'attendre quand même !

- Hein ? dit-elle comme si elle ne comprenait rien. Tu ne trouves pas cet endroit génial ?

- Génial ? Euh... à part que l'atmosphère est saturée en sciure de bois... aaah.... atchoum !

Voir Martin éternuer fait éclater de rire Alexandra. Soudain, derrière une étagère on entend une voix chevrotante :

- Eh ! mais qui est là ?

- Grand-père, c'est moi ! dit Alex.

La personne qui a parlé apparaît au détour d'une étagère pleine. C'est l'archétype même du grand-père qui apparaît devant Martin : Les cheveux blancs, moustachu, bedonnant, avec un air de bonhommie qui donne tout de suite confiance, il ressemble au grand-père des dessins animés de Walt-Disney.

- Alexandra ! comment vas-tu ma chérie ? demande-t-il avec un grand sourire.

- Très bien grand-père ! répond-elle en lui sautant au cou.

- Voyons ! Voyons ! Sois moins brusque avec un vieil homme comme moi !

- D'accord.

Elle lui fait quand même un énorme calin, quand soudain elle semble se rappeler la présence de Martin qui est resté immobile pendant toute la scène.

- Au fait, voici Martin, un ami, dit-elle.

- Enchanté Martin, sois le bienvenu dans mon modeste magasin, dit le vieil homme.

- Merci, dit Martin.

Ils se serrent la main.

- Dites monsieur...

- Appelez-moi grand-père. C'est ainsi que j'aime qu'on m'appelle.

- Euh... d'accord... grand-père... Dites, ce sont des jouets faits main que vous vendez, non ?

- Tu as le coup d'oeil, jeune homme. En effet, c'est moi qui fabrique tous les jouets que je vends.

- Tous ? ! Mais c'est énorme ! C'est pas trop dur comme travail ?

- Rendre les enfants heureux est ma seule joie de vivre tu sais, dit grand-père. Les jouets d'aujourd'hui sont sans âme. Ils sont en plastique, fabriqués en série par des robots dans de gigantesques usines. Ils ne rendent pas les enfants heureux. Ils manquent de chaleur humaine. J'essaie de faire des jouets humains, que les jeunes enfants peuvent serrer dans leurs bras. Quel plus grand bonheur pour un petit enfant qu'un ours en peluche par exemple ?

- C'est pour ça que vos jouets sont si peu chers ?

- Dis, tu es sacrément perspicace mon jeune ami. C'est exact. Je veux que tous les enfants qui entrent dans ce magasin puissent sortir avec un jouet. Les rendre heureux est mon seul souci. C'est pour ça que je ne veux pas vendre cher mes jouets.

- Dites, vous avez fini de parler sérieusement comme ça ? demande soudain Alexandra qui visiblement n'est pas douée pour les conversations sérieuses. Bon, on va te laisser grand-père, ma mère va me tuer si je rentre trop tard.

Elle lui fait un gros bisou sur la joue et entraîne Martin vers la porte.

- Au revoir grand-père, je repasserai demain ! dit-elle.

- Ma porte t'est toujours ouverte, jeune fille, dit grand-père.

- Au revoir monsieur... eh ! dit Martin qui est tiré par Alex qui redouble d'efforts pour le faire sortir.

Une fois dans la rue, Martin demande :

- Il a l'air très gentil ce monsieur.

- C'est un ange, dit Alexandra. Il travaille dur pour rendre les enfants heureux. Il a fabriqué toutes mes poupées et tous mes nounours depuis ma naissance.

- C'est ton grand-père ?

- Non, il n'est pas de ma famille. Mais en même temps il en est : c'est le grand-père de tous les enfants.

 Pendant ce temps, dans le magasin, grand-père range les étagères tandis qu'une silhouette apparaît dans l'ombre.

- Cet homme est très vieux, mais il a un si grand coeur qu'il continue à travailler d'arrache-pied pour rendre des enfants heureux. Pfff... quelle perte de temps !

La silhouette sort son Miroir de l'Ombre d'une poche et le tend vers le vieil homme. Le Miroir se met alors à luire.

- Il possède une grande énergie. Il est la victime idéale. Ce sera donc ma prochaine récolte, continue Nitarh. Petite chrysalide, son ombre va bien te couver.

Nitarh ouvre sa main. On voit à l'intérieur une chrysalide, un cocon qui ressemble beaucoup à celui d'un papillon. Ce cocon se soulève alors et flotte doucement pour s'approcher de grand-père qui ne s'aperçoit de rien. Quand il arrive au niveau de son ombre, il semble s'y fondre et disparaît.

- Son ombre est ensemencée. Parfait. Dans deux jours, je viendrai te récolter. Ha ha ha ! ! !

Et Nitarh disparaît en riant aux éclats. Grand-père continue à travailler, quand soudain il s'arrête, comme pris par une douleur. Il porte la main à la tempe. "Qu'est-ce qui m'arrive ? Ouf, ça va mieux. Ca devait être un simple étourdissement. Je termine de ranger et après je me reposerai un peu et tout ira bien."

 

 Deux jours plus tard (NdlA : tiens ! quelle coïncidence !), Nous retrouvons Angel, Martin et Lydia dans la cour du lycée. Ils viennent de terminer de manger et discutent en attendant la sonnerie qui marque le début des cours de l'après-midi. Et de quoi ils discutent ? me demanderez-vous. Eh bien d'Alexandra et du magasin de jouets bien sûr.

- C'était assez impressionnant de le voir, dit Martin, parlant du vieil homme. Il est d'une générosité extraordinaire. Et puis il est doué ! Ses jouets sont superbes. Je crois que je vais aller le voir ce soir après mon entraînement. J'aimerais discuter un peu plus avec lui.

- Mouais... je crois plutôt que tu veux revoir cette nana, dit Lydia. Pffeuh !

- Hein ? mais pas du tout ? tente de se défendre Martin.

- C'est l'approche de tes seize ans qui te donne un coup à la libido ? demande Angel en riant à moitié.

- Vous êtes bien pareils tous les deux ! s'écrie Martin qui renonce à essayer de se justifier. Bon, je vous laisse, je ne veux pas être en retard pour mon entraînement.

Pendant qu'il s'éloigne, Angel demande à Lydia :

- Tu penses vraiment qu'il en pince pour elle ?

- elle l'a embobiné oui ! s'écrie-t-elle.

Martin qui s'éloigne réfléchit : "Ils ont pas complètement tort. C'est vrai que j'ai envie de la revoir, mais j'ai pas l'impression que ce soit pour les raisons qu'ils disent. Bizarre..."

 

 Quelques heures plus tard, nous retrouvons Alexandra qui marche en sautillant à moitié avec son cartable à la main. Le léger vent qui souffle (et qui est assez frais, on n'est pas encore au printemps) lui soulève les cheveux mais ne la décoiffe pas. Elle arrive devant le magasin de jouets et y entre tout de suite.

- Grand-père, tu es là ?

- C'est toi Alexandra ? Viens par ici !

Alex suit la voix et finit par tomber sur une échelle, et le vieil homme dessus en train de ranger des peluches au sommet d'une étagère.

- Grand-père ! tu devrais faire attention quand même ! Laisse-moi faire les acrobaties à ta place !

Elle rit doucement mais ses yeux montrent qu'elle s'inquiète réellement pour lui.

- Ne t'inquiète pas, jeune fille, dit grand-père en descendant l'escalier. J'ai encore la forme. Ahh !

Arrivé au bas de l'échelle, il se plie soudain en deux et tombe à terre. Alexandra se met à genoux, surprise.

- Grand-père ! qu'est-ce qui se passe ? !

- Mes... médicaments... dit le vieil homme d'une voix faible. Dans... la remise... derrière... la caisse...

- Je t'les apporte tout de suite ! s'écrie-t-elle en se levant. Tiens bon !

- Elle court derrière la caisse enregistreuse et entre dans la remise. La porte se referme sur elle. Elle attrape les médicaments et veut ressortir mais la porte est bloquée. Elle s'acharne dessus mais la porte ne cède pas. Elle frappe à la porte et crie :

- Grand-père ! la porte est bloquée ! Tiens bon !

Nitarh apparaît dans le magasin, non loin du vieil homme. Il regarde en souriant la porte coincée.

- Elle va nous laisser tranquille un moment, se dit-il. A nous grand-père !

Le vieil homme remarque soudain la présence de Nitarh. Il ne peut se relever mais parvient à dire :

- Qui... qui êtes-vous ?

- Ca n'a aucune importance, dit Nitarh. La seule chose qui importe, c'est que tu vas offrir ton énergie pour la Confrérie de l'Arc-en-Ciel Noir ! Yaa !

Nitarh tend son Miroir de l'Ombre qui se met à absorber l'énergie de grand-père.

- Quoi... ? que... ?

Il est de plus en plus faible et ne peut plus parler.

Pendant ce temps, Martin qui a fini son entraînement depuis un moment arrive devant le magasin de jouets. Les étagères cachent Nitarh et il ne voit rien. Il se prépare à entrer quand il voit le reflet de Nitarh dans un miroir posé contre un mur. Il le reconnaît tout de suite et, une fois la surprise passée, court dans la ruelle juste à côté.

- Angel ! dit-il à son communicateur.

Le visage d'Angel apparaît tout de suite.

- Qu'est-ce qui se passe ?

- Nitarh est dans le magasin de jouets du vieil homme ! Je crois qu'il prend l'énergie de grand-père !

- J'arrive tout de suite ! Je vais suivre les indications de mon communicateur !

- En attendant, dit la voix de Niko dans le communicateur, essaie de le retarder !

- J'y vais tout de suite ! Amulette Rouge, métamorphose !

Dans le magasin, Nitarh a fini de prendre l'énergie du vieil homme. Le flux s'arrête et il regarde son Miroir.

- C'est très bien ça ! Les Sages Noirs seront contents !

- Qu'as-tu fait ? !

- Qui est là ? ! s'écrie Nitarh en se retournant.

Il voit Red Bow entre deux étagères.

- S'attaquer à plus faible que soi est une lâcheté que je ne pourrai jamais pardonner. Je suis Red Bow, le guerrier de l'espoir, et mon feu intérieur te le fera payer !

- Red Bow ! ça me fait plaisir de te voir. J'aurais été désolé que mon soldat ne puisse pas se dégourdir un peu les jambes. Créature de l'Ombre, apparais !

L'ombre du vieil homme s'agrandit et quelque chose de huileux en sort en se dépliant. Puis le monstre s'ébroue et apparaît bien en face de Red Bow. Ce monstre semble être la fille naturelle de Pinocchio et Dracula. Son corps semble être fait de bois comme celui d'une marionnette, avec des articulations visibles, mais le bois utilisé semble être l'ébène et sa bouche est ornée de crocs tandis que son nez semble très pointu.

- Pinocchiaya ! tu m'as l'air en pleine forme ! Occupe-toi donc de ce petit insolent pendant que j'apporte l'énergie de cet humain aux Sages Noirs !

- J'en serais enchantée, dit le monstre de sa voix éraillée.

Et Nitarh disparaît tandis que Pinocchiaya s'approche de Red Bow.

- Dis-moi mon cher, tu sais ce qui arrive à Pinocchio quand il dit des mensonges...

- Euh... oui, dit Red Bow, je crois que son nez s'allonge.

- C'est ça. Eh bien il se trouve que je suis une grosse menteuse !

Son nez s'allonge soudain vers Red Bow qui l'évite de justesse. Ce nez transperce alors un ours en peluche qui en perd sa peluche.

- Merde ! son nez est une vrai lame !

Le nez se raccourcit pendant que le monstre change d'angle d'attaque et le nez recommence à s'allonger très vite. Red Bow a juste le temps d'esquiver. Il pense : "Je peux pas utiliser mon pouvoir ici sinon je vais provoquer un gigantesque incendie !" Le manège recommence ainsi plusieurs fois jusqu'à ce que Red Bow se trouve bloqué dans un coin, entouré de jouets cassés par le nez du monstre.

- Tu ne peux plus t'échapper, dit Pinocchiaya. Cela va être un plaisir de te donner le coup de grâce.

- Rubans Arc-en-Ciel !

Les rubans rebondissent sur son corps de bois mais sont suffisamment puissants pour l'envoyer valdinguer contre une étagère qui s'effondre sur elle.

Red Bow regarde d'où viennent les Rubans Arc-en-Ciel. A l'entrée, Rain Bow est debout, les bras croisés, avec Niko sur l'épaule.

- Regarde ce que tu as fait à tous ces jouets qui faisaient le bonheur des enfants ! Tu es ignoble. Prends garde ! car je suis le messager de l'espoir, Rain Bow !

- Rain Bow, enfin... dit Red Bow en se relevant.

- J'ai fait aussi vite que j'ai pu.

La montagne de jouets qui s'est amoncelée sur Pinocchiaya commence à bouger et cette dernière se relève soudain. Elle est recouverte de sciure de bois mais semble aller bien. Elle paraît très en colère.

- Vous allez me le payer vous deux ! Prenez ça !

Elle attrape tous les jouets en bois qu'elle peut trouver et les lance à toute vitesse vers les Combattants de l'Arc-en-Ciel qui ont juste le temps de les esquiver en prenant des positions plus ou moins acrobatiques. Certains jouets brisent même la vitrine du magasin.

 Pendant ce temps-là, Alexandra qui a entendu les bruits de lutte a décidé d'utiliser les grands moyens. Deux gros couteaux à bois font d'excellents pieds de biche improvisés et elle finit par ouvrir la porte de la remise. Elle a alors du mal à en croire ses yeux.

- Mais... c'est... ils existent vraiment ? ! (NdlA : il semble qu'elle ait entendu parler des Combattants de l'Arc-en-Ciel) Grand-père !

Elle court vers le corps inanimé du vieil homme et se baisse vers lui en baissant la tête. Doucement, elle commence à la relever et regarde le monstre avec une expression de haine. Celui-ci a pris l'avantage sur les Combattants de l'Arc-en-Ciel qu'elle a envoyés au tapis en leur lançant un cheval à bascule qu'ils n'ont pas pu éviter. Une claque lui a suffit pour se débarasser de Niko qui essayait de la déconcentrer.

- Enfin... je vais me débarasser de vous. Nitarh sera très content de moi !

Une main lui tapote alors l'épaule. Pinocchiaya se retourne et voit Alexandra avec son appareil photo devant elle.

- Fais-moi un grand sourire ! dit cette dernière.

Elle prend une photo et le flash éblouit le monstre qui recule en perdant à moitié l'équilibre.

- Ca, c'est pour grand-père !

Elle prend une deuxième photo. Mêmes causes, mêmes effets.

- Ca, c'est pour avoir détruit son magasin !

Pinocchiaya bouge dans tous les sens mais finit par arracher l'appareil photo des mains d'Alex et attrape cette dernière.

- Sale gamine, lui dit-elle à quelques centimètres de son visage. Je vais t'apprendre à essayer de te mesurer à moi !

- Nooooon ! hurle Alexandra.

Soudain, le vent semble se lever dans le magasin et ses cheveux se soulèvent et prennent une belle couleur verte pendant un instant. Pinocchiaya en est tellement surprise qu'elle lache prise et Alex se recule un peu. Niko a tout vu.

- Rain Bow ! crie-t-il. Tu as vu ? Vite !

- J'ai vu, dit ce dernier en se relevant. Arc-en-Ciel de Pouvoir, apparais !

L'Arc-en-Ciel de Pouvoir apparaît. Niko fait un looping autour de ce dernier qui en perd sa couleur verte qui se matérialise en une Amulette identique à celle de Red Bow (qui se relève en ce moment), mais de couleur verte. Niko attrape l'Amulette et la lance vers Alex.

- Vite Alexandra ! Pas le temps pour les questions ! Lève cette Amulette au ciel en criant : " Amulette Verte, métamorphose ! "

Alexandra voit cette Amulette dans sa main. Elle semble ne pas tout comprendre mais finit par faire comme le lui a dit Niko :

- Amulette Verte, métamorphose !

Le vent se met à souffler plus fort, entourant Alex et empêchant le monstre de bouger. Quand elle a fini de se transformer, Alexandra est vêtue d'un uniforme ressemblant beaucoup à celui de Rain Bow et Red Bow, sauf qu'au lieu d'un pantalon de justaucorps, elle porte une jupe blanche. Elle porte des bottes à talons hauts (ressemblant beaucoup à celles de Sailor Moon, mais de couleur verte), et des gants de la même couleur et de la même forme, montant jusqu'au coude. Ses cheveux ont pris cette belle couleur verte et les rubans de tissu sont d'un vert très foncé. Elle regarde ses mains sans comprendre. Pinocchiaya semble encore plus en colère.

- C'est par toi que je vais commencer !

Son nez commence à s'allonger vers elle.

- Ah non ! Barrière de Vent !

Un véritable mur de vent apparaît devant elle et quand le nez du monstre l'atteint, il est brisé en petits morceaux.

- Mon nez ! mon nez ! crie le monstre en mettant ses mains sur le petit bout qui lui reste.

- A toi, Red Bow ! crie Niko. Ton feu doit pouvoir le consumer !

- Mais dans ce magasin ça va faire un véritable incendie !

- Je sais quoi faire, crie Rain Bow. Rubans Arc-en-Ciel !

Il attrape Pinocchiaya avec ses rubans et l'envoie dehors en tirant dessus.

- Vas-y maintenant, dans la rue y'a aucun risque !

- Merci Rain Bow. Boule de Feu !

La colère de Red Bow décuple la force de sa boule de feu qui embrase le monstre avant même qu'il atteigne le sol et le réduit en cendres en un instant.

- Ouf ! une bonne chose de faite, dit Rain Bow.

- Ca va Alexandra ? demande Red Bow.

- Que... comment vous savez qui je suis ?

- Je suis Martin ! C'est moi !

- Ouaips, et moi je suis Angel, dit Rain Bow, bienvenue au club !

- Martin, Angel ? qu'est-ce que j'ai fait ?

- Alexandra, commence Niko, tu es une Combattante de l'Arc-en-Ciel, comme eux. Maîtrisant les pouvoirs du vent, tu es le défenseur de l'espoir, Green Bow.

- Moi, une combattante ? se demande Alexandra en portant la main à la tête. Mais... grand-père !

Elle court vers lui et s'agenouille à ses côtés, bientôt rejointe par Rain Bow et Red Bow.

- Il est vivant, dit Martin après avoir pris son pouls. Vite, transformons-nous et appelons une ambulance !


Episode 9 : Tous à l'hôpital

 

 Nous retrouvons Alexandra dans une salle blanche, assise, en train de feuilleter nerveusement un magazine. On voit passer des gens en blouse blanche, des femmes comme des hommes, et on entend parfois une voix par un haut-parleur. Eh oui, nous sommes dans un hôpital, où Alex attend impatiemment qu'on lui donne des nouvelles de grand-père. Soudain elle voit arriver Martin et Angel ensemble.

- Alors ? demande Martin.

- Il est toujours aux urgences, dit Alex dont la voix tremble. Ils m'ont dit que le médecin viendrait me voir quand il y aurait du nouveau.

Justement arrive un homme en costume-cravate sous sa blouse blanche. Il tient quelques feuilles à la main.

- Vous êtes Alexandra Duciel ? demande-t-il.

- C'est moi, répond-elle en se levant. Comment va-t-il ?

- Vous êtes de la famille ?

- Non, une amie. Il n'a plus de famille.

- Bon. Il est hors de danger. Mais nous l'avons transféré en réanimation.

- Il est dans le coma ? demande Martin.

- Oui... et non, répond le médecin. C'est la première fois que je vois un cas comme celui-ci.

- Comment ça ? demande Alex qui semble avoir du mal à tenir sur ses jambes.

- Tous les tests sont normaux, que ce soient les tests sanguins et toxicologiques, mais son corps semble fonctionner au ralenti. Son pouls est régulier mais lent et faible, sa tension basse mais stable, et aucun phénomène physique ne peut expliquer cela : pas de germes pathogènes, pas de modification de la consitution du sang, pas de traumatisme, et pourtant même son cerveau semble fonctionner au ralenti. Mais il me paraît hors de danger. Nous le gardons en réanimation le temps que ses fonctions vitales reprennent un peu de vigueur.

- Est-ce que je peux le voir ? demande Alex.

- Désolé, mais les visites sont interdites en réanimation. De toute façon, il est inconscient et vous n'aimeriez pas le voir dans cet état. Mais dès que nous le transférerons dans une chambre normale, vous pourrez aller le voir.

- Et ce sera long ?

- Malheureusement je ne peux pas vous dire, son état est tellement étrange... Mais ne vous inquiétez pas, continue le médecin, il a l'air solide malgré son grand âge. Je vous jure qu'il s'en sortira. Maintenant, excusez-moi mais il faut que j'y aille.

- Merci docteur.

- Je suis là pour ça.

Pendant que le médecin s'éloigne, Alexandra regarde Martin et Angel.

- Qu'est-ce qui s'est passé ? J'ai besoin de savoir.

Soudain un côté du manteau d'Angel se met à bouger. Ce dernier le retient avec sa main et dit :

- D'accord, mais pas ici. Allons dans un endroit plus calme. Quelle heure il est au fait ?

- 6h30, dit Martin.

- Bon, ça va encore. Mais il faut pas que je rentre trop tard ou ma tante va s'inquiéter.

- Allons dehors, propose Martin.

- D'accord.

Nos trois compères se dirigent vers la sortie, et en marchant Martin et Angel expliquent à Alex le peu qu'ils savent de la Confrérie de l'Arc-en-Ciel Noir et de ses exactions. Ils sortent finalement de l'hôpital et se dirigent dans un coin tranquille du jardin où ils s'asseyent sur un banc. Angel ouvre alors son manteau et Niko en sort a toute vitesse puis se pose sur le dossier du banc en s'ébrouant.

- Ahh... enfin sorti, dit-il. J'ai horreur d'être enfermé comme ça.

- T'avais qu'à pas insister pour entrer dans l'hôpital aussi, dit Angel sur un ton de reproche. Les animaux y sont interdits, même ceux qui parlent.

- Un oiseau qui parle... dit Alex. J'ai du mal à en croire mes yeux et mes oreilles. Et tout ça, ces pouvoirs, continue-t-elle en sortant son pendentif de sous son manteau, et grand-père attaqué par une espèce de monstre, et le médecin qui ne sait pas ce qui lui est arrivé...

- On lui a volé son énergie vitale, explique Niko. Sans elle, ses fonctions vitales sont ralenties. Il faut attendre qu'il régénère une nouvelle énergie vitale. A ce moment-là il se réveillera. Tu es arrivé juste à temps Martin. Si Nitarh avait continué ne serait-ce que quelques secondes de plus à lui prendre son énergie, cet homme serait mort à l'heure qu'il est. Mais il va aller bien, s'empresse-t-il d'ajouter en voyant la réaction d'Alex, ses jours ne sont pas en danger.

- Mais qui sont ces gens et que veulent-ils ? !

- Pour ce que nous en savons, ils en veulent à l'énergie des humains. Ils en ont certainement besoin pour mener à bien leurs plans, quels qu'ils soient, explique Martin.

- Mais nous sommes là pour les en empêcher, continue Angel. Et maintenant que nous sommes trois, nous allons être encore plus efficaces !

- Je crois que je comprends maintenant ce qui me poussait à vouloir te revoir Alex, dit Martin. D'une manière ou d'une autre, je sentais que tu étais des nôtres. Qu'est-ce que t'en penses Niko ?

- C'est possible, répond-il. J'ai eu la même impression que toi.

- Et moi alors ? demande Angel. Pourquoi j'ai rien senti ? J'étais le premier pourtant ? !

Le ton gamin d'Angel fait éclater de rire Alex pendant que Niko et Martin lèvent les yeux au ciel.

- Quoi ? Qu'est-ce que j'ai dit ? Quoi ? Quoi ? !

 

 Nous retrouvons Nitarh au centre du cercle formé par les Sages Noirs. Il est visiblement content de lui. Mais les Sages le ramènent à l'ordre.

- Tu es parvenu à apporter plus d'énergie que la dernière fois, dit un des Sages, mais cela est loin d'être suffisant, et ta soldate n'est pas parvenue à se débarasser de ces gamins irritants.

- Ces gamins sont un danger pour nous, dit un autre Sage Noir avec la même voix, ce qui oblige Nitarh à se tourner vers lui. Tu dois t'en débarasser.

- N'ayez crainte, ma prochaine créature ne se fera pas avoir comme les précédentes, dit Nitarh, toujours sûr de lui.

- Tu ferais bien de ne pas être si sûr de toi, dit un troisième Sage Noir, N'oublie pas l'échec d'Atarh.

- Je ne l'oublie pas, Sages Noirs. Je ne ferai pas les mêmes erreurs que lui.

- As-tu trouvé une nouvelle victime ? demande un autre Sage Noir.

- Pas encore, mais je sais exactement où chercher.

- Alors va vite ! Ne perds pas de temps ! Notre maître a besoin de cette énergie.

- Je pars tout de suite, dit Nitarh en s'inclinant.

Il recule dans l'ombre et disparaît.

 

 La nuit est tombée sur Paris. C'est une nuit sombre sans étoiles, et la chambre d'hôpital où dort grand-père est presque complètement noire, à part un filet de lumière venant de sous la porte d'entrée de la chambre. Soudain, dans un coin de cette chambre, nous voyons une ombre se former sur un mur, puis se solidifier en Nitarh qui reste presque complètement caché dans l'ombre.

- J'ai bien fait de suivre ma dernière victime. Ils l'ont emmené dans un lieu rempli de gens au service des autres, se dédiant nuit et jour à soigner leur prochain. Pauvres imbéciles ! Ma prochaine victime sera l'un d'entre vous !

Soudain la porte de la chambre s'ouvre. Nitarh a juste le temps de se cacher dans un coin de la chambre quand une jeune infirmière allume la lumière. Elle regarde grand-père avec des yeux remplis de compassion.

- Monsieur, comment allez-vous ce soir ? dit-elle à grand-père. Je suis désolée de vous déranger mais je dois prendre votre température et votre tension.

Elle continue à lui parler gentiment pendant que Nitarh pense : "Idiote ! Il ne peut pas l'entendre. Alors pourquoi lui parle-t-elle de cette façon ? !" Il fait apparaître son Miroir de l'Ombre et le dirige vers la jeune infirmière. Le Miroir se met à briller très fortement. "Ce sera ma prochaine victime" pense Nitarh. "Elle passe sa vie à aider les gens comme lui. Petite chrysalide, rejoins cette ombre accueillante." Il ouvre l'autre main et une petite chrysalide s'envole doucement vers l'infirmière. Quand elle a atteint son ombre, elle s'y fond et disparaît. L'infirmière n'a rien remarqué. Nitarh se dit: "Et voilà ! quelques jours de couvaison et la récolte sera prête !" Il redevient une ombre puis disparaît. A ce moment, l'infirmière tourne la tête vers l'endroit où Nitarh se trouvait il y a un instant. Comme elle ne voit personne elle se dit : "Non, j'ai dû rêver" et elle regarde de nouveau grand-père.

- je reviendrai dans deux heures, dit-elle. Dormez bien monsieur.

Elle se dirige vers la porte, regarde une dernière fois grand-père, éteint la lumière et ferme la porte.

 

 Quelques jours de pluie plus tard (eh oui ! les giboulées sont arrivés !), Alex retrouve Angel, Martin et Niko dans le petit "jardin secret" d'Angel. Evidemment, il s'agit de présenter Alex à Aniva. C'est donc sous la pluie que Niko fait apparaître Aniva. Mais celle-ci est toujours dans le même costume (après tout, ce n'est qu'une image, elle s'en fiche de la pluie !). Aniva salue Alex :

- Te voilà donc, Green Bow, le défenseur de l'espoir. Je suis très heureuse de te rencontrer.

- Merci, prêtresse Aniva. Je me sens encore un peu perdue mais je suis très heureuse de pouvoir vous aider.

- C'est tout à fait normal. Recevoir le pouvoir sacré d'une couleur est une charge qu'il faut beaucoup de courage pour accepter. Je suis heureuse que tu y sois arrivée.

- Après ce qu'ils ont fait à grand-père, c'est normal. Mais je me sens encore bizarre. Cette transformation, ces pouvoirs... pourquoi moi ?

- Ca reste un des mystères que je n'arrive pas à résoudre, dit Aniva. Le fait que tes cheveux ont changé de couleur à un moment crucial montre que tu étais marquée d'une certaine façon, que tu devais recevoir ces pouvoirs. C'est la même chose pour toi Martin. Mais pourquoi est-ce vous et pas quelqu'un d'autre ? Je l'ignore toujours...

- En parlant de mystères, avez-vous trouvé des informations concernant la Confrérie de l'Arc-en-Ciel Noir ?

- Aucune. Les fichiers restent désespérément vides. Vous devez essayer d'amasser le plus d'informations possibles sur ces êtres et leurs agissements.

- C'est très difficile, dit Martin. On ne sait pas où ils se terrent, ni quels sont leurs plans. On ne fait que réagir à leurs attaques. Et pour l'instant on a eu beaucoup de chance. Mais ça pourrait ne pas durer.

- C'est pourquoi vous devez rapidement trouver vos autres compagnons, dit Aniva. Ce n'est qu'au complet que vous pourrez utiliser votre plein potentiel. A ce propos, voilà pour toi, Alex.

Un bracelet-montre vert identique à ceux d'Angel et Martin apparaît dans la main d'Alex.

- Ce communicateur te permettra de rester en contact avec les autres Combattants de l'Arc-en-Ciel, où que tu te trouves.

- Merci, prêtresse Aniva, dit Alex en mettant son bracelet.

- Maintenant, retournez à vos occupations et ouvrez l'oeil. L'ennemi peut attaquer à tout instant. Je suis avec vous de tout coeur.

Sur ces mots, Aniva disparaît.

- Bon, on est toujours pas plus avancés, dit Martin.

- Peut-être, mais maintenant on peut communiquer avec Alex au moins, dit Angel avec un grand sourire. Mais en attendant, il faut que je parte. J'ai rendez-vous avec Lydia chez elle. Il faut qu'on révise. Encore un contrôle d'histoire, ajoute-t-il avec un soupir.

- Et moi j'ai un entraînement dans moins d'une demi-heure.

- Moi je vais aller voir comment va grand-père, dit Alex.

- Ah oui ? Il est sorti de réanimation ? Dans ce cas, tu pourras nous donner de ses nouvelles demain ?

- Bien sûr. Et puis maintenant que j'ai un communicateur, je pourrai vous parler quand je voudrai ! ajoute-t-elle avec un sourire lumineux malgré la pluie.

- Ah non ! s'écrie Niko. Le communicateur ne doit être utilisé que dans les cas d'urgences. Qui sait si nos ennemis ne sont pas capables de recevoir les communications radio. Il ne faudrait pas que vous soyez découverts !

- Pfff... rabat-joie ! dit Alex avec un soupir de dépit avant de se retourner et de commencer à se frayer un chemin vers la sortie.

Martin et Angel se regarde l'un l'autre et ont la même pensée au même moment : "Elle est impossible cette fille !"

 

 Trois quarts d'heure plus tard, Alex entre dans la chambre où dort grand-père. Bien qu'il soit considéré hors de danger, plusieurs appareils restent branchés sur lui et surveillent en permanence ses fonctions vitales, ce qui est impressionnant pour une jeune fille insouciante comme Alex. Mais au moins il ne porte pas de masque à oxygène et son visage est serein, comme celui de quelqu'un en plein sommeil.

- Bonjour grand-père, dit Alex en approchant une chaise du lit et en s'asseyant. C'est moi, Alex. Je suis venu voir comment tu allais. Je vois que tu dors toujours. C'est pas grave, ça te fait du bien de te reposer. Je suis désolée mais la boutique est dans un très mauvais état. On n'a pas réussi à empêcher le monstre de tout saccager. Mais c'est pas grave. Quand tu iras mieux, je t'aiderai à remettre la boutique en état, et je suis sûre qu'Angel et Martin se feront un plaisir de nous aider.

Et elle continue à parler comme ça pendant un long moment, racontant sa journée, les photos qu'elle a prises, etc... A un moment, alors qu'elle est en grande explication de sa dernière journée de shopping ("C'est pas parce qu'il pleut qu'on ne peut pas être bien habillée" dit-elle), la porte de la chambre s'ouvre et la jeune infirmière y entre.

- Oh ! s'écrie-t-elle. Je suis désolée, je ne savais pas que vous étiez là mademoiselle.

- C'est pas grave, dit Alex. J'étais juste là pour tenir compagnie à grand-père. Vous croyez qu'il entend quand on lui parle ?

- Bien sûr, dit l'infirmière. Je lui parle toujours quand je viens le voir. D'ailleurs c'est ce que je viens faire ici, lui prendre sa tension et sa température. Ca ne vous dérange pas de vous éloigner un peu du lit pendant un petit moment ?

- Pas du tout, dit Alex avec un grand sourire.

Elle se lève et s'éloigne un peu du lit. L'infirmière commence à avancer quand soudain ses jambes semblent ne plus la porter et elle tombe en lâchant son matériel.

- Mademoiselle ! s'écrie Alex en courant vers elle. Mademoiselle, ça va pas ? !

Mais l'infirmière est évanouie et ne peut pas répondre. Alex court alors dans le couloir et appelle au secours.

- Aidez-moi ! Aidez-moi ! Y'a une infirmière qui se sent mal !

Alertés par le boucan que fait Alex, deux infirmiers accourent et entrent dans la chambre. Ils trouvent l'infirmière dans les pommes, la soulèvent et la mettent sur le second lit de la chambre (heureusement qu'il est inoccupé), puis courent chercher un médecin en remerciant Alex au passage.

 Quelques minutes plus tard, l'infirmière a repris conscience tandis qu'un médecin l'examine.

- Surmenage, diagnostique-t-il. Vous travaillez beaucoup trop. Ca ne m'étonne qu'à moitié d'ailleurs. Si je me rappelle bien, vous faites votre travail plus celui d'une collègue en congé maladie. Ca n'est pas sérieux. Vous êtes en état d'hypoglycémie profonde. Je vous ai fait mettre sous perfusion pour l'instant, mais ce soir je veux que vous rentriez chez vous et que vous vous preniez au moins quinze jours de repos. Je vais remplir les papiers nécessaires.

- Mais... dit l'infirmière d'une voix faible, je ne veux pas arrêter de travailler. Etre infirmière c'est toute ma vie !

- Votre vie ne tiendra plus à grand chose si vous continuez sur ce rythme. Vous allez prendre quinze jours de repos. C'est un ordre ! Compris ?

- Oui, dit-elle d'une toute petite voix.

Le médecin quitte la chambre, tandis qu'Alex qui est toujours là se rapproche du lit où se trouve l'infirmière.

- Ca va mademoiselle ? demande-t-elle.

- Ah, vous êtes toujours là. Ca va à peu près, merci. J'espère que je ne vous ai pas fait trop peur.

- Non, vous inquiétez pas. J'étais juste inquiète. Il faut que vous reposiez, trop travailler ça n'apporte que des problèmes.

- Je ne peux pas, ce travail est toute ma vie. J'en rêve depuis que je suis toute petite. Aider les gens est ma vocation, les aider à surmonter la douleur et la maladie, être là quand ils ont besoin d'aide.

- Mais c'est pas en ruinant votre santé que vous allez les aider. Comment voulez-vous aider les gens si vos jambes ne vous soutiennent plus ? !

- Vous avez certainement raison, je m'en rends compte maintenant. Mais c'est si difficile. Je suis nouvelle ici et il faut encore que je fasse mes preuves.

- Et vous les ferez, continue Alex sur un ton sérieux qui détonne avec son apparence, mais pas de cette façon. Mais il faut que vous vous accordiez du repos. De toute façon, ajoute-t-elle avec un sourire, je ne veux pas d'une infirmière malade pour s'occuper de grand-père, et pourtant je veux que ce soit vous qui vous en occupiez. Alors il va bien falloir que vous vous reposiez !

- D'accord mademoiselle, dit l'infirmière avec un petit sourire. Si vous insistez tant que ça je vais le faire. Ce soir je rentre chez moi et je prends du repos.

- Bien ! dit Alex d'un ton décidé. Marché conclu. En attendant, voulez-vous que j'aille vous chercher quelque chose ?

- Un peu d'eau me ferait du bien, merci.

- Je vais vous en chercher tout de suite. J'en ai pas pour longtemps, alors ne bougez surtout pas okay ?

L'infirmière qui de toute façon est trop faible pour bouger grand chose d'autre que son petit doigt acquiesce doucement, et Alex sort de la chambre pour chercher de l'eau. Elle a à peine repoussé la porte que l'ombre d'une armoire se tord, s'épaissit et se matérialise en Nitarh. L'infirmière a tout de suite senti une présence et tourne lentement la tête. Quand elle voit Nitarh elle essaie de crier, mais elle est si faible que seul un faible son sort de sa bouche.

- Ce n'est même pas la peine d'essayer d'appeler à l'aide, petite idiote, dit Nitarh. Tu es trop faible pour me résister, mais ton corps est empli d'une énergie qui me sera très utile. Regarde-toi donc !

Nitarh tend son Miroir de l'Ombre en direction de l'infirmière dont les yeux tombent sur son reflet. A ce moment, le Miroir commence à absorber l'énergie vitale de l'infirmière sous la forme d'un flux de lumière blanche et laiteuse. Si faible que ses gémissements sont à peine audibles, l'infirmière retombe rapidement dans l'inconscience.

- C'est une superbe récolte ! Les Sages seront contents de moi !

 Au même moment, Alexandra revient avec une petite bouteille d'eau. Elle se prépare à pousser la porte de la chambre quand elle remarque par l'entrebaillement de la porte une étrange lumière. Elle pousse délicatement la porte et voit Nitarh voler l'énergie de l'infirmière. Sa surprise manque de lui faire lâcher sa bouteille mais elle se ressaisit et court vite se cacher dans les toilettes. Là elle ouvre son communicateur :

- Vite, Angel, Martin ! Je crois que je viens de voir Nitarh s'attaquer à une des infirmières de l'hôpital !

- Tu es sûre ? demande Niko.

- Oui, il correspond à la description que vous m'en avez faite et je crois qu'il est en train de voler l'énergie vitale de l'infirmière.

- On arrive tout de suite ! dit Martin. Occupe-le jusqu'à ce qu'on arrive.

- D'accord !

Alex décroche alors son amulette de son pendentif et crie :

- Amulette Verte, métamorphose !

Une fois transformée, Green Bow se dirige vers la chambre au pas de course.

 

 Pendant ce temps, Nitarh continue à pomper l'énergie de l'infirmière. Il sourit d'une oreille à l'autre quand soudain le flux d'énergie semble s'inverser.

- Quoi ? ! Encore ? ! Ah non, pas cette fois !

Il écarte le Miroir de l'Ombre et le flux s'arrête. Mais il semble tout de même en colère.

- Cette garce est parvenue à réabsorber plus de la moitié de ma récolte en si peu de temps ! Tu vas me le payer toi !

- Pas si vite ! !

- Qui... ? ! s'écrie Nitarh en se tournant dans la direction de la voix.

Green Bow est debout devant la porte de la chambre, les mains sur les hanches et le regard dur.

- Une fille cette fois ! Qui es-tu, gamine ? !

Green Bow réfléchit à peine une fraction de seconde et trouve l'inspiration pour une phrase bien tournée :

- En tant que défenseur de l'espoir, je dois protéger ce lieu que tu as souillé. Tu ne mérites même pas l'air que tu es en train de respirer. Aussi moi, Green Bow, je vais te punir !

- Encore une grande gueule à ce que je vois, dit Nitarh pas impressionné du tout. Mais qu'est-ce que tu es capable de faire dans les faits ? Créature de l'Ombre, apparais !

L'ombre de l'infirmière s'étend et s'assombrit, puis quelque chose de visqueux s'en déplie, puis s'ébroue. C'est un monstre à la peau verte, en blouse d'infirmère, mais possédant de longues cornes de gazelle en guise de chevelure.

- Infirmièraya à votre service, maître, dit la monstresse.

- Occupe-toi de cette idiote en vert pendant que j'amène l'énergie que j'ai récupérée aux Sages Noirs, lui ordonne Nitarh.

- A vos ordres.

La silhouette de Nitarh redevient ombre et disparaît dans l'ombre de l'armoire tandis qu'Infirmièraya se tourne vers Green Bow.

- As-tu fait tous tes rappels de vaccin ma petite ? demande Infirmièraya de sa voix cassée.

- Euh... Je crois... oui, dit Green Bow, déstabilisée par la question.

- Eh bien moi je n'en suis pas sûre !

Le monstre fait un mouvement et envoie une dizaine de seringues en direction de Green Bow qui les évite de peu en sautant sur le côté. Elle a d'ailleurs bien fait, car les seringues se sont fichées dans le mur derrière elle. Le monstre recommence, et Green Bow saute de nouveau en hurlant :

- Non ! Je déteste les piqûres !

- Il ne faut pas, dit la monstresse. Ce ne sera qu'un très long et très douloureux moment à passer.

Elle lance de nouveau des seringues, mais Green Bow les évite de nouveau et les seringues brisent la fenêtre qui était derrière elle. Sans réfléchir, Green Bow saute par cette ouverture providentielle, quand elle se rend compte que la chambre de grand-père est au troisième étage de l'hôpital.

- Non ! ! ! hurle-t-elle.

Elle se prépare à recevoir le choc du sol, mais elle tombe dans les bras de quelqu'un ! Elle ouvre les yeux et se rend compte qu'elle est dans les bras de Red Bow.

- Bah alors, il faut pas sauter comme ça au cou de n'importe qui, dit ce dernier en souriant.

- Je vois qu'on est arrivé au bon moment, dit Rain Bow juste à côté.

- Ouf, merci Mar... Red Bow, dit Green Bow, soulagée.

Red Bow remet Green Bow debout, quand Infirmièraya atterrit non loin d'eux, ayant pris le même raccourci que Green Bow.

- Qui êtes-vous ? !

- Dans un hôpital, les patients ont besoin de tranquilité pour pouvoir guérir. Tu as brisé cette tranquilité. C'est quelque chose que je ne peux pardonner. Prends garde ! car je suis le messager de l'espoir, Rain Bow !

- Et moi je suis Red Bow, le guerrier de l'espoir, et mon feu intérieur te le fera payer !

- Je crois que je vais vous examiner vous aussi, dit le monstre de sa voix cassée. Il me semble que vos vaccins ne sont pas en règle non plus !

Irfirmièraya lance de nouveau une poignée de seringues vers les Combattants de l'Arc-en-Ciel.

- Ah non ! Pas encore ! s'ecrie Green Bow. Barrière de Vent !

Un mur de vent s'élève entre les Combattants et le monstre et les seringues se brisent contre ce mur.

- A moi de jouer ! s'écrie Red Bow. Boule de Feu !

Il envoie une boule de feu qui enflamme la blouse de la monstresse qui se met à hurler.

- Et le coup final est pour moi ! dit Rain Bow. Rubans Arc-en-Ciel !

- Aaaaaaaaaaaaaaaaah ! ! !

Irfirmièraya est frappée de plein fouet par les Rubans Arc-en-Ciel et se transforme en statue de sable, dont une fumée noire sort avant de se désagréger, emportée par le vent.

- Waouh ! on s'en est débarassé rapidement cette fois, dit Rain Bow.

- A trois c'est toujours plus facile qu'à deux, dit Niko qui était là depuis le début. C'est pourquoi vous devez activement rechercher vos compagnons. Tous ensemble vous pourrez vaincre l'ennemi.

- C'est bon à savoir ça !

Tout le monde se retourne. C'est Nitarh qui a parlé, debout sur un mur de briques, les bras croisés.

- Vous êtes désormais trois à ce que je vois. Très bien, je ferai en sorte que vous ne soyiez jamais plus nombreux.

- Attends un peu Nitarh ! s'écrie Red Bow. Boule de Feu !

- Non Red Bow ! crie Niko.

Trop tard. La boule de feu est partie en direction de Nitarh mais sa silhouette devient noire et la boule de feu la traverse sans lui causer de dommages.

- Tu as de la chance que je ne sois pas d'humeur à me battre, dit Nitarh en reprenant sa forme normale. Mais la prochaine fois, tu regretteras d'avoir été si impulsif.

Nitarh redevient une ombre qui coule sur le mur et disparaît dans son ombre naturelle.

- Red Bow ! Te rends-tu compte de ce que tu as fait ? demande Niko sur un ton de reproche.

- J'en ai marre de ce mec et de ses grands airs ! J'ai envie de lui en coller une directe sur sa face de premier de la classe !

- On l'aura, dit Rain Bow en essayant de calmer le jeu. On l'aura un jour, je te le promets. Mais il faut être patient, et découvrir ses points faibles. Et puis il faut qu'on reste ensemble. C'est pas en l'attaquant isolément qu'on a une chance. Rappelle-toi comment on a fait pour avoir Atarh.

- Okay, dit Red Bow qui a l'air calmé bien qu'il serre encore les poings. Je serai patient. Mais il ne perd rien pour attendre !

- Oh ! à propos de patients, on a oublié l'infirmière et grand-père ! s'écrie Green Bow.

- Vite ! changez-vous et allez voir comment ils vont, dit Niko.

 

Alex, Angel et Martin arrivent enfin dans la chambre de grand-père. L'infirmière est toujours allongée sur le lit mais semble reprendre conscience. Grand-père n'a pas bougé, lui. Et heureusement, aucune des attaques d'Infirmièraya ne l'a atteint. Martin s'approche de l'infirmière. Celle-ci ouvre les yeux et dit faiblement :

- Que... qu'est-ce qui... s'est passé ?

- Chut... dit Martin. On vous expliquera ça mais pour l'instant il faut que vous restiez couchée. Reposez-vous.

Alex regarde l'infirmière quand elle remarque du coin de l'oeil un mouvement dans le lit de grand-père. Elle se retourne et regarde plus attentivement, puis sent son coeur bondir de joie.

- Angel, Martin ! Grand-père se réveille !

Angel et Martin, surpris, s'approche du lit à leur tour. En effet, grand-père vient d'ouvrir les yeux. Il regarde Alex et semble la reconnaître puisqu'il se met à sourire. Il tente de parler mais ses lèvres tremblantes ne laissent échapper qu'un soupir.

- Chut grand-père, dit doucement Alex, n'essaie pas de parler. Tu es encore trop faible. Mais maintenant que tu es réveillé ça va aller beaucoup mieux. Qu'est-ce que je suis contente !


Episode 10 : Aidons les animaux

 

 Une fois n'est pas coutume (hmm hmm...), nous retrouvons d'abord les méchants dans leur grande salle sombre, où Nitarh est en train de se faire remonter les bretelles par les Sages Noirs.

- Nitarh ! Qu'est-ce que cela signifie ? ! Tes prises sont minables et notre maître a faim d'énergies humaines.

- Veuillez m'excuser, Sages Noirs, dit humblement Nitarh. Je vais essayer d'améliorer mon Miroir de l'Ombre, afin d'éviter que ces humains puissent reprendre l'énergie que je leur ai volée.

- N'essaie pas, fais-le ! ordonne un autre Sage, obligeant Nitarh à se tourner vers lui. Nous ne tolérerons pas tes échecs très longtemps.

- Et tes soldats sont incapables de se débarasser de ces gamins irritants, cela doit changer ! crie un autre Sage Noir, obligeant Nitarh... vous m'avez compris ou il faut que j'explique ?

- Cela va changer, assure Nitarh qui essaie de garder sa contenance. J'ai fait des découvertes intéressantes sur ces petits soldats, et elles pourraient nous assurer la victoire sur eux.

- Quelles sont-elles ? demande encore un autre Sage.

- Ils sont désormais trois à nous combattre. Une fille s'est ajoutée à eux. Mais j'ai appris qu'ils n'étaient pas au complet, et que tant qu'il en était ainsi, leur pouvoir ne serait pas suffisant pour contrecarrer nos plans. Je ferai donc en sorte qu'ils ne soient jamais au complet.

- Et comment comptes-tu t'y prendre ?

- Je ne sais pas encore. Mais je trouverai.

- Alors fais vite ! Et en attendant, continue la récolte. Seul le retour de notre maître pourra nous assurer la victoire totale !

- J'y retourne, Sages Noirs.

Sur ce, Nitarh s'incline, puis sa silhouette s'assombrit et se fond dans l'ombre environnante. Les Sages Noirs restent immobiles pendant un long moment de silence pesant, comme si quelque chose se tramait dans une conversation silencieuse. Puis une boule de lumière intense et pulsante, une boule d'énergie pure apparaît au centre du cercle formé par les Sages Noirs, puis se transforme en une colonne de lumière qui disparaît rapidement dans l'obscurité environnante. Les ombres informes entourant les Sages Noirs semblent alors bouger légèrement, lentement, comme si elles gagnaient une nouvelle configuration. Elles semblent aussi plus sombres, plus "présentes", quand soudain deux yeux rouges gigantesques s'ouvrent loin au-dessus des Sages Noirs, chaque oeil assez grand pour contenir le cercle des Sages, puis disparaissent lentement en fondu au noir.

 

 Quelques jours plus tard, nous retrouvons Martin chez lui, en compagnie de ses parents, de son frère et sa soeur, ainsi que d'Alexandra. La table est mise et recouverte de friandises et autres gâteaux, dans un coin se trouvent entassés des paquets aux jolis couleurs, tandis que Martin semble s'impatienter.

- Il a plus d'une demi-heure de retard ! Qu'est-ce qui se passe ? !

- T'inquiète pas, Angel va arriver, dit Alex avec un grand sourire. C'est pas grand chose une demi-heure...

- Pas grand chose ? ! Quand je dis deux heures, c'est deux heures ! C'est mon anniversaire après tout !

- Si tu veux, j'appelle sa tante, dit la mère de Martin.

On entend alors sonner à l'entrée.

- Pas besoin, je crois qu'il vient d'arriver, dit le père de Martin en sortant de la salle pour aller ouvrir.

Trente secondes après, il revient avec Angel à côté de lui.

- Enfin Angel ! s'écrie Martin. Tu as plus d'une demi...

- Oh ! Qu'est-ce qu'il est mignon ! s'exclament en même temps Alex et le frère et la soeur de Martin, lui coupant la parole.

Ils sautent tous les trois sur Angel qui semble submergé.

- Ah... ah... arrêtez ! Vous m'étranglez ! parvient à articuler ce dernier.

Les trois furies finissent par lui laisser un peu de place et Martin voit enfin de quoi il s'agit. Angel porte dans ses bras un jeune chiot, qui semble être un labrador. Il a une patte enroulée dans un mouchoir.

- C'est pour ça que je suis en retard, explique Angel. Je l'ai trouvé dans la rue. Il semblait apeuré et tout et a une patte blessée. Comme personne ne voulait s'en occuper j'ai décidé de l'emmener avec moi. J'espère que ça ne dérange personne...

- Ne t'inquiète pas, dit la mère de Martin. Donne-le-moi, je vais soigner sa patte. Lundi je ferai mettre une annonce dans le journal pour essayer de retrouver son propriétaire.

- Merci, dit Angel quand la femme prend le petit chiot dans ses bras.

Elle sort de la salle pour s'occuper de la patte du chien.

- Bon, on est au complet maintenant ? se demande Alex. Oui, ça y est. Alors bon anniversaire Martin ! Et sus aux friandises !

Les petits monstres de frère et soeur de Martin acquiescent et se ruent sur le buffet avec Alex, tandis que Martin lève les yeux au ciel et qu'Angel et le père de Martin paraissent plutôt gênés.

 Une bonne heure plus tard, les parents de Martin sont partis de la salle, "histoire de laisser les enfants s'amuser tout seuls", et son frère et sa soeur sont tellement occupés à cajoler le petit chien qu'ils ne font plus attention à rien d'autre. Angel, Alex et Martin discutent donc un peu plus sérieusement :

- J'aurais bien voulu emmener Niko, mais je voyais pas trop comment l'amener ici, dit Angel.

- C'est pas grave, dit Martin. De toute façon, il peut toujours nous appeler s'il y a besoin par les communicateurs. Alex, comment va grand-père ?

- Il récupère, dit Alex dont le ton sérieux qu'elle prend à chaque fois qu'elle parle de lui détonne d'avec sa bonne humeur habituelle. Le docteur dit qu'il pourra rentrer chez lui la semaine prochaine, mais qu'il ne sera plus jamais en état de travailler. Ils le mettent en retraite forcée.

- Mais qui va s'occuper du magasin alors ? demande Angel.

- Grand-père en est propriétaire. Il va prendre un employé pour s'en occuper et moi je viendrai aider après les cours.

- Tant mieux alors. C'aurait été dommage de fermer un aussi beau magasin.

- L'assurance a pris en charge les dégâts, continue Alex. Grand-père a fait passer l'attaque de Nitarh pour du vandalisme.

- C'en est ! dit Martin dont le ton monte. Quand je parviendrai à mettre la main sur ce Nitarh, il va passer un sale quart d'heure !

- Calme-toi Martin, tu vas alerter tes parents, dit doucement Angel. On l'aura, comme on aura toute cette Confrérie de l'Arc-en-Ciel Noir. Il nous faut simplement trouver nos autres compagnons et patienter.

- Et en attendant, on a toujours nos pouvoirs pour arrêter leurs attaques. Pour l'instant on a pas été trop mal non ?

- OK, concède Martin. Mais souvenez-vous que Nitarh est pour moi. Je vais lui faire ravaler son sourire.

- Eh, regardez comme il est mignon ! dit Alex en montrant le chiot du doigt. Il essaie d'attraper sa queue !

Alex et Angel courent vers le bébé chien pour le voir accomplir ses acrobaties, tandis que Martin soupire en pensant : "Et voilà, la conversation sérieuse est de nouveau terminée. Quand vont-ils grandir ces deux-là ? !", puis il les rejoint pour s'amuser un peu lui aussi.

 

 Le jeudi suivant, nous retrouvons Martin dans la rue, rentrant chez lui après son entraînement. Les éclaircies commencent à se faire plus fréquentes et la température monte doucement, le printemps est en train de faire sa véritable apparition. Martin arrive enfin dans sa rue quand il voit une femme d'une trentaine d'années devant chez lui, regardant autour d'elle et lisant ce qui est marqué sur un bout de papier. Elle porte un jeans élimé et un blouson en cuir qui ne semble pas tout jeune. Martin arrive enfin à côté d'elle qui n'a rien remarqué, ce qui fait qu'elle sursaute quand il lui adresse la parole :

- Je peux vous aider ?

- Ah ! crie-t-elle en sursautant. Oh, excusez-moi, vous m'avez fait peur.

- Je suis désolé, ce n'était pas voulu. Vous cherchez quelque chose ?

- Oui, la maison de monsieur et madame Defeux. Vous savez où elle se trouve ?

- A peu près oui, j'y habite. Elle est juste en face de vous.

- Oh ! fait-elle avec un grand sourire soulagé. J'avais peur de m'être perdue. Je n'ai pas un très bon sens de l'orientation. Vous habitez ici ?

- Oui, je suis le fils aîné. Venez, je rentre justement. Vous venez pour quoi ? demande-t-il en ouvrant la porte.

- J'ai perdu un petit chiot, un labrador. Quand j'ai vu votre annonce, j'ai tout de suite appelé. J'ai eu votre mère au téléphone. Elle m'a indiqué comment trouver la maison et je suis venue tout de suite. Je n'ai même pas eu le temps de me changer.

- Ah, vous venez pour ce petit toutou. Entrez, j'appelle ma mère. Maman ! La dame qui t'a appelé pour le chien est là !

- J'arrive ! crie la mère d'une autre pièce. Et ne crie pas comme ça, Martin ! Ca ne se fait pas !

La mère de Martin ouvre une porte et est suivie par le petit chien qui marche en boitant sur trois pattes.

- Toby ! ! s'écrie la femme.

Elle se rue sur le chien et le prend dans ses bras. Celui-ci la reconnaît immédiatement et commence à la lécher sur le visage en jappant de joie.

- Mon petit Toby, j'étais si inquiète ! Ne refais plus jamais ça, tu entends ?

Elle relève la tête et voit Martin et sa mère, qui sont restés immobiles et muets de surprise. Gênée, elle dit :

- Oh, excusez-moi. J'étais tellement soulagée de le retrouver que j'ai oublié tout le reste. Je vous remercie beaucoup d'avoir pris soin de Toby pendant cette semaine. Si vous saviez quel sang d'encre je me suis fait...

- Je comprends, dit la mère de Martin. Voulez-vous boire quelque chose, un café?

- Non merci, je ne peux pas rester. J'ai quitté le refuge précipitamment et je dois y retourner au plus vite.

- Vous travaillez dans un refuge ?

- Oui, c'est un petit refuge où je recueille et je soigne des animaux abandonnés. Toby est un des bébés d'une chienne labrador que j'ai recueillie il y a deux mois et demie. Elle était enceinte. A leur naissance, j'ai décidé de m'occuper aussi des bébés. Je ne pouvais pas me résoudre à les tuer comme certains font. Celui-ci s'est échappé alors que je nettoyais leur coin. A cet âge-là ils veulent découvrir le monde.

- Quand Angel l'a trouvé, il avait la patte blessée. On a fait ce qu'on a pu pour le soigner, dit Martin.

- Ca a l'air très bien, réplique-t-elle en regardant la patte bandée. Je l'examinerai au refuge. Je suis désolée de partir si précipitamment, mais il faut vraiment que j'y retourne.

- Nous comprenons, dit la mère de Martin. Allez-y.

- Merci.

Martin ouvre la porte et la femme s'apprête à sortir quand elle s'arrête et se retourne vers lui.

- Voici ma carte, dit-elle en la tendant vers Martin. Si vous avez un moment, passez me voir au refuge, nous pourrons parler plus longuement.

- D'accord, dit Martin, je n'y manquerai pas.

- Merci encore d'avoir pris soin de Toby, dit la femme avec un grand sourire. Au revoir.

- Au revoir, dit Martin en fermant la porte derrière elle.

La femme retourne dans la rue et marche en parlant à son chien.

- Toby, ne refais plus jamais ça. Ta maman et moi étions mortes d'inquiétude. C'est pas gentil ce que tu as fait. Mais bon, tu vas rentrer, je vais te soigner et après tu retrouveras ta maman et tes frères et soeurs... si je retrouve mon chemin. Par où c'est maintenant déjà ?

Pendant qu'elle reste immobile au croisement entre les deux rues et qu'elle cherche son chemin, une silhouette que nous connaissons bien se dessine dans l'ombre d'une maison, au coin d'une ruelle sur le croisement. Nitarh regarde la femme qui cherche son chemin et se dit :

- Pff... quelle perte de temps ! Consacrer tout son temps à soigner des animaux est vraiment la pire des stupidités !

Il tend son Miroir de l'Ombre vers elle et ce dernier se met à briller fortement.

- En tout cas c'est une proie idéale, continue-t-il, remplie d'énergie et se tuant à la tâche. Petite chrysalide, c'est à toi de jouer.

Il ouvre la main et libère une chrysalide qui flotte jusqu'à l'ombre de la jeune femme puis s'y fond. La femme semble avoir finalement trouvé son chemin et recommence à marcher.

- Dans quelques jours je ferai une superbe récolte, se dit Nitarh. Et si jamais ces fichus gamins se remettent au travers de ma route, ils vont être surpris par ce que je leur ai réservé !

Et il disparaît dans l'ombre en riant aux éclats.

 

 Le lendemain midi, nous retrouvons Angel, Martin et Lydia dans la cour du lycée. Ils viennent de manger et discutent avant la reprise des cours. Martin finit de leur raconter l'histoire d'hier :

- Et voilà, elle est directement repartie dans son refuge. Elle avait l'air sympa. Tête en l'air mais sympa.

- Encore une tête en l'air ! dit Lydia. Mais tu les attires dis-moi. D'abord cette fille avec les cheveux longs...

- Alex, dit Angel.

- OK, Alex...

- Je vais certainement aller la voir au refuge lundi, je termine mon entraînement plus tôt ce jour-là. Vous voulez venir ?

- Tu as l'adresse du refuge ?

- Oui, elle m'a donné sa carte, répond-il en sortant cette carte. Elle s'appelle mademoiselle Galian. Alors, vous viendrez ?

- Moi y'a pas de problème, dit Angel. Et puis c'est moi qui ai trouvé le petit chien, il faut bien que je vienne pour qu'elle puisse remercier son sauveur.

Echange de regard entre Martin et Lydia disant la même chose : "Il est pas possible celui-là !" tandis que "celui-là" affiche un grand sourire.

- Et toi Lydia, tu viens ?

- Pas de problème pour moi non plus, répond-elle. Il faut bien que je surveille le sauveur de petits chiens ou il risque de faire exploser ses chaussures. Allez, viens Angel, on va être en retard en cours si ça continue.

- Mais ça a pas encore sonné, supplie Angel.

Au moment où il dit ça, la sonnerie retentit dans tout le lycée.

- Bon, dit Angel d'un air abattu, salut Martin. A plus tard.

Et il suit Lydia à l'intérieur du lycée. Martin les regarde partir et remarque qu'il est tout seul dans la cour. N'ayant pas cours cet après-midi et ayant du temps avant l'entraînement, il décide de se reposer un peu et de s'asseoir quand il sent un poids sur son épaule. Il tourne la tête et voit Niko.

- Tiens, salut Niko. Tu viens de manquer Angel, il est reparti en cours.

- Je sais, dit Niko. J'étais sur le toit. La présence de Lydia m'interdisait de venir vous voir. Mais de toute façon, je n'ai pas besoin de voir Angel pour l'instant. J'ai discuté avec Aniva à propos du magasin de jouets et elle a eu une idée. J'aimerais avoir ton avis là-dessus.

- Ah oui ? Alors j'écoute, j'ai tout mon temps, je n'ai entraînement que dans une heure.

- Alors voilà...

Et c'est là que nous les quittons par un fondu au noir (eh oui, c'est une surprise !).

 

 Le weekend passe sans histoires (eh oui, parfois il ne se passe rien), et nous retrouvons Martin, Angel et Lydia le lundi suivant en fin d'après-midi, sur le chemin du refuge. Ils viennent de sortir du métro. Niko les suit au-dessus, mais suffisamment haut pour que Lydia ne le remarque pas (elle le voit suffisamment souvent suivre Angel, il ne faut pas non plus trop éveiller les soupçons !).

- Alex nous rejoindra sur place, elle doit nous rejoindre directement de son lycée, dit Martin.

- Si elle oublie pas d'ici là, dit Lydia avec un ton légèrement acide.

- Elle adore les animaux, elle devrait pas oublier je pense.

- A propos d'Alex, est-ce qu'elle t'a donné des nouvelles de grand-père ? demande Angel.

- Il se remet doucement, dit Martin. Il rentre chez lui demain, le docteur l'a gardé un weekend de plus pour être sûr qu'il se remettait bien.

- On arrive là non ? demande Lydia qui se sent un peu coupée de la conversation (elle n'a jamais rencontré grand-père après tout).

- En effet, dit Martin en vérifiant l'adresse. En plus c'est marqué sur la porte.

Effectivement, ils arrivent devant un bâtiment avec une grande affiche marquée :

 

Refuge pour animaux abandonnés

 

Notre plus grand désir : nous retrouver au chômage.

 

Alors s'il vous plaît, cessez d'abandonner vos animaux de compagnie. Ce ne sont pas des objets dont on se débarasse quand ils ne vous plaisent plus.

 

- Je l'aime bien cette affiche, dit Lydia. Elle est cullotée, mais je l'aime bien.

- Bon, on y va ? demande Angel.

- Okay. Suivez-moi.

Martin ouvre la porte et pénètre le lieu, suivi par Angel et Lydia. Ils se retrouvent devant un bureau sans personne pour les accueillir. En bruit de fond, ils entendent des jappements et quelques miaulements, ainsi que de temps en temps le piallement d'un oiseau. Soudain une porte s'ouvre et un garçon en sueur passe l'ouverture en courant. Soudain il voit nos trois compères et s'arrête.

- Oh ! désolé, nous sommes débordés en ce moment. Que puis-je faire pour vous ?

- On vient voir Mlle. Galian, dit Martin.

- Je ne sais pas si ça va être possible, dit l'employé exténué. Nathalie est très occupée en ce moment.

- On est ceux qui ont retrouvé le petit chien, dit Angel.

- Oh ! C'est vous qui avez retrouvé Toby ? Alors c'est différent, elle fera bien une petite pause dans ce cas. Suivez-moi, on va aller la voir.

Ils suivent alors l'employé à l'intérieur du refuge. Pendant qu'ils passent par des salles remplies de cages vides ou contenant des animaux, celui-ci leur explique :

- Ce refuge est en grande partie l'oeuvre de Nathalie... Mlle Galian. Elle lui a consacré sa vie. Elle a toujours travaillé dur pour que ce refuge ne ferme pas alors qu'il était menacé. Mais depuis qu'elle a ramené Toby, je ne sais pas ce qu'elle a mais elle s'est mise à travailler frénétiquement, sans s'arrêter pour déjeuner ni rien. Je crois même qu'elle est resté au refuge ce weekend. Il faut qu'elle se repose. Votre arrivée est providentielle. Peut-être que vous parviendrez à la convaincre de s'arrêter un peu.

- On essaiera, dit Martin à qui cette description ne dit rien qui vaille.

- On arrive, dit l'employé.

Ils passent une dernière porte et se retrouvent dans une autre salle où ils voient Nathalie de dos, en train de s'affairer autour d'une cage.

- Nathalie, est-ce que tu as un mo... ?

- Pas maintenant Bertrand, répond-elle sans même se retourner. Je suis très occupée là.

- Mais ce sont ceux qui ont retrouvé Toby...

- Qui ça ? Oh !

Elle se retourne précipitamment, et tout le monde est frappé par son état : des cernes noires sous les yeux injectés de sang, les joues creuses, elle flotte dans son jeans élimé. Martin a du mal a la reconnaître.

- Oh, c'est vous. Désolée, je ne vous attendais pas si tôt. Bertrand, tu peux nous laisser, je vais m'occuper d'eux.

- Ca va aller ?

- Oui, ne t'inquiète pas.

- D'accord, mais si il y a un problème, je ne serai pas loin.

Il quitte alors la pièce.

- Je suis désolée de vous accueillir dans cet état, mais j'ai eu beaucoup de travail en ce moment. Tenez, venez voir, je m'occupais de Toby et de sa famille.

Ils s'approchent de la grande cage et y voient un grande chienne labrador en train de donner la tétée à une nuée de chiots, dont Toby.

- Oh, ils sont trop mignons, dit Angel dont les yeux se transforment quasiment en coeurs !

- Je n'aime pas cet environnement, toutes ces cages, dit Nathalie. C'est pour ça que je travaille dur, pour rendre leur environnement plus vivable.

- Vous devriez vous reposer un peu, dit Lydia. Moi aussi je travaillais énormément pour les Restos du Coeur, et j'ai failli y laisser ma santé.

- Tu es gentille, mais c'est mon métier, et il faut que...

Soudain ses jambes ne la soutiennent plus et elle s'effondre, rattrapée de peu par Martin.

- Mademoiselle ! reprenez-vous !

Quelques secondes passent et elle reprend connaissance.

-Oh... qu'est-ce qui s'est passé ? Je crois que j'ai perdu connaissance.

- Oui vous avez perdu connaissance ! s'écrie Martin. Et c'est normal, vous avez qu'à vous regarder ! Il est temps de vous reposer un peu ! Le refuge peut attendre un ou deux jours !

- Mais...

- Comment voulez-vous vous occuper des animaux correctement si vous ne tenez plus sur vos jambes ? ! Hein ? !

- Il a raison, dit Lydia, vous devriez vous reposer mademoiselle.

- Je... je crois que vous avez raison tous les deux. Je me suis laissée emporter par mon travail. C'est toute ma vie vous comprenez ?

- Okay, mais en attendant nous allons chercher vos affaires et vous ramener chez vous, dit Martin sur un ton qui ne laisse pas de place à la réplique. Je vous emmène chercher vos affaires. D'accord ?

- ... D'accord, tu es gentil, répond-elle avec un sourire. J'ai besoin d'aide pour aller au vestiaire de toute façon. Vous deux, vous pouvez rester et surveiller si tout est normal ici ? Surtout la maman avec ses bébés.

- Pas de problème, dit Angel avec un grand sourire.

- Merci beaucoup. Je suis désolée de vous embêter...

- Ne le soyez pas, c'est avec plaisir qu'ils vont vous aider, dit Martin. Bon, je vous emmène.

Martin laisse les deux autres et conduit Nathalie à travers le refuge jusqu'au vestiaire.

- Ca ne vous dérange pas de m'attendre dans le couloir, il faut que je me change ?

- Pas de problème, je vous attends.

Elle entre dans le vestiaire et referme la porte derrière elle en tournant le verrou. Elle arrive à son vestiaire, l'ouvre et en sort ses vêtements de ville (une chemise et un jeans pas trop élimé). Elle commence à se déshabiller lentement, se tenant au vestiaire quand des vertiges la prennent. Pendant ce temps, dans un coin sombre du vestiaire, nous voyons une silhouette familière apparaître. En soutien-gorge et petite culotte, Nathalie sent soudain la présence et se retourne brusquement en essayant maladroitement de cacher ses formes avec sa chemise dans les mains.

- Qui est là ? Comment êtes-vous entré, j'ai fermé à clef ?

Nitarh sort doucement de l'ombre et dit :

- Ma pauvre, comme si une porte pouvait m'arrêter. La moindre ombre est une porte ouverte pour moi... Mais tu es mignonne tu sais. Regarde-toi donc dans ce miroir.

Nitarh tend le Miroir de l'Ombre et Nathalie croise son reflet dans ce miroir. Son énergie est alors absorbé comme un flux lumineux dans le miroir.

- Non, qu'est-ce que vous faites ? Je me sens faible...

- Eh oui, au lieu de gaspiller ton énergie pour de stupides créatures, je l'utiliserai à meilleur escient !

Dans le couloir, Martin commence à s'impatienter et décide, malgré les convenances, de regarder par la vitre de la porte pour voir si tout allait bien. Il a à peine jeté un coup d'oeil qu'il voit Nitarh s'attaquant à Nathalie à moitié nue. Son sang ne fait qu'un tour et la colère envahit son esprit.

- Amulette Rouge, métamorphose !

Dans le vestiaire, Nitarh arrête le flux d'énergie et, libérée, Nathalie tombe à terre.

- Je ne veux pas risquer de perdre une nouvelle récolte. Cette fille contient plus d'énergie que ça, mais je ne veux pas risquer de perdre ce que j'ai déjà.

Soudain il se tourne vers la porte qui sort de ses gonds et laisse apparaître Red Bow, visiblement très en colère.

- Cette jeune femme est une innocente personne dont le seul désir est d'améliorer la vie des animaux et tu en as fait une victime de tes plans démoniaques ! Je suis Red Bow, le guerrier de l'espoir, et mon feu intérieur te le fera payer !

- Red Bow ! dit Nitarh avec un grand sourire. Je vois que vous autres Combattants êtes toujours là en travers de mon chemin. Mais c'est la dernière fois. Regarde donc la surprise que j'ai ramenée. Créature de l'Ombre, apparais !

L'ombre de Nathalie grandit, noircit, et en sort une créature gluante qui se déplie et finit par s'ébrouer, laissant apparaître un monstre bossu et multicolore, à la tête énorme et aux yeux exorbités. Ses doigts semblent terminés par des ventouses.

- Caméléaya, je suis heureux de te voir, dit Nitarh. Occupe-toi donc de cet importun !

- Ze suis très heureuse de vous-z-aider, zozotte le monstre de sa voix suraigüe.

- A ta place j'en serai pas si sûr ! crie Red Bow. Boule de Feu !

La colère de Red Bow crée une gigantesque boule de feu qui englobe complètement Caméléaya.

- Ouais ! Quoi ? !

Le monstre aspire les flammes par la bouche et réapparaît indemne.

- C'est pas zentil de faire des soses comme ça, sans prévenir, dit-elle. Si tu crois que c'est agréable, essaie un peu pour voir.

Soudain Caméléaya devient complètement rouge et crie : "Boule de Feu !" L'attaque de Red Bow est renvoyée sur lui et il évite de peu la boule de feu en plongeant sur le côté.

- Comment elle a fait ? ! s'écrie-t-il en se relevant.

- Caméléaya est très spéciale, dit Nitarh qui semble apprécier le spectacle. Elle est capable d'absorber et de copier tous les pouvoirs qui lui sont envoyés dessus. Après il ne lui reste plus qu'à les retourner à l'envoyeur. Ha ha ha !

- Et z'ai aussi d'autres tours dans mon sac ! ajoute-t-elle.

Elle projette sa langue préhensile et attrape Red Bow par le cou. Elle le tire à elle pendant qu'il se débat et essaie de se défaire de la prise et finit par le ramener juste devant elle, dos contre sa face.

- Alors, ça va mon bout de sou ? lui postillonne-t-elle.

- Arrr... quelle haleine ! On t'a jamais dit de ne pas parler la bouche pleine ?

Il la fait basculer par-dessus son épaule (NdlA : quelqu'un connaît le nom de ce mouvement d'aikido ? Je l'ai sur le bout de la langue...) et se défait de la prise en l'envoyant au tapis.

- Ah non ! crie Nitarh. Relève-toi immédiatement !

 Mais revenons un peu en arrière, histoire de ménager le suspense. Pendant que Martin, Angel et Lydia suivaient l'employé dans le refuge, Niko volait autour, essayant de trouver un endroit par où entrer. Il trouve finalement une fenêtre légèrement ouverte qu'il s'empresse de passer.

- Oups ! pardon mademoiselle.

Il marche doucement devant un chat endormi, en essayant de ne pas le réveiller, puis s'envole en arrivant dans le couloir.

- Qu'est-ce que j'ai fait pour me retrouver sur une planète couverte de chats, gromelle-t-il en volant dans les couloirs. Bon, où sont-ils ?

Il vole de couloir en couloir, manque de se faire remarquer par un employé du refuge, provoque une crise d'aboiements dans une salle remplie de cages d'où il ressort aussitôt rentré, puis passe dans un couloir d'où il entend des bruits suspects. Il s'approche de la vitre d'une porte et voit soudain Nitarh, ainsi que Red Bow en train de se faire happer par la langue d'un monstre difforme.

- Vite, l'alerte ! Red Bow est en danger ! Mon intuition était bonne ! Mince, Lydia est avec Angel, si j'utilise son communicateur il va se faire remarquer. Tant pis ! Il n'y a pas de temps à perdre ! Angel !

Angel est dans la salle avec Lydia et les petits chiots labradors. Il entend soudain la voix de Niko dans son communicateur. Heureusement, celui-ci est sous son pull et Lydia semble ne rien avoir entendu.

- Euh... Lydia, je vais aller voir ce qu'ils fabriquent, dit-il maladroitement.

- Attends, je viens avec toi, réplique-t-elle.

- Pas la peine, y'en aura pas pour longtemps. Reste avec les petits chiens.

- Mais...

- A tout de suite, coupe-t-il en passant la porte.

Une fois en sécurité, il ouvre son communicateur.

- Qu'est-ce qui se passe Niko ?

- Rejoins-moi vite ! Nitarh a attaqué la femme du refuge et Red Bow est en difficulté avec un monstre !

- J'arrive tout de suite ! Amulette Arc-en-Ciel, métamorphose !

 Nous pouvons maintenant retrouver Red Bow dans le vestiaire.

- Allez ! Relève-toi Caméléaya ! crie Nitarh.

Elle finit par se relever quand soudain :

- Rubans Arc-en-Ciel !

Les rubans immobilisent Caméléaya et Nitarh voit soudain Rain Bow dans l'ouverture de la porte.

- Cette jeune femme est une innocente personne dont le seul désir est d'améliorer la vie des animaux et tu en as fait une victime de tes plans démoniaques ! Prends garde ! Car je suis le messager de l'espoir, Rain Bow !

- C'était ma réplique ! se plaint Red Bow.

Rain Bow le regarde sans comprendre.

- Ca va ? demande-t-il.

- Ca va... Oh non ! pas encore !

Rain Bow se tourne vers le monstre qui est en train d'aspirer les rubans arc-en-ciel qui la maintenait prisonnière et une fois libérée, sa peau devient multicolore et elle crie : "Rubans Zarc-en-Ciel !" Red Bow évite les rubans de justesse mais Rain Bow qui n'a rien vu venir est durement touché et tombe à terre.

- Que... qu'est-ce qui s'est passé ? demande Rain Bow qui n'arrive pas à se relever.

- Ce monstre est capable de copier nos pouvoirs, dit Red Bow en se relevant doucement. C'est un vrai caméléon.

- Ze crois que ze vais commencer par le mousseron qui a cru pouvoir m'emprisonner, dit l'intéressée en devenant rouge. Boule de Feu !

- Non ! crie Red Bow en se relevant précipitamment.

- Barrière de Vent !

Un mur de vent s'élève entre Caméléaya et Rain Bow et souffle la boule de feu.

- Qui a osé ? ! crie le monstre en se tournant vers la porte.

Cette fois, c'est Green Bow que l'on voit dans l'embrasure.

- Cette jeune femme est une innocente personne dont le seul désir est d'améliorer la vie des animaux et tu en as fait une victime de tes plans démoniaques ! Aussi moi, Green Bow, je vais te punir !

- Ma réplique... soupire Red Bow en baissant la tête.

- Comment tu as su ? Je n'ai pas eu le temps de t'appeler ! demande Niko.

- Quand je suis arrivée, y'avait personne pour m'accueillir, alors j'ai fait un tour dans le refuge, quand j'ai entendu des bruits de combats. Alors je suis venue ici. C'est tout, dit Green Bow avec un grand sourire.

- Green Bow ! s'écrie Red Bow, ce monstre est capable de copier nos pouvoirs, mais peut-être qu'en associant nos pouvoirs on va surpasser ses capacités.

- Comment ça ? se demande Green Bow.

- Pas le temps de t'expliquer, dit Red Bow en levant les yeux au ciel. Utilise ton pouvoir avec moi. Boule de Feu !

- Okay. Barrière de Vent !

Le vent entoure la boule de feu et la transforme en une vraie tornade qui fonce droit sur Caméléaya. Mais celle-ci devient soudain verte et crie : "Barrière de Vent ! Un mur de vent se lève et retourne la tornade de feu contre Red Bow et Green Bow qui sont touchés de plein fouet et tombent à terre. Ils ne semblent que légèrement brûlés mais le choc de leur attaque leur a fait très mal.

- Red Bow ! Green Bow ! est-ce que ça va ? demande Rain Bow en se relevant péniblement.

- Ca va, dit Red Bow, mais je n'arrive pas à me relever.

- Pareil, dit Green Bow.

- Ca marche ! Caméléaya sera l'instrument de votre perte, rit Nitarh.

- Rain Bow, ressaisis-toi ! Il faut la vaincre ! crie Niko.

- Mais mes pouvoirs sont nuls, je peux rien faire ! dit Rain Bow au bord des larmes.

- Fais quelque chose, vite ! crie Niko en volant vers Caméléaya à toute vitesse.

Mais celle-ci n'a que faire d'un oiseau et le balaie d'une claque.

- Niko ! ! ! hurle Rain Bow.

Il court vers l'oiseau qui est tombé au pied d'un vestiaire. Il ne semble pas blessé mais est assomé. Soudain on entend dans le couloir :

- Angel, Martin, vous êtes là ? C'est bientôt fini ?

Lydia apparaît à la porte et ses yeux s'agrandissent de surprise.

- Débarasse-nous de cette intruse ! commmande Nitarh.

- Très bien, dit Caméléaya. Rubans Zarc-en-ciel !

La surprise paralyse Lydia sur place tandis que les rubans foncent vers elle.

- Non ! pas encore ! Non ! ! ! hurle Rain Bow.

Soudain Rain Bow se retrouve entouré d'une aura multicolore. Des rubans arc-en-ciel apparaissent de nulle part et foncent sur Rain Bow, effaçant au passage les rubans lancés par Caméléaya, et se rencontrent tous sur l'amulette de Rain Bow où ils semblent se fondre. L'amulette se met alors à briller un court instant avant de s'éteindre comme l'aura multicolore. Rain Bow met alors une main devant l'amulette et celle-ci s'entoure d'une aura multicolore plus brillante que pour les rubans arc-en-ciel. Il lève alors la main au ciel, puis, en mettant toute sa détermination dans ses paroles, il crie :

- Toile Arc-en-Ciel, action !

Caméléaya se retrouve au centre d'une toile d'araignée multicolore dont elle n'arrive pas à se dèfaire, puis se recouvre progressivement d'une couche d'énergie multicolore.

- Ze n'arrive pas à absorber cette énergie ! Non !

Les couleurs se mélangent jusqu'à devenir un blanc éclatant et le monstre disparaît en hurlant.

- Non ! j'étais sûr de vous vaincre ! crie Nitarh. Vous me le paierez, sales gosses !

Et il disparaît dans l'ombre d'où il est apparu.

- Rain Bow... ça va ? demande Red Bow qui parvient doucement à se relever.

- Ca va, dit Rain Bow d'un air absent.

- Mademoiselle Galian ! il faut l'emmener à l'hôpital !

- Pas la peine, continue Rain Bow du même ton.

Il s'approche du corps inanimé de la jeune femme, se met à genoux devant elle et lui prend les mains. Une lumière multicolore se dégage alors de leur contact, puis disparaît.

- Voilà, dit Rain Bow en se relevant, elle se réveillera dans peu de temps.

- Comment t'as fait ça ? demande Red Bow qui s'est relevé et aide Green Bow à s'approcher.

- Rain Bow, tu as désormais un nouveau pouvoir, dit Niko en se posant sur son épaule. Tu mérites bien ton titre de messager de l'espoir des Combattants de l'Arc-en-Ciel.

- Niko, tu vas bien ? ! demande Rain Bow qui semble soudain se réveiller.

- Ca va, répond-il, à part une petite bosse.

Soudain tout le monde se souvient de Lydia et se retourne sur elle en même temps. Celle-ci se tient toujours devant la porte, à la fois toujours surprise et un peu gênée de toute cette attention.

- Euh... Lydia, tu pourrais rester avec elle jusqu'à ce qu'elle se réveille ?

- Euh... bien sûr... Rain Bow.

- Merci... allez, on s'en va, on s'en va.

Les Combattants de l'Arc-en-Ciel sortent de manière assez maladroite et disparaissent dans un virage du couloir.

- C'est bizarre, se dit Lydia. Comment ils connaissent mon nom ? Et où est-ce que j'ai déjà vu cet oiseau ?

 

 - Et voilà, ils sont partis, puis Mlle Galian s'est réveillée et vous êtes arrivés après, explique Lydia.

- Mince ! Quel dommage que nous ayons raté ça ! dit Martin en surjouant suffisamment pour qu'Angel fasse une légère grimace.

- C'est vrai ça, où est-ce que vous étiez pendant tout ce temps ?

- Eh bah... hésite Angel, quand moi je suis allé voir si tout allait bien, je suis tombé sur Martin qui se promenait dans le refuge en attendant que Mlle Galian se prépare, puis on s'est promené, on s'est retrouvé je ne sais comment à l'entrée, on y a récupéré Alex qui venait d'arriver et on est revenu. C'est tout.

- Comment vous avez fait pour ne pas croiser les Combattants de l'Arc-en-Ciel ? demande Lydia encore toute excitée par ce qu'elle vient de vivre.

- Je sais pas, dit Martin, ils sont peut-être passés par un autre chemin.

- Moi j'étais évanouie tout du long, dit Mlle Galian comme pour elle-même. J'aimerais tant les remercier de m'avoir sauvée.

- C'est dommage, continue Lydia. Si vous les aviez vu, vous les auriez peut-être reconnus. Moi je suis sûre que j'ai déjà vu leurs visages quelque part, mais je n'arrive pas à mettre le doigt dessus.

- Heureusement qu'elle n'est pas physionomiste, chuchote Angel à l'attention de Martin.

- Même comme ça, ça métonne qu'un simple changement de couleur de cheveux suffise à nous rendre méconnaissables, réplique ce dernier aussi en chuchotant.

- Regardez-moi ces adorables boules de poils ! s'écrie soudain Alex dont l'attention a été rapidement déviée vers les animaux. Ils sont si mignons quand ils se bagarrent !

- Laisse-moi voir, laisse-moi voir ! dit Angel en poussant tout le monde.

Martin lève les yeux au ciel (il a tendance à le faire assez souvent depuis qu'il a rencontré Angel et Alex) et Lydia rit en les voyant faire. Quant à Mlle Galian, elle pense : "Etrange, ce qu'ils ont raconté est impossible, je connais bien l'architecture du refuge et pour retourner à l'entrée le seul moyen pour eux était de revenir sur leur pas. Enfin, ils doivent avoir leurs raisons, et comme ils m'ont sauvé la vie, je peux bien garder leur secret." Et nous laissons ici nos amis à jouer avec les petits chiots labradors.


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