Episodes 31 à 35

 Eh oui ! nos amis pensaient pouvoir passer des vacances d'été tranquilles, mais malheureusement le Mal ne prend pas de vacances ! (et l'auteur non plus d'ailleurs. Qui a dit qu'il devrait en prendre rapidement ? !) C'est donc avec plaisir que je vous présente la deuxième saison de Rainbow Fighters : les Combattants de l'Arc-en-Ciel, intitulée Rainbow Fighters : le retour de l'Arc-en-Ciel ! Comme pour la première saison, n'hésitez pas à m'envoyer vos commentaires, compliments et/ou critiques (constructives, bien entendu). Ca n'en a peut-être pas l'air, mais vos remarques influent fortement sur mon style d'écriture et parfois sur l'histoire elle-même. Aussi, n'hésitez pas à me faire part de vos suggestions, elles seront toujours les bienvenues. Mais assez bavassé, passons maintenant aux choses sérieuses ! Je vous laisse donc profiter des nouveaux épisodes de Rainbow Fighters : les Combattants de l'Arc-en-Ciel.


Episode 31 : Renaissance

 

 Un début de soirée du mois de juillet. Angel et sa tante sont en train de prendre leur dîner dans la salle tout en regardant la télé. Il fait encore grand jour dehors (et un grand soleil, mais malheureusement ils n'ont pas de balcon pour en profiter). Angel est silencieux, et parfois soupire. Sa tante voit bien que quelque chose ne va pas, et finalement décide de lui demander ce qui se passe.

- Qu'est-ce qu'il y a Angel ? Je ne t'ai pas entendu de toute la soirée.

- C'est rien, soupire Angel.

- C'est un rien qui semble beaucoup t'affecter. Laisse-moi deviner : tu t'ennuies parce que Lydia est partie en vacances aussi ?

- ... Oui, admet-il. Tous mes copains sont partis, et même Lydia. Alors je sais plus quoi faire...

- Tu ne m'as pas dit que tes amis reviennent à la fin de la semaine ?

- Euh... oui. On doit se voir dimanche. Aurélien nous a tous invités chez lui pour fêter mon anniversaire, avec un peu de retard.

- C'est vrai qu'ils étaient déjà partis quand on a fêté ton anniversaire. Il y avait juste Lydia. Mais si tu les revois à la fin de la semaine, pourquoi es-tu si malheureux ? demande Patricia. Ca n'est pas comme si tu devais attendre des mois avant de les revoir !

Angel a un léger sourire.

- C'est vrai tata, tu as raison. Je vais être patient !

Il lui fait un grand sourire et se remet à manger avec appétit. Sa tante sourit, pensant que le problème est résolu. Il n'y a plus pendant un moment que le bruit des fourchettes et couteaux et la voix du présentateur des infos à la télé, qui soudain présente une information étrange :

- Astronomie : a-t-on assisté à la mort d'une galaxie ? Des astronomes faisaient des photos du ciel grâce au téléscope spatial Hubble, quand ils ont assisté à un phénomène jamais vu : une galaxie parfaitement connue était en train de s'éteindre sous leurs yeux. Reportage de notre journaliste scientifique.

Suivent des images d'étoiles et de galaxies, puis une courte description du téléscope spatial. Enfin, nous voyons un astronome interviewé devant la caméra.

- Le phénomène auquel nous avons assisté est sans précédent. Cette galaxie était une soeur jumelle de notre Voie Lactée, une galaxie spirale d'environ 100 000 années-lumière de diamètre, distante de notre Galaxie de plus de 50 millions d'années-lumière. Elle était connue et répertoriée sur les cartes du ciel depuis plus de 30 ans et n'avait jusqu'alors pas attiré l'attention. C'est un vrai miracle que nous ayons pu assister à cet événement en direct.

Des images assez floues, car très grossies, du ciel étoilé apparaissent, montrant avec une petite flèche un point lumineux qui disparaît à vue d'oeil. Le scientifique commente ces images.

- Cette galaxie a disparu en moins de deux heures. Elle est distante de 50 millions d'années-lumière, ce qui signifie que l'image que nous en avons est celle de la galaxie il y a 50 millions d'années. Mais la distance n'affecte pas la durée des événements. Cette galaxie s'est vraiment éteinte en moins de deux heures vraies ! Des mesures spectroscopiques ont montré qu'aucun nuage de gaz n'était venu cacher la galaxie à notre vue. Cette disparition est un mystère. Les étoiles naissent et meurent naturellement, mais une galaxie comme celle-ci contient des centaines de milliards d'étoiles réparties sur un disque de plus de 100 000 années-lumière de diamètre. Aucun phénomène connu ne peut expliquer que ces milliards d'étoiles se soient éteintes en même temps. Il est même impossible qu'un phénomène unique ait pu provoquer cette disparition soudaine, car rien ne peut se propager plus vite que la lumière. Si un phénomène avait commencé au centre de la galaxie et s'était propagé partout à la vitesse de la lumière, cette galaxie aurait dû s'éteindre en plus de 50 mille ans. Nous travaillons à détecter des restes de cette galaxie, afin d'essayer de déterminer la ou les causes de sa disparition.

Et le reportage se termine sur une image apocalyptique, avec une photo d'une galaxie spirale qui disparaît lentement en fondu au noir, tandis qu'une voix off se demande si ce phénomène pourrait se produire dans notre Galaxie. Le reportage a fait beaucoup d'effet sur Patricia, mais encore plus sur Angel, qui revoit dans sa tête des images de la guerre qui a failli détruire la Voie Lactée et qui a causé la fin de la Confrérie de l'Arc-en-Ciel. Mais le journal télé est maintenant terminé et des publicités ont envahi l'écran.

 

 Nous retrouvons maintenant Angel dans sa chambre. Il est presque minuit et il est accoudé à sa fenêtre ouverte, regardant le ciel étoilé et surtout la Lune. Il soupire.

- Tata Patricia s'inquiète beaucoup pour moi. Mais je ne peux pas lui dire vraiment ce qui ne va pas. Mes amis me manquent, c'est vrai, mais je vais les revoir bientôt. Même Lydia n'est partie que pour trois semaines. Non, ce n'est pas eux dont l'absence me fait souffrir le plus.

Il se relève, les mains contre le rebord de la fenêtre, comme pour tenter de s'approcher de la Lune.

- Niko, Aniva, comment allez-vous ? Je n'ai pas de nouvelles, je m'inquiète pour vous. J'ai bien essayé de retourner dans le Q.G. pour vous contacter, mais je sais pas utiliser le matériel, et de toute façon le magasin de jouets a réouvert et on ne peut plus aller dans la remise sans se faire repérer par le nouveau vendeur. Niko, Aniva, vous me manquez tellement !

Des gouttes d'eau tombent sur le rebord de la fenêtre. Angel pleure !

- Non, fait-il en s'essuyant les yeux, je ne dois pas. Niko apprécierait pas. Il m'engueulerait en disant que je pleure pour un oui pour un non.

Il a un petit sourire triste.

- Niko, Aniva, je pense à vous tous les jours. J'espère qu'un jour, vous me donnerez de vos nouvelles.

Angel regarde intensément vers la Lune, et nous commençons à suivre la direction de son regard. Nous nous élevons dans l'atmosphère, qui devient de plus en plus mince. Le ciel est de plus en plus noir, les étoiles de plus en plus brillantes, la Lune de plus en plus grosse. Mais ce n'est pas vers elle que nous nous dirigeons, mais vers un point lumineux à côté d'elle. On dépasse maintenant la Lune, et le point lumineux cesse soudain d'être ponctuel. Contrairement aux autres étoiles, il semble prendre trois dimensions et une forme. Nous nous rapprochons de plus en plus, nous commençons à voir la structure réelle de ce qui n'apparaissait que comme un point lumineux. C'est une structure formée de quatre sphères métalliques disposées en tétraèdre et reliées entre elles par des tubes métalliques formant les arêtes du tétraèdre. De chaque sphère est émise une sorte de rayon d'énergie de forme torturée, comme un éclair continuel. Ces quatre rayons blancs se rencontrent au centre du tétraèdre sous la forme d'une boule d'énergie blanche qui émet derrière elle comme un panache d'énergie, qui semble pousser ce qui doit être un vaisseau spatial en direction de la Terre. Nous nous dirigeons maintenant vers la sphère au sommet (NdlA : à l'image, car dans l'espace il n'y a pas de pesanteur, et donc pas de haut ni de bas) quand soudain nous nous retrouvons dans une salle blanche par un fondu enchaîné. C'est une salle circulaire, sur le mur de laquelle on voit plusieurs arches fermées, probablement des portes. Au milieu de cette pièce, faite du même matériau blanc que les murs, on trouve une sorte de table carrée, dont les côtés sont incurvés vers l'intérieur. Cette table ne contient aucune surface plane ni aucune ligne droite. Au-dessus de cette table flotte l'image en trois dimensions et légèrement transparente d'une planète bleue : la Terre. Deux êtres d'apparence humaine et masculine regardent cette image. L'un a les cheveux courts et roux. Il porte une sorte de débardeur orange avec un col en V, et un pantalon bouffant violet, entrant dans des bottes noires. Il porte aussi des gants violets. L'autre a les cheveux frisés et blonds, longs jusqu'aux épaules. Il porte un pantalon bouffant gris entrant dans des bottes noires aussi. Il est torse nu, mais a une cape verte attachée autour du cou. Il porte aussi des gants gris. C'est lui qui prend le premier la parole, d'une voix grave et mélodieuse. Mais actuellement, c'est plutôt une mélodie de colère !

- Alors c'est ça ! s'écrie-t-il. Tout ce chemin pour une petite planète de rien du tout ! Il a perdu les pédales ou quoi ? !

- Avant qu'on parte, répond l'autre, d'une voix profonde légèrement cassée, il m'a dit que pendant un instant, cette planète avait brillé d'une énergie dépassant celle des plus puissantes étoiles de cette galaxie. Ils veulent cette énergie. D'après lui, elle est nécessaire pour la réussite de notre plan.

- Ouais. Résultat : on nous envoie nous promener dans un trou paumé ! J'espère que personne s'est trompé et que cette soi-disant énergie est bien sur cette planète, sinon je vais faire un malheur à notre retour !

Soudain une des arches s'ouvre avec une petite lumière, puis se referme en laissant passer une jeune femme aux longs cheveux bruns arrangés en trois tresses tombant jusqu'à la taille. Elle porte une légère robe blanche à bretelles tombant un peu au-dessus des genoux ainsi que des bottes noires. Elle porte aussi de longs gants bleus montant au-dessus du coude. Elle baille et s'étire.

- Aaaaaah... on est enfin arrivé ? demande-t-elle d'une voix légèrement trop aigüe et un peu ensommeillée.

- Pas encore, dit l'homme aux cheveux roux. Mais on a le contact visuel avec la cible.

- Waouh ! elle est superbe cette planète ! s'écrie-t-elle en ouvrant grand les yeux. On dirait une perle bleue.

- Tu trouves ? demande l'homme torse nu. J'la trouve vraiment minable !

- Tu n'as aucun goût, Nemina ! tranche la jeune femme. Seule la sensibilité féminine peut voir la beauté dans cette image.

- Toi, sensible ? ! Me fais pas rire, Nezayo ! Tu as autant de sensibilité qu'un astéroïde !

La jeune femme se tourne alors vers celui qu'elle a appelé Nemina, l'homme au torse nu, le visage rouge de colère et les poings levés.

- Tu vas t'excuser sur le champ ! crie-t-elle d'une voix soudain devenue cassée, ou sinon...

- Sinon quoi ? ! réplique Nemina qui ne semble pas impressionné le moins du monde.

- Nemina ! Nezayo ! ça suffit ! crie l'autre homme.

Les deux belligérants se retournent immédiatement vers lui, très raides, avec la tête d'enfants qui veulent cacher qu'ils ont fait une bétise.

- Désolé Netoy, dit Nezayo qui a repris sa voix légèrement trop aigüe. Mais Nemina n'arrête pas de me chercher des noises !

- C'est toi qui m'insulte tout le temps ! ! réplique ce dernier.

- J'ai dit : ça suffit ! ! répète Netoy qui visiblement en a assez. Chaque fois c'est pareil ! Si vous voulez faire capoter cette mission, il faut pas vous y prendre autrement ! Alors arrêtez avec vos enfantillages ou je vais devoir prendre les mesures qui s'imposent !

- D'accord Netoy, disent en même temps les deux autres personnes, sur le même ton que des enfants réprimandés par leur mère.

Soudain une autre porte s'ouvre en disparaissant avec un petit flash de lumière, puis réapparaît après avoir laissé passer un autre garçon courant à toute vitesse pour s'arrêter juste devant la table. Il est beaucoup plus petit que les autres (presque deux têtes de moins) et paraît beaucoup plus jeune. C'est encore un enfant ! Il porte un pantalon noir, des bottes noires et un tee-shirt à manches longues noires, ainsi que des gants jaunes. Ses cheveux en bataille sont jaune paille.

- Nespi ! s'écrie l'homme aux cheveux roux qui décidément semble jouer le rôle de parent dans ce vaisseau. Combien de fois t'ai-je dit de ne pas courir comme ça ? !

- Désolé, répond l'intéressé avec un grand sourire. Alors c'est là qu'on doit aller ?

- C'est notre cible en effet.

- Pfff... soupire Nemina. Qu'est-ce que tu veux qu'on fasse ? On est juste des éclaireurs !

- Nos ordres sont de préparer cette planète pour leur arrivée, explique Netoy.

- Et comment tu veux faire à quatre contre tout une planète ? !

- D'après les sondes que nous y avons envoyées auparavant, les habitants de cette planète ont beau nous ressembler, ce sont des primitifs dont les armes minables ne leur servent de toute façon qu'à s'entre-détruire.

- Beurk... des animaux ! s'écrie Nezayo, dégoûtée. Faisons-les vite disparaître ! Cette planète est trop belle pour la laisser entre leurs mains.

- C'est pour ça qu'ils nous ont choisis pour cette mission de reconnaissance. Nos capacités nous permettront d'annexer cette planète rapidement et d'en faire un avant-poste pour l'invasion de cette galaxie. Et c'est aussi pour ça qu'il faut trouver cette fameuse lumière.

- Bon... admet Nemina. Alors par où on commence ? C'est qu'c'est grand une planète !

- Je propose cet endroit ! dit Netoy en montrant un point de l'image du doigt.

- Pourquoi là plutôt qu'ailleurs ? demande Nezayo. Tu sais quelque chose que tu ne nous as pas dit ?

- Chaque chose en son temps. Je vous en parlerai plus tard.

- C'est pas juste ! s'écrie Nespi avec sa voix de gamin. Tu nous caches toujours des trucs !

- Plus tard je vous en parlerai, c'est promis. En attendant, qu'allons-nous faire ?

- Je propose d'envoyer quelques unes de nos poupées, dit la femme. Ca devrait faire un joli massacre.

- Mouais, j'suis d'accord, dit l'homme au torse nu.

- Moi aussi ! moi aussi ! crie l'enfant.

- D'accord, fait l'homme aux cheveux roux. Va pour des poupées. Avec moi alors !

L'image de la Terre disparaît et il tend le bras droit, la main au-dessus du centre de la table. Nemina vient mettre sa main droite sur la sienne, Nezayo y ajoute sa main droite, puis Nespi se met sur la pointe des pieds et tend comme il peut le bras, pour enfin mettre la main droite sur celles des autres. Une aura, d'abord rouge, puis verte, bleue, jaune et enfin noire apparaît autour de leurs mains, puis un éclair en jaillit et frappe la table juste en dessous. Nous ne retrouvons de nouveau dans l'espace, devant le vaisseau spatial. L'éclair d'énergie reliant la boule lumineuse à la sphère du sommet devient rouge, puis verte, puis bleue et enfin jaune, avant de reprendre sa couleur blanche normale. La boule d'énergie au centre du tétraèdre se met à grossir, son centre devenant de plus en plus sombre, puis elle expulse cette boule sombre qui se divise en une constellation de petites comètes lumineuses qui foncent vers leur cible : la Terre.

 

 Nous nous retrouvons de nouveau sur Terre, en début d'après-midi. Nous suivons Angel qui marche dans la rue, vers l'hôtel particulier où habite Aurélien. Il est assez mélancolique et regarde souvent le ciel en soupirant. Il arrive enfin à la porte et sonne. Alphonse vient lui ouvrir.

- Bonjour monsieur Angel, dit ce dernier. Entrez donc, vos amis vous attendent.

Le visage d'Angel s'éclaire. Il va enfin revoir ses amis ! Il suit Alphonse jusqu'à la cour intérieure où ses amis l'attendent. Sur une table, un buffet de friandises et de boissons a été préparé.

- Ah ! te voilà enfin ! dit Martin quand Angel rentre dans la cour. Tu t'es fait attendre !

Mais il dit ça avec un sourire et embrasse Angel.

- Je suis content de te revoir, dit-il.

- Comment ça va Angel ? demande Clémence avec un sourire. Tu as commencé à préparer la rentrée des classes ?

- Clémence... soupire Angel en l'embrassant, tu sais bien que j'attendais ton retour.

- J'ai ramené plein de photos de mes vacances, dit Alexandra en s'approchant d'Angel. Tu veux les voir ?

- Evidemment ! réplique ce dernier en l'embrassant.

- Alphonse a préparé un grand buffet rien que pour nous, dit Aurélien. J'espère que tu vas aimer.

- T'en as vraiment fait de trop ! dit Angel en embrassant Aurélien. J'avais pas besoin de tout ça !

- C'est ton anniversaire, c'est normal ! dit Alex.

- Joyeux anniversaire ! crie Clémence, reprise en choeur par les autres.

Angel rougit et semble ne plus savoir où se mettre.

- ... Merci, les amis... vous pouvez pas savoir à quel point vous m'avez manqué !

- Allons Angel, pas de larmes ! dit Martin. On est là pour s'amuser !

- Alors amusons-nous ! s'écrie Aurélien.

 Alphonse est retourné à l'intérieur, laissant les jeunes s'amuser et se ruer sur le buffet. C'est maintenant l'heure de la remise des cadeaux.

- Tiens, de ma part, dit Martin en tendant un paquet à Angel.

- Merci ! réplique ce dernier en déchirant le papier cadeau, découvrant plusieurs albums de bandes dessinées. Ooh ! ! merci ! ! merci ! ! j'les avais pas ceux-là !

- A mon tour, dit Alexandra. Voilà mon cadeau.

Angel le prend et l'ouvre, pour y découvrir un superbe t-shirt aux couleurs de l'arc-en-ciel.

- Je l'ai fait moi-même, explique Alex. Les couleurs c'est très tendance cette année.

- Waouh ! il est superbe ! dit Angel.

- Tiens, dit Clémence en tendant un autre paquet. Ca c'est mon cadeau.

Angel se rue dessus, pour y découvrir des cahiers d'exercices de vacances !

- Il faut se tenir prêt, dit-elle. Ces cahiers d'exercices t'aideront à préparer l'année qui vient. D'ailleurs, j'en ai ramené pour tout le monde, ajoute-t-elle en sortant une dizaine de cahiers d'un sac.

BLOOING ! ! (bruit de quatre personnes tombant à terre de surprise)

- Euh... merci, dit Angel en se relevant.

- On termine avec le meilleur, dit Aurélien. Voici mon cadeau !

A ces mots, Alphonse revient dans la cour, ramenant sur une table à roulettes un très gros paquet, provoquant le silence chez nos amis. Angel est ébahi, et ouvre le paquet en silence tandis qu'Alphonse repart. Il découvre ainsi une console de jeux toute neuve et plusieurs jeux avec. Il en reste muet de stupeur.

- Eh bien ! à côté de ça nos cadeaux c'est de la gnognotte, dit Martin en baissant les yeux.

- Aurélien ! crie Clémence qui visiblement n'est pas contente. On s'était mis d'accord pour acheter des trucs simples et pas chers !

- Bah quoi ? réplique Aurélien. C'est pas cher, j'ai juste utilisé mon argent de poche de deux semaines.

- Evidemment, de ce point de vue... se dit Clémence en baissant la tête de dépit.

Quant à Angel, il a des étoiles dans les yeux quand il se retourne vers ses amis.

- Merci ! vous êtes vraiment les meilleurs amis du monde !

Ils lui sourient en retour, mais le visage d'Angel s'assombrit soudain. Alex lui saute dessus, presque paniquée.

- Qu'est-ce qui se passe ? ! lui demande-t-elle. Tu te sens mal ? !

Elle le serre dans ses bras, au point qu'il commence à rougir d'étouffement. En battant des bras, Angel réplique :

- Si tu... continues... oui !

- Oups ! excuse-moi, fait-elle en s'écartant. J'ai eu l'impression que quelque chose allait pas, c'est tout. Qu'est-ce qui t'es arrivé ?

- Moi je sais, dit soudain Clémence.

Angel tourne son regard vers elle.

- Ils te manquent, n'est-ce pas ? demande-t-elle doucement.

Angel acquiesce en silence.

- Qui ça ? demande Aurélien.

- Aniva et Niko, évidemment ! réplique Martin.

- Ooooh... fait Aurélien dont le visage s'assombrit aussi.

- Les amis, je suis inquiet pour eux, dit Angel. Depuis qu'ils sont repartis sur la Lune, on n'a plus de nouvelles. J'ai envie de savoir comment ils vont !

- Mais comment tu veux faire ? demande Martin.

- Clémence, viens avec moi au magasin de jouets, décide Angel. Je sais pas utiliser le matériel du Q.G., mais toi tu peux peut-être l'utiliser pour communiquer avec la base de la face cachée de la Lune.

- C'est pas une mauvaise idée, dit Alex. On est dimanche, et j'ai toujours les clefs du magasin.

- Moi aussi j'suis d'accord ! s'écrie Aurélien, enthousiaste. Allons prendre des nouvelles d'Aniva et de Niko !

- D'accord, dit Clémence avec un sourire doux. C'est vrai qu'ils me manquent à moi aussi. Tu es avec nous Martin ?

- Evidemment ! moi aussi je m'inquiète ! Alors allons-y !

Le visage d'Angel s'éclaire de bonheur.

- Eh ! on a le temps ! dit Aurélien. Il est que deux heures de l'après-midi. Et si on passait par le parc avant de prendre le métro ?

- Bonne idée ! acquiesce Martin.

- Okay ! fait Alex.

Clémence et Angel se contentent de hocher la tête.

 

 Nous retrouvons nos amis dans le parc, ce parc si chargé de souvenirs pour Angel. C'est une belle journée de juillet et le parc est rempli de monde. Certains se promènent, d'autres sont alongés sur la pelouse et prennent un bain de soleil, d'autres encore ont amené les jeux de plage et jouent au frisbee ou au ballon.

- On a un magnifique été cette année, commente Clémence.

- C'est vrai, acquiesce Aurélien qui regarde vers le soleil en se protégeant les yeux avec la main.

- Mais qu'est-ce que tu regardes ? demande Martin en pointant une autre direction. Le soleil est par là !

Les cinq jeunes gens s'arrêtent de marcher, surpris. En effet, Martin montre le soleil du doigt. Alors qu'est-ce que c'est que cette boule de lumière ?

- Attention ! ! !

Martin a eu un bon réflexe : il s'est jeté sur Aurélien qui était sur la trajectoire de la boule de feu qu'il avait prise pour le soleil ! Cette boule de feu s'écrase là où se trouvait Aurélien un instant plus tôt, créant un cratère fumant !

- Ca va ? demande Martin.

- Ca va, assure Aurélien. Merci de m'avoir sauvé.

- Aaah ! !

Le cri vient de plus loin. D'autres boules de feu sont en train de tomber sur le parc ! C'est la panique et les gens commencent à courir dans tous les sens, mais cela ne dure que quelques secondes car la pluie semble s'arrêter. Tout le monde se regarde, ébahis.

- Une pluie de météorites ? se demande Clémence. Mais elles me paraissent bien grosses, et cette pluie semble confinée à un rayon de quelques dizaines de mètres seulement.

- J'avais jamais vu de météorite tomber comme ça ! s'exclame Angel en se rapprochant du cratère le plus proche.

La fumée a disparu du cratère, et Angel se penche pour voir ce qu'il y a au fond. Sa surprise ne fait que s'accentuer quand il voit ce qu'il y a.

- Qu'est-ce que c'est ? demande Alex.

- Y'a... y'a... y'a un gros galet au fond, mais il est brillant !

- Brillant ? se demande Clémence.

Soudain, devant Angel, le "galet" se met à frémir ! Angel est effrayé et se recule un peu, mais reste fasciné par le spectacle. Maintenant, le galet se déforme fortement, comme si quelque chose voulait en sortir, puis il explose en une gerbe verticale d'une sorte de liquide lumineux !

- Bon sang, qu'est-ce qui se passe ? ! s'écrie Martin.

La gerbe de lumière prend une forme humanoïde et solide, puis cesse d'être lumineuse, pour révéler une créature masculine complètement noire, avec juste un masque uniformément rouge, des épaulettes jaunes, une ceinture bleue et des bottes vertes !

- Au secours !

La panique parcourt de nouveau la foule, car de tous les cratères jaillissent des colonnes lumineuses qui se solidifient en des créatures en tous points identiques au premier être apparu. Il y en a maintenant une trentaine sur un rayon d'une vingtaine de mètres. Le premier apparu lève soudain la tête et semble prendre conscience de la présence d'Angel en face de lui, car il lui fonce dessus !

- Aaaah !

Heureusement, la maladresse légendaire d'Angel lui vient en aide : il trébuche en reculant et le monstre lui passe au-dessus. Il semble avoir déclenché le début des hostilités car les autres monstres se mettent aussi à pourchasser les gens. Il y a des cris et des hurlements, et les gens s'enfuient en laissant leurs affaires où elles sont. Un des monstres se rue vers Martin.

- Tu veux te battre ? ! Eh bien prends ça !

Le coup de poing de Martin envoie le monstre au tapis, mais après quelques secondes sans bouger le monstre frémit et se relève !

- Quoi ? ! avec un tel coup il aurait dû avoir son compte !

Alexandra semble avoir du mal à repousser un autre monstre avec son sac à main, tandis qu'au fond on voit Angel s'enfuir tandis qu'un monstre le pourchasse.

- Ils sont coriaces ! dit Clémence qui essaie tant bien que mal d'éviter les coups d'un autre monstre. Replions-nous !

- J'aimerais bien, mais il me colle au train ! crie Aurélien qui est lui aussi pourchassé par un monstre. Attention Angel !

- Eh !

Angel et Aurélien se sont retrouvés face à face. Ils ont juste réussis à s'arrêter avant de se cogner, et sont repartis à angle droit. Les monstres qui les poursuivaient n'ont pas eu ce réflexe et se sont rentrés dedans !

- Suivez-moi ! crie Martin qui saute dans un buisson après avoir repoussé un autre monstre d'un coup de pied.

Ses amis parviennent tant bien que mal à le suivre, et finalement tout le monde se retrouve comme par enchantement dans le "jardin secret" d'Angel.

- Ils nous ont pas suivis, dit Alex en lissant sa robe.

- Qu'est-ce que c'était ? demande Aurélien. Un nouvel ennemi ?

- J'en ai bien peur, dit une voix qui fait sursauter tout le monde.

Devant eux, une lumière apparaît. Elle se transforme en un petit arc-en-ciel par lequel apparaît une forme volante qui vient se poser sur un banc.

- Niko ! ! s'écrie Angel qui n'en croit pas ses yeux.

Il court vers l'oiseau et le prend dans ses bras.

- Niko ! tu m'as tellement manqué !

- A moi aussi, dit Niko, à moi aussi.

Angel finit par lâcher l'oiseau Arc-en-Ciel, car l'arche grandit, et sous elle apparaît la silhouette de la prêtresse Aniva.

- Mes amis, dit-elle de cette voix qui semble venir de partout, je suis désolée de reprendre contact avec vous dans ces conditions.

- Nous comprenons, dit Clémence. Il semble que de nouveaux monstres soient apparus.

- Oui, ils sont venus sous forme de projectiles venant de quelque part dans l'espace. Ils étaient tellement rapides que les capteurs ne les ont détectés qu'à l'impact. Quand j'ai vu où ils avaient atterris et que j'ai aussi détecté vos présences, j'ai immédiatement remis en marche les installations pour renvoyer Niko sur Terre.

- Et toi ? demande Angel. Tu ne peux pas venir ?

- Malheureusement non, explique Aniva avec un air triste. Ma première venue a aussi endommagé les circuits de transposition ici, et je n'ai plus l'énergie nécessaire pour activer mes pouvoirs.

- Aniva, il faut faire quelque chose ! intervient Martin. Ces monstres s'attaquent à tout le monde !

- Mais on peut rien faire sans pouvoirs ! ajoute Aurélien. Ils sont trop forts !

- C'est pour cela que je suis ici, dit Aniva.

Elle fait un geste, et fait apparaître un petit arc-en-ciel devant elle, ressemblant à l'Arc-en-Ciel de Pouvoir.

- Mes amis, vous n'avez pas vraiment perdus vos pouvoirs. La destruction de vos Amulettes les a endormis, mais ils sont toujours en vous. Je vais vous donner des Amulettes Elémentaires qui réveilleront vos pouvoirs.

A ces mots, quatre symboles apparaissent sur l'arc-en-ciel. Le premier est formé de deux triangles rouges pointe contre pointe à l'horizontale, comme un symbole anguleux de l'infini. Le deuxième est une étoile verte à quatre branches, deux horizontales et deux verticales. Les troisième semble formé de trois disques bleus en partie superposés en triangle, deux en haut et un en bas. Enfin, le quatrième est un disque jaune.

- Qu'est-ce que c'est ? demande Alexandra.

- Ce sont vos symboles, répond Aniva. Ils représentent vos éléments respectifs. Martin, ton élément est le Feu.

Le symbole rouge s'enflamme, puis les flammes s'éteignent en formant une nouvelle Amulette. C'est une Amulette ronde et rouge clair, avec le bord plus foncé et le symbole incrusté dessus. L'Amulette n'est pas complètement ronde : un renflement en bas dessine un cercle avec une étoile à six branches rouge. L'Amulette se détache de l'arc-en-ciel et vient voler en tournoyant vers Martin qui l'attrape. Cette Amulette est un peu plus grosse que la précédente.

- Alexandra, ton élément est l'Air.

Le symbole vert s'entoure d'une minuscule tornade qui disparaît en découvrant la nouvelle Amulette, identique en forme à celle de Martin, si ce n'est qu'elle est verte et que le symbole vert est incrusté dessus. Comme la première, cette Amulette vole vers Alexandra qui l'attrape.

- Clémence, ton élément est l'Eau.

Le symbole bleu s'entoure d'une bulle d'eau qui éclate en mettant à jour la nouvelle Amulette de Clémence, identique en forme aux autres, de couleur bleue et avec le symbole bleu incrusté. Elle vole vers Clémence qui l'attrape.

- Aurélien, ton élément est la Lumière.

Le dernier symbole se met à briller fortement, et quand il s'éteint une nouvelle Amulette est apparue, identique aux précédentes et de couleur jaune, avec le disque jaune incrusté. Comme les autres, elle se détache de l'arc-en-ciel et Aurélien l'attrape au vol.

- Ces Amulettes Elémentaires vont vous rendre vos pouvoirs. Mais avec le temps, elles vous feront aussi découvrir de nouvelles capacités. Utilisez-les avec discernement.

Aniva se tourne maintenant vers Angel, avec un air bizarrement triste.

- Angel, tu as directement affronté Esmeros, et ce combat a laissé des traces. Contrairement aux autres, tu as perdu ton pouvoir, ou alors il est si profondément enfoui que je ne peux pas le détecter.

A ces mots, les yeux d'Angel se mouillent, et ses amis le regardent d'un air désolé. Mais la phrase suivante d'Aniva les prend tous au dépourvu.

- Il ne me reste donc plus qu'à t'en donner un nouveau !

L'arc-en-ciel qu'avait crée Aniva se rétrécit, ces bords s'affinent en pointe et se relèvent légèrement. Sous la petite arche apparaît un symbole : un disque jaune avec en bas un croissant noir. Puis ces deux objets, l'arc-en-ciel et le symbole, se retrouvent incrustés dans un objet rond ressemblant aux Amulettes Elémentaires. De couleur brune, plus foncée au bord, un renflement en bas dessine un cercle violet avec une étoile dont chacune des six branches est d'une des couleurs de l'arc-en-ciel. De plus, le sommet de cet objet se termine en pointe. Enfin, si le symbole est incrusté dedans, les deux bouts de l'arc-en-ciel dépassent son bord et s'étendent sur les côtés. L'objet vole vers Angel qui le prend sans réellement comprendre.

- C'est... c'est magnifique ! parvient-il à dire. C'est... une nouvelle amulette ?

Aniva secoue la tête.

- Ce n'est pas une amulette. C'est un talisman ! C'est le Talisman Arc-en-Ciel !

- Et... ce symbole ? demande Clémence, étonnée comme les autres.

- Il symbolise la nécessité de la coexistence de la lumière et des ténèbres, mais aussi le fait que la lumière doit toujours prévaloir. C'est l'Eclipse Arc-en-Ciel.

- L'Eclipse Arc-en-Ciel... murmure Angel.

- Le Talisman Arc-en-Ciel ne te permettra pas d'utiliser tes anciens pouvoirs, mais il va te permettre d'utiliser un nouvel object. Niko !

L'oiseau acquiesce, puis s'envole en laissant derrière lui une trainée arc-en-ciel. Il fait un tour sur lui-même et la trainée se condense et forme un nouvel objet, long comme un avant-bras. C'est un bâton orange se terminant d'un côté par un léger renflement rouge. De l'autre côté, le bâton s'évase en une sorte de couronne jaune, comme le sommet d'une colonne grecque. Sur cet évasement est posé un globe de cristal bleu à peine plus large que l'évasement, et incrusté du symbole de l'Eclipse Arc-en-Ciel. Ce globe est comme le coeur d'une fleur, et est entouré de sept pétales, chacun d'une couleur de l'arc-en-ciel. L'ensemble ressemble à une marguerite stylisée. Le bâton vient flotter dans les mains d'Angel, qui en reste bouche bée, comme ses amis d'ailleurs.

- C'est le Sceptre Arc-en-Ciel, explique Aniva. C'est un des trésors que la Confrérie de l'Arc-en-Ciel a essayé de conserver en l'envoyant dans la base de la face cachée de la Lune. Il est à toi désormais.

- M... merci, balbutie Angel.

Aniva répond avec un simple sourire.

- Combattants ! entonne Niko. Il est temps de passer à l'action ! Transformez-vous !

- D'accord !

- Amulette du Feu, métamorphose !

- Amulette de l'Air, métamorphose !

- Amulette de l'Eau, métamorphose !

- Amulette de la Lumière, métamorphose !

Et ils se transforment en Combattants de l'Arc-en-Ciel.

- Aaah ! je sens le pouvoir du Feu en moi ! dit Red Bow.

- Je me sens plus forte qu'avant, observe Green Bow.

- Ces nouvelles Amulettes nous donnent plus de pouvoir, dit Blue Bow.

- Je suis content ! s'écrie Yellow Bow. Ca me manquait tellement !

- A toi Angel ! crie Niko. Transforme-toi aussi !

- Okay ! Talisman Arc-en-Ciel, métamorphose !

Les autres Combattants sont étonnés de voir combien la nouvelle transformation d'Angel est différente de l'ancienne (NdlA : pour les descriptions des transformations, reportez-vous aux descriptions des personnages).

- Allons-y ! crie Rain Bow. Il faut empêcher ces créatures bizarres de nuire !

Il court vers la sortie de son "jardin secret", suivi bientôt par les autres Combattants.

- Il a retrouvé la pêche, remarque Red Bow.

- Ca lui manquait, comme à nous, réplique Blue Bow.

 

  Le parc a quasiment été déserté. Seules une quinzaine de personnes se sont faites prendre en embuscade par les monstres qui se sont regroupés et entourent leurs prises, qu'ils se préparent maintenant à achever.

- Arrêtez ça tout de suite !

Les monstres se retournent vers la voix. Ils découvrent les Combattants de l'Arc-en-Ciel, les toisant avec des yeux noirs de colère.

- Cet endroit est supposé servir de lieu de repos et de relaxation pour les gens, et vous osez les attaquer ici ! commence Rain Bow.

- N'avez-vous pas honte de vous en prendre à des innocents ? ! continue Red Bow.

- On était enfin en paix, et vous êtes venus la troubler sans raison ! enchaîne Green Bow.

- On ne sait pas qui vous êtes, mais on ne vous laissera pas faire ! suit Blue Bow.

- Car nous sommes de retour pour protéger les gens de cette planète ! termine Yellow Bow.

- Alors prenez garde ! s'écrient-ils tous ensemble. Car nous sommes les Combattants de l'Arc-en-Ciel !

Les monstres restent un moment sans réagir, puis délaissent leurs proies pour foncer vers les Combattants tous ensemble.

- On va voir si vous allez nous toucher ! sourit Green Bow. Barrière de Vent !

- Je suis avec toi, ajoute Yellow Bow. Action Lumineuse !

La boule d'énergie d'Aurélien s'engouffre dans le mur de vent crée par Alex, qui devient lumineux et souffle tous les monstres qui retombent plus loin à terre.

- Ca vous apprendra à vous en prendre à des innocents ! Ruisseau Scintillant !

Le jet d'eau crée par Clémence parvient à transpercer une dizaine de monstres qui s'illuminent et disparaissent en poussière.

- Maintenant que nous avons récupéré nos pouvoirs, il faudra compter avec nous ! Boule de Feu !

La boule de feu crée par Martin explose en englobant les monstres restants qui sont désintégrés par les flammes.

- Waouh ! on les a eus ! crie Yellow Bow.

- Nos pouvoirs sont vraiment plus puissants qu'avant, note Blue Bow en regardant ses mains.

- Ouaips ! j'en suis étonné. Je pensais pas les détruire tous d'un coup, dit Red Bow. Bah ? Qu'est-ce qui y'a Rain Bow ?

Les autres Combattants se retournent vers Angel. En effet, celui-ci semble au bord des larmes.

- Qu'est-ce qui se passe ? demande Green Bow. Tu es blessé ?

- Vous m'avez pas laissé le temps d'essayer mon Sceptre ! explose Rain Bow. C'est pas juste ! ! !

BLOOOIINK !

- Angel sera toujours Angel, fait Martin en se relevant et en secouant la tête. Bon, déguerpissons d'ici avant que la police n'arrive.

Tout le monde suit Red Bow vers le jardin secret d'Angel.

 Dans le vaisseau spatial en forme de tétraèdre, on entend les bruits d'une personne en train de courir. Dans la salle circulaire entre Nezayo, essouflée. Elle y retrouve Netoy qui fixe l'image de la Terre flottant au-dessus de la table centrale.

- Nos poupées ont toutes été détruites ! s'exclame-t-elle.

- Je sais, réplique Netoy. Je l'ai senti aussi. Il semble que cette planète cache des ressources insoupçonnées. Dommage que nous soyons encore trop loin, car j'aurais bien aimé savoir ce qui a bien pu les vaincre... Ce n'est pas grave, nous serons en orbite autour d'elle très bientôt. Nous pourrons alors voir les choses par nous-même.

Et nous les laissons par un fondu au noir, tandis qu'ils fixent l'image de la Terre avec un sourire mauvais.

 

 Nous retrouvons les Combattants, de nouveau en civil, dans le jardin secret d'Angel où l'image d'Aniva est toujours présente.

- Je suis désolée que vous ayez encore à vous battre, dit-elle. Je voulais que vous ayez une vie normale, mais...

- C'est pas grave, dit Alex. En fait, ça nous manquait à tous, n'est-ce pas ?

Tous acquiescent.

- Nous sommes destinés à être les Combattants de l'Arc-en-Ciel, dit Clémence. Et nous l'avons accepté.

- Merci, merci beaucoup, dit Aniva les larmes aux yeux. Je dois vous laisser maintenant, je ne peux pas apparaître trop longtemps. Au revoir mes amis, et merci pour tout.

Et son image disparaît.

- Bon, on a donc un nouvel ennemi, soupire Martin.

- Tu crois qu'on va subir de nouvelles attaques ? demande Angel.

- Evidemment ! dit Niko. Tu ne crois pas que c'était un accident quand même ? !

Angel regarde Niko un instant, puis le prend dans ses bras !

- Niko, si tu savais comme ça m'a manqué de ne plus t'entendre m'engueuler !

- Tu... m'é... touffes !

Et nous laissons tout ce beau monde rire de bon coeur.


Episode 32 : Premier contact

 

 Nous nous retrouvons dans le parc, un après-midi de grand beau temps. Les Combattants de l'Arc-en-Ciel se sont réunis dans le "jardin secret" d'Angel.

- C'est vraiment énervant de pas pouvoir utiliser le Q.G. ! s'exclame Martin avec sa mauvaise humeur habituelle. Niko, t'avais pas dit que t'avais prévu quelque chose quand le magasin de jouets réouvrirait ?

- En effet, répond l'oiseau, mais j'avais prévu d'utiliser le système de transposition pour ça. Malheureusement, il est impossible de le réparer avec la technologie terrienne, et le système de transposition de la base de la face cachée de la Lune a été aussi fortement endommagé. Nous allons devoir nous contenter d'utiliser le Q.G. durant les weekends. Moi aussi d'ailleurs, vu que l'ouverture que j'avais installée pour moi a été bouchée.

- Bof, fait Alex. Même sans Q.G., on est bien parvenus à repousser les attaques de la Confrérie de l'Arc-en-Ciel Noir. Y'a pas de raison qu'on n'y parvienne pas maintenant. Et puis je garde les clefs du magasin, comme ça on peut y aller quand on veut quand le magasin est fermé.

- J'espère, dit Niko dont le ton est un peu moins optimiste. En attendant, ouvrez l'oeil. Nous ne savons rien de ce nouvel ennemi, et il faut se préparer à tout.

- Tu ne sais rien sur ce qui nous a attaqués dimanche dernier ? demande Clémence.

- Malheureusement non. Nous n'avons pas réussi à détecter d'où venaient ces sortes de météorites.

- Une autre planète ? se demande Clémence. Ou un vaisseau spatial peut-être ?

- Ce serait des extra-terrestres ? demande Aurélien en frissonnant.

- Te mets pas dans cet état ! le conjure-t-elle. La Confrérie de l'Arc-en-Ciel Noir n'était pas vraiment terrestre non plus !

- Peut-être, mais quand même...

- Qu'est-ce qu'il y a ? demande Martin en direction d'Angel. Tu ne dis rien depuis tout-à-l'heure.

- Euh... je... je suis juste inquiet, balbutie Angel. Vous allez de nouveau être obligés de vous battre. Je voudrais pas qu'il vous arrive quelque chose.

- T'inquiète pas ! dit Alex avec un grand sourire. On sait se défendre. On a bien survécu une fois, on peut recommencer !

- Merci, répond Angel avec un léger sourire, mais pas forcément rassuré.

 

 Dans l'espace, mais maintenant proche de la Terre, nous retrouvons le vaisseau spatial en forme de tétraèdre que nous avons déjà vu à l'épisode précédent. Nous faisons un rapide zoom vers la sphère du sommet pour nous retrouver de nouveau dans cette salle blanche et circulaire, au centre de laquelle se trouve cette table à la géométrie bizarre. Netoy est debout devant la table, les bras croisés. Derrière lui, une des portes disparaît en lumière, et réapparaît immédiatement après que Nezayo soit entrée.

- Alors ? demande-t-elle.

- Nous sommes satellisés autour de la planète, répond Netoy sans même se retourner vers elle.

Une image de la Terre apparaît au-dessus de la table, et tandis qu'elle s'approche, elle demande :

- Nous n'avons pas été détectés ?

- Non, l'absorbeur fonctionne parfaitement. L'espace qui entoure cette planète est saturé d'ondes, mais ce n'est qu'un moyen primitif de détection que le vaisseau peut contrer sans le moindre problème. Il m'a semblé un instant détecter une autre source d'ondes sur le satellite de cette planète, mais la source a disparu. Ca devait être un phénomène naturel.

- Tu est bien sûr de toi, dit Nemina qui vient d'arriver. Quelque chose ou quelqu'un est parvenu à détruire nos poupées, et ça n'aurait pas pu arriver si cette planète était vraiment le monde primitif que tu décris.

- Nous ne savons pas ce qui s'est passé. Et de toute façon, j'ai un plan pour découvrir cela.

- Et quel est-il ? demande l'autre homme avec trois tonnes de mépris dans la voix.

- Je vous le dirai quand vous serez tous arrivés. Mais comme d'habitude, Nespi est en retard.

Au même moment, une porte disparaît pour laisser passer une forme courant à vive allure. Cette forme, c'est bien entendu Nespi qui s'arrête juste devant la table et manque d'être projeté contre elle par son élan !

- Et dire que ce gamin attardé est l'un des nôtres, soupire Nemina en levant les yeux au ciel.

- Désolé pour le r'tard ! dit Nespi avec un grand sourire. J'croyais avoir pris un raccourci mais les couloirs du vaisseau sont traitres !

- Garde tes excuses pour plus tard, je ne nous ai pas tous réunis ici pour t'écouter !

- Alors vas-y ! Qu'est-ce que tu as à nous dire ? demande Nezayo, impatiente.

Netoy se retourne vers ses compagnons.

- Comme vous le savez, nous sommes venus ici en éclaireurs, avec pour mission de préparer cette planète pour son annexion.

- Si c'est pour qu'on me répète ce que je sais déjà, c'était pas la peine de m'appeler, grogne Nemina.

- Nous avons envoyé des poupées pour reconnaître le terrain, continue Netoy avec un coup d'oeil coléreux envers Nemina, mais elles ont été détruites par une force que nous ne soupçonnions pas sur cette planète.

- Barbares ! frissonne Nezayo.

- Pour mener à bien notre mission, il va nous falloir employer une autre méthode, et beaucoup de discrétion.

- C'est quoi l'plan alors ? demande Nespi.

Netoy lève la main droite, et enlève son gant de cette main. Sur sa paume, on voit un symbole, tatoué semble-t-il à l'encre rouge. C'est un signe ressemblant en style aux idéogrammes chinois, représentant une croix (comme un symbole d'addition) avec un second trait horizontal au pied de la croix, et deux petites virgules juste au-dessus de ce trait à droite. Netoy se retourne vers la table, et plaque sa main droite dessus. Au milieu de la table apparaît alors une version plus grande de son symbole, puis disparaît tandis que sur l'image du globe terrestre apparaît un réseau irrégulier de lignes rouges s'entrecroisant un peu partout. Les compagnons de Netoy ne paraissent pas surpris de cette apparition.

- Ce sont les méridiens d'énergie tellurique de cette planète, explique Netoy en se retournant vers les autres.

- Oui, fait Nemina en haussant les épaules. Et alors ?

- Regardez bien. N'y a-t-il pas quelque chose de spécial ?

Les autres examinent l'image attentivement, mais semblent ne rien voir de spécial. Le visage de Netoy se met à rougir de colère.

- Mais c'est pas possible ! ! hurle-t-il. Mais qu'est-ce qui m'a fichu des idiots pareils ! !

- Ca va pas de crier comme ça ! crie Nespi les larmes aux yeux. C'est pas notre faute, tu nous dis jamais rien !

- J'ai trouvé ! fait Nezayo.

Tout le monde se retourne vers elle.

- Il y a trois points spéciaux, explique-t-elle en tendant le doigt vers l'image, des points où se croisent beaucoup de méridiens à la fois.

Netoy sourit, et les deux autres regardent, et en effet, ils voient de quoi Nezayo parle. Sur la carte, trois points ressortent, où se croisent le plus de méridiens. Le premier point est situé sur un archipel en forme de croissant, à l'est de la plus grosse masse de terre de l'hémisphère Nord. Le second est situé au nord-est d'un continent qui s'étend du sud au nord de la planète, un peu à l'est d'un ensemble de gigantesques lacs. Le troisième est situé à l'extrémité ouest du plus grand continent de l'hémisphère Nord, assez loin de la mer cependant.

- Faites apparaître les méridiens correspondant à vos énergies, ordonne Netoy.

- Pourquoi ? demande Nemina.

- Faites juste ce que je vous dis, et je vous expliquerai après.

Nemina hausse les épaules, mais avance vers la table en enlevant le gant de sa main droite. Lui aussi porte un tatouage sur la paume, cette fois en encre verte. Ce symbole comporte un carré au coin inférieur gauche, entouré en haut et à droite par une sorte de I majuscule de style cursif manuscrit, dont le trait horizontal en haut est étendu au-dessus du carré. Il pose sa main au centre de la table et une grande version de son symbole y apparaît, puis disparaît quand un réseau irrégulier de lignes vertes apparaît, se superposant au réseau de lignes rouges.

- Voici les méridiens d'énergie aérienne, dit Nemina. J'espère que c'est vraiment important, parce que j'ai l'impression de perdre mon temps !

Il se recule pendant que Nezayo avance en enlevant son long gant du bras droit. Le symbole qu'elle porte sur la paume est tatoué à l'encre bleue, et ressemble à un grand h minuscule avec un grand trait horizontal au sommet et une virgule entre les deux jambes. Elle pose la main sur la table où apparaît son symbole, puis un réseau de lignes bleues se superpose aux deux autres réseaux déjà apparus sur le globe terrestre.

- Voilà, j'ai fait apparaître les méridiens d'énergie marine de cette planète. Je suis curieuse de savoir à quoi ça va servir.

En deux bonds, Nespi remplace Nezayo devant la table, puis il jette son gant droit par terre, révélant sur la paume de sa main un symbole tatoué en jaune, représentant une croix (comme le symbole de Netoy) dont le trait horizontal est coupé par une virgule verticale de chaque côté du trait vertical, avec un petit carré dans le coin inférieur droit. Ce symbole apparaît aussi quand il frappe la table du plat de la main, puis un réseau de lignes jaunes apparaît sur le globe.

- Les méridiens d'énergie cosmique ! s'exclame-t-il en se tournant vers les autres. Cool, non ?

Nezayo tombe à terre de surprise devant le langage de Nespi, tandis que Nemina rougit de colère. Seul Netoy reste de marbre tandis que Nespi récupère son gant avec un grand sourire.

- C'est bien ce que je pensais, dit Netoy. Regardez donc !

Nemina, Nezayo et Nespi contemplent l'image du globe, et sont ébahis par ce qu'ils voient : les quatre réseaux, bien que complètement différents en forme, se rencontrent tous en les trois points déjà décrits !

- Les... les trois points... balbutie Nezayo.

- On dirait... qu'ils rayonnent... dit Nemina.

- Quel fouillis ces points ! s'écrie Nespi.

- Ces trois points sont les points sacrés de cette planète, les points par lesquels toutes les énergies de cette planète se rencontrent, s'échangent et se mélangent, pour repartir purifiées et fortifiées, explique Netoy.

- Je commence à comprendre, dit Nezayo dont la surprise rend sa voix désagréablement aigüe.

- Comprendre quoi ? demande Nespi.

- Oui Nezayo, si nous parvenons à prendre possession de ces trois points et à en faire des points sombres, ils rempliront les méridiens d'énergies sombres et la planète deviendra automatiquement nôtre.

- Alors, comment on fait ? demande Nemina. On attaque les trois points sacrés de cette planète ?

- Surtout pas ! s'exclame Netoy. Les trois points sont en interaction constante, se soutiennent et se renforcent les uns les autres. Si nous diluons nos pouvoirs en attaquant les trois points en même temps, nous manquerons de puissance. Non, il faut concentrer nos efforts sur un seul point, et le faire tomber.

- Lequel ?

- Celui-ci ! crie Netoy en tendant le bras.

- Mais... c'est l'endroit où on a envoyé les poupées ! ! crie Nenima.

- Tu savais... se rend compte Nezayo.

- Disons que j'avais de fortes présomptions, acquiesce Netoy.

- Pourquoi ce point en particulier ? demande Nespi.

- C'est le plus puissant de tous, celui où se rencontrent le plus de lignes d'énergie, et donc celui qui a la plus grande influence. Si nous parvenons à nous en emparer, les autres points seront tellement affaiblis qu'ils tomberont entre nos mains en un rien de temps.

- ... Mmm... fait Nemina. D'accord, on s'attaque à ce point. Mais comment on s'y prend ?

Netoy fait un geste, et un zoom soudain se fait sur l'image de la Terre, la rendant floue un instant. Cela s'arrête, et l'image a été remplacée par une image d'une ville, que l'on reconnaît comme étant Paris, sur laquelle une multitude de points rouges, verts, bleus et jaunes clignotent.

- Il faudrait que tu évites de faire ces zooms soudains, dit Nezayo en mettant la main à la tête. Ca me donne la migraine.

- Voici le point sacré, dit Netoy qui ne tient pas compte des paroles de la femme. Comme vous le voyez, ce point est en fait formé d'une multitude de points de force, des lieux renfermant de grandes concentrations des différentes formes d'énergie. Avec nos pouvoirs, nous pouvons saturer ces points d'énergie sombre, et nous en emparer. Et quand nous aurons obtenu suffisamment de points de force, le point sacré sera à nous.

- Et tu crois que personne ne va essayer de nous en empêcher ? demande Nemina d'un air ironique. Après tout, s'emparer d'un point de force prend du temps.

- Nous n'aurons qu'à créer un gardien à partir de l'énergie de ces points, qui protégera notre travail jusqu'à ce qu'il soit achevé. Tenez, pour vous montrer, je vais prendre possession d'un point moi-même. J'ai d'ailleurs déjà trouvé un parfait candidat.

A ces mots, un des points rouges se met à clignoter plus fort, et en transparence apparaît l'image d'une salle de sport, plus exactement d'une salle de musculation.

 

 Après un fondu au noir, nous retrouvons la même salle de sport, cette fois-ci en réalité, en début d'après-midi. Nous entendons soudain deux voix connues, dont l'une ne semble pas être d'accord avec l'autre.

- Mais pourquoi tu veux m'emmener là ? ! se plaint Angel.

- De nouveaux ennemis sont apparus, et tu dois t'entraîner pour pouvoir les combattre, explique Martin. Cette salle de sport est le meilleur moyen !

Nous les voyons marcher dans la rue vers la salle de sport. Martin porte un tee-shirt et un pantalon de jogging, ainsi qu'un sac de sport. Angel, lui, est habillé en habits de ville, un jeans et un tee-shirt. Il porte un sac à dos qui semble avoir fait la guerre de 14.

- Bon, on est arrivés, dit Martin en s'arrêtant devant la porte de la salle de sport.

- Euh... je viens de me rappeler que j'ai un truc urgent à faire, il faut qu'j'y aille ! !

Angel essaie de courir mais Martin l'a attrapé par le sac et le retient sans faire d'effort visible.

- Si tu avais un peu de condition physique, tu pourrais t'échapper. Ca prouve bien que tu dois faire un peu de sport !

- Bon, okay... dit Angel, vaincu.

Ils entrent dans le complexe, Martin en premier, Angel, voûté et regardant par terre, après lui. Il relève la tête et est immédiatement impressionné par l'intérieur du complexe. Ce sont des dizaines de mètres carrés d'appareils de musculation qui s'offrent à sa vue, la plupart vides, mais certains utilisés par des gens aux gros muscles, surtout des hommes, mais aussi quelques femmes.

- Comme je le pensais, c'est tranquille, dit Martin. Pendant les grandes vacances, il y a pas grand monde. C'est pour ça qu'ils autorisent les membres à inviter des personnes extérieures pendant juillet et août. Ils veulent attirer les nouveaux clients.

- T'es membre ? demande Angel.

- Ouaips. Comme je suis en lycée sport-études, j'ai une réduction. Ca vaut le coup. Allez viens, on va se changer et on va commencer les exercices.

- Ah oui... fait Angel en rebaissant la tête de dépit.

Martin salue le caissier à l'entrée. Celui-ci les laisse entrer sans vérifier sa carte de membre. Visiblement Martin est un habitué. Ils se rendent dans les vestiaires pour se changer et laissent leurs affaires dans des casiers fermés à clef. Finalement, on les retrouve en short et T-shirt dans la salle de musculation. Angel semble bien maigrichon comparé à Martin qui est presque bâti comme un adulte (NdlA : 1m95 et 95kg de muscle. Pas mal pour un gamin de seize ans !).

- Bon, par quoi on commence ? demande Martin en claquant ses mains l'une contre l'autre et en bougeant les jambes. Je sais ! On va commencer en douceur par le tapis.

- En douceur ? se demande Angel qui n'est pas très rassuré.

Il suit Martin vers les tapis roulants. Ce dernier en choisit deux côte-à-côte et règle le tapis d'Angel pour une montée en vitesse assez lente.

- Allez, monte Angel ! Tu verras, je te fais commencer doucement.

Angel monte sur le tapis comme une bête en cage, prêt à bondir au moindre problème, mais le tapis commence doucement à rouler et il n'a aucun mal à suivre le rythme. Il commence à courir doucement et finit même par sourire.

- Tu vois, c'est pas si compliqué, dit Martin qui est monté sur le tapis d'à côté et l'a programmé pour une plus grande vitesse.

- T'as raison, c'est même marrant, réplique Angel.

Son tapis accélère doucement, et Angel fait le malin, levant les bras au ciel ou les tendant autour de lui.

- Je cours, je cours, je vole, je vo... aaah ! !

Son bras a touché le panneau de contrôle du tapis roulant qui s'est emballé et l'a projeté en arrière. Angel se retrouve les fesses par terre et les jambes en l'air. Martin a arrêté son tapis et est venu au secours de son ami.

- Ca va Angel ? ! Tu t'es pas fait mal ?

Angel relève doucement la tête.

- Oooh, des étoiles... fait-il.

 Nous retrouvons maintenant Angel et Martin près d'une machine à travailler les pectoraux.

- Bon, tu vas voir, c'est très simple, dit Martin. Tu t'assieds ici et tu mets les mains contre les panneaux de mousse.

Angel obéit.

- Maintenant, tu n'as plus qu'à ramener tes mains devant toi. J'ai mis 30 kilos pour commencer, tu devrais pouvoir faire une vingtaine de mouvements au moins.

Angel commence, mais visiblement a du mal à pousser les panneaux. Il parvient au dixième mouvement avec difficulté. Ne tenant plus, il lâche d'un coup la machine. Les panneaux reprennent leur place violemment. Sous le choc, les poids se détachent et les panneaux se referment, sur la tête d'Angel qui l'avait malencontreusement placée au mauvais endroit ! Heureusement, les panneaux sont rembourrés de mousse des deux côtés... Malgré cela, le coup sonne Angel qui tombe à terre, rattrapé quand même de justesse par Martin.

- Angel ! Angel, réponds !

 Après une paire de claques pour réveiller Angel et une pause au bar pour le raffraichir, nous retrouvons nos deux compères devant un simple banc de bois et quelques haltères.

- Bon ! Pas d'électronique, pas de poulies. Les haltères c'est ce qu'il y a de plus basique ! dit Martin qui semble lentement perdre patience. Tu prends une haltère dans chaque main, tu t'allonges sur le banc et tu les ramènes devant toi. Compris ? !

- Euh... oui, oui, oui ! affirme Angel qui est inquiet du ton de son ami.

Pour ne pas l'énerver encore plus, Angel attrape deux haltères au hasard, s'allonge sur le banc et commence immédiatement les mouvements. Mais dans sa précipitation, il a pris deux haltères de poids différents ! Résultat, tandis qu'il ramène facilement un de ses bras devant lui, il n'arrive pas à bouger l'autre, ce qui le met dans une position complètement déséquilibrée ! Et vu son sens de l'équilibre légendaire, il ne supporte pas la position plus de deux secondes et tombe du banc immédiatement. Martin voit rouge :

- Mais qu'est-ce qui m'a fichu un empoté pareil ! ! !

 

 Martin s'est finalement calmé, voyant Angel trembler comme une feuille devant lui.

- Bon ! s'écrie-t-il, puisqu'il vaut mieux ne rien mettre entre tes mains, on va faire les seuls exercices qui ne demandent aucun instrument : pompes et abdos ! Et pour éviter tout risque d'accident, on va faire ça dans la salle de gymnastique, comme ça il y aura rien à ta portée qui pourrait causer un accident !

- Oui ! oui ! acquiesce Angel en hochant la tête sans cesse, pressé de satisfaire son ami aux colères dévastatrices.

Martin regarde sa montre.

- Malheureusement il va falloir attendre, le cours de gym-tonic vient de commencer. Heureusement, il ne dure qu'une demi-heure.

Soudain on entend un cri strident ! Une femme appelle au secours ! Martin et Angel se relèvent précipitamment et se tournent dans la direction du cri, qui provient comme Martin s'en rend compte justement de la salle de gym ! La porte de cette dernière s'ouvre justement et un homme sort en trébuchant, courant comme s'il avait le diable aux trousses. Martin l'attrape au collet et parvient à l'arrêter.

- Qu'est-ce qui se passe ? ! demande-t-il.

- Le... le remplaçant... attaque... tout le monde... ils sont devenus fous !

- Quoi ? ! qu'est-ce qui se passe ? ! demande Angel.

Mais l'homme n'émet plus que des sons incohérents et Martin finit par le lâcher. Il s'enfuit sans de demander son reste.

- C'est pas normal, dit Martin. Allons voir.

- Euh... OK, dit Angel, peu rassuré.

Ils s'approchent de la porte de la salle de gym, restée ouverte, et regardent prudemment par l'entrebaillement. Ce qu'ils voient les sidère : une vingtaine de personnes sont allongées au sol, couvertes de contusions et sans connaissance. Sont debout seulement une montagne de muscles en collant de gymnastique, et un homme aux cheveux roux et à l'accoutrement bizarre, qui flotte à cinquante centimètres au-dessus du sol !

- Le point sera bientôt à nous, se réjouit ce dernier. Je ne me doutais pas de l'effet de l'énergie sombre sur ces humains, mais c'est plutôt intéressant. Ils sont devenus enragés et se sont battus entre eux comme des sauvages, enrichissant par la même occasion ce point de force d'énergie sombre supplémentaire. Quels primitifs !

Martin se tourne vers Angel. Leur regard est suffisant pour se comprendre. Ils courent vers un coin de la salle de musculation (qui est de toute façon désertée) et crient :

- Amulette du Feu, métamorphose !

- Talisman Arc-en-Ciel, métamorphose !

Une fois transfomés, il se ruent dans la salle de gym. Netoy se tourne immédiatement vers eux à leur arrivée et crie :

- Qui êtes-vous ? ! Que faites-vous là? !

- Tu as rendu ces innocentes personnes folles et tu les as faites se battre entre elles pour je ne sais quels sombres desseins. C'est impardonnable ! commence Rain Bow.

- Je suis tout à fait d'accord ! Je suis Red Bow, le guerrier de l'espoir, et mon feu intérieur te le fera payer !

- Alors prends garde ! car je suis le messager de l'espoir, Rain Bow !

Netoy ne semble pas impressionné par leur langage. Il se tourne vers la montagne de muscles.

- Je ne sais pas qui sont ces deux clowns, lui dit-il, mais ils m'ennuient. Monstre tellurique, occupe-toi d'eux.

- A vos ordres !

En disant ces mots, son corps change : sa peau se craquèle et prend la couleur et l'apparence de terre brune, il grandit encore, gagnant au moins une tête de taille, et son collant devient rouge sang. Son visage devient beaucoup plus carré, les yeux enfoncés dans leurs orbites, le menton large et épais. Devant cette transformation, Rain Bow semble perdre son entrain initial.

- Euh... balbutie-t-il en reculant d'un pas, j'suis pas sûr qu'ce soit une si bonne idée après tout...

Le monstre se tourne vers lui, puis frappe le sol d'un grand coup de poing, transperçant le tapis. Devant lui se forme une fracture qui s'étend vers Rain Bow en formant des débris tranchant comme des lames de rasoir ! Angel reste pétrifié devant ce spectacle.

- Attention !

Une fois de plus, Red Bow a eu le bon réflexe et s'est jeté sur Rain Bow, l'entraînant plus loin. Il a bien fait, car à l'endroit où se tenait Rain Bow une seconde plus tôt, le sol a littéralement explosé, formant des débris pointus comme un pal de béton !

- Ca, tu vas me le payer ! crie Red Bow en se relevant. Boule de Feu !

Le monstre plonge les deux mains dans le sol, qui se relève en partie devant lui, formant une barrière qui contient l'attaque de Martin.

- Quoi ? ! c'est pas croyable ! crie ce dernier de surprise.

Le sol retombe devant le monstre tellurique qui crée une nouvelle fracture. Rain Bow et Red Bow s'écartent de son chemin mais elle change de direction ! Ils sont obligés de courir en tous sens, suivis de près par la fissure dans le sol.

- Non ! Non ! Non ! ! crie Rain Bow.

En courant dans tous les sens, ils se retrouvent finalement devant le monstre, qui tente de les frapper directement.

- Aaah ! crie Angel.

Heureusement, Red Bow a encore été le plus rapide et a changé de direction au dernier moment, ce qui fait que la fissure explose au niveau du monstre lui même, le projetant un peu plus loin.

- Cette fois, je te raterai pas ! Boule de Feu !

Mais le monstre a de nouveau crée une barrière en soulevant le sol devant lui, et la boule de feu s'écrase dessus. Red Bow insiste, envoyant plusieurs boules de feu de suite, mais aucune ne parvient à passer la barrière de béton.

- Il faut pourtant bien l'atteindre ! se dit-il en continuant à envoyer ses attaques. Il est très fort, alors il me faut une force encore plus grande ! Je suis le guerrier de l'espoir, je ne peux pas m'avouer vaincu comme ça. Je dois utiliser toute la puissance de mon élément !

Il se concentre, bandant ses muscles au maximum, puis soudain l'inspiration lui vient et il crie :

- Triangle de Feu, brûle !

Il crée un triangle enflammé qui vole en tournoyant vers la barrière, la fracasse au passage, et vient se planter dans le corps du monstre de terre, qui se redresse sous le choc ! Le triangle explose en un déluge de feu qui englobe le monstre et le désintègre en quelques secondes ! Quand les flammes disparaissent, il ne reste plus qu'un petit tas de cendres, au-dessus desquelles flotte une bulle transparente contenant un symbole rouge que l'on reconnaît comme étant celui de Netoy. Le symbole se désagrège lentement dans la bulle, jusqu'à disparaître complètement. Vide, la bulle éclate avec un léger "pop", et les cendres disparaissent à leur tour. Sur le sol, le symbole de Netoy apparaît, puis disparaît en se désagrégeant lui aussi. Netoy est à la fois ébahi et furieux par ce qui s'est passé.

- Vous avez détruit mon monstre tellurique, tout est à refaire ! Qui êtes-vous donc pour avoir de tels pouvoirs ? !

- On s'est déjà présenté, réplique Red Bow, mais pas toi ! Alors dis-nous plutôt qui TU es.

- Moi ? demande Netoy en reprenant son calme. Et après tout pourquoi pas ? Je me nomme Netoy, maître des énergies telluriques et membre de la Galaxie Sombre. Je vous laisse tranquilles pour cette fois, mais la prochaine fois ne soyez pas en travers de mon chemin, ou vous le paierez cher !

Son corps devient une silhouette rouge, qui prend la forme de son symbole pendant un instant et finalement disparaît.

- Netoy, la Galaxie Sombre ? se demande Martin, songeur. Ce serait le nom de nos nouveaux ennemis ? Tu en penses quoi Rain Bow ?

Il se tourne vers ce dernier, dont le visage semble refléter la plus grande détresse du monde.

- Tu m'as pas laissé utiliser mon Sceptre !

BLOING ! !

 

 Dans la salle circulaire du vaisseau spatial, nous retrouvons Nezayo en train de regarder l'image de Paris au-dessus de la table centrale. Derrière elle, une porte disparaît en brillant et Netoy entre dans la salle.

- Je vois que tu as échoué, dit-elle en se tournant vers lui. Le point de force a retrouvé toute sa vigueur.

- Pas complètement, réplique Netoy. Je sais maintenant qui as dû détruire les poupées. Maintenant que nous connaissons nos ennemis, nous allons pouvoir établir un plan vraiment efficace ! Ha ha ha ha ha ha ! ! !

- J'espère bien, dit Nezayo. Cela vaudrait mieux pour nous...


Episode 33 : Des soldes monstres !

 

 Dans l'espace, le vaisseau en forme de tétraèdre orbite autour de la Terre. Dans la salle circulaire de la boule du sommet, nous retrouvons Netoy en train de regarder l'image de Paris au-dessus de la table centrale.

- Rain Bow et Red Bow... se dit-il. Cette planète semble renfermer des ressources insoupçonnées...

- Que fais-tu ainsi à parler tout seul ? demande Nemina en passant l'une des arches. Tu médites sur ta défaite face à deux gamins ?

- Tu es vraiment une langue de vipère ! réplique Netoy en se tournant vers lui. Si tu crois pouvoir faire mieux, pourquoi tu ne descends pas toi-même ? !

- J'en ai bien l'intention ! Et j'ai même déjà trouvé ma cible : un point de force aérienne de toute beauté ! Et si les gamins dont tu parles ont la mauvaise idée de se pointer, ils seront reçus comme ils le méritent !

Nemina éclate de rire, tandis qu'un point clignotant vert s'illumine et que se superpose l'image d'un petit magasin de jouets traditionnels...

 

 La nuit est tombée sur Paris. A l'intérieur du magasin de jouets, calme et silencieux, apparaît une forme verte, identique au symbole de Nemina. Elle prend la forme d'une silhouette qui finalement apparaît comme étant Nemina lui-même.

- Voici donc le point de force, se dit-il. Bon, au travail !

Il enlève son gant de la main droite, puis plaque sa paume sur le sol. Autour d'elle apparaît son symbole, tandis que l'air semble être envahi d'une brume noire, qui donne aux jouets un air soudain menaçant. Il se relève et remet son gant. Son symbole disparaît du sol, ainsi que la brume noire.

- Maintenant, le comité d'accueil : Monstre aérien, apparais !

Le vent se met à souffler doucement dans la magasin, apportant avec lui une lumière verte qui forme une tornade de taille humaine, qui prend forme humaine et consistance et s'arrête de tourner. C'est une créature féminine à la peau verte dont le costume semble fait d'ours en peluche aplatis sur son corps. En guise de chevelure elle porte une crète à l'iroquoise.

- Prête à vous servir, maître, dit-elle d'une voix très grave.

- Protège ce point contre toute intrusion, et essaie d'y attirer le plus d'humains possibles. Je veux que ce point de force resplendisse d'énergie sombre.

- Il sera fait comme vous l'avez ordonné, acquiesce le monstre.

Et nous quittons la scène par un fondu au noir.

 

 Quelques jours plus tard, nous retrouvons Angel et ses amis dans le parc. Ils ne sont pas dans le "jardin secret", pour une fois, mais simplement assis au milieu de la pelouse. Ce n'est pas comme si les gens autour prêtaient attention à leur conversation.

- La Galaxie Sombre, tu dis ? demande Clémence.

- En tout cas, c'est ce que ce Netoy a dit, répond Martin. Tu connais une Galaxie Sombre, Niko ?

- Je n'ai jamais entendu ce nom, réplique l'oiseau. Mais mes souvenirs de l'époque de la Confrérie de l'Arc-en-Ciel sont très fragmentaires. Le weekend prochain j'irai au magasin de jouets contacter Aniva. Elle en saura peut-être plus que moi.

- Ca me rappelle ! s'écrie Alexandra. Vous voulez venir au magasin de jouets avec moi tout à l'heure ? Ils ont commencé les soldes là-bas, et puis je pourrai vous présenter Oscar.

- Qu'est-ce que tu veux qu'on fasse de soldes dans un magasin de j... commence Martin.

- Des soldes au magasin de jouets ? ! s'écrient Angel et Aurélien ensemble. Super ! on vient avec toi !

Martin baisse la tête de dépit.

- Pourquoi est-ce que je ne suis même pas surpris par leur réaction... ? soupire-t-il.

- Qui est Oscar ? demande Clémence.

- Le gérant qu'a engagé grand-père pour le remplacer. Tu viens Clémence ? Tu vas voir, il est super-chou !

- Euh... désolé, répond-elle, je dois rentrer tôt chez moi. Ce sera pour la prochaine fois, ajoute-t-elle avec un sourire.

- Ooh... tant pis. Tu viens, Martin ?

- Oui, viens Martin ! implore Angel.

- On va bien s'amuser, ajoute Aurélien.

- Ai-je vraiment le choix ? soupire Martin en baissant les épaules. D'accord, je viens avec vous.

- Ouais ! ! ! crient ensemble Alex, Angel et Aurélien en sautant de joie.

- Je viens avec toi, dit Niko. Comme ça, tu auras quelqu'un d'un peu mature pour parler.

- Merci, réplique Martin.

Mais Angel et Aurélien ont entendu les paroles de Niko et semblent ne pas les avoir appréciées. Niko se rend compte qu'ils sont tous les deux devant lui, le visage rouge et les yeux brillants.

- Alors comme ça on est immatures ? demande Angel.

- On va voir ça ! ajoute Aurélien.

- Euh... euh... fait l'oiseau, peu rassuré.

- Allez, on s'le fait !

- Noon !

Angel et Aurélien se mettent à poursuivre l'oiseau sans défense, sous les yeux ébahis de Clémence et Martin, Alex est trop occupée à rire aux éclats pour vraiment voir ce qui se passe.

 

 Nous retrouvons maintenant nos amis marchant dans la rue (sans Clémence bien sûr), s'approchant doucement du magasin de jouets. Plus ils s'approchent, plus l'ambience dans la rue semble fébrile, ce qui fait qu'ils s'échangent des regards interrogateurs. Ils voient surtout de jeunes enfants accompagnés de leurs parents, et portant dans les bras différentes sortes de paquets, ou des ours en peluche ou des poupées. Ou alors ils voient des enfants courant dans la direction qu'eux aussi suivent, leurs parents tentant en vain de les ralentir.

- Eh bien, fait Martin, y'a foule ! Est-ce que ce serait les soldes du magasin de jouets qui provoquent ça ?

- Si c'est ça, elles ont du succès ces soldes, dit Alex. Oscar est un super manager !

- Dépêchons-nous ! presse Aurélien. Il va plus rien rester si on ça continue !

Ils pressent le pas, tandis que Niko, posé sur l'épaule d'Angel, regarde autour de lui d'un air soupçonneux. Ils arrivent enfin au magasin de jouets et en effet, c'est la cohue. Le magasin déborde de clients (et de jouets aussi, des tables ont été installées dehors pour recevoir des montagnes de jouets dans lesquelles les enfants fouillent sans cesse), les cris des enfants emplissent l'espace sonore d'une façon pas très agréable. A certains endroits, des enfants se battent pour des jouets, tandis que les adultes essaient sans résultat de les séparer.

- Eh bah ! fait Alex d'un air étonné, on dirait un magasin de fringues le premier jour des soldes... Ca veut dire que ça marche super ! ajoute-t-elle avec un sourire.

BLOOING ! (tombent les compagnons d'Alexandra)

- Mais de quelle planète elle peut bien venir ? soupire Martin en se relevant.

- Hé! Oscar ! on est là! continue-t-elle en sautillant et saluant de la main.

Un garçon lève la tête d'une montagne de jouets. Il a les cheveux courts et blonds, ainsi que de petites lunettes rondes qu'il porte un peu avancées sur son nez, sans que cela le fasse paraître plus vieux, au contraire. Il est plus âgé que nos amis, environ 25 ans peut-être, mais est malgré cela bien plus petit que Martin. Il porte un pantalon de toile beige et une chemise aux manches relevées. En voyant Alexandra, il a un grand sourire et la salue en retour. Il parvient lentement à slalomer entre les enfants surexcités et les parents débordés, et se retrouve finalement devant Alex et ses amis.

- Salut Alex ! tu as vu le monde qu'il y a ? ! Ces soldes marchent du tonnerre !

- C'est pour ça que je suis venue avec mes amis, réplique Alex avec un grand sourire. On va faire nos courses nous aussi.

- Mais vous êtes tous les bienvenus évidemment ! Et comme vous êtes des amis d'Alex, je vous ferai une réduc supplémentaire.

- Super ! s'écrie Aurélien en sautant de joie.

- Vous êtes les amis dont Alex m'a si souvent parlé, n'est-ce pas ?

- Oui, c'est eux : Angel, Martin et Aurélien. Clémence pouvait pas venir. Quant à l'oiseau sur l'épaule d'Angel, il s'appelle Niko.

- Enchanté de vous connaître, dit le garçon. Toi aussi l'oiseau. Moi c'est Oscar, le gérant du magasin. Mais je vais vous laisser regarder la marchandise, parce que si je vous parle trop longtemps, il ne va rien vous rester !

- On y va ! crient ensemble Aurélien et Angel qui se ruent sur les jouets.

Martin et Alex restent un peu avec Oscar.

- Comment t'as fait pour attirer tant de monde ? demande Alex. T'as inondé Paris d'affiches de pub ?

- Non, en fait j'ai rien fait. C'est la vendeuse qui j'ai engagée en début de semaine qui a tout fait.

- Une nouvelle vendeuse ? s'interroge Alex.

- Oui, répond Oscar. Elle est venue me voir au magasin, et m'a convaincu de l'engager. Le résultat est au-dessus de mes espérances. Mais je vais te la présenter, elle vient par ici. Coralie !

Une femme s'approche, avec deux ours en peluche dans les bras. Ses cheveux noirs et mi-longs sont séparés par une raie au milieu du crâne, et ses yeux noirs et perçants rendent Alexandra un peu mal à l'aise.

- Alexandra, Martin, voici Coralie, la nouvelle vendeuse du magasin.

- Bonjour, dit-elle avec un sourire.

"Bizarre" se dit Martin, "ce sourire paraît vraiment faux". Il ne fait qu'un signe de tête en s'efforçant de sourire tandis qu'Alex balbutie :

- B... b... bonjour ! c'est vous qui avez... organisé... ces soldes ?

- Oui, fait Coralie avec enthousiasme. Travailler dans un petit magasin comme celui-ci a toujours été mon rêve. Alors j'essaie de faire en sorte que ce magasin ait du succès.

- Mais vous n'allez pas épuiser le stock trop vite comme ça ? demande Martin. Grand-père ne peut plus fabriquer ses jouets aussi vite qu'avant.

- Coralie a fourni la plupart des jouets qui sont vendus ici, répond Oscar.

- Ah ? vous connaissez un fournisseur ?

- Oui, un cousin éloigné possède une usine de jouets à l'ancienne, dit la femme. Il nous a fait un bon prix.

Quelque chose dans la réponse de Coralie, peut-être sa sécheresse, rend Martin un peu soupçonneux.

- Mais allez donc voir les jouets, continue-t-elle. Vous êtes des amis d'Oscar, alors on vous fera sans problème un prix !

- Euh... oui ! dit Alex. Tu viens Martin ?

- Je te suis, répond-il calmement.

Alex court dans la foule, tandis que Martin la suis lentement, non sans avoir jeté un dernier coup d'oeil à la nouvelle vendeuse qui le regarde aller vers les jouets. Quand il ont commencé à fouiller, son sourire se mue en un rictus mauvais.

 - Regardez ce que j'ai trouvé ! s'écrie Angel en tenant un chimpanzé en peluche dans les mains.

- Hi hi hi ! il est marrant, fait Alex. Il ressemble à un vrai, c'est chouette. Tu devrais le prendre.

- Au prix où il est, bien sûr ! réplique-t-il. Qu'est-ce que t'as trouvé, Alex ?

- Cette poupée, répond-elle. Elle ressemble aux anciennes poupées de ma mère. Elle est belle.

- Eh, regardez ! crie Aurélien.

Il fait marcher devant lui un pantin de bois.

- J'adore les marionnettes. Je prends celle-là, elle complètera ma collection.

- Collection ? se demande Martin. Oh ! évidemment : il doit avoir un placard rempli de marionnettes...

- Un garage en fait, réplique Aurélien qui a entendu Martin. Les placards étaient trop petits.

Silence étonné de la part de ses amis.

- Eh ! qu'est-ce qu'y a ? ! fait-il, gêné.

Ils soupirent en même temps. Alexandra se tourne vers Martin.

- T'as rien trouvé pour toi ?

- Moi ? j'ai pas cherché ! Les jouets c'est pas mon truc.

- Ah bon ? dommage... Bon, alors on a tout ce qu'on voulait, non ?

- Oui ! disent en coeur Angel et Aurélien.

- Bon, alors à la caisse !

Ils se frayent un chemin jusqu'à l'intérieur du magasin et font la queue à la caisse, tenue par la vendeuse. Après quelques minutes, c'est à leur tour de payer.

- Voilà ! comme vous êtes des amis, je vous ai fait un prix. Je l'ai écrit sur un papier, les autres clients n'apprécieraient pas de savoir qu'ils ne paient pas le prix le plus bas.

Nos amis regardent le papier qu'elle leur tend, et ils on le souffle coupé par le prix !

- C'est tout ? ! s'exclame Aurélien.

- Chut ! fait Alexandra.

Avec un grand sourire, ils paient de bonne grâce. Presque 70% de réduction, ça ne se refuse pas. Ils quittent ensuite le magasin, non sans avoir fait un signe à Oscar. Ils ne voient pas que derrière eux, Coralie les suit du regard, d'un air sardonique.

 

 Nous retrouvons tout le monde dans la rue. Niko est maintenant sur l'épaule de Martin. Angel semble heureux avec son singe en peluche, Alex admire sa poupée de porcelaine, et Aurélien fait marcher son pantin devant lui.

- Tu es doué, remarque Martin. Comment est-ce que tu as appris à manier les marionnettes ?

- J'organisais des spectacles de marionnettes quand j'étais en maternelle, explique Aurélien. C'est moi qui fournissait les marionnettes. C'est pour ça que j'en ai plein : je les ai toutes gardées.

- Hi hi hi ! T'es un peu comme moi, dit Alex. J'ai commencé la photo en maternelle aussi. Je photographiais tout : les copains d'école, mes parents, les animaux dans le parc. Je mettais même mes poupées en scène et je les photographiais. Evidemment, au début toutes les photos étaient floues, mais j'ai appris rapidement et quand j'avais cinq ans, j'étais déjà meilleure que papa. En fait, depuis ce temps-là c'est toujours moi qui ai pris les photos de vacances.

- Ils sont vraiment appliqués à leurs hobbies, dit Niko.

- Oui, c'est surprenant de la part de telles têtes de linotte, ajoute Martin.

- Quoi ? ! ! ! crient les deux personnes visées en même temps. C'est nous que tu traites de tête de linotte ? !

- Euh... c'était pour rire ! se rattrape Martin, peu rassuré.

Alex et Aurélien s'immobilisent, le regardent, et prennent soudain un grand sourire :

- Ah bon ? ! Alors y'a pas d'problème !

BLOOING ! (bruit d'Angel et Martin tombant par terre)

- Incroyable, grogne Martin en se relevant. Tu veux que je t'aide à te relever, Angel ?

- Aaah ! aaah ! ! aaah ! ! !

- Angel !

Ils n'en croient pas leurs yeux : le chimpanzé en peluche est accroché à Angel, et émet des sortes d'éclairs noirs qui parcourent son corps ! Soudain, la tête du singe se tourne vers Martin, qui voit que sa face souriante s'est changée en une grimace monstrueuse ! Il réagit au quart de tour, arrache le chimpanzé à Angel et le lance au milieu du trottoir. La peluche continue à lancer ses éclairs, et semble même vouloir se relever !

- Au secours ! Martin !

Alex et Aurélien ont maintenant besoin d'aide aussi ! La poupée d'Alexandra pince ses joues et y émet des éclairs noirs, tandis que le pantin d'Aurélien a brisé ses liens et s'approche de son propriétaire, bloqué contre un mur et paralysé par la peur. Martin parvient à retirer la poupée et la lance sur le chimpanzé pour l'empêcher de se relever. Il attrape ensuite Aurélien par le bras et le tire vers lui. Heureusement, le pantin est gêné par les cordes qui pendent de ses membres et ne suit pas immédiatement.

- Suivez-moi ! Vite ! crie Martin.

Ses amis réagissent immédiatement et le suivent dans une ruelle attenante.

- Les jouets... ils... ils... balbutie Alexandra, essouflée.

- Si tous les jouets du magasin sont comme ça, ils vont créer une vraie panique ! s'écrie Angel.

- Il faut retourner au magasin et voir ce qui se passe ! décide Martin. Transformons-nous !

- Oui ! !

- Amulette du Feu, métamorphose !

- Amulette de l'Air, métamorphose !

- Amulette de la Lumière, métamorphose !

- Talisman Arc-en-Ciel, métamorphose !

- Regardez ! fait Green Bow.

Elle montre du doigt les jouets qui s'approchent doucement d'eux.

- Des jouets comme ça, on s'en passe volontiers ! Boule de Feu !

Atteint par les flammes, les trois jouets sont détruits en une explosion d'éclairs noirs. Il n'en reste que des cendres.

- Mon pauvre singe... soupire Rain Bow.

- Ton "pauvre singe" t'a attaqué, rappelle Red Bow. Vite, au magasin de jouets !

 Pendant ce temps, au magasin, c'est la panique. Les jouets se sont rués sur les gens et les paralysent par leurs éclairs noirs, en volant leur énergie. Ils tombent un à un. Oscar lui-même tient en respect plusieurs peluches en donnant de grands coups de balais devant lui. A l'intérieur du magasin, le symbole de Nemina sur le sol brille de plus en plus. Derrière lui, Nemina lui-même, accompagné de Coralie, exulte.

- Ah ah ah ah ah ! le point de force sera bientôt à nous. Quelle tête va faire Netoy quand il verra que j'ai réussi là où il a échoué !

- N'en sois pas si sûr !

- Qui est là ? !

- Les enfants sont des êtres innocents, et utiliser leurs jouets pour leur tendre un piège est une lâcheté impardonnable. Prenez garde ! car je suis le messager de l'espoir, Rain Bow !

- Et moi Red Bow, le guerrier de l'espoir !

- Le défenseur de l'espoir, Green Bow !

- Et la lumière de l'espoir, Yellow Bow !

- Nous sommes les Combattants de l'Arc-en-Ciel ! finissent-ils ensemble.

- Les Combattants de l'Arc-en-Ciel ? s'interroge Nemina. Donc c'est vous qui avez contré Netoy la dernière fois ?

- Oui, c'est nous ! crie Red Bow. Et toi, qui es-tu ? !

- Moi ? je suis Nemina, maître des énergies aériennes de la Galaxie Sombre. Et contrairement à cet incapable de Netoy, je ne vais pas me faire avoir par une bande d'enfants ! Monstre aérien, à toi de jouer !

Coralie s'incline devant Nemina, puis commence à tourner sur elle-même, de plus en plus vite, créant ainsi une tornade qui soulève ses cheveux en une crète, puis qui la cache à la vue des Combattants, qui eux-mêmes ont du mal à résister au vent qui s'est levé et fait tout tomber dans le magasin. Finalement, la tornade s'arrête, révélant le monstre qui a repris sa forme normale.

- C'est un monstre ! fait Green Bow.

- Je m'en doutais, se dit Martin. Bon, on n'a pas de temps à perdre avec toi ! Triangle...

- Non ! crie Alexandra en mettant sa main sur le bras de Martin. Dans le magasin tu vas créer un véritable incendie !

Le monstre profite de ce moment d'inaction pour faire un grand geste du bras et lancer un fort courant d'air chargé de peluche sur les Combattants. Ceux-ci s'écartent au bon moment, et la monstresse en profite pour sortir du magasin en volant sur un courant d'air.

- Elle s'échappe ! crie Angel.

Ils la suivent à l'extérieur, où elle les attend et leur lance une nouvelle attaque. Cette fois, ils sont frappés de plein fouet et tombent à terre. Heureusement, c'est sans gravité et ils se relèvent immédiatement. Autour d'eux, les gens ont perdu connaissance, tandis que les jouets continuent de bouger dans tous les sens.

- Cette fois, dit Red Bow, énervé, rien ne m'empêchera de te faire mordre la poussière ! Triangle de Feu, brûle !

Le monstre se remet à tourner sur lui-même, créant une nouvelle tornade qui souffle les flammes avant qu'elles ne l'atteignent !

- Merde ! elle a éteint mes flammes !

Elle répond par une série de coups de vent remplis de peluche, qui envoyés à cette vitesse sont autant de projectiles dangereux.

- Barrière de Vent !

Green Bow est parvenue à contenir ces attaques. Rain Bow fait un geste, faisant ainsi apparaître son Sceptre Arc-en-Ciel.

- Je vais m'en occuper, fait-il d'un air décidé.

Mais il s'arrête soudain, car derrière la créature une silhouette a bougé. C'est Oscar, qui frappe le monstre d'un grand coup de balai ! Le monstre serre les dents, mais ne vacille pas. Il se retourne vers Oscar qui est terrifié et en lâche le balai. Il recule, mais la monstresse ne lui en laisse pas le temps et l'envoie au tapis par une de ses attaques.

- Non ! Oscar ! crie Alexandra.

Autour d'elle, à la surprise de ses amis, une tornade se forme, soulevant sa chevelure. Elle regarde le monstre qui s'est retourné vers elle, les yeux brillants de colère.

- Tu t'es attaquée à l'un de mes amis, je ne te le pardonnerai jamais ! Souffle de l'Ouragan, mugis !

Elle envoie une série de coups de vent d'une violence inouïe, qui frappent le monstre, le tordent dans tous les sens et le déchirent littéralement ! Dans un hurlement de douleur, le monstre est détruit et tombe en un petit tas de cendres, au-dessus duquel une bulle contenant le symbole vert de Nemina flotte. Le symbole se désagrège doucement, et la bulle vide éclate, tandis que les cendres disparaissent aussi. Les jouets s'arrêtent soudain de bouger, et tombent inanimés. Dans le magasin, le symbole sur le sol se désagrège et disparaît lui aussi. Nemina, qui regardait le spectacle depuis l'entrée du magasin fulmine de rage.

- Vous avez vaincu mon monstre, et le point a retrouvé toute sa force ! Vous me le paierez un jour, je vous le promets !

Sa silhouette devient verte, se transforme en son symbole et disparaît.

- Un autre membre de la Galaxie Sombre... se dit Red Bow.

- C'est donc ça ? se demande Niko. Qu'est-ce qu'y a, Rain Bow ?

Les Combattants regardent leur ami, tremblant tant ses muscles sont tendus.

- Et mon Sceptre ? ! pourquoi j'ai pas pu l'utiliser ? ! !

BLOOOOINK ! (Red Bow, Yellow Bow et un oiseau tombent à terre)

- Désolée, s'excuse Alexandra. Je pensais pas que je détruirais le monstre. C'est quand j'ai vu Oscar que j'ai senti cette puissance monter... Oscar !

Elle accourt près de son ami.

- Oscar ! ça va ? !

- Il n'est qu'évanoui, assure Martin qui a pris son pouls. Il va se réveiller dans un instant. Comme les autres d'ailleurs. On ferait mieux d'aller se changer avant qu'on nous voie.

- D'accord.

Et ils s'éclipsent dans une ruelle attenante tandis que les gens commencent à bouger.

 

 Nous retrouvons nos amis dans le magasin de jouets. Il a été fermé, et ils sont autour d'Oscar, soigné par Alexandra qui apaise ses bosses avec une serviette mouillée.

- Ca va ? lui demande-t-elle.

- Oui, merci, répond Oscar. Merci d'avoir fermé le magasin pour moi. Je sais pas trop ce qui s'est passé, mais j'ai l'impression que Coralie n'était pas vraiment une vendeuse...

- Oui, ment Martin, on a vu les Combattants de l'Arc-en-Ciel la combattre.

- C'était donc eux, réplique-t-il. Je me disais bien...

- En tout cas, c'était idiot de te ruer comme ça sur ce monstre, lui reproche Alex. Tu aurais pu être gravement blessé, ou pire !

- Je suis désolé. J'ai dû te faire du souci.

- Ca va, il y a eu plus de peur que de mal.

- Dis Alex, commence Aurélien, tu es bien gentille avec Oscar.

- C'est vrai ça, remarque Angel, vous vous comportez bizarrement tous les deux. Vous seriez pas un peu amoureux, des fois ?

Alexandra et Oscar se regardent, et se mettent à rougir tous les deux comme des pivoines. Oscar essaie de sourire naturellement tandis qu'Alex secoue la tête de toutes ses forces.

- Mais non ! mais non ! c'est qu'un ami !

Dans son emportement, elle frappe Oscar à la tête.

- Aïe !

- Oh je suis désolée ! s'empresse-t-elle de s'excuser. Laisse-moi te soigner.

- Qu'est-ce que je disais ? Ils sont amoureux, conclut Angel.

- Ca c'est sûr ! acquiesce Aurélien.

- Tout à fait d'accord, ajoute Martin.

- Mais puisque je vous dit qu'il y a rien entre nous ! ! hurle Alex.

Et nous laissons ici nos amis se disputer sur la nature de la relation entre Alexandra et Oscar.


Episode 34 : Le temple du savoir

 

 Le quartier général n'est plus ce qu'il était. Plusieurs écrans restent maintenant constamment éteints, et certains panneaux ouverts montrent leurs entrailles électroniques de façon plutôt déprimante.

- C'est sinistre, fait Alexandra.

- C'était nécessaire, explique Niko. La transposition ne fonctionnant plus, le seul moyen de maintenir en état le Q.G. est de piocher dans ses propres pièces. Pour réparer définitivement les fonctions vitales, j'ai dû couper les fonctions moins importantes. J'ai dû aussi prendre des éléments pour ça.

Il vole et attrape une petite boite qu'il amène devant les Combattants et ouvre. La boite découvre cinq montres aux couleurs de l'arc-en-ciel.

- J'ai réparé vos communicateurs. Je les ai aussi améliorés, de façon à ce qu'ils puissent fonctionner de façon plus autonome, sans trop prendre sur les ressources du Q.G.

- Merci Niko ! dit Angel en prenant sa montre.

Les autres le remercient aussi et prennent leurs montres communicatrices.

- Ah, Clémence !

- Oui ?

- Comme ton ordinateur de poche a été détruit lors du dernier combat contre la Confrérie de l'Arc-en-Ciel Noir, j'en ai fabriqué un autre. J'espère qu'il te conviendra.

Il lui amène un objet bleu de la taille d'une calculatrice de poche, et ressemblant fortement au premier ordinateur de Clémence, sauf qu'au lieu d'un arc-en-ciel bleu celui-ci est incrusté du symbole de Blue Bow.

- Merci, dit Clémence avec un grand sourire. Maintenant je peux vraiment m'ateler à la tâche.

- Tu veux parler de découvrir les intentions de ceux de la Galaxie Sombre ? demande Martin.

Elle acquiesce.

- C'est bizarre comme nom, la Galaxie Sombre, fait Aurélien. Ils viendraient d'une autre galaxie ?

- C'est une possibilité, répond Niko. Mais nous en savons encore trop peu sur eux pour pouvoir tirer des conclusions...

- Et le Q.G., il peut pas nous aider ? demande Angel.

- Malheureusement ses possibilités sont maintenant très limitées. J'ai dû arrêter la plupart de ses fonctions pour pouvoir maintenir la communication avec la base de la face cachée de la Lune.

- Aniva ne sait rien sur eux ? demande Martin.

- Malheureusement non, répond la voix d'Aniva, en faisant sursauter tout le monde.

Son image apparaît sur la table centrale.

- Je ne connais pas de "Galaxie Sombre", explique-t-elle d'un air sombre. Du moins une telle organisation n'existait pas du temps de la Confrérie de l'Arc-en-Ciel. Mais il y a tellement de temps que cette dernière a disparu que de nouvelles organisations ont très bien pu se former depuis.

- Nous n'avons donc aucun moyen de prévoir leurs prochains mouvements, dit Clémence. Nous ne savons même pas où ils se cachent...

- C'est pas grave ! sourit Aurélien. On est les Combattants de l'Arc-en-Ciel, on trouvera bien un moyen de les vaincre !

- Aurélien, ta capacité à éteindre ton cerveau m'étonnera toujours, fait Clémence.

- Vraiment, tu es sincèrement étonnée par moi ? !

Tout le monde baisse la tête de dépit.

- Il ne comprendra donc jamais... soupire Clémence.

- Quoi ? demande Aurélien qui décidément ne comprend pas.

- Euh... si on partait maintenant, propose Angel. Il est bientôt 10 heures du soir et j'ai peur que ma tante s'inquiète.

- C'est vrai que c'est embêtant de ne pouvoir accéder au Q.G. que quand le magasin est fermé, dit Alex. Heureusement au moins que j'ai les clefs.

- Ca va, j'ai dit que j'étais chez Clémence, dit Aurélien.

- Et moi chez Angel, dit Martin.

- Moi chez Aurélien, réplique Alex.

- La prochaine fois on ferait mieux de se mettre d'accord, dit Clémence. Si nos parents s'appellent les uns les autres pour savoir où nous sommes, ça risque de nous causer quelques ennuis. En tout cas, moi aussi il faut que je rentre. Je dois me lever tôt demain.

- Pourquoi faire ? demande Angel. On est encore en vacances pourtant ? Et puis toi tu reprends qu'en octobre non ?

- Euh... oui, mais... j'ai... euh... des trucs à faire... à la bibliothèque ! Je veux y aller tôt avant qu'il ne fasse trop chaud ! C'est une vraie étuve !

- Ah bon ? T'es courageuse... Aniva, ça ne vous dérange pas si on s'en va maintenant ?

- Pas du tout, dit l'image d'Aniva. Je comprends tout à fait. Je vous recontacterai quand j'aurai du nouveau.

Elle a un léger sourire, puis disparaît.

- Bon, allons-y ! Tu viens Niko ?

- J'arrive ! Je remets juste les protections en marche.

Il saute sur quelques touches de clavier, puis s'envole et rejoint les Combattants qui se sont déjà dirigés vers la sortie.

 

 Dans l'espace, une forme que nous connaissons bien orbite autour d'une belle planète bleue. Après le zoom habituel vers la sphère du sommet du vaisseau tétraèdre, nous nous retrouvons de nouveau dans cette salle circulaire blanche, où Netoy et Nemina sont debout devant la table aux formes bizarres. Au-dessus de cette table, une image indistincte clignote. Cela ressemble à la neige que l'on voit lorsque la télévision n'est réglée sur aucune chaine, mais en trois dimensions.

- On ne peut toujours pas communiquer avec eux, grogne Nemina.

- Ca ne m'étonne pas vraiment, réplique Netoy. Le vaisseau-monde est encore trop éloigné. Il est même encore au delà des capacités de détection de ce vaisseau.

- Ils prennent leur temps pour venir nous rejoindre ! Ils pourraient se dépêcher !

- Tu sais bien que le vaisseau-monde ne peut pas maintenir des vitesses trop élevées, répond Nezayo qui vient de rentrer dans la salle.

Elle s'approche doucement de la table, en souriant aux deux hommes.

- Et, puis, tu sembles bien pressé de les contacter, continue-t-elle, avec sa voix qui commence à monter vers l'aigu. Tu veux tant que ça leur faire part de ton échec ? Ha ha ha !

- Tais-toi ! J'ai été surpris, c'est tout ! Netoy n'avait parlé que de deux garçons, alors que je me suis retrouvé devant quatre humains !

- N'essaie pas de me faire porter la responsabilité de ton échec ! s'insurge Netoy. Tu t'es surestimé et ça t'a encore joué des tours !

- Dois-je te rappeler que tu n'as pas beaucoup mieux fait que moi, monsieur le moralisateur ?

- Calmez-vous ! hurle Nezayo d'une voix suraigüe. Vous n'avez pas fini de vous battre comme des gamins ? ! On dirait Nespi !

Netoy et Nemina s'arrêtent immédiatement.

- Aah, c'est mieux, fait Nezayo dont la voix est redevenue normale. Pfff, les hommes sont tellement bêtes parfois...

- Parce que tu crois être plus douée parce que tu es une femme ? se moque Nemina. Dans ce cas, pourquoi tu ne descendrais à notre place, qu'on voie un peu de quoi tu es capable.

- Mais je n'ai pas attendu ta permission, mon cher Nemina, réplique-t-elle en s'avançant près de la table. J'ai déjà choisi mon point d'attaque.

Elle effleure la table d'un geste gracieux, et la carte de Paris apparaît au-dessus. L'un des points lumineux bleus brille plus fortement, et en transparence apparaît l'image d'un bâtiment à l'entrée duquel est marqué : "Bibliothèque municipale du 5ème arrondissement".

- C'est un des endroits où ces primitifs entreposent le peu de connaissances qu'ils ont. Un lieu parfait pour commencer notre annexion. Ha ha ha ha ha !

Et nous quittons la scène par un fondu au noir.

 

 Le lendemain après-midi, nous retrouvons Clémence, portant un cartable, entrant dans cette même bibliothèque que nous avons vu dans l'image montrée par Nezayo. Elle s'arrête entre les portes et regarde sa montre. "Je déteste distordre la vérité comme ça, mais je n'avais pas trop le choix", pense-t-elle. Elle soupire, et continue son chemin, passant devant le bureau de la bibliothécaire, qu'elle salue d'un hochement de tête. Elle avance entre les rayons croulant de livres. La bibliothèque est plutôt déserte (NdlA : qui passerait ses journées dans une bibliothèque quand il fait presque 30 degrés à l'extérieur ? ! D'accord, Clémence, mais c'est un cas à part !), elle croise à peine une dizaine de personnes. Elle rentre dans une salle attenante, une salle de lecture semble-t-il, complètement vide. Au fond de cette salle se trouve un grand aquarium rempli de poissons multicolores. Elle s'arrête devant cet aquarium et regarde les poissons en souriant.

- C'est vraiment un superbe aquarium, se dit-elle. J'aime bien regarder les poissons tourner dans l'eau. Ca me calme... Je suis vraiment trop stressée, je devrais ralentir un peu... Mais si je veux réussir, je n'ai pas trop le choix. J'ai accepté cet honneur, je dois maintenant m'en montrer digne.

Elle recule, puis quitte la salle de lecture pour rechercher les livres dont elle a besoin. Elle a à peine passé la porte qu'un symbole bleu, celui de Nezayo, apparaît dans l'air. Il devient une forme humaine bleue qui se solidifie en Nezayo elle-même. Elle regarde autour d'elle.

- Beurk ! quelle odeur ! crie-t-elle. Et cette manière d'entreposer des connaissances, c'est si primitif ! La moindre petite flamme, et le peu de savoir qu'ils ont assimilé s'envolerait en fumée ! Enfin, ce ne sont pas des flammes que je leur apporte.

Elle a un sourire carnassier, puis enlève lentement son long gant bleu, découvrant sa paume avec son symbole. Elle se baisse gracieusement en pliant les jambes, et effleure le sol de sa main. Y apparaît alors son symbole, tandis que tout semble s'assombrir dans la pièce, donnant aux livres recouvrant les murs un aspect vieux et racorni.

- Parfait, dit Nezayo en se relevant et en remettant son gant. Dans peu de temps ce point de force sera à nous. Mais en attendant, il vaut mieux le protéger. Si ces gamins ont vaincu Netoy et Nemina, c'est qu'ils ne doivent pas être communs. Je ferais mieux de ne pas trop les sous-estimer. Monstre marin, veux-tu bien apparaître ?

A ces mots, l'eau dans l'aquarium devient tumultueuse, et une partie s'en échappe, prenant forme humaine et féminine. Elle reste cependant indistincte, dans la pénombre qui a envahi cet endroit.

- Je suis à vos ordres maîtresse, dit cette dernière.

- Ma chère, ton rôle est de veiller à ce que ce point se remplisse d'énergie sombre. Nous allons en faire l'avant-poste de la conquête de cette ville !

- Chut ! entend-on soudain venant d'autres salles voisines.

Nezayo sursaute, et regarde autour d'elle, sans trop comprendre ce qui s'est passé.

 Clémence est maintenant assise à une table, en train d'écrire sur une feuille de papier. Autour d'elle montent deux colonnes de livres mis les uns sur les autres, ainsi que quelques autres livres ouverts. Elle s'arrête soudain d'écrire et barre sa dernière phrase. Elle la réécrit pour la rebarrer aussitôt. Elle pose son stylo et se prend la tête dans les mains.

- Décidément, je n'arrive pas à me concentrer aujourd'hui, soupire-t-elle. Et puis l'atmosphère est bizarre ici.

Elle regarde autour d'elle. Les quelques gens dans la bibliothèque semblent avoir un comportement bizarre, comme s'ils agissaient automatiquement. Clémence hausse les épaules et reprend son stylo. Mais après quelques secondes immobile, elle y remet le bouchon. Elle regarde sa montre.

- De toute façon la bibliothèque va fermer dans 10 minutes. C'est pas mon jour aujourd'hui...

Elle range ses affaires dans son cartable, replace les livres dans les rayons (on voit le titre du rayon pendant un instant : Droit) et retourne à l'entrée de la bibliothèque. Elle s'arrête un instant car la bibliothécaire n'est plus là ! A sa place, une grande femme aux cheveux très courts est assise, et derrière elle une femme avec de grosses lunettes et trois longues tresses range des papiers.

- La bibliothécaire n'est plus là ? demande Clémence.

- Euh... non ! répond la grande femme d'une voix grave. Un appel de sa famille. Je l'ai remplacée au pied levé.

Derrière, la femme aux longues tresses s'arrête de ranger, et regarde Clémence du coin de l'oeil. Entre deux réflexions de lumière sur ses verres, on voit tout le mépris dans son regard !

- Ah. J'espère que ce n'est pas grave, réplique Clémence.

- Je ne sais pas. Je n'en sais pas plus.

- Tant pis. Au revoir.

- Au revoir jeune fille.

Clémence passe la porte, un peu inquiète, puis soudain sursaute à l'entrée.

- J'ai oublié mon cartable ! Mais qu'est-ce qui m'arrive aujourd'hui ? !

Elle entre de nouveau dans la bibliothèque. La remplaçante est étonnée de la revoir si vite.

- Que vous arrive-t-il ?

- J'ai juste oublié quelques affaires dans la bibliothèque.

- Oh, allez-y alors.

Quand Clémence est loin dans les rayons, la grande femme se tourne vers l'autre.

- Alors, maîtresse ?

- Ca ne change rien à nos plans, dit l'autre d'une voix montant vers l'aigu (NdlA : bon, vous avez deviné de qui il s'agit je pense). Une victime de plus ne peut qu'être à notre avantage. On commence maintenant.

- Bien maîtresse.

Nezayo jette un coup d'oeil sur la porte d'entrée qui se ferme aussitôt brusquement ! Un homme s'approchait de la sortie et est surpris par ce qui s'est passé. Il se rue sur la porte et tente de l'ouvrir, mais elle reste bloquée.

- Trop tard ! dit Nezayo dont la silhouette devient bleue un instant pour reprendre son costume habituel. Vous êtes faits comme des rats !

Soudain, les livres que l'homme tenait à la main émettent une sorte de fumée noire. Il semble étouffer, se met les mains à la gorge et tombe par terre, inconscient.

 Clémence est revenue à la table à côté de laquelle elle avait oublié son cartable. Celui-ci n'a heureusement pas bougé. Elle le prend et se retourne, mais le lâche soudain en voyant les quelques gens dans la bibliothèque tomber comme des mouches, et les livres émettre une espèce de fumée noire ! Elle voit aussi de la lumière venant de la porte de la salle à l'aquarium. Elle comprend immédiatement ce qui se passe et court se mettre à l'abri dans les toilettes non loin de là. Elle ouvre son communicateur et appelle :

- Les amis, venez vite à la bibliothèque municipale du cinquième arrondissement ! Je crois que nos ennemis y sont !

- La bibliothèque ? demande la voix d'Angel.

- Oui ! venez vite !

- On arrive !

- Je comprends maintenant pourquoi l'atmosphère me semblait si bizarre, se dit Clémence. Ils vont me payer ça ! Amulette de l'Eau, métamorphose !

 Dans la salle de l'aquarium, Nezayo et la grande femme regardent avec satisfaction le symbole sur le sol devenir de plus en plus brillant.

- Parfait ! exulte Nezayo. Nous serons bientôt maîtres de ce point !

- Arrêtez ça tout de suite !

- Qui est là ? !

Dans l'entrebaillement de la porte se tient Blue Bow, visiblement pas très contente.

- Tu es coupable d'avoir voulu utiliser le temple du savoir à des fins maléfiques, d'en avoir empoisonné l'atmosphère, et de t'être attaqué à des personnes sans défense. Ta punition doit donc être exemplaire. Je suis Blue Bow, l'arbitre de l'espoir, alors prépare-toi à subir ton châtiment !

- Blue Bow ? Tu es l'un des Combattants de l'Arc-en-Ciel alors ? demande Nezayo. Tu tombes bien, ç'aurait été ennuyeux si mon monstre marin n'avait pas eu droit à un peu d'action. Tu veux bien t'occuper d'elle ?

- Bien sûr maîtresse ! réplique la grande femme.

Celle-ci se contracte, puis saute, tandis que son corps se fluidifie en une sorte de liquide à peine plus visqueux que de l'eau. Ce liquide tombe au sol et reprend une forme humanoïde bleue aux reflets liquides. Son corps est lisse et féminin, mais sans signe distinctif. Seule sa tête est particulière : c'est une tête de poisson tropical !

- Mais... qu'est-ce que c'est que ça ? se demande Blue Bow, interloquée.

- Ca ? ! s'insurge la monstresse. Tu pourrais être un peu plus polie ! C'est pas gentil !

Le monstre se jette sur Blue Bow, reprenant forme liquide dans ses mouvements rapides. Clémence l'évite, mais le monstre est rapide et sa forme liquide lui permet de bouger très rapidement et même de se diviser en plusieurs jets. Finalement elle parvient à frapper Blue Bow qui se cogne contre le mur et tombe à terre. Elle se relève, essouflée et trempée, tandis que la créature a repris sa forme humanoïde.

- C'est tout ce dont tu es capable ? s'interroge Nezayo. Comment Netoy et Nemina ont-ils pu perdre face à des minables comme toi ? Je ne comprendrai jamais les hommes... enfin... Montre marin, je suis fatiguée. Tu peux terminer le travail ? J'ai envie de partir d'ici au plus vite.

- Tout de suite maîtresse !

Elle se jette sur Blue Bow, qui n'a pas le temps de s'éloigner.

- Barrière de Vent !

Le monstre s'écrase sur un mur de vent, faisant un grand SPLASH, et tombe à terre sous la forme d'une mare. A l'entrée se tiennent les autres Combattants de l'Arc-en-Ciel.

- Tu t'es attaquée à notre amie, ainsi qu'à des gens innocents qui ne voulaient que lire des livres, dit Rain Bow. Tu vas devoir répondre de tes actes devant nous, car nous sommes les Combattants de l'Arc-en-Ciel !

- Cinq Combattants ? ! s'écrie Nezayo. Si je m'attendais à ça ! Enfin, ce n'est pas comme si vous pouviez faire quoi que ce soit à mon monstre marin. Elle est invincible !

En effet, la mare a vite fait de reprendre sa forme normale.

- Si tu crois que tu nous fais peur, c'est raté ! crie Red Bow. Blue Bow, ça va ?

- Oui, répond-elle. Je n'ai rien. Et j'ai un compte à régler avec cette tête de hareng !

- Tête de hareng ? ! crie le monstre, outré.

- Je vais t'y aider ! Triangle de Feu, brûle !

Le triangle atteint le monstre qui hurle et l'enflamme ! Les flammes disparaissent rapidement, montrant un monstre de taille bien réduite, avec de la vapeur s'échappant partout.

- Ruisseau Scintillant !

Le jet d'eau sous pression atteint le monstre et le transperce facilement, dispersant le liquide dont il est formé. Il ne reste plus qu'une bulle contenant le symbole de Nezayo. Celui-ci se désagrège et la bulle éclate. Le symbole sur le sol disparaît lui aussi, et l'atmosphère dans la bibliothèque redevient plus claire.

- Bravo Blue Bow ! crie Yellow Bow.

A côté de lui, Angel ne semble pas du même avis. Il est rouge de colère, au point que de la vapeur semble s'échapper de ses oreilles.

- Oh ! je suis sincèrement désolée, dit Blue Bow. Je ne pensais pas le vaincre.

Devant les Combattants, Nezayo semble dans le même état qu'Angel. Mais pas pour les mêmes raisons :

- Mon monstre marin ! ! mon point de force ! ! vous avez tout foutu en l'air ! ! Mais foi de Nezayo, maîtresse des énergies marines, vous n'allez pas vous en tirer comme ça ! Subissez ma colère, la Punition des Océans !

D'un grand geste de la main, et en tournant sur elle-même, elle crée un cercle d'eau, qui se met à tourner de plus en plus vite, et devient soudain une trombe qui se rue sur les Combattants ! Ceux-ci ont à peine le temps de lui échapper et tombent dans des positions comiques mais peu confortables. Nezayo leur lance immédiatement une nouvelle trombe, qu'ils ne sont pas en position d'éviter !

- Ruisseau Scintillant !

Blue Bow s'est relevée la première et retient la trombe de son jet d'eau. Les deux pouvoirs marins se cognent à mi-chemin entre Nezayo et Blue Bow, et ni l'une ni l'autre semble vouloir lâcher prise.

- Tu ne peux rien contre moi ! rie Nezayo. Ton pouvoir minable n'est pas de taille à lutter contre quelqu'un de la Galaxie Sombre !

En effet, la trombe gagne lentement du terrain sur le jet d'eau de Clémence, qui semble avoir du mal à tenir. La rencontre entre les deux pouvoirs jette de l'eau sous pression partout, et les autres Combattants ne peuvent faire autrement que de se protéger derrière Blue Bow.

- Vas-y Blue Bow, tu peux la battre ! crie Yellow Bow.

- On a confiance en toi, dit Angel, la vieille n'a aucune chance contre toi !

La trombe n'est plus maintenant qu'à un mètre de Blue Bow. "Je ne vais plus tenir longtemps", pense-t-elle. "Pourtant ils ont confiance en moi, et je ne peux pas les décevoir. Mes amis, mes seuls amis, je dois les protéger coûte que coûte !"

- Torrents Impétueux, déferlez !

Une véritable rivière furieuse remplace le jet d'eau, submerge la trombe et fonce vers Nezayo qui n'en croit pas ses yeux !

- Non, ce n'est pas possible !

Elle s'accroupit pour se portéger et est frappée de plein fouet par le nouveau pouvoir de Blue Bow. Quand il se calme, Nezayo apparaît, trempée de la tête aux pieds. Elle se relève, horrifiée.

- Mais... je suis toute mouillée ! ! ! Ma robe ! tu me le paieras !

Sa silhouette devient bleue, prend la forme de son symbole, et disparaît.

Clémence pousse un soupir de soulagement, et se retourne vers ses amis.

- Vous allez bien ? demande-t-elle.

- Oui, grâce à toi, répond Martin avec un grand sourire.

- Merci, t'es extraordinaire, dit Green Bow.

Clémence rougit, mais leur fait un grand sourire.

 

 Nos amis sont maintenant de nouveau en civil, et marchent dans la rue.

- Moi ce que je continue à ne pas comprendre, c'est pourquoi tu étais encore à la bibliothèque, dit Angel. Tu avais dit que tu y irais que ce matin.

- Euh... j'avais oublié de rendre quelques livres, alors j'y suis retournée en début d'après-midi, et en fait j'y suis restée, répond Clémence avec un air d'excuse.

Angel et Aurélien la regardent sans trop comprendre, mais Martin prend la parole :

- Hé hé, ça ne m'étonne qu'à moitié. En fait, ce qui m'étonne c'est que tu aies pu oublier quelque chose.

- Euh, ça m'arrive à moi aussi, je suis pas parfaite !

- Reste comme ça alors, dit Alexandra. C'est comme ça qu'on t'aime.

Et ils se mettent tous à rire ensemble. Dans un coin de sa pensée, Clémence est pourtant mélancolique : "je suis désolée, mais je ne peux pas vous dire toute la vérité pour l'instant. J'aurais beaucoup trop de pression à supporter. Mais je vous promets de réparer ça."


Episode 35 : Sur les planches

 

  Nous nous retrouvons dans la salle circulaire du vaisseau tétraèdre. Au-dessus de la table bizarre, une image de Paris flotte, scrutée intensément par Netoy. Soudain il se retourne : l'une des portes disparaît en brillant, et par elle passe Nezayo, qui est visiblement en colère.

- Tu me parais bien énervée, Nezayo.

- Où est Nespi ? ! crie-t-elle d'une voix rendue suraigüe par la rage. Quand je vais l'attraper je vais lui donner la fessée de sa vie !

- Qu'a-t-il encore fait ?

- Regarde par toi-même !

Nezayo déplie devant elle une robe identique à celle qu'elle porte, sauf qu'au lieu d'être blanche elle a été teinte de toutes les couleurs. Netoy a du mal à s'empêcher de rire.

- Tu trouves ça drôle ? ! crie Nezayo qui en est encore plus outrée. Elle est fichue !

- Allons, Nezayo, tu as plus de cent robes identiques, une de plus ou de moins ne va pas te manquer beaucoup !

- Identiques ? ! Toutes mes robes sont complètement différentes les unes des autres ! Celle-ci c'était une robe de soirée, un centimètre plus longue que les autres ! J'en ai pas d'autres pareilles ! ! Ce nabot va me le payer ! Où est-il ? !

- Tu vas devoir attendre un peu avant de le punir, explique Netoy. Je l'ai envoyé sur Terre annexer un point de force.

- Tu es fou ? ! Envoyer ce gamin inexpérimenté seul sur le terrain ? ! On va perdre ce point à coup sûr !

- Ca je ne sais pas. Ceux qui nous ont vaincus sont des enfants aussi. Comme il est comme eux, il trouvera peut-être un moyen de les vaincre là où nous avons échoué. Et j'ai prévu un peu de renfort au cas où il serait en difficulté.

- Tu le gâtes ! Pas étonnant qu'il se sente autorisé à faire des bétises comme celle-ci, dit Nezayo en montrant sa robe multicolore.

- Si tu as une plainte à formuler, attends que nos communications fonctionnent, car sa présence parmi nous est un ordre venu de très haut.

- Tu veux dire... ?

Netoy hoche la tête, et Nezayo pâlit légèrement, les yeux agrandis de surprise. Netoy se retourne vers la table.

- J'espère qu'ils savent ce qu'ils font, dit-il. En tout cas, on le saura bientôt.

Un point clignotant jaune se met à briller plus fortement sur la carte de Paris, et apparaît en surimpression l'image d'un petit théâtre, qui ne nous est pas inconnu.

 

 Nous sommes au beau milieu de la nuit, dans une grande salle sombre, indistincte. On ne voit que ce qui est proche, comme la rangée de sièges et la scène au devant. C'est une salle de théâtre ! Soudain, une lumière jaune apparaît, flottant au milieu de la scène. Cette lumière grandit, prend la forme du symbole de Nespi, puis une forme humaine qui devient Nespi lui-même. La première chose qu'il fait une fois arrivé est de se pincer le nez !

- Pouah ! quelle odeur ! on dirait un des parfums de Nezayo ! Enfin, puisqu'il le faut...

Il enlève les doigts de son nez et se met à sautiller un peu partout et très rapidement dans la salle. De la scène, il examine longuement les rangées de sièges, et de la salle il observe la scène. Finalement, il se retrouve de nouveau sur les planches. Il hausse les épaules en faisant la moue.

- Je comprends vraiment pas à quoi cet endroit peut servir ! Mais bon, puisqu'il y a pleins de chaises il doit y avoir plein de monde pour s'y asseoir. Et ça ça peut être que bon pour nous. Alors on y va !

D'un geste rapide, il enlève son gant de la main droite, révélant le symbole tatoué sur sa paume, lance le gant en l'air, se baisse et pose la main au sol, où son symbole apparaît en grand, et semble émettre une espèce de brouillard noir qui envahit la salle, lui donnant un air sinistre. Puis il se relève, rattrape son gant en train de retomber, le remet aussitôt et s'arrête en saluant la salle vide, bras bien écartés. Il se redresse en disant :

- Cool, hein ? !

Il regarde autour de lui.

- Bon, la reconnaissance c'est fait, le signe sur le point de force c'est fait, pense-t-il tout haut. Alors pourquoi j'ai l'impression d'oublier quelque chose ? Ah oui ! Monstre cosmique, t'es là ?

Dans un coin sombre de la scène, une forme humanoïde indistincte apparaît.

- Je suis là, maître, dit la forme d'une voix aussi gamine que celle de Nespi.

- Super, fait ce dernier en se tournant vers la silhouette. Ecoute : je sais pas trop à quoi sert ce genre d'endroit, mais tu es issu de son énergie, donc tu devrais savoir. Je compte donc sur toi pour trouver un moyen d'attirer beaucoup de monde. Nous devons remplir ce point de force d'énergie sombre. Enfin, en tout cas c'est ce que demande Netoy.

- Comptez sur moi, dit le mystérieux monstre, je vais m'en occuper.

- Cool ! fait Nespi avec un grand sourire. J'ai hâte de voir ça !

Et nous quittons la scène par un fondu au noir.

 

 Nous sommes maintenant en début d'après-midi, dans l'appartement d'Alexandra. Celle-ci est à l'entrée, en train de mettre ses chaussures. Visisblement, elle s'apprête à sortir. Elle se relève et se regarde dans le grand miroir devant elle, et rajuste son serre-tête. Soudain le téléphone se met à sonner dans le salon. Alexandra regarde vers la porte, tandis que la sonnerie s'arrête. Deux secondes plus tard, une belle femme allant vers la quarantaine et ressemblant beaucoup à Alexandra apparaît à la porte. Elle tient le combiné d'un téléphone sans fil à la main.

- Alex ? c'est pour toi.

- Qui c'est ? demande-t-elle en s'approchant.

- Ton ami Aurélien. Il a l'air plutôt excité.

- Ah ? merci maman.

Elle prend le combiné, tandis que sa mère retourne dans le salon.

- Allo Aurélien ? C'est Alex.

- Salut Alex ! Ca va ? ! dit la voix d'Aurélien.

- Tout va bien oui. Mais dis-moi, tu parais en super forme ! Qu'est-ce qui se passe ?

- Les costumes pour la pièce sont prêts ! On va pouvoir faire nos répètes en costume !

- Mais c'est génial ça ! Je vais pouvoir faire mes photos alors ! Quand est-ce que tu veux qu'on les fasse ?

- Bertrand aimerait bien que ce soit fait le plus vite possible. Et surtout, on va pas pouvoir faire beaucoup de répétitions en costume, on veut pas les abîmer.

- Ecoute, tu as une répétition demain ? demande Alexandra.

- Oui, demain matin, comme tous les mardi, répond Aurélien.

- Alors si je venais demain matin avec mon matériel ? Comme ça ce serait tout de suite fait.

- Tu peux faire ça ?

- Pas de problème, j'ai rien de prévu demain.

- Super ! T'es géniale Alex !

Aurélien est si enthousiaste qu'il en hurle dans le téléphone, obligeant Alexandra à éloigner son oreille du combiné.

- Alors demain au théâtre, dit-elle.

- Oui... euh non ! on répète pas au théâtre en ce moment, ils y jouent une pièce. On répète à mon école.

- Ah ? OK, alors on se retrouve à l'entrée de ton école demain matin. A quelle heure ?

- 10 heures, ça te va ?

- Ouaips ! va pour 10 heures !

- Génial ! Alors à demain Alex ! Salut !

Et il raccroche aussitôt, laissant Alex l'oreille au téléphone sans avoir eu le temps de dire au revoir. Elle coupe finalement la ligne et entre dans la salon, où sa mère est assise sur un canapé, lisant un livre. Elle lève les yeux de son livre.

- Tiens m'man, j'ai fini.

- Merci chérie, dit la mère en prenant le combiné. Alors c'était pour quoi ?

- La troupe d'Aurélien a reçu les costumes pour leur pièce. Je vais faire des photos demain pour leurs affiches.

- C'est bien ça. Toi au moins on ne peut pas dire que tu n'utilises pas ton cadeau d'anniversaire. C'est bien ça.

- Tu sais bien que j'adore faire mes photos ! Bon, j'y vais, mes copines vont s'impatienter !

- D'accord. Sois prudente dehors !

- T'inquiète pas m'man ! fait Alex qui est déjà à la porte d'entrée. Je suis une grande fille ! A ce soir !

On entend la porte claquer, et Alex est partie, sans laisser à sa mère le temps de lui dire au revoir. Cette dernière reste interdite pendant quelques instants, puis hausse les épaules.

- Je n'étais pas vraiment différente d'elle au même âge, pleine de vie mais difficile à suivre. Profites-en ma chérie, c'est en ce moment que tu peux profiter le plus de ta jeunesse.

 En fin de soirée, nous nous retrouvons devant le théâtre où Aurélien et ses amis joueront leur pièce. Les gens sortent d'une représentation semble-t-il. A leur sortie, ils sont salué par deux garçons en costume d'ouvreur. Le premier nous ne l'avons jamais vu, et sa principale caractéristique c'est cette mèche de cheveux noirs qui lui cache la moitié du visage. L'autre est reconnaissable quand nous voyons ses cheveux couleur paille qu'il n'a pas pu cacher sous sa casquette. C'est Nespi !

- Bonne fin de soirée ! dit-il. J'espère que vous avez apprécié la pièce. Revenez donc nous voir !

Il est plutôt enthousiaste, mais personne ne lui répond. Les gens sortant du théâtre sont bizarres. Ils marchent comme des automates, regardant droit devant eux. Nespi ne semble pas gêné par leur silence. Au contraire, il a un grand sourire. "Ca marche du tonnerre !", pense-t-il. "Encore une ou deux représentations comme ça, et le point de force sera définitivement conquis !"

 

 Le lendemain matin, nous retrouvons Alexandra devant l'entrée de l'école privée d'Aurélien. L'horloge au-dessus de l'entrée indique 10 heures précises. Eh oui, aussi incroyable qu'il y paraisse, Alex est à l'heure !

- Ca fait drôle de se retrouver devant un lycée pendant les grandes vacances, se dit-elle. Et il est un peu tôt pour moi, continue-t-elle en baillant. J'espère qu'Aurélien va arriver bientôt.

Justement, ce dernier apparaît au bout de la rue. Quand il voit Alexandra, il court la rejoindre.

- Salut Alex ! c'est super que tu sois venue !

- Je perds jamais une occasion de faire des photos ! lui sourit-elle en retour. Même le matin alors que je serais bien restée au lit.

Elle baille de nouveau devant Aurélien qui se met à rire.

- J'ai le même problème, fait-il. Heureusement, j'ai Alphonse qui me prépare tout avant de me réveiller, donc j'ai pas besoin de me lever vraiment tôt.

- T'as de la chance. Moi j'ai dû me lever à 7 heures.

- 7 heures ? ! Mais qu'est-ce que tu avais à faire pour te lever à l'aube ? !

Alex se caresse les cheveux.

- Et ça ? Ca prend du temps en entretien tu sais. Entre le pré-shampooing, le premier shampooing, le deuxième shampooing, l'après-shampooing, le démêlage, le masque, le nettoyage du masque, le pré-séchage, le deuxième démêlage, le séchage et le coiffage, il me faut bien une heure et demie pour terminer tout ça. Et encore, ce n'est que l'entretien quotidien.

La bouche d'Aurélien s'est ouverte de plus en plus durant cette énumération. Alex a un petit rire.

- Ah ces hommes ! ils se rendent vraiment pas compte... Bon, si on entrait, j'voudrais bien les faire ces photos.

- Euh... oui ! viens, suis-moi.

Ils entrent dans le bâtiment. A part le concierge à l'entrée qui salue Aurélien, il semble qu'il n'y ait personne. Ils marchent dans des couloirs déserts.

- Ca te fait pas drôle d'aller dans ton lycée pendant les grandes vacances ? demande Alex.

- Bof... y'a pas d'profs, et j'dois pas m'asseoir pendant des heures à écouter des cours soporifiques, alors ça fait pas pareil. Tiens, on est arrivé. C'est l'entrée de l'amphithéâtre où on répète en ce moment.

Ils entrent dans la pièce. Alex est surprise : cet amphithéâtre est gigantesque ! Et au fond de la salle la scène est installée avec des décors !

- Mais... c'est... ce sont les décors de la pièce ? !

- Oui, explique Aurélien, on les a fait installer ici en attendant que le théâtre soit de nouveau libre. C'est quand même plus pratique de répéter avec le décor ! Allez, viens, les autres nous attendent.

En effet, en bas, près de la scène, la troupe au complet les regarde descendre.

- Salut tout le monde ! fait Aurélien. Vous vous rappelez Alexandra.

- Bien sûr, dit Bertrand, le metteur en scène. Une jolie fille ça ne s'oublie pas !

Il reçoit un coup de coude d'Anne.

- Hé ! euh... mais c'est toujours toi ma préférée ma Juliette ! ajoute-t-il précipitamment, comme pour s'excuser.

- Mouais... fait cette dernière en croisant les bras, l'air peu convaincu.

Tout le monde autour se met à rire.

- Bon, si on commençait ? demande Alexandra. Pendant que je prépare mon matériel vous pouvez aller vous changer.

- Bonne idée ! acquiesce Bertrand en frappant ses mains. Allez les enfants, allez vous changer !

- On y va patron ! s'écrie Aurélien qui part avec les autres membres de la troupe et disparaît derrière la scène.

Alex commence à sortir son matériel photo de son sac. Elle a soudain un gros baillement.

- Fatiguée ? demande Bertrand. Tu veux que je t'aide ?

- Merci, ça va aller, répond-elle avec un sourire. Je dormirai mieux ce soir, c'est tout.

- Tiens, ça me fait penser... ! J'ai encore quelques tickets pour la pièce qu'ils jouent en ce moment au théâtre de Monsieur Durand. C'est pour la représentation de demain soir. Ca t'intéresse ?

- Bien sûr, pourquoi pas ? Mais tu devrais pas plutôt les donner à d'autres, ta famille ou ceux de la troupe par exemple ?

- Je les ai déjà inondés de tickets ! Tous les gens que je connais en ont reçu. Et je sais pas quoi faire des tickets qui me restent.

- Ah ? bah dans ce cas okay !

- Alors tiens, dit Bertrand en sortant quatre tickets de sa poche. Ce sont les derniers tickets qui me restent.

- Merci ! dit Alex en les prenant.

- Si tu veux, tu peux venir demain avec nous voir la pièce. Toute la troupe y va.

- D'accord ! je sais pas encore qui je vais amener. Peut-être mon frère et mes copains...

- Ah ! les voilà qui arrivent !

En effet, les acteurs sortent de dernière la scène, vêtus de leur costume. A leur vue, Alexandra ne peut s'empêcher d'éclater de rire !

- Qu'est-ce qu'y a ? demande Aurélien. Qu'est-ce qu'y a de drôle ?

- D... d... désolée, balbutie Alex qui ne peut pourtant s'empêcher de rire à en pleurer.

Bertrand la regarde sans comprendre.

- Bon, c'est vrai que le choix est assez audacieux, mais avec Roméo et Juliette tous les styles ont déjà été essayés. Alors pourquoi pas les Mille et une nuits ?

- C'est pas vraiment un style pratique quand même, dit Aurélien en essayant de rajuster le turban qui le fait ressembler plus à Alladin qu'à Roméo.

Cette remarque ne fait qu'accentuer le rire d'Alex qui est presque pliée en deux, et nous quittons cette scène par un fondu au noir.

 

 Le lendemain soir, nous retrouvons Aurélien accompagné d'Angel, Alex et son frère Thomas, et Clémence. Ils marchent dans la rue en direction du théâtre, et parlent bien entendu de la séance photo de la veille.

- Impossible de la faire s'arrêter de rire, explique Aurélien. La moitié des photos doivent être floues !

- Non mais, je suis une professionnelle ! s'insurge Alex. Je retiens ma respiration quand je prend une photo !

- J'aurais bien aimé être là, dit Angel, rien que pour voir. Mais des costumes des Mille et une nuits, c'est pas un peu exagéré comme choix ?

- Bah, à part le fait que le turban est la chose la plus horrible que j'aie jamais dû mettre sur la tête, c'est plutôt cool.

- J'aimerais bien voir ça, ajoute Thomas. Juliette en Shéhérazade, ça doit être quelque chose !

Alex lui donne un léger coup de coude dans les côtes.

- C'est surtout pour voir le nombril d'une fille que tu dis ça !

- Euh... euh... mais pas du tout ! fait-il en rougissant.

- On arrive, dit Clémence. Voilà le théâtre.

- Il y a une queue monstre ! s'écrie Aurélien.

- C'est pas un problème, on a des places numérotées, dit Alex.

- Cette pièce doit faire un carton ! dit Thomas.

- Ou ils ont distribué beaucoup de ces places gratuites, observe Clémence. Après tout, tu m'as dit que Bertrand en avait eu plein. N'est-ce pas Alex ?

- Ouaips !

Ils entrent dans la file d'attente.

- C'est peut-être une séance spéciale, dit Aurélien. Je vois pas ceux de la troupe, ils doivent être déjà à l'intérieur.

- C'est dommage que Martin ait pas pu venir, dit Angel.

- Au moins, comme ça j'ai pu amener mon frèrounet !

- Frèrounet ? ! fait Aurélien, surpris.

- S'il te plaît Alex, ne m'appelle pas comme ça devant d'autres personnes, c'est embarassant...

- Pourquoi ? demande Alex. C'est mignon non ?

Les autres acquiescent, légèrement abasourdis.

- En tout cas, moi j'suis content, parce que Clémence a pu venir ! s'écrie Aurélien.

- C'est pas pour être en ta compagnie en tout cas, réplique cette dernière. Je suis juste venue parce qu'une place de théâtre gratuite ça ne se refuse pas. Et ne me serre pas comme ça, je déteste ça ! Il y a suffisamment de place comme ça dans la file d'attente.

Aurélien s'écarte un peu, les yeux légèrement humides.

- Est-ce que ça veut dire que tu viendras pas à ma pièce ?

BLOOOING !

- Des fois je comprends vraiment pas comment il raisonne... grogne Clémence.

Finalement ils arrivent à la porte du théâtre, où les ouvreurs (Nespi et le garçon à la mèche bizarre) déchirent à moitié leurs tickets et leur indiquent leurs places.

- J'espère que vous passerez un bon moment, dit Nespi déguisé, avec une légère pointe d'ironie qui fait tiquer Clémence.

Mais personne d'autre semble ne l'avoir remarquée, aussi elle hausse les épaules et suit ses amis.

- Vous avez remarqué ? demande Angel. L'un des ouvreurs a la même coupe de cheveux que Martin. C'est marrant !

- C'est pas vraiment la même, répond Clémence. La mèche de Martin ne lui descend pas au-dessous du sourcil. Celui-là avait carrément la moitié du visage cachée par les cheveux.

- Bon, j'suis obligé de vous laisser là, dit Aurélien. Ma place n'est pas à côté des vôtres mais avec ceux de ma troupe. On se voit à l'entracte ?

- D'accord !

Ils se séparent et rejoignent leurs places respectives. Angel et ses amis sont sur le côté gauche, tandis qu'Aurélien rejoint ses amis de la troupe, plus au centre de la salle. Des gens continuent de s'asseoir pendant environ un quart d'heure, puis les portes se ferment, les lumières s'éteignent, les trois coups sont frappés, et le rideau se lève.

 

 Nous retrouvons tout le monde à l'entracte (NdlA : eh oui, ils ont eu des places gratuites, mais pas vous !). Angel et Aurélien se sont rués vers le bar pour boire un coup, tandis que les autres restent plus calmes et discutent entre eux. Nos amis sont avec ceux de la troupe.

- Qu'est-ce que vous en pensez ? demande Bertrand.

- C'est bizarre ! fait Alexandra. J'y comprends rien à cette pièce !

- C'est du théâtre contemporain, dit Thomas. Ca raconte pas forcément une histoire.

- Moi je trouve la pièce intéressante, dit Clémence. Surtout d'un point de vue artistique, l'usage de spots lumineux de différentes couleurs suivant chaque acteur et changeant de couleur pour indiquer leurs différents états d'esprit est une idée intéressante.

- C'est fait pour ça ? demande Alex. Je croyais que c'était juste pour faire joli !

Bertrand et Clémence en tombent presque à la renverse.

- Si tu veux du "joli", tu vas être servie dans la deuxième partie : ils y utilisent un spot surpuissant placé juste au-dessus de la scène, explique Anne. En tout cas c'est ce que j'ai entendu dire.

- Moi je trouve quand même que quelque chose cloche dans cette pièce, pas vous ? demande Bertrand.

Les autres le regardent sans comprendre.

- Je sais de quoi tu veux parler, dit soudain Aurélien qui arrive avec Angel. Les acteurs jouent pas mal, mais leur jeu est mécanique, ils débitent plutôt qu'ils jouent.

Clémence est ébahie par cette remarque, et regarde Aurélien avec de grands yeux.

- Tu as remarqué aussi, dit Bertrand. Je me demande pourquoi ils jouent comme ça. Ca ne rentre pas du tout dans le style de la pièce. Peut-être qu'ils sont fatigués aujourd'hui...

Une sonnerie retentit soudain.

- Ah ! il faut faut y retourner, dit Clémence. Allez, allons reprendre nos places. On se reverra à la fin.

- OK, dit Aurélien. A tout à l'heure !

Pendant que les spectateurs reprennent leur place, Clémence est songeuse : "Il change du tout au tout quand il parle de théâtre. C'est vraiment un garçon bizarre..."

Dans les coulisses, les deux ouvreurs regardent les spectateurs se rasseoir.

- Ca va bientôt être à nous de jouer, dit Nespi. Après cette séance, le point de force sera définitivement à nous !

 La lumière s'éteint, et le rideau se lève dans le noir. Soudain, un puissant projecteur est mis en marche au-dessus de la scène, et éclaire fortement cette dernière en son centre. Sur le rond de lumière ainsi formé, apparaît soudain un dessin jaune, que l'on reconnaît comme étant le symbole de Nespi ! De ce symbole s'échappe une espèce de fumée noire qui avance vers les spectateurs. Sous son effet, ces derniers perdent connaissance ! Nos amis sont pris d'un énorme mal de tête, mais ne s'évanouissent pas.

- Vite, murmure Clémence, hors de la salle !

Ils parviennent finalement à sortir de la salle, et se retrouvent dans le salon désert, où Aurélien les rejoint bientôt.

- Ils sont tous évanouis ! crie se dernier, paniqué.

- Ca doit être cette Galaxie Sombre ! dit Clémence. Transformons-nous !

- D'accord !

- Amulette de l'Air, métamorphose !

- Amulette de l'Eau, métamorphose !

- Amulette de la Lumière, métamorphose !

- Talisman Arc-en-Ciel, métamorphose !

Dans la salle de théâtre, où la lumière est revenue (mais le spot est toujours en marche), Nespi, qui a enlevé son déguisement, est sur la scène avec l'autre ouvreur.

- Super cool ! On a réussi !

- N'en sois pas si sûr ! !

- Hein ? !

Les Combattants de l'Arc-en-Ciel sont debout sur les chaises qu'ils occupaient auparavant en tant que spectateurs.

- Le théâtre est l'un des arts majeurs qui élèvent l'âme des hommes plus près des cieux, et le salir ainsi est un crime impardonnable. Prends garde ! car je suis le messager de l'espoir, Rain Bow !

- Et moi je suis le défenseur de l'espoir, Green Bow !

- Et moi Blue Bow, l'arbitre de l'espoir !

- Quant à moi, je suis Yellow Bow, la lumière de l'espoir, et je n'accepterai pas que tu utilises cet art magnifique pour servir des fins maléfiques. Alors prépare-toi à affronter mon courroux !

- Alors ça doit être vous les Combattants de l'Arc-en-Ciel, dit Nespi. Dommage pour vous, il est trop tard maintenant. Ce point est à nous, et il va le rester. A toi de jouer ! ajoute-t-il à l'attention de l'ouvreur.

- Avec plaisir ! dit ce dernier.

Il attrape son uniforme et le déchire devant lui, se cachant à la vue des Combattants. Quand ils le voient de nouveau, il a changé de costume. Il est maintenant vêtu d'un collant couvert de paillettes scintillantes. Sa peau est devenue verte, et ses cheveux bleu-nuit. Sa mèche cache toujours la moitié de son visage.

- Hé hé, je suis la star de la scène !

A ces mots, il soulève sa mèche, révélant qu'à la place d'un oeil il possède ici quelque chose qui ressemble beaucoup à une ampoule ! Justement, cette ampoule se met à briller fortement, et soudain envoie un faisceau lumineux vers les Combattants ! Ceux-ci l'évitent, et font bien, car leurs sièges ont explosé derrière eux !

- Il faut l'empêcher d'utiliser cette arme ! crie Blue Bow. Il pourrait toucher des innocents !

Mais le monstre semble ne pas se soucier des spectateurs évanouis et lance de nouveau un faisceau lumineux.

- Barrière de Vent !

Green Bow parvient à arrêter le faisceau, protégeant ainsi les gens.

- Tu veux jouer avec la lumière ? s'insurge Yellow Bow. Alors en voici ! Action Lumineuse !

Il lance sa boule de lumière vers la scène, mais celle-ci est brusquement déviée vers le haut et est absorbée par le spot lumineux !

- Hein ? ! Qu'est-ce qui s'est passé ?

- Ca c'est bizarre ! fait Clémence.

Le monstre soulève de nouveau sa mèche.

- On a dit non ! Ruisseau Scintillant !

Le monstre s'arrête, mais il n'a pas besoin de se mettre à l'abri car le jet d'eau est lui aussi absorbé par le spot !

- Mon pouvoir aussi a été absorbé !

- Barrière de Vent !

Le monstre a de nouveau lancé son attaque vers la salle, mais Green Bow veille à ce que personne ne soit touché.

- Vous voyez ? ! exulte Nespi. Nous sommes imbattables !

Pendant ce temps, Blue Bow a sorti son ordinateur et étudie le spot lumineux. Angel et Aurélien sont à côté d'elle, derrière Green Bow qui protège tout le monde.

- Dépêche-toi de trouver une solution ! crie cette dernière. Je tiendrai pas longtemps !

- Fascinant, dit Clémence. Ce spot absorbe toutes les énergies et les transforme en lumière, qu'il envoie ensuite sur le symbole au sol. Il faudrait le surchager, mais je ne sais pas si nous aurions assez d'énergie...

- Je sais où il y en a assez ! s'écrie Yellow Bow.

- Quoi ? !

Ils n'ont pas le temps d'en dire plus. Yellow Bow se précipite vers la scène, devant le monstre goguenard.

- Tu veux te sacrifier ? Pas de problème pour moi !

Il soulève sa mèche de cheveux, et son ampoule s'allume, mais au moment de lancer son rayon Yellow Bow fait un bond majestueux au-dessus de lui. Il le suit du regard et envoie son rayon, mais ce dernier est dirigé au-dessus de la scène et frappe le spot lumineux ! Celui-ci explose sous la surcharge !

- Aurélien ! ! ! crie Blue Bow.

- Quand la fumée crée par l'explosion se dissipe, on voit Nespi et le monstre recouverts de poussière, mais aucune trace de Yellow Bow. Si ! Il réapparaît de derrière la scène, couvert de poussière et un peu amoché, mais vivant et souriant. Les autres Combattants poussent un gros soupir de soulagement.

- Tue-le ! ... il... m'énerve ! tousse Nespi.

- Ca m'étonnerait beaucoup, dit Aurélien d'un ton mauvais. Vous avez sali ma passion, et vous allez le payer !

Ses yeux se mettent à briller, tandis qu'il bande ses muscles. Le monstre se tourne vers lui et tente de soulever sa mèche de cheveux malgré la toux, mais Yellow Bow est le plus rapide :

- Anneaux Eclatants, brillez !

Une série d'anneaux lumineux foncent vers le monstre et l'encerclent, puis se rétrécissent et emprisonnent le monstre qui se débat.

- Si j'étais toi, je ne me débattrais pas autant, dit Yellow Bow.

- Tais-toi ! Je vais te...Aaaaaaaah ! ! !

Soudain, les anneaux explosent en une colonne de lumière qui traverse le monstre et le désintègre ! Il n'en reste plus qu'un petit tas de cendres et une bulle flottant avec le symbole jaune de Nespi à l'intérieur. Il se désagrège, et la bulle éclate tandis que les cendres disparaissent. De même, le symbole au sol vacille puis disparaît, tandis que l'atmosphère dans la salle semble s'éclaircir. Nespi est abasourdi.

- Quoi ? ! vous avez détruit mon beau monstre et libéré le point de force ? ! Vous êtes méchants ! Je me vengerai, fois de Nespi, maître des énergies cosmiques de la Galaxie Sombre ! !

Après cette menace, sa silhouette devient jaune, prend la forme de son symbole, pour finalement disparaître. Yellow Bow descend de la scène, visiblement satisfait, et rejoint ses amis.

- Bravo, dit Clémence. Tu m'as vraiment impressionnée.

- Vraiment ? ! tu dis pas ça seulement pour me faire plaisir ?

- Non, c'est sincère, répond-elle avec un sourire.

- Oh merci ! ! ! crie-t-il en la prenant dans ses bras.

Elle se défait de l'étreinte rapidement.

- C'est pas une raison pour me serrer comme ça ! Tu sais bien que j'aime pas ça !

Malgré le reproche, Aurélien garde un grand sourire. Alexandra par contre paraît inquiète.

- Euh, Angel, est-ce que ça va ? lui demande-t-elle en reculant doucement.

Clémence et Aurélien se retournent. En effet, Angel devient de plus en plus rouge et congestionné, et ressemble à une cocotte minute sur le point d'exploser !

- Hola ! vite ! hors d'ici ! crie Clémence en prenant Green Bow et Yellow Bow par le bras. Ca va pas tarder à exploser !

Ils quittent la salle précipitamment, se ruent vers la sortie du théâtre, mais même de dehors, l'explosion se fait sentir !

- POURQUOI VOUS M'AVEZ PAS LAISSE UTILISER MON SCEPTRE ? ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! !

Et c'est sur ce cri du coeur que nous laissons nos amis dans un fondu au noir.


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